Assumer notre humanité: la nature de l’expérience spirituelle

      On pourrait comparer l’homme à une de ces peintures inestimables, ouvre de l’un des grands maîtres de la peinture européenne, qui avait été défigurée à en être méconnaissable par un acte de vandalisme insensé. Pourtant, on peut encore reconnaître sa gloire première. Et ce qui est primordial, elle continue à avoir de la valeur, à tel point qu’une oeuvre de restauration est immédiatement engagée.

      C’est une des raisons pour lesquelles le rétablissement de l’homme a été entrepris. Dieu n’avait aucune obligation de sauver l’homme, mais choisit de le faire délibérément. L’homme de par sa nature avait une valeur propre qui poussa Dieu à s’engager à le sauver. Dieu a tant aimé le monde signifie que le monde était si précieux aux yeux de Dieu qu’il prépara son rétablissement; l’homme était si précieux pour Dieu que Dieu alla jusqu’à devenir homme lui-même! Retenons bien que la chute, alors même qu’elle défigura l’homme en tant que porteur de l’image de Dieu, ne lui enleva pas son humanité. Cela explique pourquoi tous les hommes ont une conscience (selon Rom 2); pourquoi même des pécheurs peuvent donner des bonnes choses à leurs enfants (comme Jésus le dit dans Mat 7.11); et pourquoi même nos adversaires, qui détestent la vérité de l’Evangile, peuvent découvrir certaines des vérités dans l’univers qui les entoure (Mat 16.3; Rom 1.19). De ce fait, on trouve dans toutes les sociétés des histoires sur la compassion, l’héroïsme, la loyauté et l’amour. Il y a dans toutes les sociétés des gens qui ont soif de justice, qui exercent des activités créatives, qui ont un sens de l’honneur. Ces qualités et ces accomplissements ne les sauvent pas du jugement, bien qu’ils aient de la valeur. A cause d’eux, le monde est différent et meilleur. Mais s’ils existent, c’est parce que l’homme, bien que déchu, reste à l’image de Dieu.

      Que signifie dès lors pour nous le salut ? Comment imaginons-nous le processus de restauration, pour reprendre l’image de la peinture endom­magée? Mais avant tout, quels liens y a-t-il entre l’expérience spirituelle et le fait d’être humain?

      La réponse est simple: l’ouvre du salut a pour but principal de faire retrouver à l’homme l’expérience spirituelle qu’il a perdu au moment de la chute. Pour que cela soit possible, il faut un Sauveur. Grâce à lui, l’homme peut rétablir une relation avec Dieu et être accepté par Dieu, même s’il est pécheur, parce que l’expiation est entièrement suffisante. Il est justifié simplement par la grâce en faisant confiance à l’efficacité de l’ouvre de Christ et à ses promesses; autrement dit, il est justifié par la foi. Cependant il n’est pas justifié pour se dérober à son humanité intrinsèque, mais au contraire pour y être réintégré, pour redevenir ce qu’il était quand l’homme fut créé au commencement.

      Cette humanité, nous l’avons vu, comprenait tout ce dont la vie ordinaire est faite. Adam n’était pas plus spirituel en priant et moins spirituel en jardinant ou en passant un moment agréable avec Eve. La totalité de son expérience avait été voulue par Dieu et réjouissait son cour. La vie tout entière était spirituelle. Or, c’est cet idéal de spiritualité qu’il nous faut retrouver maintenant. Nous glorifions Dieu dans les aspects les plus simples de notre vie: lorsque nous avons de bonnes relations avec ceux qui nous entourent; lorsque l’ambiance familiale est heureuse; lorsque nous sommes radieux et créatifs; lorsque nous trouvons des solutions à nos problèmes pratiques; lorsque nous savons savourer les plaisirs que notre corps et la nature environnante nous offrent; lorsque nous jouissons de la beauté et créons ce qui est beau. Il ne s’agit pas de renier notre humanité, ni de l’accepter à contre-cour, comme s’il était meilleur d’être pasteur ou évangéliste qu’artiste ou jardinier, meilleur de passer notre temps à des activités « spirituelles » que « profanes ». Nous devons absolument refuser une attitude pareille. Elle doit être extirpée de notre pensée et aussi de nos églises.

      La résurrection de notre corps est l’aboutissement grandiose de cette vision régénérée de notre expérience spirituelle dans sa dimension humaine. Car qu’est-ce à dire, sinon que notre expérience dans sa totalité, même dans l’aspect physique de notre corps, a une valeur telle que Dieu va restaurer nos corps à la dernière trompette, quand, en un clin d’oil, nous serons tous changés. C’est alors que notre humanité sera restaurée d’une façon parfaite, aussi bien physiquement que spirituellement.

      En attendant, nous avons à oeuvrer au renouvellement de notre expérience dans son ensemble, du moins autant que cela est faisable dans notre état déchu. Nous devons donner de la valeur à la réalité concrète dans laquelle Dieu nous a placés, qu’il s’agisse de son aspect humain, individuel ou physique. De toute façon, il serait futile de vouloir en faire abstraction, car elle est toujours présente et le sera toujours, même quand nous serons morts physiquement et ressuscités avec de nouveau corps! Mais ne subissons pas seulement cette réalité concrète ! Rendons-nous compte que c’est justement cette réalité-là qui est importante. Etre spirituel, c’est être humain à part entière.

      Si notre modèle de spiritualité nous éloigne de la réalité concrète, c’est qu’il est gravement défectueux. Jésus était capable d’assister à un festin de noces et même de faire du vin pour le plaisir des invités. N’était-il pas spirituel en faisant cela? Ou l’aspect miraculeux de cet événement, l’eau changée en vin, supplante-t-il son aspect purement humain, comme s’il n’avait pas d’importance ? Que dire alors du mariage lui-même, de la joie du couple et de l’anticipation de leur union, du plaisir des invités lors de cet événement important pour la vie de la communauté et tout spécialement pour les deux familles concernées, de l’empressement des serviteurs, de la responsabilité des traiteurs, pour n’en dire pas plus?

      Ou prenons un autre exemple que nous aborderons en détail ailleurs: l’esprit humain. La capacité humaine de raisonner intelligemment est-elle dénigrée dans le NT? Pas du tout! Paul, de toute évidence, s’était engagé intellectuellement. Comme il le dit lui-même, il s’est appliqué à renverser les raisonnements de toute hauteur qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu, et d’amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ (2 Cor 10.4-5).

      Paul exhortait aussi les croyants à transformer leur vie par le renouvellement de l’intelligence (Rom 12.2). Dans les pays du bassin méditerranéen, il parlait avec les non-croyants comme avec les croyants, il enseignait et discutait avec eux. Pourquoi? Parce qu’il est important de comprendre, de raisonner, de stimuler l’esprit de l’homme. C’est un aspect de sa nature humaine qui a continué à fonctionner en dépit de la chute.

      Sans doute que le mariage et la sexualité peuvent être et ont été dénaturés. Cela vaut aussi pour l’esprit. C’est la situation tragique de l’homme déchu: que les dons de Dieu, qui sont bons, soient détournés à des fins mauvaises. Ils ont pourtant une fonction nécessaire dans notre expérience spirituelle. Le chrétien est appelé à rejeter le péché, et non pas sa personnalité. Celle-ci doit être libérée du péché, ce qui revient à une libération de son humanité proprement dite pour que l’image originelle à la ressemblance de Dieu puisse réapparaître d’une manière qui reflète un peu sa gloire première, gloire qui est la gloire du Seigneur (2 Cor 3.18). Car, dit encore Paul, vous avez revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créé (Col 3.1O).

Ranald MACAULAY
Tiré du livre « What in the World is Real ? »
(copyright 1982 by l’Abri Fellowship)
avec la permission de l’auteur.
Traduction: Jocelyne DE BIVIC et
Jean-Pierre SCHNEIDER.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)