Apologie pour la loi de Dieu

L’AMOUR SERAIT-IL A SEPARER DE LOBEISSANCE A LA LOI DE DIEU?

De nos jours, bien malheureusement, de nombreux chrétiens séparent la loi de Dieu et l’amour. Selon les préjugés romantiques et existentialistes ambiants, l’amour est spontané, vivant, instinctif et inspiré pour tout dire, il est créateur. A toutes ces qualités sont nécessairement à opposer une loi rigide, un com­mandement formel, un ordre strict. Comme le dit l’expression populaire, « l’amour ne se commande pas ». Rien ne saurait être plus faux et plus contraire à l’enseignement clair et indiscutable de la Bible, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Le simple fait que Dieu nous ordonne de l’aimer et d’aimer notre prochain devrait nous faire comprendre l’impossibilité de séparer l’amour de Dieu de Ses commandements, l’amour du prochain de la Loi divine. Ecar­tons d’emblée une objection. Il va sans dire que la loi par elle-même ne saurait produire l’amour de Dieu et de notre prochain en nous. Seul le Saint-Esprit peut le faire.

Or, l’espérance ne trompe pas, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous est donné. (Romains 5.5). La loi de Dieu, résumée dans le Décalogue, n’est autre que le moule qui donne forme et substance à cet amour. Dieu est amour. Mais Dieu est aussi, dès le commen­cement, Parole, Loi et c’est cette Parole-Loi de Dieu qui définit la nature de l’amour véritable. Cet amour venant de Dieu s’oppose à l’amour déréglé des hommes qui désirent aimer selon leur propre fantaisie sans tenir compte, ni de Dieu, ni de Sa Parole.

Moïse, lui, ne séparait pas l’amour de la loi, ni la loi de l’amour. Voyez comment le Deutéronome résume la première table de la loi : Ecoute, Israël ! L’Eternel, votre Dieu, l’Eternel est un. Tu aimeras l’Eternel , ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces paroles que je te donne aujourd’hui seront dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes fils et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras comme un signe sur ta main, et elles seront comme un fronteau entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. (Deutéronome 6.4-9).

Par ce texte, nous voyons que l’expression de l’amour d’Israël pour son Dieu était de pratiquer ses commandements, de les imprimer dans ses pensées – un fronteau entre les yeux-, d’en faire la motivation de tous ses actes – un signe sur ta main – et l’inspiration de ses institutions – sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. Ces commandements devaient inspirer l’atmosphère intellectuelle, spirituel le, morale et politique du peuple de Dieu, de telle sorte que la nouvelle génération en fasse sa nourriture. Plus loin dans le Deutéronome, nous lisons l’exhortation suivante, qui met encore davantage en lumière le lien indissoluble qui unit l’amour de Dieu à l’accomplissement de Ses Commandements :
Maintenant, Israël, que demande de toi l’Eternel, ton Dieu, si ce n’est que tu craignes l’Eternel, ton Dieu, afin de marcher dans toutes ses voies, d’aimer et servir l’Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur et de toute ton âme si ce n’est que tu observes les commandements de l’Eternel et ses prescriptions que je te donne aujourd’hui, afin que tu sois heureux ? (Deutéronome 10.12-13).

Parlant au peuple d’Israël de ce temps encore éloigné où, en conséquence de son infidélité, de son idolâtrie et de sa désobéissance obstinée aux comman­dements de l’Eternel, il serait chassé du pays que Dieu lui avait donné, Moïse déclare : L’Eternel, ton Dieu, circoncira ton coeuretlecoeurde ta descendance, pour que tu aimes l’Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur et de toute ton âme afin que tu vives. L’Eternel, ton Dieu, fera tomber toutes ces malédictions sur tes ennemis, sur ceux qui te haïssent et te persécutent. Et toi, tu reviendras, tu obéiras à la voix de l’Eternel et tu mettras en pratique tous ces commandements que je te prescris aujourd’hui (Deutéronome 30.6-8). Nous voyons ainsi que le but du ministère prophétique en Israël était de ramener le peuple à son Dieu afin qu’il l’aime de tout son coeur et de toute son âme, et qu’il observe à nouveau ses commandements et ses préceptes écrits dans le livre de la loi (Deutéro­nome 30.10).

Qu’en est-il de l’amour du prochain, objet de la deuxième table de la loi ? Dans l’Ancien Testament, cet amour du prochain serait-il conçu comme étant séparé, coupé de l’obéissance aux commandements de Dieu ? Voici ce que nous lisons dans le livre du Lévitique :
Vous ne commettrez pas d’injustice dans les jugements : tu n’auras pas égard àla personne du pauvre et tu n’auras pas égard à la personne du grand, mais tu jugeras ton compatriote selon la justice. Tu n’iras pas calomnier ceux de ton peuple. Tu ne réclameras pas injustement la mort de ton prochain. Je suis l’Eternel. Tu ne haïras pas ton frère dans ton coeur tu ne te chargeras pas d’un péché à cause de lui. Tu ne te vengeras pas, et tu ne garderas pas rancune envers les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Eternel, ton Dieu.
(Lévitique 19.15-18)

Le grand commandement d’aimer son prochain comme soi-même résume, comme le dira plus tard l’auteur même de cette loi, Jésus-Christ en personne, toute la loi. Le commandement d’amour est posé comme conclusion précise de toute une énumération de commandements de juger impartialement, de ne point calomnier son prochain, de ne point rechercher sa mort par des voies judiciaires, de ne point le haïr, de ne point se venger soi-même. Aimer son prochain comme soi-même n’est rien si ce n’est d’accomplir, entre autres, ces commandements bien précis.

Il est maintenant clair que les paroles du Christ allant dans ce sens n ont, en fait, rien eu de particulièrement original. Notre Seigneur ne faisait que reprendre mot à mot cet enseignement qu’il avait lui-même donné à Moïse, lorsqu’il répondit au docteur de la loi qui lui demandait : Maître, quel est le grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. (Matth jeu 22.36-39)

Paul, loin d’exprimer une théologie qui lui aurait été propre, ne faisait que reprendre l’enseignement de Moïse et de Jésus quand il écrivait aux Romains : Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet, les commandements: Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commet­tras pas de vol, tu ne rendras pas de faux témoignage, tu ne convoiteras pas, et tout autre commandement se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait pas de mal au prochain l’amour est donc l’accomplissement de la loi. (Romains 13.8-1 0)

Paul, lui aussi, déclare que tous les commandements de la seconde table se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Romains 8.10). C’est ce qu’il écrit encore dans l’épître aux Galates:
Par amour, soyez serviteurs les uns des autres, car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Galates 5.13-14)

C’est comme si nous disions que toutes les couleurs du spectre, rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet étaient contenues dans la lumière qui nous provient du soleil. Il en est de même pour le commandement d’aimer Dieu et son prochain. Il contient en germe toutes les lois particulièrement édictées par Dieu pour le bien des hommes.

Pour conclure ces citations du Nouveau Testament, examinons brièvement un passage de la première épître de Jean :
A ceci nous reconnaissons que nous l’avons connu: si nous gardons ses commandements. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses com­mandements, est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. Mais celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est vraiment parfait en lui. A ceci nous reconnaissons que nous sommes en lui : celui qui déclare demeurer en lui, doit marcher aussi comme lui a marché. Bien-aimés, ce n’est pas un commandement nouveau que je vous écris, mais un commandement ancien, que vous avez eu dés le com­mencement ; ce commandement ancien, c’est la parole que vous avez enten­due. D’autre part, c’est un commandement nouveau que je vous écris ; ceci est vrai pour lui et pour vous, car les ténèbres passent et la lumière véritable brille déjà. (1 Jean 2.3-8)

Nous pouvons ici clairement constater que la preuve visible que nous avons connu Dieu est le fait que nous gardons Ses commandements. Plus encore, la perfection même de l’amour de Dieu en nous est notre persévérante fidélité à garder Ses commandements. Il ne s’agit pas ici d’un commandement nouveau, mais d’un commandement ancien, la loi de Dieu, la Parole éternelle de Dieu. D’une autre manière, cependant, il est nouveau car, par la venue de notre Seigneur Jésus-Christ sur la terre, la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme (Jean 1.9), a commencé à luire dans ce monde.

Cette lumière qui luit dans nos coeurs – car par la grâce de Dieu nous sommes des enfants de lumière (I Thessaloniciens 5.5) – est la lumière du monde (Matthieu 5.14), les prémices du Royaume de Dieu ici-bas.

Nous avons pu constater que, tant dans l’enseignement de Moïse que dans celui du Christ et de ses apôtres, l’amour de Dieu et l’amour du prochain étaient indissolublement liés à l’obéissance fidèle et persévérante du chrétien aux commandements de Dieu. La raison en est simple. Le but de Dieu, tant dans Sa création que dans l’oeuvre de la rédemption, est d’établir, de rétablir l’homme – et toutes choses avec lui – dans une vie, une pensée et une action propres à glorifier le Seigneur et le Sauveur. Dans la Bible, ni la connaissance, ni l’amour ne sont des fins en eux-mêmes, comme c’est le cas dans la pensée grecque antique ou dans celle de l’Europe de la Renaissance, source de nos idolâtries intellectuelles et sentimentales modernes. Connaissance et amour, comme toutes choses d’ailleurs, doivent toujours glorifier Dieu. Connaissance et amour doivent conduire, selon l’Ecriture, à l’obéissance de la Foi afin que la vie tout entière de l’homme, et toutes ses oeuvres, soient conformées par l’Esprit de Dieu, par la grâce de Dieu, aux pensées, à la volonté, pour tout dire, à la loi de notre Dieu en Jésus-Christ. Car dans Sa parfaite obéissance à la loi divine tout entière, Jésus-Christ est la révélation suprême de l’amour de Dieu. Ainsi, en Jésus-Christ, l’homme pourra parvenir au but pour lequel il avait été créé: rendre pleinement gloire à son créateur par son obéissance à Sa Parole. Que nous ne séparions pas des pensées que Dieu a Lui-Même unies.

Jean-Marc BERTHOUD

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)