Ame assoiffée

« La jeunesse a perdu son souffle, c’est aujourd’hui notre plus grand chagrin ».

Le grave vieux frère, qui présentait cette pensée à son auditoire clairsemé cherchait à démontrer que le désir intense d’obéir à la vérité spirituelle – désir qui était présent au temps du Psalmiste, lorsqu’il écrivait: « Comme le cerf soupire après les ruisseaux d’eau, ainsi mon âme a soif de toi, ô Dieu » – que ce désir, disons-nous, ne se rencontre plus parmi la jeunesse. Est-ce exact ?

De nos jours, dans le monde entier, hommes et femmes semblent parfaitement indifférents quant aux choses de Dieu. « Bénis sont ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés », disait le Maître. En effet, cette soif de l’âme semble manquer. Mais, plutôt, ne semble-t-elle pas cachée sous une apparence d’indifférence ? L’humaniste prétend avoir tué Dieu; il n’existerait plus! En effet, il n’est plus « bien vu » que de fréquenter un service religieux. Cependant, nous croyons pourvoir dire qu’un tel sentiment existe encore dans le coeur de l’homme.

Si ce sentiment est réveillé, un vif désir apparaît alors pour les valeurs spirituelles. Dans ce cas, il est comparativement facile d’amener une personne aux « ruisseaux d’eau », de lui communiquer le message de l’évangile.

En Jean. ch. 4, nous trouvons le Maître qui éveille et étanche la profonde soif de l’âme d’une femme pécheresse. Nous allons suivre le chemin qu’il nous a indiqué.

Jésus se rendit donc à la place où il savait la trouver. Il était Dieu ; toutefois, il devint homme en vue de communiquer le message de Dieu: « La Parole (Jn 1) devint chair » (ce qui veut dire que le Fils de Dieu vint pour un temps sur la terre, comme homme). Puis il fit le long voyage vers Samarie pour atteindre une femme. Il engagea la conversation en parlant des choses de la vie courante: il demanda à boire. Il descendit à son niveau; il se mit à sa place. Il était un Juif, et malgré cela il parla à la Samaritaine dédaignée. Il était pur et sans faute, et cependant il s’adressa à la femme « tombée » dans le péché. Il était devenu homme et il parla à cette femme…

(Il faut remarquer que, dans les pays orientaux, cela est ta seule manière admise qui permet à un homme de s’approcher d’une femme. Il peut sans inconvenance, sans indécence, demander à boire de l’eau, lorsqu’il passe près d’une fontaine ou d’une source).

De cette manière, il suscita un désir de recevoir ce don de Dieu. Elle demanda: « D’où as-tu cette eau vive ? ». Avec grâce et un tact merveilleux, il l’amena à parler de son péché. C’est ainsi que, partant de faits de la vie courante, il la conduisit à parler de religion et d’adoration. Jésus n’aborda pas tout d’abord les questions spirituelles, mais s’approcha d’elle au niveau de ce qu’elle était capable de comprendre. Puis il se révéla à elle.

La soif profonde de son âme fut étanchée, satisfaite. Immédiatement, elle laissa sa cruche et alla porter cette nouvelle à d’autres; elle les fit venir vers Celui qu’elle avait rencontré et qui avait satisfait à son besoin le plus profond.

Dans son livre « Impossible à Dieu ? », Abdel Masih parle de jeunes que Dieu emploie pour annoncer la vérité à d’autres et pour les gagner à Christ. Dieu, de même, emploie des chrétiens au Tchad pour annoncer son heureuse nouvelle. Car Dieu nous a donné un message pour le monde. Remplissons-nous notre devoir ? Notre message est-il compris par l’homme de la rue, par les personnes vers lesquelles nous sommes envoyés ? Correspond-il à leurs besoins ? Notre message attire-t-il les hommes vers notre Sauveur ?

Il y a une très grande ressemblance entre la méthode du Seigneur Jésus et le témoignage si puissant des jeunes chrétiens d’Afrique. Ils ne s’isolent pas, mais prennent contact avec chacun, chaque jour qui passe.

Une fille de seize ans (Fathema) avait été sélectionnée pour concourir avec une autre fille de son âge. Beaucoup dépendait du résultat! Mais sa pensée suprême était de gagner l’autre fille pour le Seigneur. Juste avant la course, elle eut une pensée lumineuse: « Quelle est ta religion ? » demanda-t-elle à l’autre fille. « Je suis islamique, comme toi », répondit-elle. « Oh, non, dit Fathema, je suis chrétienne ». La musulmane répondit par un rire dédaigneux. « Ecoute, continua Fathema, soyons pratiques. Tu pries Mahomet juste comme tu as l’habitude de le faire, et tu lui demandes d’arriver première. Je prierai mon Seigneur et lui demanderai d’arriver première. Cela démontrera que mon Dieu est le Dieu qui répond aux prières ».

Fathema réalisait qu’elle avait placé tout son espoir sur cette course. Dans le local (utilisé pour changer de costume), elle demanda au Seigneur que si c’était pour sa gloire il veuille bien permettre que le succès soit sa part. Elle fit la course et arriva première. L’autre jeune fille vint la trouver et dit : « S’il te plaît, explique-moi le christianisme. Comment puis-je devenir une chrétienne comme toi ? Fathema donna des explications, lui remit son propre Nouveau Testament. Ecrivant à une amie, elle dit: « Maintenant, j’attends le résultat ». Qu’attendait-elle ? Que la musulmane devienne chrétienne à son tour.

La conversation avait commencé à propos d’une course de vitesse. Elle continua par un défi, lequel mit en évidence la sincérité et la conviction de la chrétienne. Cela même provoqua une question. Le premier contact fut établi lorsque quelque chose de visible apparut dans la vie de la jeune chrétienne.

Si Moussa était un enseignant musulman. Alors qu’il était jeune garçon, il avait souvent fréquenté les classes de l’écolè du dimanche chrétienne. Mais il était demeuré froid et insensible. A l’âge de dix-huit ans, il devint enseignant du coran dans la mosquée locale, comme son père l’avait été avant lui. Il était extrêmement fier de son savoir, fier de sa foi musulmane. Il méprisait tous les chrétiens et spécialement les missionnaires. Que pouvait-il faire pour montrer sa supériorité, pour démontrer pratiquement le fait que l’évangile était dépassé par le coran, pour prouver que son message ne convenait pas aux pays musulmans ?

Il alla visiter une dame missionnaire, emportant un coran avec fui. « S’il te plaît, donne-moi un évangile de Jean en arabe. Maintenant que je suis un homme, j’aimerais l’étudier à nouveau ». La servante du Seigneur tressaillit de joie. Là enfin, une réponse à ses prières! Elle lui donna l’évangile. Il le prit dans ses mains, le déchira en morceaux et le jeta à ses pieds. Croisant les bras, debout, en la défiant, il attendit le reproche, la condamnation, qui ne pouvait manquer… A la place, il vit les yeux de la missionnaire se couvrir de larmes, un regard d’infinie tristesse, mais d’amour indicible. Sans un mot, elle le quitta et rentra chez elle pour prier en faveur de ce jeune homme rebelle.

Si Moussa s’éloigna, mais moins d’une heure après, il revint; non plus le fier musulman, mais un homme brisé, un pécheur repentant, cherchant le salut.

Ce fut le caractère, la personnalité de la missionnaire qui le brisa. Un bon message suivit.

Combien nous avons besoin d’apprendre que le message est exprimé par des paroles, mais qu’il est transmis par la personne (avec tout ce qu’elle est) et les circonstances du moment. L’impact de l’expérience du messager, l’évidence de la réalité, la sollicitude exprimée conduisent celui qui écoute à poser des questions. Incidemment ce fait révèle que l’on fait une erreur en estimant que la radio remplace le missionnaire. Ce n’est vrai qu’en partie. Une communication vivante est nécessaire. Les cassettes, les disques, les enregistrements peuvent aider au départ, mais ils répondent rarement aux besoins de la personne qui écoute. Un poste de radio ne peut répondre à la question « comment puis-je devenir chrétien ? ». Un gramophone ne provoque pas de réaction : « Comment puis-je partager votre joie ? », simplement parce qu’un instrument mort ne peut prévoir la réaction personnelle d’un non- chrétien.

Lorsque le contact a été établi par une personne, la valeur du message est transmise par le caractère chrétien de cette personne.

Le message apporté est « Christ ». Le messager doit être semblable à « Christ ». Aujourd’hui, des évangélistes sont toujours nécessaires. Le Seigneur ne fit pas de faute quand il dit: « Allez » et non pas « envoyez », et son ordre est toujours valable jusqu’à la fin de l’époque de l’église.

Dans les groupes de jeunes chrétiens (au Tchad en particulier), que le Seigneur envoie travailler, le but important n’est pas de discuter sur la religion ou les doctrines théologiques. C’est d’oeuvrer tout de suite dans la réalité, dans le réel, pour un résultat qui se voit. Il faut essayer personnellement. C’est ce que j’ai fait. Christ est venu à la rencontre de ma faiblesse. Il peut le faire pour vous. Il a changé ma vie. Il peut changer la vôtre. Ces petits groupes de jeunes croyants lisent le Nouveau Testament. Aucun d’entre eux n’enseigne aux autres, mais le Livre est le guide de leurs vies. Ils lisent pour découvrir comment vivre, non seulement pour savoir. Ils acceptent la Parole de Dieu à sa valeur de face, c’est-à-dire à sa valeur réelle.

De même manière, des groupes de jeunes se rassemblent, en Algérie, en Europe, en vue d’étudier la Parole. Toute l’Ecriture est sondée, pas seulement une sélection de textes pour appuyer une doctrine particulière. Ce sont des jeunes qui, ayant remis leur vie dans les mains du Seigneur, désirent obéir à sa volonté. La Bible est pour eux une règle de vie de chaque jour. Cette manière de faire caractérisait les études de groupes en Algérie. Ils étudiaient l’épître aux Galates verset par verset; des chrétiens de nom, mais non de fait, furent conduits à connaître la réalité d’une nouvelle vie – nés de nouveau. Ils appliquaient l’enseignement de la Bible à la vie de tous les jours. Jamais la question : « Etes-vous sauvés ? » n’a été posée. Le défi qui leur était proposé n’était pas: « Etes-vous prêts à mourir ? », mais « Etes-vous préparés à vivre la vie dans sa plénitude ? ».

En d’autres termes, la théorie du salut n’était pas enseignée, mais le problème représenté par Christ comme un Sauveur et un Maître vivant. Celui qui demande une soumission totale, un total abandon, Celui qui désire obtenir du jeune chrétien le contrôle de toute sa vie, car Il en est l’origine, la source. Il en rend possible le prolongement, la continuation. A chaque pas, le chrétien demande à son Seigneur: « Que veux-tu que je fasse ? ». Christ peut faire partie de la vie entière: une course de vitesse, la réussite d’un examen avec honneurs, la vie courante des bains publics, etc.

Dans chaque cas ou presque, le chrétien gagne la confiance et l’estime de la personne enseignée, avant qu’elle se confie au Seigneur. Le non-chrétien apprend que l’on peut compter sur le chrétien, l’aimer, se fier à lui. Cela conduit par la suite à se confier dans le Seigneur. Les personnes contactées doivent sentir que nous les aimons, que nous les cherchons, avant que l’on puisse leur communiquer l’évangile.

Par-dessus tout ces jeunes chrétiens ont une foi à toute épreuve! La prière joue un rôle capital dans leurs vies. Ils se réunissent régulièrement pour l’intercession. Ils s’attendent à voir la main de Dieu, car ils LUI demandent d’agir. Ils lui font confiance pour en sauver d’autres.

Ce n’est pas nécessairement de doctrine chrétienne qu’ils parlent, mais, le coeur débordant de joie, ils disent ce que Dieu est pour eux, par Christ.

Encore une remarque. Ils sont prêts à souffrir pour Christ, que ce soit dans les mains d’un despote athée, de la police secrète, ou dans le cercle de leur famille.

E. Nida, un Africain, s’est bien exprimé dans ce sens: « Le christianisme, comme motif de vivre une vie de plénitude, ne peut être communiqué valablement dans un monde vivant que par ceux qui ont, non seulement découvert le caractère unique de la foi chrétienne, mais aussi l’amour qui conduit au Calvaire. Les premiers chrétiens avaient la volonté bien ancrée d’aimer Dieu jusqu’au point de supporter toutes les conséquences de leur foi nouvellement trouvée. Ils partirent pour renverser un monde.

Adapté de « Streams in the Sahara », avec autorisation.
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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)