Abandonner… ou persévérer ?

Parfois, nous aurions envie de tout plaquer. La vie chrétienne nous paraît impossible. En réalité, la vie chrétienne est impossible surtout si nous comptons sur nos propres forces pour la vivre ! Sans compter totalement sur la puissance de Christ qui vit en nous, nous ne parviendrons à aucun résultat : « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi. » (Gal 2.20) Cherchons à laisser cette puissance de vie nous transformer et agir en nous et au travers de nous. Toutefois, ce travail ne se fera pas sans nous ; notre volonté doit également être engagée (2 Pi 1.5).

Je suggère trois domaines importants dans lesquels il nous incombe de persévérer.

1. Persévérer

a. Persévérer à traduire les vertus chrétiennes en actes quotidiens

Job était un homme intègre et droit qui révérait Dieu et évitait de mal faire (Job 2.3). Dans la traduction du Semeur, le texte précise qu’il « persévérait dans son intégrité ». Nous savons par ce récit que la détermination de Job à rester intègre lui a coûté cher. C’est le combat du témoignage vécu ; il consiste à vivre et transmettre des valeurs battues en brèche : la fidélité, le mariage, la pureté, l’honnêteté, l’écoute, la gentillesse, le pardon, etc.

Notre comportement est un enjeu très important, car de là découle la crédibilité de notre message. Le « blablabla » théologique, nos idées et nos convictions religieuses n’intéressent pas nos contemporains. Mais des personnalités transformées par Dieu les interpellent ; des gens agréables à fréquenter aussi. Des familles heureuses les intriguent, de même que des gens confiants et paisibles dans l’adversité.

Pendant des années, Dieu s’est battu avec moi pour me faire comprendre ce qui devait changer dans ma façon d’être. Certaines choses ont changé et le combat continue toujours dans d’autres domaines. Pas de répit et de repos si nous voulons vivre pour la gloire de Dieu. À une période de ma vie, Dieu m’a montré que mes attitudes et mes réactions face à mes semblables devaient changer car la crédibilité même de mon témoignage était mise en cause. Je savais que ces choses devaient changer et je voulais qu’elles changent, mais je n’allais pas jusqu’au bout de ma détermination pour que ce changement ait lieu. Dieu a donc frappé un grand coup pour m’arrêter : mon fils aîné a décidé de quitter la maison après son bac et de s’établir dans un autre pays. Ce départ m’a bouleversé. Je l’ai pris comme un verdict de Dieu qui me disait : « Tu n’as pas un bon témoignage chrétien ». Quelques mois plus tard, je suis allé voir mon fils pour lui demander pardon de ne pas avoir eu un bon témoignage comme serviteur de Dieu et comme père. Il va sans dire que j’ai aussi demandé pardon à Dieu et commencé à modifier des aspects de mon comportement, de mes attitudes, de mes réactions et de mes paroles.

Certaines personnalités sont comme un torrent qui descend de la montagne avec une grande force ! On ne peut pas empêcher un torrent d’être un torrent, mais on peut construire des digues et canaliser sa force. De la même manière, Dieu ne veut pas anéantir notre personnalité, mais la canaliser, afin qu’elle ne soit pas un torrent qui fait des ravages, mais un cours d’eau qui apporte et entretient la vie autour de lui.

C’est dans la famille, dans les relations avec notre entourage et dans le travail que notre persévérance à vivre les valeurs bibliques doit se voir. Ce combat est souvent terrible et il peut paraître plus simple de laisser le torrent qui est en nous faire des dégâts plutôt que de changer ce qui est à changer. Mais c’est faux. Laisser aller est seulement plus simple en apparence. En réalité, la vie est plus pénible pour tout le monde et pour nous-mêmes, car nous vivons en permanence dans la défaite. Dieu est alors obligé de nous frapper pour nous arrêter dans notre marche, et pour nous arracher à la médiocrité.

« Sois toi-même en tout un modèle d’œuvres bonnes. Que ton enseignement soit fidèle et qu’il inspire le respect. Que tes paroles soient justes et inattaquables, afin que même nos adversaires soient couverts de honte, ne trouvant aucun mal à dire de nous. » (Tite 2.7-8)

b. Persévérer dans notre engagement dans une église locale

Nous vivons à l’époque de l’individualisme. Mais un chrétien ne peut pas être individualiste. Si le salut est individuel, il ne doit pas nous faire oublier la dimension communautaire ou collective de l’action de Dieu. En effet, « il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gen 2.18), mais « il est bon et agréable que des frères habitent unis ensemble. » (Ps 133.1) Dieu nous sauve individuellement pour se former un peuple qui lui appartienne, afin d’agir et de se révéler à travers ce peuple (Jn 11.52).

À travers mon témoignage personnel, des gens entendent parler de Dieu. A travers le témoignage d’une église locale, c’est une commune, une ville, une région qui est interpellée par Dieu. A travers le témoignage de l’ensemble des églises locales, c’est tout un pays qui peut être interpellé. Persévérer dans notre action dans une église locale, c’est faire le choix de vivre en famille, c’est vouloir la complémentarité et c’est choisir un lieu de refuge, un lieu dans lequel on peut être soigné et aussi aider les autres à se soigner.

Le culte d’adoration, l’apprentissage de la vie chrétienne par l’enseignement, la mise en pratique, et la prière sont indispensables à notre croissance personnelle. Prophètes, enseignants, évangélistes et pasteurs sont des dons de Dieu à l’Église pour notre perfectionnement. Tout comme, dans le couple, Dieu utilise l’un pour faire progresser l’autre, dans les églises, Dieu utilise les uns et les autres pour le perfectionnement de chacun.

Je désire m’arrêter quelques instants sur un domaine tout pratique, dans lequel nous manquons souvent de persévérance. Nous sommes dans une société dans laquelle le règne du mal fausse les relations, crée des déséquilibres, des injustices et toutes sortes de malheurs. Or, nous devons apprendre à vivre selon les principes du royaume dans la communauté, car le monde doit voir ce que Dieu peut faire. Le monde vit dans une société régie par la puissance de Satan ; nous portons la responsabilité de lui montrer ce qu’est une communauté de personnes transformées par Dieu et dirigées par Dieu. De l’éthique personnelle nous passons à l’éthique communautaire : « Mes frères, gardez-vous de toute forme de favoritisme : c’est incompatible avec la foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ. » (Jac 2.1) « Ne laissez aucune parole blessante franchir vos lèvres, mais seulement des paroles empreintes de bonté. Qu’elles répondent à un besoin et aident les autres à grandir dans la foi. Ainsi elles feront du bien à ceux qui vous entendent. N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu car, par cet Esprit, Dieu vous a marqués de son sceau comme sa propriété pour le jour de la délivrance finale. Amertume, irritation, colère, éclats de voix, insultes : faites disparaître tout cela du milieu de vous, ainsi que toute forme de méchanceté. Soyez bons et compréhensifs les uns envers les autres. Pardonnez-vous réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ. » (Eph 4.29-32)

Les rapports de force dans l’église doivent disparaître pour faire place à la bonne entente par la pratique du pardon, de la patience et de l’amour, ce qui implique dialogue et écoute. Dans l’église, nos grands défis sont de pratiquer l’accueil, l’acceptation de l’autre et le droit à la différence1.

Dans notre société technicienne, la formation et le contrôle des connaissances sont tels que beaucoup ont peur de ne pas être à la hauteur et d’être un jour disqualifiés. Les chrétiens évangéliques ne croient pas à la théorie darwinienne de la sélection naturelle, mais il arrive pourtant que des églises pratiquent une sorte de sélection. Il n’y a pas que la richesse ou la position sociale qui peuvent créer des différences entre nous. Il y a la santé, l’intelligence, l’aspect physique, les goûts et les intérêts (sportifs, musicaux), le penchant pour certaines doctrines, etc. Aussi dans l’église, veillons à ce qu’il n’y ait :

– Pas de favoritisme
– Pas de compétition
– Pas de concurrence

 La ségrégation est l’oeuvre du diable. Dans la société, on écrase, renvoie, dévalorise et domine les faibles, ceux qui ne sont pas performants. Quelles que soient nos différences, nous sommes tous égaux face au péché et tous au bénéfice de la même grâce. L’église doit être une vraie famille dans laquelle chacun se sent accueilli, accepté, aimé, respecté, protégé, bref, en sécurité face à l’agressivité de ce monde. Ne vous est-t-il jamais arrivé de rentrer dans votre foyer après avoir affronté les dures réalités d’un monde sans pitié, de retrouver votre conjoint et vos enfants, et de ressentir un immense bien-être : celui de vous savoir accepté(e) et aimé(e) ? Nous devons persévérer et tout mettre en oeuvre afin qu’il en soit de même dans notre église locale et qu’elle devienne un lieu d’accueil, un refuge et une famille au milieu cette société sans pitié.

Dans l’église, la propre justice et l’orgueil ne sont pas de mise. Nous n’écartons pas les gens qui ont des problèmes, les gens en situation d’échec, ou ceux qui ne sont pas d’accord avec nous. Jésus n’a ni accusé, ni recalé un Pierre qui avait renié, trahi. Dans l’église, il devrait toujours être possible d’opérer un retour sur soi, un retour à Dieu, un nouveau départ, sans perdre l’amitié et l’amour de la communauté. Soutenir et affermir les autres, qu’ils soient en échec ou qu’ils réussissent, telle est notre responsabilité. « Quand tu seras converti, affermis tes frères ! » (Luc 22.32) Ainsi le renégat a une nouvelle chance, et il devient à son tour celui qui exhorte.

La société favorise le tri, l’église accueille, annonce la grâce, pratique le pardon, donne une nouvelle chance. Vivre ce programme demande beaucoup de persévérance, mais je suis appelé à le vivre. Est-ce que je vais répondre présent dans un esprit de service, d’écoute et de prière ?

c. Persévérer dans notre mission d’évangéliser

En Europe, un constat semble s’imposer : la foi et le christianisme ont fait leur temps. Aucun doute, nous sommes bien dans une ère post-chrétienne, et il n’est pas facile de persévérer. La tentation de baisser les bras nous guette. Même en Suisse, pays de la Réforme, l’évangélisation devient difficile. Nous pouvons ne regarder, dans notre vieille Europe, que la réalité négative et perdre le désir de persévérer. Mais nous pouvons aussi voir ici et là que Dieu fait, même en Europe, des choses formidables :

– Il y a des villes dans lesquelles les églises progressent.
– Il y a des jeunes bouillants pour Dieu. Ça existe encore !
– Il y a des athées qui se convertissent, des scientifiques et même des philosophes qui se tournent vers Dieu.

Lorsque, dans les réunions de baptême, nous entendons des témoignages de conversion, nous sommes émus par la manière dont Dieu s’y prend pour transformer des vies. Un missionnaire de passage en France a dit un jour que nous avions un esprit de défaite dans notre manière d’évangéliser. Il voyait les choses de l’extérieur avec lucidité, et nous avons tous été remis en question. Ne tombons pas dans le piège de cultiver un esprit de défaite. Nous sommes des enfants du Dieu tout-puissant et des disciples du Ressuscité, le grand vainqueur de tous les temps.

L’évangélisation de l’Europe ne dépend pas seulement de ce que nous pourrions appeler « les professionnels de l’évangélisation ». Elle est l’affaire de chacun (2 Tim 4.5) et a comme point de départ ce que nous vivons au sein de nos églises. Aujourd’hui nous sommes confrontés à l’indifférence de ceux qui sont confrontés au message de l’Évangile. Aussi, comme les premiers disciples, nous avons besoin d’apprendre, de pratiquer, de servir, par la puissance du Saint-Esprit pour surmonter cette difficulté propre à notre temps.

En parlant du péché et en expliquant ce qu’il signifie, nous agissons à contre-courant. Il en est de même avec la réalité de la perdition. Mais c’est le seul moyen de parler du salut et de la conversion avec efficacité, et d’ébranler l’indifférence. De plus, c’est rester fidèle au message tel que la Bible le transmet : les temps changent, mais pas le cœur de l’homme. Nos contemporains ont besoin de découvrir la nouvelle naissance que Dieu peut produire par la conversion.

Le message de Pierre le jour de la Pentecôte débouche sur le thème de la repentance : « Les hommes qui avaient écouté eurent le coeur vivement touché. » (Act 2.37a) Nous ne pouvons pas évangéliser autrement. Proclamer, convaincre, persuader par le Saint-Esprit (Paul renversait les raisonnements qui s’élevaient contre Dieu), proposer un choix, être clairs : voilà notre mission.

Tout ceci nécessite la prière en église et la recherche de la volonté de Dieu pour vaincre l’indifférence, tout en comptant sur le secours du Saint-Esprit. Il est avec nous dans notre marche. Il nous aide à utiliser efficacement le cerveau que Dieu nous a donné, afin de réfléchir à l’évangélisation de nos villes.

Le Saint-Esprit peut nous rendre ingénieux pour le salut de ceux qui vivent autour de nous. Mais comme nous l’avons vu au début, la qualité de nos vies et de nos églises vont jouer un grand rôle dans l’évangélisation.

2. Où trouver la force de persévérer ?

Celui qui n’a plus envie de persévérer en est au stade du découragement. C’est une expérience que chacun de nous peut traverser. Par deux fois, au cours de ma vie, le découragement m’a conduit à abandonner provisoirement le ministère d’évangéliste, pour reprendre une activité professionnelle. Et chaque fois, Dieu m’a ramené à ma vocation première. Le sentiment que notre combat n’aboutira pas est un piège redoutable. Ne nous en étonnons pas ; nous sommes engagés dans un combat qui nous dépasse. Combat qui implique Dieu et Satan, le bien et le mal, et toutes sortes de forces invisibles. L’enjeu de ce combat est cosmique et éternel. L’ennemi est redoutable.

Comment pourrions-nous être autrement que fatigués et découragés par moments ? Parfois, nous oublions la dimension spirituelle de cette lutte et, sans nous en rendre compte, nous luttons par nos propres forces. À ces éléments spirituels, il ne faut pas oublier d’ajouter des réalités tout à fait simples et terre à terre. Nous sommes faits de chair et de sang ; nous avons un corps qui se fatigue et un psychisme vulnérable. Tous ces éléments varient beaucoup d’un individu à l’autre, mais rassurons-nous, ce n’est pas un obstacle pour Dieu. Le faible sera peut-être même avantagé, car il devra compter sans cesse sur le secours et la grâce de Dieu.

La réalité du découragement a été, notamment, celle de David2. Ce qui se dégage de ces plaintes se nomme sentiment d’abandon, pleurs, silence de Dieu, triomphe des ennemis, solitude, absence d’exaucements. Oui, le découragement, la fatigue et les échecs peuvent facilement nous désarçonner. Paul résume pour les chrétiens de tous les temps ce qui compte plus que tout dans de tels moments : la foi, l’espérance et l’amour : « En somme, trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour, mais la plus grande d’entre elles, c’est l’amour. » (1 Cor 13.13)

a) L’amour de Dieu

Il nous fait grâce, nous pardonne, nous accepte, nous écoute et nous comprend.

L’amour de Dieu nous propose de parler avec notre Père par la prière, de nous confier à lui, plutôt que de nous culpabiliser sans fin de nos échecs et de nos défaites. Ce n’est que par une démarche spirituelle que nous trouverons la force de persévérer.

Le premier pas vers la persévérance est de vivre de la grâce de Dieu. L’amour, c’est la nature même de Dieu. À cause de son amour, Dieu nous fait grâce. Il nous a aimés alors que nous étions encore pécheurs. Il nous a aimés pour nous sauver. Si le pécheur est sauvé par la grâce de Dieu, à bien plus forte raison le chrétien peut compter sur la grâce de Dieu pour le soutenir dans sa marche.

Avant de renier Jésus, Pierre avait compté sur ses propres forces. Il a pu constater l’échec de la volonté humaine, de l’effort humain, face au gigantesque défi spirituel de suivre Jésus. Le découragement aurait pu s’installer d’une manière permanente, mais Dieu lui a fait grâce. Nous pouvons désespérer de nous-mêmes, mais Dieu nous aime et nous fait grâce.

b) L’espérance

L’espérance chrétienne plonge ses racines dans l’événement extraordinaire de Pâques, dans la résurrection et la puissante victoire de Jésus-Christ. Nous pouvons persévérer parce que nous avons une raison d’espérer. Jésus est venu, Jésus a vaincu, Jésus est présent dans nos vies, Jésus revient. L’événement de Pâques est notre force ; la force de celui qui sait qu’il se trouve du côté du vainqueur.

c) La foi

La foi, c’est comme les rails pour le train. Il n’y a qu’à se laisser guider, conduire, diriger. Le train ne va pas où il veut, mais là où le constructeur des voies et le conducteur le veulent. Il m’arrive pourtant de dérailler et de sortir des rails de la foi. Et un train en dehors des rails, ça ne va pas très loin.

Telle mésaventure se produit par exemple lorsque je veux absolument fixer un but qui n’est celui de Dieu, imposer chaque étape, mesurer les résultats, constater les victoires. Lorsque nous sommes prisonniers de l’idée de la productivité, de la vitesse d’exécution et du succès dans l’oeuvre de Dieu, nous ne sommes plus sur les rails de la foi, et nous n’avons plus la force de persévérer. La foi est une façon de posséder ce qu’on espère, un moyen de connaître des réalités que l’on ne voit pas (Héb 11.1). Ce n’est que par la foi que nous pouvons être approuvés de Dieu (Héb 11.2). D’une certaine manière, nous pouvons donc dire que ce n’est que lorsque notre travail est accompli en comptant pleinement sur Dieu, sur son action, sur sa puissance, que Dieu le bénira. Le verset 6 nous dit bien que sans la foi il est impossible d’être agréable à Dieu. Car « la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi. » (1 Jean 5.4)

L’impression que rien ne se passe ne prouve pas que Dieu n’agit pas. Il agit, mais selon ses voies, selon son temps. Sommes-nous convaincus que la parole de Dieu ne retourne jamais à lui sans avoir produit un effet ? (Es 55.11)

Ce qui compte, ce n’est pas ce que nous réussissons à faire, mais c’est l’oeuvre que Dieu fait dans nos vies pendant que nous travaillons pour lui. Le chapitre 11 de l’Épître aux Hébreux nous parle de tout ce que les hommes de Dieu n’ont pas vu, n’ont pas obtenu, en marchant par la foi. Mais ils ont été rendus capables de persévérer, et Dieu a aussi le pouvoir de le faire pour nous. Persévérons donc dans une attitude personnelle à la gloire de Dieu, dans une vie d’église guidée par les principes du royaume et dans notre mission d’évangéliser.

1Acceptation de l’autre et tolérance du péché ne sauraient cependant être confondues, comme le soulignent plusieurs autres passages de cet article. Le « droit à la différence » est, on le sait, régulièrement invoqué dans notre société pluraliste pour justifier tous les comportements déviants imaginables. Les deux Épîtres de Paul aux Corinthiens répondent à ces distorsions de l’idée d’ « acceptation de l’autre » de façon approfondie. (N.d.l.r.)
2 Voir par exemple, les plaintes saisissantes suivantes : Ps 13.1 ; 22.2 ; 25.17-18 ; 39.12 ; 42.3

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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