A propos de la «Bénédiction de Toronto»

Paru dans La Bonne Nouvelle 3/95

La «bénédiction de Toronto» est apparue pour la première fois le 20 janvier 1994 dans l’église charismatique Vineyard de Toronto (Canada) (2) d’où elle s’est répandue comme une traînée de poudre jusque dans nos régions. Les personnes touchées par cette «bénédiction» tombent à terre dans un état de transe, tremblent, gémissent, poussent des cris d’animaux, piquent des crises de fou rire ou des crises de larmes du genre hystérique, le tout étant mis au compte du Saint-Esprit et présenté comme le commencement d’un réveil mondial. On parle à ce sujet d’«ivresse de l’Esprit», de «repos dans l’Esprit», de «vin nouveau», ou encore de «l’heure venue pour l’Eglise de préparer son nouveau mariage avec le Seigneur»! On cite des témoignages de personnes décla rant avoir senti une paix intérieure les envahir, mais on passe volontiers sous silence les cas graves de troubles d’ordre psychique et physique qui en sont résultés pour certains. Il en est qui sont restés pendant plusieurs jours aveugles ou muets. A Orbe(Vaud, Suisse) un pasteur réformé a appliqué à son groupe de jeunes les principes de la «bénédiction de Toronto», ce qui a eu pour effet de provoquer chez ces enfants et adolescents, plusieurs jours de suite pendant les heures de classe, un étrange état d’ivresse accompagné de tremblements (3). Ailleurs, d’autres ont souffert d’insomnies et ont éprouvé de terribles frayeurs nocturnes (4). Sans parler de la confusion, des discordes et des divisions que ladite «bénédiction» a causées en divers lieux. On s’est rendu de partout à Toronto chercher cette «bénédiction» et de nombreuses églises en Europe et dans le monde en ont ainsi été atteintes. Il s’agit manifestement d’une excitation psychique de personnes qui se livrent volontairement à une influence ou à une emprise qui leur fait perdre leur maîtrise d’eux-mêmes.

Quelles réactions provoqua cette «bénédiction» ?

La direction de l’«Alliance des églises évangéliques libres» d’Allemagne, dont font partie les églises baptistes allemandes, a publié une déclaration se rapportant à cette «bénédiction de Toronto». Tout en reconnaissant que les églises auraient besoin d’un renouveau spirituel, les auteurs de ce document déclarent que les phénomènes précités ne peuvent pas être considérés comme des manifestations du Saint-Esprit, car ils ne se situent pas dans l’ordre de ce qui est décrit et promis dans les Ecritures comme actions du Saint-Esprit. Aussi, ajoutent-ils, sommes-nous tenus d’examiner toutes choses ( 1 Thes 5.21) et à éprouver les esprits pour voir s’ils viennent de Dieu (I Jean 4.1) (5). Des réactions et des mises en garde semblables ont été enregistrées ici et là.

Comment cherche-t-on à crédibiliser ces phénomènes?

D’autres personnes et milieux, surtout charismatiques, apostoliques évangéliques, certains pentecôtistes (IBETO) (6) et même des réformés, sont favorables à ces singularités, parce qu’ils pensent y trouver un renouveau spirituel. Aussi cherchent-ils à les justifier bibliquement par des interprétations souvent fort douteuses. C’est ainsi qu’au sujet du fou rire et des crises de larmes collectifs on fait référence à un verset de l’Ecclésiaste qui dit: Il y a un temps pour rire et un temps pour pleurer (3.4), comme si un tel texte extrapolé pouvait honnêtement s’appliquer aux phénomènes en question (7).

Tel pasteur (8) tente aussi de «blanchir» ces étranges manifestations en les rapprochant, par exemple du cas déplorable de Saül se mettant subitement à prophétiser, puis à se jeter un jour et toute une nuit nu aux pieds de Samuel (I Sam 19.24). L’exemple nous semble mal choisi, car même si momentanément l’Esprit de Dieu fut sur Saül, l’Eternel a manifestement voulu ainsi l’empêcher de poursuivre et de tuer David. On sait par ailleurs que Saül s’était déjà détourné de l’Eternel (1 Sam 15.10), que I ‘Esprit du Seigneur s’était retiré de lui et qu’un mauvais esprit l’avait saisi. Il eut des accès de délire (I Sam 18.10) et de colère meurtrière, vouant à David une haine implacable. Il se livra au spiritisme en faisant invoquer par la magicienne d’En-Dor l’esprit d’un défunt (1 Sam 28.7-20), ce que l’Ecriture condamne formellement (Lév 19.31), et sa triste vie s’acheva par son suicide (1 Sam 31.4). Son cas prouve plutôt le contraire de ce à quoi on voudrait le faire servir. Saül fut l’objet d’une malédiction et non d’une bénédiction divine. Le même frère fait aussi allusion à la Pentecôte, où des gens du peuple, entendant les premiers chrétiens parler en diverses langues connues, supposèrent qu’ils étaient ivres (Act 2.13). Il n’est pourtant pas dit que ces chrétiens tombèrent par terre en poussant des gémissements et des hurlements et qu’ils furent saisis de crises de larmes ou de fou rire! Il cite encore Saul de Tarse, interpellé par le Seigneur et inondé de lumière, tombant par terre et frappé de cécité pendant plusieurs jours (Act 9.4-9). Il s’agit là de toute évidence d’une intervention divine, non recherchée et exceptionnelle, que vécut ce persécuteur des chrétiens en vue de son futur apostolat. Nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament semblable expérience ne s’est reproduite. Elle ne saurait par conséquent servir de précédent ou de modèle à imiter pour notre temps. Mais c’est pourtant ainsi que l’on cherche à authentifier ces ahurissants phénomènes collectifs actuels en essayant de les comparer à des cas ou à des événements bibliques extraordinaires qui ont été conditionnés pas des situations historiques uniques.

Jean-Claude Chabloz, pasteur d’une église évangélique apostolique et président de la «Fédération romande des églises et oeuvres évangéliques» (Suisse) a écrit:«La petite église Vineyard de Toronto a certainement été choisie par Dieu pour servir de base à un renouveau de l’Eglise dans le monde entier» (9).

Conclusion

Heureusement que des chrétiens sérieux ont réagi et d’autres réactions sont en préparation au moment où nous écrivons ces lignes. On constate:
-que ces exaltations sont plus psychiques que spirituelles et non soumises au seul critère de la Parole de Dieu,
-que toute critique justifiée est généralement rejetée et toute opposition exclue par ceux qui sont pris dans ce courant,
-que les manifestations spectaculaires de ce genre s’estompent généralement au bout d’un certain temps et que ceux qui prennent alors conscience des aberrations dont ils ont été les victimes en reviennent désabusés,
-une mise en garde nous semble donc absolument nécessaire pour freiner ce dérapage qui ne saurait qu’augmenter la confusion parmi les évangéliques et profiter à l’adversaire de nos âmes.

Nous n’avons pas besoin de la «bénédiction de Toronto» pas plus que d’une bénédiction qui viendrait de Jérusalem, de Rome ou de Genève. Il nous faut la bénédiction du Seigneur et sa protection contre toutes les séductions de la fin des temps (Mat 24.11). Il est profondément regrettable que des responsables évangéliques bien connus se prononcent en faveur de cette «bénédiction de Toronto» et qu’ils s’en fassent les propagateurs. Recevons plutôt la bénédiction du Seigneur: Que l’Eternel te bénisse, et te garde! Que l’ Eternel fasse briller sa face sur toi et t’accorde sa grâce! Que l’Eternel lève sa face vers toi et te donne la paix! (Nom 6.24)

J.H.
Notes:
(1) Voir la B,N. 2/95 p. 24.
(2) Cette Eglise tut fondée autour de 1980 par John Wimber. Des milliers d’églises auraient déjà été touchées par la «bénédiction de Toronto» dont la communauté Basileia à Berne, qui est ainsi devenue son centre en Suisse et en Europe. Basileia est un mouvement laïque charismatique sous le toit de l’Eglise réformée officielle bernoise. Basileia a aussi organisé à Berne les conférences de John Wimber et deux congrès qui se sont tenus début juin à Berne avec les ténors de ladite  » bénédiction  » (feu et braise, teenage-on-fire).
(3) Voir «24 Heures» du 26.01.95.
(4) Voir «ldea-Spektrum» 47/1994;
(5) Voir «Die Gemeinde» 9/95p. II.
(6) IBETO (Institut Biblique de Théologie d’Orvin, pentecôtiste, Suisse).
(7) Voir le bulletin de liaison de l’IBETO de décembre 1994 sous «Un temps pour pleurer, un temps pour rire» Derek Green.
(8) Jean-Marc Houriet, pasteur d’une assemblée évangélique de Suisse romande, qui dit (enregistré sur une cassette): «En 1962, ma première expérience d’une intervention du SainEs- prit dans ma vie a été un fou rire qui a duré de 4 heures du soir à 3 heures du matin».
(9) Dans l’«Avènement» de mars 1995 p.6 sous «Feu de Dieu» (Références).

Une déclaration de la FEF concernant ce qui est appelé la «Bénédiction de Toronto» a été publiée. Elle présente ce phénomène avec objectivité à la lumière de la Parole. Nous recommandons cette brochure de 10 pages.

Pour l’obtenir, adressez-vous à: Fédération Evangélique de France, 40 Rue des Réservoirs, F-91330 Yerres

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)