De l’art de perdre une personne… et comment la gagner

Les chrétiens sont appelés à témoigner de leur foi : c’est l’une des grandes vocations que Jésus nous adresse. Mais est-ce que tous les moyens sont bons pour témoigner ? Devons-nous chercher à tout prix à faire accepter que Jésus est « le chemin, la vérité, et la vie » ? Ne préférons-nous parfois pas avoir raison plutôt que de témoigner avec grâce et compassion ?

Lorsque je dis que je suis professeur d’apologétique, les chrétiens avec qui je parle ont parfois l’impression que j’enseigne aux étudiants comment avoir toujours raison. Je ne peux pas leur en vouloir. C’est probablement une attitude qui est nourrie par les débats auxquels nous assistons dans la société française. Avez-vous déjà vu un débat présidentiel ? Quel est le but ? De comprendre l’autre ? De répondre  avec précision et modération ? J’en doute. Et les débats entre invités sur le plateau d’une émission télé ? C’est encore pire. C’est parfois à la limite d’une suite d’insultes et de provocations. Le débat, c’est avoir toujours raison.
Et ceci, dans le meilleur des cas ! En 1864, le philosophe allemand Arthur Schopenhauer a écrit un court ouvrage intitulé L’Art d’avoir toujours raison. En anglais, le sous-titre du livre est « l’art de gagner un argument ». Cela vous dit tout ce que vous devez savoir sur ce petit livre. Si vous devez utiliser tous les moyens pour gagner, y compris détourner l’attention de la vraie question, alors je ne m’étonne pas que « gagner un argument » soit quelque chose d’aussi négatif. Le débat, c’est écraser et humilier l’autre.
Défendre la foi chrétienne semblera trop souvent se réduire à cela : gagner un argument. Et c’est vrai, cela peut arriver. Il y a de nombreuses manières de gagner le débat… mais de la mauvaise manière. En discutant avec un ami, ou un parfait inconnu, nous pouvons trop facilement trahir la foi que nous essayons de défendre. Il est même parfois plus facile de gagner l’argument que de gagner les personnes.

Comment trahir la foi

Lorsque quelqu’un essaie par exemple d’attaquer notre foi en ridiculisant Jésus, la Bible, ou ce que nous croyons, il est très naturel de répondre de la même manière. Nous pouvons par exemple ridiculiser la pensée athée. Dire qu’elle ne répond pas aux besoins de l’homme (besoins d‘identité, de sens, etc.) est bon et légitime. La ridiculiser ? Non.
Un bon exemple nous vient d’un débat fameux qui eut lieu en Angleterre en 1860 à Oxford. Ce débat opposait Samuel Wilberforce, un apologète chrétien, et Thomas Huxley, défenseur athée de l’évolution darwiniste. Perdant toute maîtrise de soi, le chrétien explosa : « Monsieur Huxley, est-ce par votre grand-père ou votre grand-mère que vous descendez du singe ? » Ce à quoi Huxley a répondu : « Je n’aurais pas honte d’avoir un singe pour aïeul, mais bien d’être apparenté à un homme qui utilise son talent pour obscurcir la vérité. » Imaginez que dans l’audience il y ait eu des personnes qui n’étaient pas convaincues par la foi chrétienne. Même dans l’Angleterre du XIX e siècle, il y en avait beaucoup !
Qu’ont-ils pu penser ? J’avoue que si cela avait été moi, là dans cette salle, j’aurais trouvé les chrétiens prétentieux.
Cet exemple nous rappelle que tout ce que nous faisons et disons rejaillit sur notre Seigneur. Nous sommes les témoins de Jésus. Nous sommes ses porte-parole, ses ambassadeurs. Imaginez un ambassadeur français qui insulte un de ses hôtes étrangers. Quel sera le résultat ? Embarras. Honte. Crise diplomatique. L’ambassadeur n’aura pas simplement perdu la face. Il aura aussi fait perdre la face à son président et à son pays. Il en va de même pour nous. Lorsque nous échouons à parler de notre foi sans la trahir, ce n’est pas simplement nous qui perdons. Ce sont tous les autres chrétiens. C’est Jésus lui-même.
Répondre au ridicule par le ridicule, à l’injustice par l’injustice… donner coup pour coup. Tout cela est naturel, mais ce n’est pas justifié. Tout ce que nous disons devrait être pétri d’amour et de compassion.
Nous pouvons bien sûr défendre la foi, c’est une exhortation biblique. Nous devons cependant veiller à la manière. Être arrogant est une trahison de notre foi. Vous voyez à quel point présenter et défendre la foi est un défi ! Nous sommes appelés à la fois à donner les raisons de notre espérance et à faire preuve de douceur et de compassion !

« Perdre » les personnes

Trahir la foi, c’est déjà sérieux, mais il y a pire. La foi chrétienne n’est en effet jamais une simple question d’argument. Lorsque nous présentons et défendons la foi chrétienne, il ne s’agit jamais de seulement montrer que nous avons raison. Après tout, nous pourrions avec douceur et compassion toujours chercher à avoir raison. Est-ce ce à quoi nous sommes appelés ? Est-ce cela l’apologétique ? Donner des raisons ? Oui, bien sûr. Présenter des arguments ? Oui, une fois encore. Est-ce que nous sommes appelés à cela pour montrer la vérité de ce que nous croyons ? Oui, n’en ayons pas honte.
Pourquoi ? C’est là que nous devons faire attention.
C’est parce que ce que nous croyons est fondé sur une personne. Que ce que nous croyons fermement être vrai concerne essentiellement Jésus, ce Dieu venu pour sauver, avec grâce et compassion.
Lorsque nous défendons la foi chrétienne, que devons-nous garder à l’esprit ? Si notre foi peut être présentée de manière raisonnée, elle n’est pas une simple affirmation rationnelle. La foi chrétienne essaie de tracer devant les yeux de notre interlocuteur la voie du salut ouverte par Jésus. Il ne s’agit en fin de compte de rien d’autre.
Nous devons garder à l’esprit que, témoins de Jésus, nous sommes les ambassadeurs de la réconciliation (2 Cor 5.20). Nous devons présenter et défendre une foi qui réconcilie les humains avec Dieu.
Que se passe-t-il si nous trahissons cette foi en gagnant un débat par des moyens discutables ? Nous trahissons Jésus, et nous empêchons notre interlocuteur de marcher avec le Seigneur sur la voie du salut. Vous avez bien lu. Nous devenons un obstacle pour son salut ! Qu’arrivera-t-il alors, lorsque le Seigneur reviendra ? Il nous demandera de rendre compte. Il nous demandera pourquoi nous avons été infidèles, obscurcissant la vision de Jésus. Nous aurons, littéralement, perdu une personne en gagnant un débat.

L’apologétique est un combat spirituel

C’est pour cela que l’apologétique est un combat spirituel : il y a plus qu’une présentation rationnelle, bien que celle-ci soit nécessaire. L’apologétique, c’est d’abord  présenter et expliquer ce qu’est la grâce salvifique de Dieu. C’est présenter la personne et l’œuvre de Dieu en Jésus, par son Esprit. Cela exige de démontrer les fruits  de l’Esprit en tout ce que nous disons.
Présenter et défendre la foi chrétienne demande de la patience et de la persévérance. Peut-être que quand nous expliquerons pour la première fois ce qu’est la foi chrétienne, nous aurons l’impression d’un échec total. Nous ne serons peut-être même pas arrivés à parler de Jésus ! À quoi bon alors ?
Soyons patients avec nos faiblesses, mais aussi avec nos contemporains. Peut-être que nous devrons expliquer, encore et encore, les mêmes choses.
Soyons patients.
Et de plus, gardons le contrôle de nous-mêmes.
Ne répondons pas aux critiques par la colère et la frustration. Demandons à l’Esprit de nous donner le calme et la douceur qui ne peuvent venir que de lui. Je suis parfois impressionné par le calme que peuvent garder certains évangélistes et apologètes : ils entendent les mêmes critiques à longueur de journée, de mois, et d’années… mais ils répondent toujours clairement et calmement !
Nous gagnons un débat (ou une discussion), sans perdre la personne, lorsque nous démontrons aussi la bonté et la douceur. Nous devons être bienveillants, même avec celui qui s’oppose à Jésus. Nous pouvons faire cela en ne cherchant pas à détruire notre interlocuteur. Nous pouvons lui montrer que son rejet de Jésus le conduit à la mort, mais nous ne cherchons pas à l’anéantir, mais à lui montrer la voie du salut.
Enfin, nous sommes témoins fidèles de Jésus lorsque nous vivons l’amour. C’est la grande motivation du témoin de Jésus-Christ. L’amour pour ceux qui rejettent parfois avec sarcasme Jésus prend une forme, celle de la compassion. À chaque fois que nous savons devoir présenter et argumenter en faveur de la foi, prions pour que Dieu nous donne de la compassion, la même que le Seigneur a démontré envers les pauvres, les malades, les riches et les pharisiens.
L’amour est le signe que nous sommes les témoins de Jésus (Jean 13.35). C’est la motivation et la grande marque d’une défense fidèle de la foi chrétienne.

Dieu est à l’œuvre, soyons ses témoins

Si l’amour est la plus grande caractéristique de notre défense de la foi, l’espérance est ce qui nous aide à aller de l’avant. En effet, que notre témoignage soit reçu ou rejeté, que Jésus soit accepté ou non, nous continuons à témoigner de manière fidèle. Pourquoi ? Parce que Dieu fait son œuvre. Voilà la seule espérance pour celui qui témoigne de Jésus. Dieu fait son œuvre. Si ce n’était pas le cas, alors nous serions tentés soit de désespérer, soit de croire que nous « sauvons » les autres. L’espérance nous encourage à continuer de témoigner, tout en sachant que, en fin de compte, nos actions ne font pas la foi. Dieu fait son œuvre ! Et Dieu désire le salut des hommes. Répondons ainsi à l’appel que Dieu nous adresse à être les témoins du Fils donné pour nous sauver. Demandons-lui de le faire, habités de tous les fruits de l’Esprit, afin qu’en gagnant un débat, nous ne perdions pas une personne.


4 livres de référence sur l’apologétique

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)