Masterclass de Paul à Athènes (Actes 17.22-31) ?

Comment réussir à défendre notre foi chrétienne de manière pertinente et adaptée à notre auditoire ? On se voit proposer des « masterclass » partout sur internet ; le principe est simple : un expert dans une discipline nous partage son art et son expérience, dans le but de nous inspirer à sa suite. L’apôtre Paul est assurément un maître en matière d’apologétique. Son discours devant les Athéniens en Actes 17 reste la masterclass la plus inspirante qu’il nous ait laissée. Il réussit à établir un lien avec son public sans diluer la vérité, et à présenter l’Évangile sans abandonner la raison. Parcourons ce discours en essayant de tirer de chaque argument quelques clés applicables à l’évangélisation dans notre contexte.

Pont culturel, religieux ou philosophique (v. 22-23, 28b)

Paul commence par s’intéresser à la culture et à la religion des Athéniens avant de leur témoigner sa foi. Il est d’abord choqué par leur idolâtrie (v. 16) et ne minimise pas sa gravité. Pour autant, il commence son discours à l’Aréopage en soulignant un point positif : ils sont très religieux ! Il mentionne avoir vu un de leurs autels
dédié « Au Dieu inconnu ». Par un coup de maître, il leur déclare que c’est précisément ce Dieu qu’il vient leur faire connaître ! Il cite ensuite un de leurs philosophes (v. 28), reconnaissant ainsi certaines valeurs dans leur vision du monde. Paul réussit ainsi à créer le lien avec ses auditeurs.
Il est primordial de rechercher le bien de celui à qui l’on s’apprête à témoigner de notre foi. Cet amour pour notre prochain devrait nous pousser à essayer de nous mettre à sa place. Il faut donc s’intéresser à son arrière-plan philosophique ou culturel. Quels sont les raisonnements qui peuvent l’empêcher de croire et comment peut-on l’aider à « renverser [ses] forteresses » intellectuelles ou spirituelles ? (2 Cor 10.4) Si je m’adresse à un athée, à un musulman ou à un bouddhiste, le moyen utilisé pour l’aider à « abaisser le pont levis » de son château cognitif ne sera pas le même.

Dieu créateur et cause première (v. 24-26)

L’apôtre des Gentils (non-Juifs) va ensuite décrire ce dieu inconnu aux Athéniens. Il le présente comme le Créateur du monde. Contrairement à leurs dieux, il est complètement autonome et transcendant sur sa création.
On peut avoir vite fait de sauter au message du salut sans avoir expliqué le rapport de Dieu avec notre terre et l’humanité, mais le message risque d’être bancal. Notre explication de l’origine du monde est pourtant bien plus raisonnable que les visions alternatives athées par exemple. Richard Dawkins et Stephen Hawking, deux célèbres scientifiques connus pour leur athéisme militant, ont déclaré qu’ils croyaient que l’univers pouvait s’être créé spontanément à partir du néant. La génération spontanée n’a jamais été constatée pour la moindre molécule ; affirmer alors que l’ensemble de l’univers soit le fruit de « rien » ressemble à un suicide intellectuel. A contrario, la nécessité d’une cause première semble s’imposer par le fait que l’univers n’est pas éternel. L’existence d’un être « nécessaire », éternel et immatériel ayant créé l’univers semble l’hypothèse la plus simple et intuitive. N’importe quel touriste qui regarde la Sagrada Familia [note] Une célèbre basilique de Barcelone dont l’architecte est Antoni Gaudi.[/note] sait qu’un architecte de génie l’a d’abord pensée. À plus forte raison, la complexité et la beauté du monde révèlent le divin architecte (Rom 1.20).

Dieu accessible et relationnel (v. 27-28a)

Après avoir présenté un Dieu transcendant, Paul n’en reste pas à une vision déiste du monde qui plaît parfois aux philosophes. Il montre combien Dieu s’intéresse à sa créature et cherche à avoir une relation avec l’homme. Ce Dieu délicat n’impose pas la relation mais a laissé assez de preuves pour se laisser trouver.
Nous n’avons pas qu’une théorie à présenter aux personnes à qui nous annonçons la bonne nouvelle. Si nous sommes « de la race » de Dieu, faits à son image, nous pouvons mettre au défi nos contemporains de lui demander de se révéler à eux !
Jésus a promis que « celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe » (Mat 7.8). Il ne manquera donc pas de se révéler à toute personne qui le lui demande sincèrement.

Réfutation logique de la position adverse (v. 29)

Une fois que le lien est établi avec l’auditeur, et que les fondements de la vision chrétienne du monde sont posés, Paul juge bon de réfuter logiquement le polythéisme des Athéniens.
Le pont culturel permet à notre interlocuteur d’abaisser de manière pacifique le pont levis de sa forteresse mentale. Après l’avoir franchi, sans utiliser de bélier qui serait contre-productif, il peut s’avérer nécessaire d’inspecter la tour du château. On peut montrer que ses fondations sont instables, comme celles de la tour de Pise. Il faut alors se concentrer sur les points susceptibles de freiner notre auditeur dans sa recherche de la vérité. Le but de l’échange n’est pas de casser la tour nous-même, mais de l’amener logiquement à reconsidérer l’aspect bancal de l’échafaudage de sa vision du monde. Ici encore, notre compréhension et notre réel intérêt pour la position adverse permettront de ne pas la caricaturer. Nous serons alors plus pertinents pour aider la personne à prendre du recul.

Une morale et une justice objectives (v. 30-31a)

Enfin, Paul se dirige vers le cœur de l’Évangile. Il montre que tous les hommes ont un problème avec le péché, qui nécessitera un jour le jugement de Dieu. Les hommes doivent se repentir et mettre leur confiance dans « l’homme qu’Il a désigné ».
Les Athéniens ne semblent pas trop perturbés par cette notion de repentance. Leur conscience, mise dans le cœur de tous les hommes par Dieu, les accuse certainement (Rom 2.15). Faire prendre conscience à l’autre qu’il est sous l’emprise de son péché, comme nous-mêmes, est un défi majeur de l’évangélisation. Réussir à le faire sans se positionner soi-même en juge, mais comme étant sous le même jugement, est une des clés pour ce faire.
L’argument de l’objectivité de la morale est aussi une preuve de l’existence de Dieu particulièrement intéressante pour nos contemporains. Dostoïevski a dit justement : « Sans Dieu, tout est permis. » [note] Paroles condensées de Mitia (Dimitri) dans Les frères Karamazov de Dostoïevski, 4 e  partie, Livre XI, chapitre 4.[/note] Des athées célèbres comme Nietzsche et Sartre ont repris à leur compte cette idée. En effet, il est logique de reconnaître que sans grand Arbitre, et sans « mètre étalon », la morale est affaire de subjectivité. Chaque individu devient sa propre référence. Comment mon voisin ou même l’État pourrait alors me dire ce qui est bien ? On voit bien que l’athéisme cohérent devrait pousser à une société sans norme morale, où règne la loi du plus fort. Heureusement, la plupart des athées ne sont pas cohérents sur ce point. Il n’en demeure pas moins que l’on peut questionner les gens sur la légitimité de l’éthique à géométrie variable de la société, qui évolue au gré des envies du peuple ou des dirigeants.

Une foi testable et historique (v. 31b)

Le discours se termine abruptement lorsque Paul affirme que Dieu a donné la « preuve certaine » de l’identité et de la mission de Jésus en le ressuscitant. La résurrection peut sembler irrationnelle d’un premier abord, c’est pourquoi la plupart des Athéniens arrêtent d’écouter et se moquent.
Si l’apôtre le plus habile en parole a été confronté à ce genre de réaction, attendons-nous à y faire face aussi. Pourtant, il n’y a rien d’irrationnel à croire dans la résurrection. S’il existe un Dieu créateur, il n’y a rien d’illogique au fait qu’il puisse suspendre les lois qu’il a lui-même décrétées. C.S Lewis a très bien défendu rationnellement ce point dans son livre Miracles. De plus, les théories imaginées par les historiens athées pour essayer de contourner la résurrection de Jésus ont un degré de probabilité quasi nul. L’hypothèse de l’hallucination collective des disciples n’est pas tenable  : les médecins décrivent le phénomène d’hallucination comme étant individuel. Des centaines de personnes ne peuvent décrire la même hallucination avec des détails si précis. Même des opposants à Christ comme Paul ont vu Jésus ressuscité, alors que ça ne les arrangeait pas ! L’hypothèse d’un mensonge des disciples n’a pas de sens non plus : les chrétiens ne se seraient pas laissé persécuter et tuer dès le commencement de l’Église pour un mensonge inventé consciemment ! [note]Voir Lee Strobel, Jésus l’enquête, Vida, 2015, pour plus d’arguments sur l’historicité de la mort et de la résurrection de Jésus.[/note]

Les fruits du discours (v. 34)

Comme Paul, nous devons être prêts à défendre notre espérance (1 Pi 3.15). Si ce discours magistral semble avoir eu moins d’impact que celui de Pierre en Actes 2, il a quand même convaincu plusieurs personnes, dont Denys un responsable de l’aréopage qui avait dû entendre toutes les écoles de pensées de l’époque.
Comme l’apôtre, faisons tous nos efforts pour que notre message soit délivré de manière fidèle et adaptée à l’auditeur. Les résultats ne nous appartiennent pas, Dieu poursuivra le travail dans les cœurs.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)