Et Dieu changea ses plans (Extraits)

Introduction de Silvain Combe

Les chrétiens peuvent se sentir impuissants face aux épreuves de la vie, parfois extrêmes (guerre, famine…).
Même si l’on croit que Dieu peut faire des miracles, on craint parfois de les lui demander et l’on se laisse facilement aller à baisser les bras. Pourtant, Dieu semble parfois « attendre » nos prières pour changer le cours des choses : « L’Éternel voit avec indignation qu’il n’y a plus de droiture. Il constate qu’il n’y a personne, il est consterné en voyant qu’il n’y a personne pour intercéder » (És 59.15-16 ; S21).

Avec une foi vivante et un enthousiasme rafraîchissant, Frère André nous rappelle dans ce livre que nos prières peuvent « déplacer des montagnes ». Elles peuvent « amener Dieu à changer d’avis sur ce qu’il permet à Satan de faire » (p. 150). Ce « changement de plan » n’est donc pas une véritable atteinte ou un défi à la volonté de Dieu. Si certaines expressions de cet homme de foi nous semblent aller un peu loin dans ce livre, sa fraîcheur et ses rappels concrets sont néanmoins inspirants.
Il encourage les chrétiens à faire confiance à Dieu, et pas seulement en théorie !

Extraits choisis

Le danger du fatalisme (p. 1-13)

L’attitude du fataliste semble refléter une foi en apparence remarquable : « je refuse de remettre en question la volonté de Dieu », dira-t-il avec une pieuse humilité. Mais cela suppose-t-il que pour lui tout ce qui se passe dans le monde, la guerre, la famine, l’oppression, l’effondrement de la famille et de la société, l’exploitation des faibles et des innocents, la dégradation de ce qui est pur, est bien ? « Si Dieu le permet c’est qu’il doit avoir une bonne raison », avancera-t-il, « et je ne puis espérer comprendre les raisons de Dieu avec ma petite cervelle, alors j’accepte par la foi ce qu’il fait et je loue le Seigneur en tout temps ». Et l’on répondra, admiratif : « Quelle foi ! »
Ce genre de foi n’a toutefois aucune puissance, car elle ne repose pas sur de bonnes bases. Appelez-la comme vous le voulez — karma, destin, sort, kismet — c’est toujours la même réalité plus ou moins déguisée : nous ne pouvons modifier ce que Dieu a écrit, et notre devoir consiste simplement à nous laisser porter par le mouvement du programme défini par Dieu. Cela semble rendre la vie simple, n’est-ce pas ? Oui, et c’est précisément là que réside une partie de son attrait. Les fatalistes peuvent être détendus puisqu’ils ne sont plus responsables. Ils n’ont plus besoin d’obéir à Dieu ni de résister au mal.

La puissance de la prière (p. 16-17)

Malheureusement, ils ne comprennent pas que, avant que ce soit trop tard, le courant qui semble leur procurer un parcours agréable et sûr est en réalité en train de les aspirer toujours plus rapidement vers un tourbillon mortel – et l’anéantissement. C’est une des stratégies les plus fondamentales de Satan tout au long de l’histoire. Il continue de l’employer parce qu’elle a bien réussi, depuis longtemps. Mais nous ne devons pas lui permettre de réussir ! Nous avons le pouvoir de lui résister et de le vaincre, et Dieu a placé entre nos mains l’arme qui peut nous le permettre. Cette arme, c’est la prière.
Rien ne rend Satan plus craintif qu’un chrétien qui comprend la puissance de la prière : parce qu’il sait que Dieu ne refuse rien à ses amis. À mesure que nous connaissons mieux le Seigneur, que nous commençons à comprendre tout ce qu’il est, et réaliser tout ce qu’il a, nous ne sommes plus des victimes sans recours, ballotées par les tempêtes et les vagues que Satan suscite. Nous sommes, au contraire, capables de faire ce qui est impossible à Satan et à ses démons. Jésus nous dit :« Si vous avez la foi, si vous ne doutez pas… si vous dites à cette colline : “Soulève-toi de là et jette-toi dans la mer”, cela se fera. Si vous priez avec foi, tout ce que vous demanderez, vous l’obtiendrez » (Mat 21.21,22).
Il n’est donc pas étonnant que Satan cherche si ardemment à empêcher les chrétiens de s’engager dans une prière sérieuse ! Il n’a aucun pouvoir, aucune puissance qui puisse se comparer à celle-là. Voilà pourquoi je suis si préoccupé par le fatalisme chrétien. Il ne s’agit pas d’une simple interprétation doctrinale inoffensive, une variante mineure de la théologie chrétienne que nous pourrions tolérer.
Le fatalisme est une maladie paralysante qui a envahi le Corps de Christ ; les conséquences sont désastreuses : il infecte ses victimes avec une sorte d’apathie qui annihile leur volonté de résister au mal, tout en sapant leur détermination d’accomplir la tâche que Christ leur a confiée.

Ne pas craindre de faire des erreurs en priant (p. 77)

Abraham a trébuché, menti, trompé – mais quand Dieu écrivit sa biographie dans la lettre aux Romains, il déclara : « Abraham eut confiance en Dieu » (Romains 4.3). Nous pourrions dire : « Mais il a menti, il a trompé les autres ! » Ce n’est pas ainsi que Dieu le voyait. Il dit : « Abraham eut confiance en Dieu », un point c’est tout. Tout le reste n’était qu’accessoire. Abraham était innocenté, et non parfait. Il y a une grande différence entre les deux.
Nous sommes ainsi quand nous nous tenons devant Dieu en prière, justifiés mais non parfaits.
C’est une merveilleuse position.

Nous n’avons pas besoin d’avoir peur d’aller trop loin avec Dieu. Même si nous le faisons, il ne nous en tiendra pas rigueur.
Sa grâce est plus grande que nos erreurs.
Dieu sait que nous n’attendrons pas d’avoir toutes les données avant de prier, parce que nous ne pourrons jamais savoir tout ce qui concerne ses plans. Ce qui est de notre ressort, c’est de chercher avec ferveur à le connaître, d’étudier les indices circonstanciels, d’écouter les directives du Saint Esprit, de tenir compte de ce que nous connaissons de son caractère, de tirer de tout cela des conclusions raisonnables et de prier en conséquence. Dans la mesure où nous le faisons, Dieu nous apprendra à commettre toujours moins d’erreurs, et nos prières deviendront de plus en plus efficaces. Il se peut que nous l’entendions et le comprenions souvent imparfaitement, mais il continue à faire en nous l’œuvre qu’il a promise : nous perfectionner à mesure que nous nous rapprochons de lui.

Tout cela peut nous paraître plus complexe que les révélations miraculeuses de l’époque de l’Ancien Testament, mais c’est aussi beaucoup plus instructif.
Dieu nous apprend, de manière pratique, souvent par nos tâtonnements, comment mettre en œuvre la connaissance qu’il nous a accordée.

Il ne peut donc y avoir de péché dans le fait de demander à Dieu tout ce que nous croyons susceptible d’accomplir sa volonté et ses desseins.
Peu importe si notre insécurité est causée par la conscience de nos limites. Nous n’avons nul besoin de connaître toute l’étendue de ses plans pour en conclure qu’ils peuvent changer. Dieu est toujours heureux d’entendre notre prière, même quand notre compréhension est des plus limitées, comme ce fut le cas quand Abraham intercéda pour Sodome et Gomorrhe.

« Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai », dit Jésus (Jean 14.14). Je crois que ces Paroles constituent la réponse ultime à toutes nos interrogations sur le moment et la manière dont nous pouvons demander à Dieu de changer ses plans. Il ne s’agit pas d’agir inconsidérément, comme des ignorants. Mais s’il nous arrive de le faire, Dieu nous pardonnera et utilisera nos erreurs pour nous rendre plus sages la prochaine fois.
Les seules personnes qui ne commettent jamais d’erreurs sont celles qui ne demandent et ne font jamais rien pour Dieu. S’il est une chose dont il faut s’inquiéter, en voilà une ! [note]Plus loin dans le livre, Frère André encourage à la prière ciblée (pas vague et générale). Il invite également à ne pas se satisfaire stoïquement du silence de Dieu à la suite de certaines prières. Il faut se sentir libre de demander « Pourquoi ? » à Dieu, comme David le fait dans le Psaume 22.2. (NDLR)[/note]

La prière nous rapproche de Dieu (p. 83)

Certains de mes souvenirs les plus chers de Corrie ten Boom sont les nombreux moments que nous avons passés ensemble en prière. Corrie était un intercesseur passionné ; l’urgence et l’enthousiasme qui se dégageaient d’elle étaient très communicatifs.
Il était impossible de prier avec elle sans être comme transformé par cette expérience.

« Seigneur, disait-elle, Seigneur, il faut que tu fasses quelque chose ! Il n’y a pas de temps à perdre ! »
Puis elle continuait en précisant au Seigneur sans détour ce qu’elle voulait qu’il fasse. Elle s’adressait à lui comme à moi, son ami de longue date. Elle pleurait, elle riait, elle argumentait avec force, mais elle restait toujours elle-même, totalement honnête.
Elle ne cachait rien à Dieu, et il semblait ne rien lui cacher.

Bien des fois, dans ces temps de prière intenses, elle citait à Dieu sa propre Parole pour lui rappeler ses promesses. Elle aurait pu faire un redoutable avocat au barreau ! Dans les moments où elle s’enflammait plus particulièrement, elle s’emparait de sa Bible, la feuilletait rapidement pour trouver le texte exact pour appuyer sa plaidoirie. Alors elle levait sa Bible en l’air, pointait sur le verset et proclamait, triomphante : « Voilà, Seigneur ! Tu peux le lire toi-même ! » Combien j’aimais cela. Et, j’en suis certain, Dieu aussi. Il est heureux quand nous le connaissons assez bien pour lui parler de cette façon. Je ne connais personne dont les prières aient eu plus d’effet sur Dieu que celles de Corrie. Elle ne se laissait pas détourner par une fausse piété, par légalisme ou par le besoin d’être quelqu’un d’autre qu’elle-même. Et après tout, comme elle se plaisait bien souvent à le rappeler à Dieu, elle ne lui demandait rien qu’il n’ait déjà promis. Elle n’hésitait donc jamais à lui dire ce qu’il devait faire et à le remercier quand il exauçait sa prière. « Je savais bien que tu le ferais ! » s’exclamait-elle avec le sourire. « Je le savais ! »

Et c’est vrai, elle savait ce que Dieu accomplirait pour elle car elle connaissait Dieu. Elle comprenait sa volonté et s’attendait à ce qu’il respectât sa Parole. Elle n’aurait pas une seule fois imaginé le contraire. Quelle foi ! Si seulement le Seigneur avait d’autres amis comme Corrie, notre pauvre monde ne serait pas dans l’état où il est aujourd’hui.

D’après vous, les prières de Corrie étaient-elles blasphématoires ? Présomptueuses ? Certains oseraient l’affirmer, sans doute, mais pas moi, car son approche était fidèle aux Écritures. Jésus a dit : « Demandez-moi quoi que ce soit… » et Corrie le crut sur parole. Ses prières étaient toujours fondées sur sa profonde compréhension de la volonté de Dieu. Et Dieu l’exauçait. Comment aurait-il pu faire autrement ?
Pour répondre à la question « Comment pouvons-nous prier pour amener Dieu à « changer d’avis » ? » je commencerais par rappeler que nous ne prions pas avec le désir de le faire « changer d’avis », ou de lui dire ce qu’il doit faire ; notre désir est de mieux le connaître comme Ami et Père. Les occasions pour l’amener à modifier ses plans ne sont qu’une des conséquences de cette relation.

 

 

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)