Les Expériences de Mort Imminente (EMI/NDE) et la Bible

Les EMI : le tunnel obscur et la lumière au bout

Quand j’étais jeune, dans les années 80, j’ai dévoré les livres du psychologue et médecin américain Raymond Moody, premier auteur à succès s’étant penché sur ces Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE, Near Death Experience en anglais [note] Le titre est pudique : puisque tous sont revenus, il est difficile de parler de mort. Mais les livres de Raymond Moody en parlent comme si c’était réellement la mort : La vie après la vie, Lumières nouvelles sur la vie après la vie. Voir également les ouvrages de Kübler-Ross, Osis et Haraldsson etc.[/note] ). Voici une description de ce type d’expérience :
« Voici donc un homme qui meurt, et, tandis qu’il atteint le paroxysme de la détresse physique, il entend le médecin constater son décès. […]
Il se sent emporté avec une grande rapidité à travers un obscur et long tunnel. Après quoi il se retrouve soudain hors de son corps physique, sans quitter toutefois son environnement immédiat ; il aperçoit son propre corps à distance, comme en spectateur. […] Bientôt, d’autres événements se produisent : d’autres êtres s’avancent à sa rencontre, paraissant vouloir lui venir en aide ; il entrevoit les esprits de parents et d’amis décédés avant lui. Et soudain, une entité spirituelle, d’une espèce inconnue, un esprit de chaude tendresse, tout vibrant d’amour, un être de lumière se montre à lui. Cet être fait surgir en lui une interrogation, qui n’est pas verbalement prononcée, et qui le porte à effectuer le bilan de sa vie passée. L’entité le seconde dans cette tâche en lui procurant une vision panoramique, instantanée, de tous les événements qui ont marqué son destin. Le moment vient ensuite où le défunt semble rencontrer une sorte de barrière, ou de frontière, symbolisant l’ultime limite entre sa vie terrestre et la vie à venir.
Mais il constate alors qu’il lui faut revenir en arrière, que le temps de mourir n’est pas encore venu pour lui. À cet instant, il résiste, car il est désormais subjugué par le flux des événements de l’après-vie et ne souhaite pas ce retour. » [note] Citation de R. Moody, La vie après la vie, p. 36-37. On remarque la similitude avec le mythe d’Er que Platon relate dans le dixième livre de La République. Un soldat meurt, visite le pays des morts et revient. Tous les détails observés par Moody sont présents : décorporation, vue d’en haut, vision panoramique et rencontre avec des êtres surnaturels. Cette citation est reprise de mon livre sur la réincarnation(Florent Varak, La réincarnation, Éditions CLÉ).[/note].
Depuis la publication de ces ouvrages, des études scientifiques plus fines ont été menées pour décrire avec précision ce phénomène. Adrien Peyrache est neuroscientifique à l’université McGill, au Canada, où il dirige un laboratoire de recherche. Il note les constantes que l’on retrouve dans ce type d’expériences :
«  Ces travaux conduits par Helena Cassol, neuropsychologue et doctorante en sciences biomédicales, mettent en évidence 11 composantes : vision d’une lumière, rencontre avec des défunts ou avec un être mystique, hyperlucidité, narration de scènes, sensation d’être dans l’obscurité, expérience de décorporation (Out-of-Body Experience, ou OBE), impression d’être mort, souvenir d’événements de vie passés ou de prémonitions, sensation d’entrer dans l’expérience de mort imminente, retour de l’expérience de mort imminente, perception altérée du temps. » [note]  Adrien Peyrache, « Expériences de mort imminente : le quête d’une explication rationnelle », La Recherche, n° 540, octobre 2018, p. 60-64.[/note]

Les EMI : des expériences fiables ?

Ces expériences ne sont pas fiables dans le sens où elles ne décrivent pas ce qui se passe à la mort. Voilà pourquoi.
• Des expériences similaires sont vécues dans d’autres circonstances. Une personne sous anesthésie décrit un état analogue : « Après avoir été endormi – ce à l’éther ou au protoxyde d’azote, je ne sais plus – le garçon s’était retrouvé comme flottant près du plafond de la chambre ; au-dessous de lui, il se voyait lui-même, immobile, pendant que le praticien, aperçu de dos, se penchait sur son travail. » [note]Préface de P. Misraki dans l’ouvrage de R. Moody, La vie après la vie, p.10.[/note]
• Il existe d’autres conditions où l’état de la conscience est altéré : « Certaines expériences furent tentées, qui consistaient à provoquer une expérience métaphysique par une ingestion de LSD, afin d’aider les malades terminaux à transcender leur peur de la mort. Ainsi par exemple, Kast fit une première expérimentation contrôlée en 1966.
Du LSD fut administré à 80 patients souffrant de tumeurs malignes. 90 % des patients en retirèrent une conscience accrue du sens de leur existence, et changèrent radicalement leur approche de la mort.
[…] Étonnamment, [les chercheurs] observèrent aussi que la condition physique des patients qui avaient vécu ainsi une expérience transcendante s’était améliorée de façon spectaculaire. » [note]C. Hardy, L’après-vie à l’épreuve de la science, Éditions du Rocher, 1986, p. 48-49.[/note]

Il est vrai qu’à l’approche de la mort, et spécialement en cas de mort violente, des mécanismes physiologiques sont activés, donnant lieu à des sensations semblables à celles décrites plus haut. Les explications psychologiques sont également intéressantes, mais ne semblent pas convaincantes.
Un autre phénomène troublant est la «  couleur religieuse » de l’expérience. La mère d’un ami, de famille chrétienne, a vécu cet événement de la mort imminente selon une grille de références chrétiennes. Est-ce à dire que chacun voit la mort selon sa compréhension ?
Un auteur adepte de la réincarnation prétend : « Le mort qui reste lucide, qui ouvre ses yeux et ses oreilles, celui-là verra après quelque temps cette lumière devenir une divinité. Et là, il se passe une chose peu compréhensible mais qui prouve que tous les hommes, malgré leurs différences, sont les fils de la nature. En effet, un chrétien verra Jésus-Christ, un Juif apercevra Moïse, un musulman contemplera Mohamed, un Indien découvrira Bouddha, un athée verra Socrate, etc. […]
L’important est d’atteindre la lumière qui se trouve sur la montagne secrète, […] peu importe la pente que l’on gravit. » [note] P. Vigne, La réincarnation, sur les traces des vies antérieures : les preuves de leurs existences, Éditions de Vecchi, 1988, p. 112.[/note]

Cette belle « macédoine » religieuse incite à pencher vers l’hypothèse d’une projection. Les visions de nature spirituelle sont nombreuses et variées. Une femme de mineur d’une soixantaine d’années se mourait d’un cancer excessivement douloureux. En extase, semblant très heureuse, elle dit à l’infirmière dans un état de parfaite lucidité : « La Vierge Marie ! Comme elle est belle ! » [note] Adrien Peyrache,
op. cit.
, p. 63[/note] Si chacun voit ce à quoi il croit, comment peut-on penser être devant le véritable récit de la mort ? Et si tous sont revenus, c’est qu’aucun n’était vraiment mort !

Une étude scientifique invalide cette thèse des EMI

Peyrache note déjà que contrairement aux affirmations de la littérature (Moody en tête), il y a près de 20 % d’expériences négatives. Il ne faut donc pas déduire que la mort, telle que représentée par ces livres à succès, donne une image globale constante de ceux qui s’en seraient approchés. Il note aussi que pour plusieurs, ces expériences « constituent la preuve de l’existence d’une vie après la mort. Ce raisonnement ne repose sur rien de sérieux. Par définition, aucun de ceux qui ont rapporté un vécu d’expériences de mort imminente n’a connu la mort. “Tout vient d’une confusion entre les concepts de mort cérébrale, où le cerveau est devenu totalement inactif, et de mort clinique, laquelle se limite à la cessation de la respiration et de la circulation sanguine, laissant ainsi encore une chance de récupération”, explique Charlotte Martial. Ainsi, les EMI ne nous permettent-elles pas de tirer la moindre conclusion scientifique au sujet d’un au-delà. » [note] Adrien Peyrache, op. cit., p. 64.[/note]

Et la Bible ?

La Bible rapporte plusieurs cas de « ressuscitation » [note]À distinguer de la « résurrection » puisque ces individus sont repassés par la mort. La résurrection, selon la Bible, touchera croyants et non-croyants (Act 24.15), donnant un corps impérissable dans la présence de Dieu ou dans l’absence de Dieu.[/note] , sans que ne soient décrits le ressenti ou l’expérience des individus concernés. Cette sobriété du récit biblique est à mon sens un argument qui plaide en faveur de l’historicité des événements relatés. Nous aurions posé mille questions au sujet de ce qu’il y avait de l’autre côté, nous aurions rapporté la réponse à grand renfort de publicité et d’exagération ! Mais rien de cela. Seul le rapport du fait nous est laissé.

Voici quelques-unes des ressuscitations miraculeuses, spectaculaires, que rapporte la Bible :
• trois dans l’A.T.  : le fils de la veuve de Sarepta (1 Rois 17.17-22) ; le fils de la Sunamite (2 Rois 4.18 -37) ; et l’homme dont le corps touche les os d’Élisée (2 Rois 13.20-21) ;
• trois dans les Évangiles : la fille de Jaïrus (Marc 5.35 -42) ; le fils de la veuve de Naïn (Luc  7.12 -15)  ; Lazare (Jean  1.38-44) ;
• une dans le livre des Actes : Tabitha (Act 9.36-41).

Absolument rien ne transparaît de leur expérience.
L’accent est tout entier placé sur la vie accordée, sur le réconfort des proches, sur la puissance de Dieu, sur la foi en Christ, auteur d’une restauration complète par l’Évangile.
Nous sommes tellement curieux sur l’au-delà ! Mais la Bible ne joue pas sur notre imagination et concentre l’essentiel de notre attention sur « ici et maintenant », avec seulement quelques brèves descriptions ou anticipations de la vie au-delà du voile (cf. 1 Cor 15 ; 2 Cor 4-5 ; 12 ; Apoc 6…).
Cela doit nous inviter à la plus extrême prudence devant ceux et celles qui mettent en avant des voyages extraordinaires dans l’au-delà. Le monde spirituel n’est pas neutre (2 Cor 11.14). La fraude est fréquente, même parmi ceux qui se réclament d’une spiritualité « chrétienne ».
Il serait tragique de compter sur les EMI pour affronter la mort, quand elles ne sont que le fruit de l’imagination ou de conditions physiologiques non identifiées par la médecine. Mieux vaut considérer la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ – résurrection qui est un événement historique attesté ! À la sœur de Lazare, mort et enterré et qu’il ressuscitera peu de temps après, Jésus dit, pour notre réconfort et notre assurance : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jean 11.25-26).

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)