Les miracles du livre des Actes

La venue de Jésus-Christ sur la terre a été l’occasion d’une intense activité miraculeuse. Que ce  soit directement par lui — surtout — ou par ses disciples — à certaines occasions — guérisons, exorcismes, résurrections même, ont émaillé les trois ans de ministère public du Seigneur. Au point même que certains voyaient en lui un nouvel Élie, le fameux prophète thaumaturge [note] Un thaumaturge est littéralement un « faiseur de miracles ».[/note] d’autrefois (Mat 16.14).

La mort, la résurrection et l’ascension de Jésus n’ont pas mis un terme à cette activité miraculeuse. Comme l’écrit l’auteur de l’Épître aux Hébreux, un chrétien de la deuxième génération : « Le salut annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Héb 2.3-4).
Le livre des Actes rend témoignage d’un certain nombre de miracles, dans la continuité et en pleine cohérence avec ceux des Évangiles. Nous en examinerons certaines caractéristiques.

Les miracles sont opérés par les apôtres et quelques autres croyants qualifiés

Rien, dans le livre des Actes, n’indique que tous les chrétiens des débuts de l’histoire de l’Église aient accompli des miracles. Luc rapporte que ceux-ci étaient opérés par les apôtres (2.43 ; 5.12), par deux des sept délégués des apôtres, Étienne et Philippe (6.8 ; 8.6) et par quelques autres personnes spécifiquement envoyées, comme Barnabas (14.3 ; 15.12).
Pierre (5.15) et Paul (19.11) sont particulièrement distingués comme ayant eu la capacité d’opérer des « miracles extraordinaires ». Le fait qu’on vienne chercher un apôtre pour opérer un miracle (9.38) démontre à l’évidence que tous n’en avaient pas le don.

Les miracles ne sont pas systématiques

• Quant aux lieux : Les Actes rapportent des miracles opérés en divers endroits (Jérusalem, la Samarie, la Judée, Icone et Lystre, Éphèse…), mais sont silencieux sur d’autres lieux où les apôtres sont pourtant restés un certain temps. Par  exemple, Luc n’évoque aucune activité miraculeuse à Antioche, ni à Thessalonique.
Rien n’est dit d’un quelconque miracle de Paul à Athènes, où il y avait pourtant du monde pour l’écouter. À Corinthe, même si Paul indique ailleurs qu’il en a fait dans cette ville (2 Cor 12.12), les miracles sont omis par l’auteur. À tout le moins, ils n’étaient pas la condition sine qua non de l’annonce de l’évangile en tout endroit.
• Quant aux personnes : Pierre a été miraculeusement délivré d’une mort certaine par un miracle dont il a bénéficié quand un ange l’a tiré de la prison d’Hérode. Son ami Jacques, peu de temps auparavant, avait subi le martyre sans bénéficier du même miracle. Paul a passé plusieurs années en  prison, à Césarée, puis à Rome, sans être surnaturellement délivré. Et pourtant, qui pourrait dire si Pierre était plus pieux ou avait plus de foi que Jacques ou Paul ? Bénéficier d’un miracle n’est pas le signe d’une foi supérieure.
• Quant aux occasions : Il semble qu’à certaines occasions, une « vague » de miracles ait été opérée, puis que ceux-ci soient devenus plus sporadiques : le début du ministère de Paul à Éphèse fut très actif en prodiges mais rien dans la lettre aux Éphésiens ou dans les deux lettres à Timothée ne laisse supposer qu’ils continuèrent dans cette ville.

Les miracles ne sont pas toujours sélectifs

« La multitude accourait aussi des villes voisines à Jérusalem, amenant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs ; et tous étaient guéris » (5.16). Comme du temps de Jésus (Marc 6.56), à cette occasion, tous les malades sans exception sont guéris et tous les possédés sont délivrés (notez que le texte distingue soigneusement entre les deux catégories). Nulle discrimination par rapport à la grandeur de la foi de la personne, à son désir d’être délivrée, à la nature de son mal, etc. Le signe tient aussi à la généralité. À d’autres occasions,  « beaucoup » remplace « tous » (8.7).
À ces miracles « de masse », s’ajoutent des miracles plus ciblés. Plusieurs femmes pieuses sont décédées du temps des Actes, mais seule Dorcas a été ressuscitée (9.36-42). Plusieurs infirmes vivaient à Jérusalem, mais seul celui du temple a été guéri. Nous voyons au travers de ces différences la totale liberté d’action de l’Esprit de Dieu qui opère souverainement pour produire l’effet désiré.

Les miracles sont instantanés

Aucun texte des Actes n’indique qu’il ait fallu attendre un certain laps de temps pour que la guérison s’opère ou encore qu’elle ait été progressive. Au contraire, Luc — lui-même médecin, ne l’oublions pas — insiste sur l’instantanéité de la guérison : « au même instant » pour le boiteux du temple (3.7), « aussitôt » pour le miracle de jugement sur Élymas (13.11), « d’un bond » pour l’impotent de Lystre (14.10), etc.

Les miracles font parfois plus que rétablir la situation antérieure

Pour plusieurs des miracles détaillés rapportés dans les Actes, la guérison opérée allait bien au-delà du rétablissement d’une fonction existante jusque-là et devenue inopérante du fait de la maladie. Dieu « reconstruit » ce qui n’avait jamais existé : comme pour l’aveugle-né de l’Évangile (Jean 9.1), il permet que l’infirme de Lystre, « boiteux dès le ventre de sa mère (litt.) et qui n’avait jamais marché » (14.8) acquière une faculté qu’il n’avait jamais eue. La durée du handicap renforce l’extraordinaire d’un miracle : « L’homme qui avait été l’objet de cette guérison miraculeuse était âgé de plus de quarante ans »,
insiste Luc à propos du boiteux du temple (4.22).

Les miracles visent avant tout à ouvrir la porte à la prédication de la Parole

Les guérisons et les exorcismes ne sont pas une fin en soi. S’ils apportaient pour les personnes concernées un soulagement ô combien bienvenu aux conséquences du péché, ils avaient avant tout pour but de préparer les spectateurs à l’écoute de la prédication de la Parole.
• Les apôtres demandent à Dieu de donner à ses serviteurs d’annoncer sa parole avec une pleine assurance, en étendant sa main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de son saint serviteur Jésus, mais c’est pour pouvoir annoncer « la parole de Dieu avec assurance » (4.29-31).
• Les miracles d’Étienne ont ouvert des discussions et au même moment la parole de Dieu se répandait de plus en plus (6.7).
• Ceux de Philippe rendent les foules attentives à ce qu’il disait (8.6,10).
• Le proconsul « voyant ce qui était arrivé, crut, étant frappé de la doctrine du Seigneur »… plus encore que par la cécité de son faux-prophète de conseiller (13.12)
• L’objectif des signes opérés par les apôtres n’est jamais plus clair que dans l’épisode d’Icone : « Ils restèrent cependant assez longtemps à Icone, parlant avec assurance, appuyés sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu’il se fasse par leurs mains des prodiges et des miracles » (14.3). Ces derniers sont là pour appuyer la prédication, jamais pour la remplacer.
Jamais personne ne sera sauvé par un miracle, si grand soit-il (cf. Luc 16.31). La foi ne vient que de la parole du Christ (Rom 10.17). Un miracle accrédite le porteur de la parole en transformant temporairement les corps, mais seule la prédication authentique de la Parole de Dieu opère une transformation éternelle des cœurs.

Les miracles sont une anticipation du ciel

Ce magnifique déploiement de la puissance miraculeuse de Dieu en guérisons, en rétablissements, en délivrances, est un avant-goût du rétablissement total que l’introduction du royaume éternel de Christ produira. Tous les bénéficiaires de ces démonstrations surnaturelles sont morts, et, entre-temps, ont pu connaître à nouveau la maladie, le handicap. Un jour, la transformation sera définitive, dans des corps et des esprits à jamais délivrés des conséquences du péché. Entre-temps — et c’est ce dont témoigne le livre des Actes — l’évangile a commencé à être prêché avec puissance à partir de Jérusalem (1.8) et s’est étendu jusqu’aux bouts de la terre. Les miracles ont joué leur rôle, gloire en soit rendue à Dieu !

Les miracles s’estompent ?

La lecture cursive du livre des Actes suggère une diminution de la fréquence des miracles. Nombreux aux débuts de l’Église à Jérusalem ou lors des premières annonces de l’évangile en Samarie, au sud-ouest de la Judée, en Asie mineure ou à Éphèse, nous n’en voyons plus lors de la dernière montée de Paul à Jérusalem, ou lors de ses séjours à Césarée ou à Rome.
Le dernier relaté se situe sur une île non encore atteinte jusque-là par la bonne nouvelle, Malte (28.3-9). Il semble que les signes prodigieux aient eu pour but premier d’ouvrir la porte à l’évangile de Jésus-Christ dans les endroits où il était prêché pour la première fois. Une fois celui-ci installé et connu, l’activité miraculeuse s’estompe.

Les « testaments » des deux principaux thaumaturges du livre des Actes, Pierre et Paul (2 Pierre et 2 Timothée), sont muets sur les miracles : aucun appel à opérer des signes spectaculaires, aucune suggestion de prier pour recevoir la capacité de le faire, même pas la plus petite allusion aux grands prodiges qu’ils avaient opérés ou vus dans le passé.
Au contraire, les deux apôtres insistent sur les souffrances à supporter patiemment, sur l’endurance à démontrer dans les épreuves. Ils exhortent à espérer dans la délivrance, mais la renvoient au retour du Seigneur.
En conclusion, rappelons que l’activité miraculeuse du temps des Actes des apôtres témoigne d’une situation historique donnée, qui ne s’est, par définition, jamais reproduite. Dans la suite de l’histoire de l’Église jusqu’à aujourd’hui, les situations ont varié considérablement en fonction des époques et des lieux. Si pertinents que soient les critères relevés dans cet article, nous ne pouvons pas en déduire que toute action miraculeuse les remplisse nécessairement. Dieu est et restera souverain !

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)