L’accompagnement à la réflexion d’une personne tentée par la transidentité

Le nombre de personnes désireuses de changer de genre (la transition, ou la transidentité) augmente et nous serons de plus en plus confrontés à cette réalité. Que faire ?

1. L’Église doit aimer

La souffrance d’un homme qui se sent femme ou d’une femme qui se sent homme ne doit pas être méprisée ou évacuée par un haussement d’épaules, ni critiquée ou, pire, faire l’objet d’insultes, de violences ou de haine. Une telle réaction est tout simplement indigne d’un chrétien et contraire à l’Écriture. Cette attitude ne saurait être constructive non plus.
Ce n’est pas parce que nous n’avons pas connu cette « dysphorie du genre » qu’il faut en minimiser la perception et la rejeter en estimant qu’elle est secondaire. Accueillons les personnes telles qu’elles sont, avec sérieux, avec considération. De plus, nous ne connaissons pas vraiment ni pleinement les causes de cette perception.
Aimons, aimons de la part de Christ, aimons comme Christ. Lui qui était saint et parfait, il a accueilli avec amour des gens complètement différents de lui, pécheurs discrets ou pécheurs notoires. Il a échangé avec eux sur ce qui est essentiel, l’évangile.

2. L’Église doit annoncer l’évangile

On doit annoncer l’évangile aux transgenres comme on doit annoncer l’évangile à tous ceux qui nous entourent. Il serait discriminatoire de priver une catégorie de la population du privilège d’entendre l’évangile. Dieu accueille les hommes et les femmes brisés que nous sommes pour qu’ils trouvent leur rédemption en Jésus- Christ. Il accueille les pécheurs, les gens troublés, les personnes mal à l’aise dans leur situation, dans leur vie, dans leur corps — tout comme il accueille les « bien-portants », c’est-à-dire ceux qui pensent ne pas avoir besoin de médecin (cf. Luc 5.31-32). Christ est la résurrection et la vie, il est le pain de vie qui satisfait profondément celui ou celle qu’il sauve.
Annoncer l’évangile veut dire aussi présenter Jésus comme un Sauveur et un Seigneur qui va réorienter toute la vie. Quelqu’un qui vient à Christ doit s’attendre à ce que sa vie change, y compris dans sa sexualité, sa perception du genre, ses relations familiales et sociales, son rapport à l’argent – en fait, dans tous les domaines de sa vie :

  • « Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois » (Éz 36.26-27).
  • « Il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit » (Tite 3.5).

L’évangile est non seulement une source de pardon, mais il induit également dans la vie d’un nouveau chrétien des changements, des bouleversements — parfois très rapides, parfois plus lents, c’est très difficile à anticiper — mais il y a un renouveau du cœur, un réalignement des valeurs.

3. L’Église doit dire la vérité

La vérité biblique est qu’il y a une distinction mâle et femelle biologique et théologique. Physiquement, on est homme (mâle) ou on est femme (femelle) dans chacune de nos cellules. Aspirer à être quelqu’un d’autre est un déni de réalité, une offense contre son corps et contre son Créateur.
C’est ainsi que des lois symboliques de l’Ancien Testament interdisaient à un homme de mettre des vêtements de femme ou vice-versa. La beauté d’être mâle ou femelle, homme ou femme, doit se voir même dans les normes, fluctuantes, de la culture (cf. 1 Cor 11.14-15).
À ce titre, la repentance implique forcément une prise de conscience progressive de cette réalité. La réappropriation de la réalité de son genre se fait à la vitesse du Saint-Esprit — qui n’est pas toujours celle du pasteur ou d’un tiers et l’accompagnement dans cette appropriation peut être très long, très lent. Mais c’est le chemin de tout chrétien que de s’approprier cette nouvelle identité d’enfant de Dieu pour avancer progressivement sur les difficultés que l’on rencontre.

4. Les parents chrétiens doivent apprendre aux enfants la réalité de leur genre

Préparons nos enfants de façon intelligente.
Voici un contre-exemple fâcheux : un père empêche son garçon de jouer à la dînette sous prétexte que « c’est un truc de fille ». Non, faire la cuisine, n’est pas réservé aux femmes! Certains garçons sont excellents pour cuisiner et certaines femmes sont très compétentes pour conduire des camions ! Il faut vraiment permettre à nos filles et à nos garçons d’avoir un éventail d’activités qui sortent des stéréotypes habituels. Des questions de préférence ne doivent pas conduire à s’inquiéter du genre. Isaac avait deux fils aux personnalités très différentes et pourtant tous les deux étaient pleinement masculins.
Enseignons à nos enfants une solide théologie de la création: que l’être humain a été créé par Dieu, à son image, digne de respect et d’amour (Gen 1 ; Ps 8), que chaque être humain est une créature magnifique qui, même dans sa déchéance et son infirmité, reflète son Créateur (Ps 139).

5. Nos désirs et notre perception de la réalité nous éloignent du projet de Dieu

Nous avons tous besoin de grâce. Montrons l’exemple à nos enfants en n’hésitant pas à leur demander pardon pour nos propres défaillances, afin qu’ils soient encouragés eux-mêmes dans leur croissance spirituelle.
Enseignons à nos enfants que nos désirs ne sont pas toujours à suivre. Jésus dit que c’est du cœur que proviennent les mauvais désirs et toutes les passions qui nous brûlent et nous font mal (Mat 15). Un enfant, comme un adulte, a besoin de réaliser que son cœur le pousse loin des pensées de Dieu qui doit travailler dans son cœur.
Il est important que les parents encouragent les enfants dans ce qu’ils sont. Aimer inconditionnellement son enfant est important pour son identité. Cela suppose d’accueillir ses doutes, de discuter avec lui, de l’encourager à persévérer, d’exprimer que, nous aussi, nous avons besoin de croissance, de ne pas être scandalisé dès qu’il exprime une tentation ou un péché qu’il a envie de commettre, de ne pas être gêné lorsqu’il peut exprimer un mal-être quant à son genre. Au lieu de paniquer, de réprimer, accompagnons l’enfant dans sa réflexion.

6. L’Église doit avoir le courage de dénoncer la manipulation idéologique autour du genre

En France, au Canada, comme dans d’autres pays, la loi interdit les « pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre[note]https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045097703. Consulté le 13 mai 2022.[/note] ». Les peines sont sévères et l’Église doit rester prudente dans son propos. Je note que la loi n’interdit pas l’encouragement à la réflexion, à prendre un peu de recul avant de considérer une transition. L’Église peut inscrire sa dé- marche dans cette perspective.
D’ailleurs, ces deux dernières décennies ont vu plusieurs personnes réaliser que la théorie du genre a conduit à des mutilations tragiques sur lesquelles on ne peut plus revenir. Il est possible que la pression pour modifier cette loi viennent de ceux et celles qu’elle était censée « protéger ».
J’ai entendu le témoignage d’hommes mûrs, mariés avec enfants, et qui ont réalisé une transidentité, en suivant un traitement hormonal puis une chirurgie complète. Quelques années plus tard, ils ont pris conscience que rien n’avait changé dans leur cœur et ont compris que le problème était autre. Ils ont abordé la question sous l’angle spirituel. Ils ont par la suite attesté que, finalement, ils étaient revenus mentalement, psychologiquement— mais pas physiquement car c’était désormais impossible — à leur genre initial et qu’ils avaient réintégré leur cellule familiale. Ils pouvaient attester combien Christ dans sa bonté les avait accueillis et transformés[note]Analyse rapide sur SkyNews : https://news.sky.com/story/hundreds- of-young-trans-people-seeking-help-to-return-to-original- sex-11827740[/note].
Il faut avoir conscience de la croissance de ce phénomène de « détransition », alors même que la loi interdit (indirectement) d’en parler !
Alors que faire ?

  • Écouter la souffrance ou les désirs. Les comprendre. Faire cheminer sur les multiples causes de ces sentiments.
  • Annoncer l’Évangile. Un Dieu qui aime, pardonne, renouvelle. Une rédemption qui touche tout notre être, et tout type d’individu.
  • Encourager à la réflexion, à prendre du recul, des conseils, du temps. Ne pas exercer de pression morale indépendamment de l’Évangile qui est avant tout rédempteur.
  • Rejeter les « psychodrames » de réactions extrêmes. Les gens sont « libres ». S’ils ne sont pas en Christ, on n’a pas à les juger sur leurs comportements (cf. 1 Cor 5.13).
  • Renvoyer systématiquement un jeune croyant qui pose des questions à l’Écriture, et à l’Évangile. Ne pas tant adresser la question du genre que celle d’aimer Jésus de tout son cœur, dans le contexte d’une Église fraternelle, aimante, qui s’encourage réciproquement à viser ensemble la stature parfaite de Christ.

L’Église ne doit pas adresser une problématique idéologique par la science mais plutôt par les Écritures. Ce n’est ni le mandat ni la compétence de l’Église d’intervenir sur l’angle de la science. Si elle le fait, elle court le risque de :

  • Communiquer que la base morale pour évaluer est la science et non les Écritures.
  • Faire des erreurs grossières dans l’articulation de prémisses scientifiques qui peuvent miner sa crédibilité au niveau de la foi.
  • La connaissance scientifique est sans cesse mise à jour et ne saurait être un fondement stable pour la foi.

Notre identité de disciple est magnifiquement décrite dans des textes comme Éphésiens 1 par exemple. En concentrant l’attention de tous sur les trésors du salut, certaines préoccupations viennent vite en second plan.
Cherchons à mieux accueillir, mieux accompagner, mieux aimer et mieux être porteurs d’espérance dans un monde qui en a désespérément besoin.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)