Pour une vie sans porno !

La pornographie est un réel esclavage moderne. Les chiffrent parlent hélas d’eux-mêmes. Dans un sondage réalisé en 2014 par le site la rebellution.com auprès de plus de 600 jeunes âgés de 15 à 30 ans, 90 % des garçons re- connaissaient avoir un problème avec la pornographie et 35 % des filles[note] Statistique tirée du site francophone larebellution : https://www.lare- bellution.com/2015/10/26/resultats-du- sondage-gestion-des-ecrans[/note].
Selon d’autres sondages réalisés en 2016 aux États-Unis[note] https://www.barna.com/research/porn-in-the-digital-age-new- research-reveals-10-trends[/note], il s’agit certes de la tranche d’âge la plus concernée par la consultation de contenu pornographique, mais il apparaît bien que des personnes de tout âge soient, à un degré ou un autre, concernées. Et les pasteurs ne font pas exception à la règle. Un sondage remontant à 2006[note]https://www.crosswalk.com/church/pastors-or-leadership/how- many-porn-addicts-are-in-your-church-1336107.html
[/note] — époque à laquelle les smartphones n’avaient pas encore vu le jour — avait montré que plus de la moitié des pasteurs interrogés avaient consulté du contenu pornographique dans les 12 mois précédant le sondage.
Pour conclure avec les statistiques, signalons qu’à l’heure actuelle, on évalue qu’en moyenne un enfant est exposé pour la première fois à du contenu pornographique à l’âge de 11 ans[note]https://ennocence.org/wp-content/uploads/2016/11/Sondage_OpinionWay_pour_Ennocence.fr_-_Lexposition_des_enfants_ aux_images_pornographiques_sur_les_sites_de_streaming_et_ telechargement_illegaux_-_Decembre_2015.pdf[/note]
Le phénomène s’est bien évidemment accentué avec l’accès toujours plus aisé à la pornographie via Internet, sur tous les écrans… et en particulier sur celui du smartphone qui nous accompagne du lever au coucher. Mais la pornographie a aussi bénéficié d’une certaine banalisation dans notre société, voire parfois d’une réelle promotion dans les médias, dans la publicité, dans les clips musicaux, les films et séries, etc. On entend parfois parler de la « culture porno ».

Se battre pour

Les personnes en lutte avec la consommation pornographique s’épuisent et se découragent souvent à force de lutter contre le puissant ogre.
Aussi est-il important d’essayer de changer de fusil d’épaule et d’apprendre à se battre pour. Pour une vie qui a du sens, pour des activités et des relations épanouissantes, pour grandir en Christ, pour un avenir rempli d’espérance.
Quand on est pris dans l’engrenage de la pornographie, l’enjeu principal va être de réorienter sa vie, de faire des choix cohérents avec ses projets de vie, de retrouver de la motivation et de la saveur dans sa vie, de retrouver la liberté de choisir et de faire ce qui est vraiment bon pour soi et ses semblables. Un élan donc foncièrement positif.
Le pour quoi compte bien plus que le pourquoi. Pour quoi ai-je envie de prendre du temps, de m’investir, de m’engager. Que ce soit au niveau personnel, conjugal, familial, social, ecclésial, etc. ?

Cerveau, mon ami !

Du fait des sensations ultra-euphoriques provoquées par une production surélevée de dopamine (neurotransmetteur qui procure un sentiment de satisfaction en récompense à certaines actions), la pornographie peut agir comme une drogue et rendre dépendant la personne qui en consomme. Et du fait de ce que l’on appelle la neuroplasticité du cerveau, c’est-à-dire la capacité que le cerveau a de créer, défaire ou réorganiser les réseaux de neurones et les connexions de ces neurones, regarder régulièrement de la pornographie affecte et modifie physiquement le cerveau. Au fil du temps, il finit par interconnecter toute une nouvelle série de neurones, ce qui a pour effet qu’il devient nettement plus difficile de résister à une envie.
Mais la bonne nouvelle est que cela fonctionne également en sens inverse (même si cela peut prendre plus de temps…)! Quand une personne réduit drastiquement ou stoppe sa consommation de porno au profit de nouvelles activités, de nouvelles connexions neuronales se créent, tout en venant réduire la consistance de celles précédemment crées par la consommation pornographique. Les vieux chemins sont progressivement recouverts et perdent ainsi de leur puissance.
Cette malléabilité du cerveau joue donc comme un allié précieux pour la personne qui cherche à se libérer d’une porno-dépendance. Le fonctionnement-même de notre cerveau atteste qu’il y a de l’espoir !

Les ressources de la foi

La consommation de pornographie fragilise le chrétien sur le plan spirituel. La pornographie n’est pas un terrain sur lequel le Dieu saint attend ses enfants. Consulter du porno est un péché qui affecte négativement la relation, la communion que le croyant a avec Dieu. Et comme tout péché, le chrétien est appelé à le confesser et à s’en détourner (1 Jean 1.8-10). Le Créateur sait mieux que nous ce qui nous fait du bien… et ce qui nous fait du mal. Et Il nous aime trop pour nous voir nous perdre, et nous faire tant de mal dans cette sombre impasse qu’est la pornographie.
C’est pourquoi Dieu nous offre des ressources essentielles pour gagner en liberté et en sainteté !

La première, c’est une invitation à sortir de l’ombre, du silence… pour venir à la lumière, oser en parler à quelqu’un.

C’est un pas décisif, un positionnement d’humilité et de vérité qui s’avère tellement libérateur. Certes, la perspective de s’ouvrir au sujet d’une dépendance à la pornographie peut faire peur. En particulier si cela fait longtemps que l’on est pris dans l’engrenage, et que l’on s’est évertué pendant des années (voire même des décennies) à tout faire pour cacher cette faille.
La perspective de se montrer sous ce jour-là, de faire tomber ce masque, peut en effet sembler redoutable. La peur d’être discrédité, jugé, rejeté.
Mais la réalité est que, paradoxalement, les personnes qui osent faire tomber le masque en éprouvent un réel soulagement.
Spirituellement, ce premier pas n’est pas neutre. Car cette sortie du silence constitue une mise en lumière qui vient contredire l’action du diable, du prince « de la puissance des ténèbres » (Col 1.13), une mise en vérité infligée à celui qui est désigné comme « le père du mensonge » (Jean 8.44).
S’engager sur un chemin d’authenticité. Oser montrer et parler de ses faiblesses. Voilà la force !
Et là-encore, il y a une clef sur le plan spirituel. Évidemment le contexte est tout autre, mais comment ne pas citer ici ce passage de la Seconde lettre aux Corinthiens : « ‘Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.’ Aussi, je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les insultes, dans les détresses, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ, car quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Cor 12.9-10, Segond 21).

La seconde, c’est une invitation à entrer dans une relation de redevabilité vis-à- vis d’une tierce personne.

Une consommation importante de pornographie tend généralement à isoler la personne, qui se replie sur elle-même. Aussi, pour contrer cet effet, il est bénéfique de choisir de rendre des comptes à une personne de confiance. Partager à quelqu’un ses défis au niveau de la pornographie est bien souvent la décision la plus fructueuse pour avancer vers la liberté.
« Confessez vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. Quand un juste prie, sa prière a une grande efficacité » (Jac 5.16, Semeur).
Pour vivre une démarche empreinte de redevabilité, il convient notamment de développer une relation sincère et durable avec une personne de confiance, de voir ou d’appeler cette personne sur une base régulière (par exemple chaque semaine à heure fixe), d’être honnête et transparent par rap- port à nos luttes et revers, d’être initiateur dans la relation. Une telle démarche exige une écoute attentive et de l’empathie, de même qu’une bonne dose d’encouragement et de valorisation de la personne qui désire abandonner la pornographie. Il va sans dire que la confidentialité la plus stricte est une condition sine qua non au déroulement d’un tel accompagnement.
Dieu étant trinitaire, Il est communauté. Et il en va naturellement de même pour son Église, communauté de ses enfants. Ainsi, pour grandir spirituellement et grandir dans notre sanctification, nous avons besoin les uns des autres. Il n’y a pas d’autre chemin possible !

La troisième, c’est une invitation à sécuriser son environnement direct.

Le psalmiste s’engage : « Je ne mettrai rien de mauvais devant mes yeux. Je déteste la conduite des pécheurs : elle n’aura aucune prise sur moi » (Ps 101.3, S21).
Le texte suivant, connu sous le nom de « prière de sérénité » et repris notamment par l’organisation des Alcooliques Anonymes, mérite d’être cité : « Dieu, donne-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne peuvent être changées, le courage de changer celles qui devraient l’être, et la sagesse de les distinguer l’une de l’autre. »
Changer les choses en notre pouvoir. Cela peut prendre bien des formes : éliminer tout objet ou support susceptible de favoriser l’excitation, ne pas prendre son smartphone dans sa chambre à coucher et utiliser un réveille-matin, disposer l’ordinateur ou n’utiliser la tablette que dans une pièce où l’on n’est généralement pas seul, renoncer pour un temps à son smartphone, verrouiller certaines applications, mettre en place un filtre de type contrôle parental sur son smart- phone, sa tablette et son ordinateur, supprimer ses comptes sur certains réseaux sociaux, etc.
Une conviction sous-tend cette sécurisation de l’environnement : c’est en limitant ses possibilités que l’on gagne en liberté.

La quatrième, c’est une invitation à placer sa vie entière devant Dieu.

En effet, une lutte avec la pornographie (voire une dépendance) est souvent la pointe visible de l’iceberg, alors que la cause essentielle du problème se situe en réalité en dessous de la surface, dans la partie immergée de l’iceberg : « Examine-moi, ô Dieu, et connais mon cœur, mets- moi à l’épreuve et connais mes pensées! Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » (Ps 139.23- 24, S21)
L’occasion d’aller voir un peu plus en profondeur. Et dans la profondeur, on peut y trouver une ou plusieurs situations, comme un inconfort / mal-être intérieur, une hygiène de vie problématique (mauvaises habitudes alimentaires, mauvaise gestion du temps / du sommeil, etc.), d’autres dépendances, une consommation dommageable de médias, un vide spirituel, un manque de sens, un abus, des relations né- fastes, du rejet, etc.
Évidemment, si la personne porno-dépendante pourra ici ou là directement agir sur telle ou telle cause, d’autres causes pourront nécessiter un accompagnement de type relation d’aide ou thérapeutique.

* * *

En conclusion, il y a de l’espoir ! Et cela est vrai à bien plus forte raison pour le chrétien. Tout chrétien est concerné et est en lutte avec un péché ou un autre (en réalité plusieurs !). Et qu’il s’agisse de la pornographie ou de tout autre péché, le chrétien n’a pas vocation à baisser les bras, à se résigner.
Au contraire, le disciple de Jésus-Christ est non seulement appelé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour se retrousser les manches, pour s’efforcer de rester maître sur ce qui, en lui, l’incite à pécher, à emprunter des voies sans issue plutôt que le chemin de la vie, mais il est également appelé à fixer les yeux sur Jésus, à se laisser travailler et transformer par l’Esprit de Dieu qui lui a été donné, ce Souffle vital qui est à l’œuvre en lui. Comme nous l’avons vu, c’est un combat pour, mais c’est aussi et sur- tout, pour le chrétien, un combat par le Saint-Esprit. Et pour reprendre les mots de l’apôtre Jean, je dirais qu’il y a de l’espoir « parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4.4).

 

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)