Dieu et le peuple qu’il a choisi -Romains 9

« Et l’Éternel lui dit : Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles ; un de ces peuples sera plus fort que l’autre, et le plus grand sera assujetti au plus petit. » (Gen 25.23)
La question qui se pose face à cette prophétie est celle-ci : Est-ce que Dieu annonçait simplement selon sa préconnaissance ce qui allait arriver ? Ou bien est-ce que cette prophétie était une promesse, un engagement de Dieu envers Jacob ? Les réponses à ces questions, c’est Paul qui va les donner dans l’épitre aux Romains.

1. À qui Paul s’adresse-t-il ?

Paul est identifié comme l’auteur de l’épître aux Romains (1.1 ; 16.22). Dans cette lettre, il s’adresse aux croyants de Rome (1.7). L’histoire et les preuves internes à la lettre indiquent que l’église de Rome était formée à la fois de croyants des nations et de Juifs (voir 2.17). Ainsi, les chapitres 2 à 4 comportent une argumentation pour montrer aux Juifs qu’ils sont aussi coupables que les païens et ont autant besoin de la grâce de Dieu manifestée en Jésus-Christ.

2. Paul aime les Juifs (v. 1-5)

Paul exprime d’abord son amour pour les Juifs et la tristesse qui est la sienne en pensant à ceux qui ont rejeté Jésus alors qu’ils sont pourtant ses frères, ses parents selon la chair et sont le peuple élu de Dieu pour recevoir l’adoption, les alliances, la loi et diverses promesses.
Plus loin, il précise même que l’une de ses motivations pour le ministère parmi les païens, c’est de rendre les Juifs jaloux afin de les amener à Christ (11.13-14). Il n’y a aucun doute : Paul aime les Juifs !

3. Qui sont les vrais croyants ? (v. 6-9)

Tous les descendants d’Abraham ne sont pas Israël. Dieu n’a jamais promis que tous les Juifs seraient les enfants de Dieu. Ainsi, plusieurs Juifs ont rejeté le Messie. Parmi les descendants d’Abraham, tous n’ont pas été choisis pour faire partie du peuple de Dieu. Isaac a été choisi et non Ismaël. Ce n’est donc pas notre sang qui va faire de nous des enfants de Dieu. D’ailleurs Paul l’avait déjà exprimé un peu plus tôt lorsqu’il avait dit : « Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre » (2.29).

4. De qui la prophétie parle-t-elle ? (v. 10-13)

Le verset 12 est une citation de Genèse 25.23 : le texte de Genèse compare deux peuples ou nations dont l’une surpassera l’autre. Le verset 13, lui, est une citation de Malachie 1.2 et le contexte parle également du sort réservé par Dieu aux descendants d’Ésaü. Ainsi, cette prophétie mentionnée dans les versets 12 et 13 au sujet de Jacob et Ésaü concerne les nations qui seront issues d’eux. Louis Segond traduit le mot grec « meizon » par « aîné ». En réalité il aurait fallu traduire par « le plus grand » (Darby), car il s’agit bien des peuples d’Ésaü et de Jacob comme cela est traduit en Genèse 25.
Au-delà des personnages de Jacob et d’Ésaü, il est question ici des nations qui sont issues d’eux. Ainsi, nous pouvons mieux comprendre qu’il ne s’agit pas du choix de Dieu pour le salut de Jacob et Ésaü, mais de son choix pour celui qui allait devenir le père de la nation d’Israël et qui introduira le Sauveur du monde.
Paul utilise cet exemple pour montrer que, déjà par le passé, Dieu n’avait choisi qu’une partie de la descendance d’Abraham pour en faire la nation d’Israël. Et de la même manière qu’il le fait aujourd’hui pour le salut, il a fait en sorte que son choix pour Jacob ne dépende pas des œuvres mais uniquement de sa grâce, afin que ni Jacob ni ses descendants ne puissent s’en glorifier. Ce n’est pas à nous de dire à Dieu qui il doit choisir. Ça n’a jamais été un droit que de faire partie du peuple de Dieu, mais au contraire, cela a toujours été une grâce selon le bon plaisir de sa volonté. Et il en est de même pour le salut aujourd’hui, ce n’est pas un droit que nous pouvons obtenir par nos œuvres, mais une grâce de Dieu pour celui qui croit.
Ce n’est pas parce qu’Ésaü n’a pas été choisi pour être le père de la nation d’Israël qu’il n’avait pas droit au salut. En effet dans l’Ancien Testament nous voyons plusieurs exemples de personnes ne faisant pas partie du peuple d’Israël mais que Dieu a tout de même greffées à la nation en raison de leur foi[note]Rahab prostituée cananéenne (Héb 11.31) et Ruth la Moabite toutes deux greffées à la généalogie de Jésus (Mat 1.5)[/note].
Enfin, il faut bien interpréter le sens de « haïr »[note]La Bible en français courant traduit « j’ai repoussé Ésaü », la Bible du Semeur « j’ai écarté Ésaü ». [/note] . « Le mot haïr perd une partie de son aspérité si nous nous souvenons qu’il constituait un antonyme de « aimer » et qu’il servait de comparatif. Dans Genèse 29.31, le texte dit littéralement que « L’Éternel vit que Léa était haïe », or, au verset précédent, il est dit simplement que « Jacob aimait Rachel plus que Léa ». Quand les Hébreux comparent une affection plus forte à une autre plus faible, ils appellent la première « amour » et la deuxième « haine ». Nous retrouvons cette particularité de la langue hébraïque dans Luc 14.26. Il est clair que dans ce passage Jésus ne veut pas nous demander de haïr ceux que la Parole de Dieu nous demande ailleurs d’aimer ou d’honorer .[note]Alfred Kuen, Encyclopédie des difficultés bibliques[/note] »

5. C’est Dieu qui choisit à qui il fait miséricorde (v. 14-18)

Plus tôt, Paul nous a dit que la Parole de Dieu n’est pas restée sans effet parce que tous les descendants d’Israël ne sont pas Israël, et que c’est Dieu seul qui peut décider qui a le droit d’obtenir le salut, de la même manière qu’il a choisi par le passé Jacob pour être père de la nation d’Israël. Dieu est libre de fixer les conditions du salut. Il a choisi de limiter les conditions à la foi pour que nous soyons toujours sauvés par grâce et non par nos œuvres, parce que la foi n’est pas une œuvre. En Romains 4.16, nous voyons bien que Paul dissocie la foi des œuvres : « C’est pourquoi les héritiers le sont par la foi, pour que ce soit par grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est sous la loi, mais aussi à celle qui a la foi d’Abraham, notre père à tous ». La foi n’est pas une œuvre parce qu’elle ne donne pas gloire à l’homme : avoir la foi ne donne aucun mérite. Avoir la foi c’est placer sa confiance en Dieu que nous savons capable d’accomplir ce qu’il nous promet[note]Voir Rom 4.20-22[/note] . La gloire revient donc à Dieu, nullement à nous ! Car nous, nous savons que nous sommes sauvés par grâce.
Dieu est en train de dire : j’ai le droit de choisir qui sera sauvé, j’ai le droit d’inclure des non-Juifs, et j’ai le droit de rejeter des Juifs. De la même manière j’ai le droit de choisir le critère que je veux pour offrir mon salut. Et le critère que j’ai choisi c’est la foi et : « Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde » (9.16). Est-il juste que Dieu rejette des Juifs zélés pour la loi de Moïse et les traditions du peuple d’Israël et qu’il accepte ces gentils qui ont simplement cru au Christ après des générations d’idolâtrie ? Ne doit-il pas quelque chose à la nation juive pour tout son dur labeur ? Paul répond à cette question au verset 15 : « Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde et j’aurai compassion de qui j’ai compassion ».
Si Dieu peut choisir de faire miséricorde à qui il veut, il se donne aussi le droit d’endurcir qui il veut ! Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de critères. Pour la miséricorde Dieu avait choisi la foi comme critère. Ainsi, Dieu aussi n’endurcit pas qui il veut au hasard : « Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes » (1.28). L’endurcissement est donc donné à ceux qui ont volontairement rejeté la connaissance de la vérité. D’ailleurs dans le récit de l’Exode, lors des cinq premières plaies, c’est le Pharaon lui-même qui a endurci son cœur avant que Dieu intervienne pour le livrer à ses sens réprouvés et endurcir lui-même son cœur.

6. La responsabilité des vases (v. 19-23)

Paul anticipe la contestation de certains qui pourraient dire : « Une fois que Dieu a endurci le cœur du Pharaon, pourquoi le blâme-t-il encore ? Car qui résiste à sa volonté ? » Paul répond : « Qui es-tu pour contester le jugement de Dieu ? Pour remettre en question ce qu’il veut faire ? Est-ce à toi de dire à Dieu comment il doit agir ? Dieu n’a-t-il pas le droit d’agir comme il veut avec sa création ? N’a-t-il pas le droit de punir ceux qui s’entêtent à faire le mal et à résister à Dieu ? »
Puis Paul utilise l’image du potier. Il fait référence au texte de Jérémie 18.6. Au verset 4, nous lisons : « Si le vase qu’il façonnait était raté, ce qui arrive parfois avec l’argile entre les mains du potier, il en refaisait un autre, comme il le jugeait bon » (BFC).
Dans ce verset, qu’est-ce qui ne réussit pas ? Est-ce le potier ? Où est-ce le vase ? L’argile ? Si vous remarquez bien, Jérémie ne dit pas : « le potier ne réussit pas son vase… ». Ici la faute est rejetée sur l’argile, sur le vase ! Pas sur Dieu ! Autrement dit : Dieu fait en fonction de nous. Le contexte de Jérémie 18, notamment les versets 7 à 11, exprime clairement que la nation d’Israël avait une décision à prendre. La désobéissance entraîne la discipline, alors que l’obéissance entraîne la bénédiction. Dieu souhaite faire de nous des beaux vases, mais parfois c’est nous qui ne le voulons pas. Alors, il fait de nous des vases de colère, destinés au jugement. Et quoi qu’il en soit, que nous soyons de l’argile rebelle ou docile, Dieu va nous utiliser pour sa gloire, comme il a utilisé le pharaon pour sa gloire (9.17). Dieu supporte les vases avec une grande patience… Comme avec le Pharaon à qui il a laissé beaucoup d’occasions de se soumettre avant d’endurcir lui-même son cœur. Avait-il eu l’occasion de changer de voie ? Bien sûr ! Au choix de Dieu s’ajoute donc la responsabilité de l’homme.
Parce que Dieu est juste, il doit exprimer sa colère envers ceux qui ont manifesté péché et rébellion face à lui. À noter que le verbe grec traduit par « formés » pour la perdition est à la voie moyenne. Le sujet du verbe indique ainsi que le sujet est partie prenante de l’action. La colère de Dieu se déversera donc sur les vases de colère, en conséquence de leur choix confirmé de se placer devant Dieu dans une telle position[note]Voir Election and predestination pp. 272-273 de Peter A. Kerr[/note]. Le texte de 2 Timothée 2.20-21 indique la responsabilité de l’homme quant à son choix « Si donc quelqu’un se conserve pur, en s’abstenant de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne œuvre ».

7. La provenance des appelés (v. 24-29)

Dans cette section, Paul indique que les élus peuvent venir à la fois d’Israël et des nations. Quoiqu’ils ne viennent pas tous d’Israël, certains des nations, les élus seront appelés fils du Dieu vivant. D’un point de vue quantitatif, si les descendants de Jacob sont aussi nombreux que le sable de la mer, seule une petite quantité sera sauvée par la foi.8.

Conclusion (v. 30-33)

Les croyants issus des nations qui n’étaient pas partenaires de l’alliance que Dieu avait faite avec son peuple, ont obtenu la justice par leur foi en Jésus-Christ.
Bien entendu, toutes les nations ne se sont pas tournées vers Jésus-Christ pour recevoir par la foi le salut en Jésus-Christ.
Les Juifs qui cherchaient leur salut en accomplissant la loi ont été incapables de l’accomplir. Bien entendu, d’autres Juifs ont été sauvés à cause de leur foi, le chapitre 11 des Hébreux en donne toute une liste.
Alors, qu’est-ce qui a fait la différence? La foi. Les uns ont cherché leur salut par leurs propres œuvres, les autres l’ont reçu simplement par la foi, car ils ont été rendus justes par pure grâce. Que l’on soit Juif ou issu des nations, la foi fait toute la différence.
Aujourd’hui quiconque refuse d’accepter la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ sera un vase voué à la destruction. Mais « celui qui croit en lui (Jésus-Christ) ne sera pas confus ».

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)