La formule du bonheur… même dans la souffrance (1 Pierre 3.8-17)

Vous vous êtes déjà posé la question : quelle est la formule du bonheur dans la vie au quotidien ?
Lorsque tout va mal, la tendance naturelle est de se plaindre et de crier : « c’est injuste. » Nous avons envie que le monde sache que nous avons été malmenés, que nous sommes les victimes d’une sorte de complot à notre insu.

Heureux dans la souffrance et la persécution ?

En tant que chrétien, nous pouvons avoir la même attitude dans l’épreuve. Lorsque celle-ci nous frappe de plein fouet, nous avons envie de nous tourner vers Dieu pour lui crier toute l’injustice que nous ressentons. Même si nous croyons que, dans toutes les circonstances de la vie, Dieu est souverain, même si, dans notre épreuve, nous pensons à Job qui fut grandement éprouvé, voire à Étienne et d’autres qui furent persécutés pour leur foi, nous avons quand même envie de nous plaindre. Et si nous souffrons pour notre foi, alors certainement nous allons penser aux paroles de Jésus dans Matthieu 5.11-12 qui nous dit : « Heureux serez-vous lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. »

Heureux ? Réjouissez-vous ? Soyez dans l’allégresse ? Les directives sont là, mais honnêtement, cela reste parfois extrêmement difficile. Nous avons plutôt envie de répondre à Dieu en lui disant : je ne mérite pas cela !

Comment devons-nous réagir dans l’épreuve, et surtout dans celle liée à la persécution ? Après tout, Paul a bien dit dans 2 Timothée 3.12 : « Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. » Si nous voulons vivre pour Christ, nous n’avons pas le choix : nous serons persécutés d’une manière ou d’une autre. La question est donc celle-ci : Comment devrai-je réagir lorsque la persécution me frappera ? C’est le but de la section de 1 Pierre 3.8-22. Notre réponse deviendra alors, d’une certaine façon, la formule du bonheur.

La première Épître de Pierre se situe dans un contexte de persécution et de souffrance. Il écrit à des chrétiens persécutés et leur explique comment ils doivent réagir lorsqu’ils souffrent pour leur foi. Le mot « enfin » de 1 Pierre 3.8 nous indique que Pierre passe à la conclusion d’un passage qui commence en 1 Pierre 2.11 dont le thème général est la soumission. Le chrétien persécuté doit maintenir une attitude générale de soumission. Pierre développe cette idée de soumission au travers des relations des citoyens envers les autorités (2.13-17), des serviteurs envers leurs maîtres (2.18-25), des femmes avec leurs maris (3.1-6) et des maris avec leur femmes (3.7).

Pierre parachève sa pensée dans cette section (3.8-22) en rappelant que tout chrétien persécuté doit toujours réagir avec affabilité et avec droiture. Cela veut dire que nous restons calmes, nous ne haussons pas le ton, nous ne nous débattons pas, nous ne nous vengeons pas. L’exemple de 1 Pierre 2.18, des serviteurs qui réagissent face à des maîtres pénibles, est excellent : « Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont d’un caractère difficile. » Le fait qu’un esclave (ou de nos jours un employé, même si leur situation n’est pas entièrement comparable) ait un maître difficile, ne justifie pas un éventuel mépris à son égard, ou n’est pas un motif d’insoumission. De même dans 1 Pierre 3.1-6, une femme qui a un mari difficile, est appelée à se soumettre à lui et à le servir avec une bonne attitude. Ainsi en est-il avec ceux qui nous persécutent. Nous traitons nos persécuteurs de manière similaire à ceux que nous apprécions, même si nous désapprouvons leurs actions. Notre attitude, après tout, pourrait les gagner à Christ !

Le chrétien persécuté réagit avec affabilité

Au verset 8, Pierre décrit ce qui caractérise les relations entre chrétiens. Elles sont animées des mêmes pensées et sentiments, de l’amour fraternel, de la compassion et de l’humilité. En d’autres termes, il ne devrait pas y avoir de friction entre chrétiens.

Paul le décrit de manière similaire dans Philippiens 2.1-3. Cela ne veut pas dire que nous devons constamment avoir la même opinion, mais une même attitude harmonieuse ayant un but unique. Nous souffrons ensemble et nous sommes appelés à avoir une sympathie mutuelle, un cœur tendre.

Au verset 9, Pierre complète cette liste par ce qui caractérise les relations avec chacun, y compris ceux qui nous persécutent. Nous ne faisons pas le mal, ne proférons pas d’injures, mais nous faisons le bien. Pierre encourage les chrétiens à ne pas se venger personnellement du mal qu’ils peuvent subir. Se venger est la tendance naturelle de l’homme envers l’autorité et les maîtres, ou entre les maris et les femmes. Pierre encourage à bénir ceux qui nous maltraitent, tout comme Paul (Rom 12.14,17-21 ; Éph 4.29 ; 5.4).

Aux versets 10 à 12, Pierre donne de manière succincte la formule du bonheur. Si nous voulons aimer la vie et voir des jours heureux, alors il convient de préserver sa langue du mal, ses lèvres des paroles trompeuses c.-à-d. du mensonge, de s’éloigner du mal, de faire le bien, de rechercher la paix et la poursuivre et de prier.

En adoptant un tel comportement, nous aurons la promesse que le Seigneur sera attentif à nos prières.

Ceci est particulièrement important de nos jours. En Occident, il convient de le mentionner, nous ne souffrons pas beaucoup de la persécution — merci Seigneur ! Mais l’ennemi semble avoir trouvé une autre manière très efficace de nous attaquer : les divisions d’église et les conflits entre chrétiens. Quelle église n’a pas subi une division ou un conflit majeur dans ses rangs ? En fait, nous avons l’impression que les nouvelles implantations d’églises sont souvent le résultat de conflits. Ces conflits sont parfaitement logiques dans la perspective de l’ennemi. Jésus a dit : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13.35). Au verset 34 juste avant, Jésus dit : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. » Si c’est par notre amour radical que le monde peut savoir que nous sommes chrétiens, alors cet amour révolutionnaire sera l’un des facteurs qui leur donnera envie de connaître Christ, et ce sera justement à cet endroit que l’ennemi attaquera ! Je crains néanmoins qu’il ait bien réussi son affaire ! Que le Seigneur nous aide à nous aimer les uns les autres en tant que chrétiens afin de montrer au monde que nous réagissons différemment dans nos relations mutuelles, surtout dans un contexte de persécution. Nous chrétiens, nous nous aimons réellement et le manifestons par notre comportement de grâce les uns envers les autres.

Le chrétien persécuté réagit avec droiture

Bien que Pierre nous donne la raison et la logique d’être bienveillant au verset 13, il n’exclut pas la souffrance et la persécution, mais il rappelle quelle est la source du bonheur au verset 14. Si nous sommes zélés pour le bien, même si nous souffrons pour ce bien que nous faisons, nous serons heureux. Ainsi nous n’avons aucune crainte d’être troublés par nos persécuteurs. Notre bonheur en tant que chrétien n’est pas lié aux circonstances, mais à notre relation personnelle avec Jésus-Christ et ce qui en découle :

– Chantons et louons Dieu comme Paul et Silas lorsqu’ils étaient en prison (Act 16.16-25).

– Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse car notre récompense est dans les cieux (Mat 5.10-12).

– Glorifions Dieu à cause du nom de Christ (1 Pi 4.13, 16).

– Cherchons le refuge en Dieu (Ps 7.2).

Ceci n’est pas une chose facile. Je pense que cela s’apprend. J’ai personnellement deux versets dans le Nouveau Testament que j’affectionne spécialement et auxquels je reviens régulièrement, surtout lorsque les épreuves de la vie me frappent, 1 Thessaloniciens 5.16 et 18 : « Soyez toujours joyeux », « Rendez grâce en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. » Il y a bien des années, mon épouse et moi avons décidé d’appliquer ces deux versets chaque jour, quoi qu’il arrive dans nos vies. Parfois l’émotion n’y est pas. Parfois, tout en nous ne veut pas appliquer ces versets. Mais nous nous y efforçons. Lorsque nous prions pour les circonstances de nos vies, parfois bien difficiles, nous prions et nous remercions Dieu même pour ces circonstances difficiles et compliquées, parce que nous avons décidé de manifester une attitude de joie. Rappelons-nous que dans le Seigneur, ces deux attitudes sont possibles, sinon elles ne seraient pas écrites sous forme de commandement. Je trouve cela incroyable que Dieu nous commande d’être joyeux et reconnaissants pour toute chose ! C’est la preuve que ce n’est pas naturel. Râler est naturel pour l’homme naturel. Mais pas pour le chrétien ! Celui-ci est joyeux et reconnaissant en toutes choses !

Au verset 15, Pierre nous livre la clé qui donne le pouvoir de réagir avec droiture à toute souffrance. Elle consiste à sanctifier le Seigneur Jésus-Christ dans nos cœurs. « Sanctifier » veut dire « mettre à part, considérer saint, placer au-dessus de toute autre relation ». Jésus est Christ, le Messie de Dieu, et Seigneur, ce qui veut dire qu’il est suprême, étant celui à qui doivent être rendues toute soumission et toute obéissance (És 8.13). Mon ancien cœur doit être envahi de plus en plus par Jésus-Christ (Mat 15.18-20). Cela ne veut pas dire que mon salut est progressif, puisque je reçois un nouveau cœur au moment de ma conversion (Éz 36.26). Mais c’est une autre manière de décrire la plénitude du Saint-Esprit (Éph 5.18) — j’ouvre de plus en plus les compartiments fermés de ma vie à la seigneurie de Jésus-Christ, le sanctifiant ainsi dans mon cœur (1 Thes 4.1).

Le Seigneur nous donne deux promesses si nous agissons fidèlement :

– Nous n’aurons rien à craindre, ni besoin d’être troublés face à d’éventuelles persécutions (v. 14, cf. Phil 4.6-7),

– Nous serons toujours prêts à nous défendre (v. 15).

Et si quelqu’un nous demande raison de l’espérance qui est en nous, nous devrions répondre avec douceur (c.-à.d. avec une attitude qui procure une sensation agréable et qui ne présente aucun caractère excessif) et avec respect (c.-à-d. avec un sentiment qui conduit à traiter quelqu’un avec de grands égards).

Nous ne sommes pas appelés à nous battre, ni verbalement, ni physiquement, pour notre foi, mais au contraire, à gagner nos adversaires par notre douceur et notre respect. Nous devons toujours être prêts à nous défendre. Pour être prêts, nous devons sanctifier Christ dans nos cœurs.

Au verset 16, Pierre nous invite à avoir une bonne conscience. La bonne conscience est l’état de celui qui estime n’avoir rien à se reprocher. Si ma conduite est irréprochable (comme elle devrait l’être), alors, si je suis persécuté, par des insultes ou par des persécutions physiques, j’aurai une bonne conscience devant Dieu, je n’aurai donc rien à me reprocher. Je saurai alors que mes malheurs ne viennent pas d’un péché que j’aurais commis (1 Cor 11.30), mais de mes ennemis, une persécution « autorisée » par Dieu pour une raison inconnue de ma part.

La Bible nous enseigne aussi que la bonne conscience est « ce témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, […] avec sainteté et pureté devant Dieu, […] avec la grâce de Dieu » (2 Cor 1.12). Elle enseigne également à être « un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en charité, en foi, en pureté » (1 Tim 4.12), et à être droit et juste quant à sa propre iniquité (Ps 7.4-6, Job 31.1-32.4).

La bonne conscience est le produit d’une bonne conduite. Elle a pour effet de confondre les accusations des détracteurs. À contrario, si notre vie est critiquable, notre défense verbale est affaiblie et notre conscience est troublée.

Les perspectives, les principes et le pacte

Dieu promet qu’il est attentif aux prières des justes (v.12) et que le bonheur est possible même pour ceux qui souffrent de persécution.

Si tu veux être heureux, il convient alors de réagir dans ta vie avec affabilité et droiture. Ces attitudes te permettront d’aimer la vie et d’amener des perdus au salut. Telle a été l’attitude de Jésus lorsqu’il vivait sur cette terre : il a souffert afin de nous amener à Dieu (v. 18).

Si tu n’es pas heureux dans ta vie avec Christ, il y a quelque chose à corriger. Quelle décision prends-tu par rapport à ce passage de l’Écriture ?

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)