Soyez sur vos gardes

La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sages et sobres, pour vaquer à la prière. Avant tout, ayez les uns pour les autres un ardent amour, car l’amour couvre une multitude de péchés. Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmures. (1 Pierre 4.7-9)Sachez avant tout que, dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries, et marchant selon leurs propres convoitises. (2 Pierre 3.3)

Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. (2 Pierre 3.9)

Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, tenez-vous sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui soit la gloire, maintenant et pour l’éternité ! Amen ! (2 Pierre 3.17-18)

1. Le contexte historique

La première lettre de Pierre fut sans doute rédigée entre vers l’an 60 ou 64. On ne peut affirmer avec exactitude si sa rédaction a précédé ou suivi l’incendie de Rome. Sa deuxième lettre fut rédigée, sans doute quelques 3 ou 4 ans plus tard, alors qu’il était en prison à Rome et que Néron régnait encore sur l’Empire romain. Il écrivit celle-ci peu de temps avant de mourir comme martyr. Ses lettres étaient destinées à des églises qui entraient dans la deuxième, voire la troisième génération ; nous sommes en effet une trentaine d’années après la première Pentecôte.

À cette époque sous la dynastie julio-claudienne, le climat politique était pénible. Néron fut adopté en l’an 50 par son beau-père, l’empereur Claude, puis marié à Octavie, l’une des filles de Claude, mais le couple allait très mal. Néron organisa la mort de sa femme en l’isolant sur l’île de Pandataria afin qu’elle s’y suicide par obligation ; puis il organisa la mort de sa propre mère car elle le gênait dans la relation qu’il entretenait avec sa maîtresse Poppée Sabine. Plus tard, il épousa celle-ci et la malmena jusqu’à la mort. Néron [note]NDLR : Néron tenta également de se marier avec Claudia Antonia, sa demi-sœur par adoption et fille de Claude, mais elle refusa. Il la fit exécuter sous prétexte qu’elle fomentait un complot. On lui attribue également la mort de Britannicus (son demi-frère et fils de Claude), peu avant la majorité de celui-ci. Il se maria également avec Sporus, un jeune homme qu’il fit castrer. Lors de ce mariage, il le présenta en public comme sa femme. s’est marié à une troisième femme[/note], Statilia Messalina, dont il avait fait préalablement tuer le mari.

Devenu empereur à l’âge de 17 ans sur la nomination du Sénat, Néron était un empereur modéré durant ses premières années. Il était conseillé par sa mère, Sénèque et d’autres. Mais les conseils prodigués par ces derniers ne lui permettaient pas de se réaliser. Son envie était de développer sa mégalomanie, de se voir davantage comme acteur au travers des jeux du cirque, plutôt que de gouverner l’empire. Il liquida donc progressivement tous ses conseillers. Devenu seul maître à bord, il pouvait gouverner l’empire à sa guise, mais sa manière de gérer les affaires se transforma rapidement en désastre. Malgré son suicide, des luttes intestines allaient se poursuivre, faisant encore davantage de morts au sein de l’Empire.

Le sombre tableau de cette période nous montre un gouvernement centralisé, aux projets mégalomanes, où l’éthique personnelle des gouvernants n’était plus crédible, où l’immoralité leur permettait de détruire des humains sans gêne et sans regret. Nul ne peut affirmer avec certitude que Néron ait orchestré l’incendie de Rome, afin de vider son centre des pratiques religieuses et d’y construire son propre palais. Mais nous savons que Néron a orienté les soupçons sur les chrétiens. Ce fut la première persécution chrétienne organisée à grande échelle, où nos frères et sœurs ont servi entre autres de lampadaire dans des jeux du cirque nocturnes.

2. Pierre et la situation de l’Église

L’Église avait grandi. Au travers de ses voyages missionnaires de l’an 46 à l’an 61, Paul avait transmis l’Évangile. Son ambition n’était pas en priorité d’implanter des églises, mais que l’Évangile soit connu des hommes, partout où il passait. Il visait également la formation de disciples et la consécration des âmes à une entière dépendance à Jésus-Christ.

Alors que Pierre écrivait ces lignes, Paul se trouvait peut-être aussi à Rome, mais ils étaient sans doute séparés physiquement l’un de l’autre. Ils ont enduré le même genre de condition et partageaient le même fardeau. Et finalement ils ont connu tous deux le martyre.

2.1. Qui est le chef de l’Église ?

Un des buts de Pierre dans sa première lettre était de rappeler aux chrétiens que Jésus est la pierre angulaire (1 Pi 2.4-5). Il avait été le choisi de Dieu pour annoncer la bonne nouvelle à la première Pentecôte, celui qui amena une foule importante à la repentance, à la foi en Jésus, puis au baptême. Il avait été l’outil de Dieu mais il connaissait aussi ses fragilités. Il savait qu’il avait été pardonné par Jésus suite à son reniement, conscient qu’on ne pouvait pas forcément compter sur lui et qu’il pouvait déraper. Au travers de sa fragilité, il pouvait être vrai. Comme il était au crépuscule de sa vie, certains voulaient faire de lui en quelque sorte l’apôtre de leur église, car il avait été trouvé fidèle. Mais Pierre renvoie à Jésus qui est la pierre angulaire (1 Pi 2.1-8). Quelles que soient les circonstances dans l’histoire et indépendamment de toute contrainte politique, l’Église doit garder ce réflexe : « approchez-vous de la pierre vivante. »

2.2. Un comportement approprié

Pierre ressentait aussi que le temps de la liberté dans l’Empire commençait à s’effriter : « La fin de toutes choses est proche » (1 Pi 4.7). Il pressentait qu’une période de souffrance allait arriver, son Épître avait donc pour but d’encourager les chrétiens à affronter ces souffrances : « Soyez donc sages et sobres, pour vaquer à la prière. » La sagesse commence par la crainte de l’Éternel (Ps 110.10, Prov 1.7). Elle nous permet d’entrer des situations afin d’expérimenter la patience et la force de Dieu ; elle est le résultat d’une intelligence sobre et équilibrée. La sagesse et la sobriété devraient conduire à vaquer à la prière.

2.3. Esclave de Christ

Dans sa deuxième lettre, Pierre a un autre souci. Il commence sa lettre différemment de la première. Il se présente : « Simon Pierre, doulos et apôtre de Jésus-Christ. » Le mot grec doulos signifie « esclave ». Pierre ressentait-il que l’on voulait mettre des grades dans l’Église ? Il se rappelait peut-être les paroles de Jésus lorsque celui-ci lui a posé trois fois la question : « Pierre, m’aimes-tu ? » Jésus, à la suite de ces questions, a annoncé à Pierre qu’un jour, il serait lié et conduit quelque part où il ne voudrait pas aller (Jean 21.15-18). Jésus savait que Pierre allait mourir comme martyr. Il a dû se préparer à cela. Le meilleur moyen pour lui a été de se rappeler qu’il était un esclave volontaire de Jésus, entièrement consacré à son maître. Pierre montre par ce moyen que nous avons tout reçu en Jésus. Il exhorte les uns et les autres à faire tous leurs efforts, pour joindre à la foi, la maîtrise de soi et jusqu’à l’amour (2 Pi 1.5-7), pour que, ce qu’ils ont reçu au travers de leur engagement, porte du fruit dans leur existence.

2.4. Les faux docteurs

Au chapitre 2, Pierre aborde la question des faux prophètes en Israël et des faux docteurs qui vont se lever au sein de l’Église. Ce sont des gens qui sont dans l’Église, qui ont de la connaissance, ont renié leur maître, ont une vie déréglée et immorale et dissocient leur message de leur vie pratique. À cause d’eux, « la voie de la vérité sera calomniée », littéralement « blasphémée » (v. 2) ; de plus, ils sont cupides, recherchent les désirs charnels, méprisent l’autorité du Seigneur et blasphèment le nom de Jésus. Ils vont jusqu’à « injurier les gloires » et insulter le monde invisible (v. 10-11). Le monde invisible occulte est plus fort que nous ; il est moins fort que nous lorsque nous sommes ancrés en Christ, mais il reste plus fort que nos exploits personnels et notre manière de regarder ce monde invisible. Nous ne devons pas mépriser l’autorité du Seigneur dans nos vies personnelles mais l’accepter avec un grand respect.

Ces docteurs séduisent les âmes mal affermies (v. 14). Ils promettent la liberté mais sont eux-mêmes esclaves de la corruption (v.19). Ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam (v. 15). Balaam vivait dans une relation de compromis. Il cherchait un terrain pour bénir tant les païens qu’Israël. Plutôt que de s’attacher à Dieu, il convoitait les honneurs. Sa position confuse a eu un écho sur le peuple d’Israël, lui donnant une bonne conscience pour entrer dans le compromis. C’est comme s’il avait déjà été marqué par ce que l’on appelle dans le Nouvel âge l’élargissement de la conscience. Cette pensée moderne a pour incidence de ne pas rester attaché à une seule vérité, ne pas respecter et adorer un seul Dieu, sauveur et maître.

Nous qui sommes responsables dans une église, nous avons une grande responsabilité et devons être très attentifs, ne donnant pas aux membres de l’église une bonne conscience lorsque notre vie personnelle est compromise. Cela me fait trembler et je comprends Jacques lorsqu’il écrit que ceux qui enseignent seront jugés plus sévèrement (Jac 3.1). Les faux frères qui étaient dans l’église avaient bien commencé, mais ils ont mal fini (2 Pi 2.20-22).

3. Soyez sur vos gardes

3.1. La persévérance

En tant qu’enfant de Dieu, fidèle au Seigneur, nous vivons une tourmente dans le monde qui nous entoure. Le juste Lot vivait déjà cela dans les villes de Sodome et de Gomorrhe. Il était profondément attristé par la conduite dissolue et sans frein des hommes. Pierre rappelle que le Seigneur sait délivrer ceux qui vivent dans cette tristesse et dans cette bataille (2 Pi 2.6-10). Soyons donc sur nos gardes et ne pensons pas comme les païens. Christ nous a délivrés pour être des enfants de Dieu, pour nager contre le courant, pour vivre en accord avec ce qui est écrit. Nous ne vivons pas contre le mal mais nous vivons pour le bien en Christ.

3.2. Accepter de veiller dans la grâce

Nous voulons rester sur nos gardes, fermement ancrés en Christ (2 Pi 3.17-18). La fermeté ne consiste pas à rester dans l’entêtement, mais à accepter les conseils, à réfléchir ensemble, pour arriver à des convictions, puis les maintenir dans sa vie personnelle sans les utiliser comme arme contre les autres. Pour demeurer ferme, Pierre dit : « croissez dans la grâce », dans la fermeté de ce que nous n’avons pas mérité c.-à-d. le cadeau de la grâce de Dieu, du pardon, de la vie éternelle et d’être ses enfants bien aimés. Nous sommes encouragés par l’exemple de nos frères, que le Saint-Esprit a secourus et protégés, et qui nous ont précédés. Pierre, en écrivant encore sa deuxième Épître, sans doute peu de temps avant de mourir comme martyr, était persuadé qu’il devait encourager l’Église afin qu’elle garde les principes essentiels : construire sur Jésus, la pierre angulaire, et poursuivre en comptant sur la grâce de Dieu, voici notre grand privilège.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)