Le chrétien et la politique dans le contexte africain.

La politique dans le contexte de cet article signifie la gestion de nos pays par les représentants du peuple qu’ils soient élus ou nommés.
Il a toujours été discuté de savoir si le chrétien doit y prendre part. La question se pose avec autant d’acuité lorsqu’on voit la situation désastreuse dans laquelle vivent la plupart des pays africains aujourd’hui. Que peut faire l’homme de Dieu ou le chrétien tout court dans un tel contexte ? On peut considérer cette question sous trois angles.

De son identité

Le chrétien est la seule personne au monde qui possède la nationalité terrestre et la citoyenneté céleste. À ce double titre, il doit vivre dans deux mondes différents tout en respectant les consignes bibliques.
Le Seigneur Jésus avait prié le Père de ne pas nous ôter du monde, mais de nous préserver du mal (Jean 17.15). Il est donc conséquent que le chrétien puisse vivre dans son pays en évitant le mal et en se préservant des souillures du monde (Jac 1.27).
Le Seigneur nous fait comprendre aussi que le chrétien est le sel de la terre et la lumière du monde. Cette identité nous permet d’éclairer les uns et les autres à la lumière des saintes Ecritures, et de préserver notre entourage de la pourriture, tout en insufflant une bonne saveur comme le fait le sel.
Nos pays africains ont désespérément besoin aujourd’hui des chrétiens qui, loin de vouloir s’emparer du pouvoir politique, sont de véritables Joseph auprès de Pharaon ; de véritables Nathan auprès de David ; de véritables Daniel auprès des rois babyloniens ; et même de véritables Jean Baptiste auprès du roi Hérode. La double identité du chrétien veut aussi qu’il soit à la fois soumis aux autorités nationales (Rom 13.1-7), tout en obéissant à Dieu plutôt qu’aux hommes (Act 4.19 ; 5.29). Le chrétien, même s’il fait la politique, a ce devoir de par son identité de chrétien, de ne pas se conformer au monde (Rom 12.1-2).
De son engagement
Savoir si le chrétien doit prendre part à la vie politique de son pays est une question à laquelle il est très difficile de répondre.
S’il s’agit de la simple participation à la politique, il faut dire qu’il a ce devoir en tant que citoyen terrestre de voter pour désigner les élus qui le sont par le peuple, et de donner ses points de vue sur toutes questions non seulement pour dénoncer le mal, mais aussi pour conseiller le bien.
Mais qu’en est-il de ce que nous pouvons appeler la politique partisane ? Le chrétien doit-il fonder et diriger des partis politiques ? Doit-il postuler aux postes de Président de la République, de député, ou de sénateur etc ? C’est ce qui a toujours fait l’objet de vifs débats parmi les chrétiens. Il faut rappeler que sous la théocratie, les rois et leurs conseillers pouvaient être des croyants ou des impies, mais ils devaient diriger le pays d’Israël selon les lois divines.
À leurs côtés se trouvaient des prophètes qui avaient le devoir de leur rappeler le respect de ces lois. Malheureusement, il y avait aussi des faux prophètes qui les entouraient. D’un cas comme de l’autre, le véritable croyant devait participer à la vie politique selon les lois divines ; et c’est en respectant ces lois que Dieu leur avait promis la paix, la prospérité, et la longue vie (Deut 28.1-14 ; Rom 10.5). Si c’était le cas (la théocratie), la réponse serait absolument positive à cette question. Mais nos pays aujourd’hui sont soit sous la monarchie, soit sous la démocratie, soit même sous la dictature.
Depuis que les pays africains se sont engagés dans la voie de la démocratisation à l’occidentale, les choses deviennent de plus en plus chaotiques sur tous les plans. Il y a des lois dans la plupart des pays qui sont anti-bibliques (légalisation de l’homosexualité, des avortements, et d’autres vices de société, légalisation des emprisonnements à but d’élimination des opposants politiques etc).
La question qui se pose est donc de savoir si le chrétien africain qui veut avoir son parti politique et qui veut devenir Président de la République ou autre  sera capable de maintenir et de préserver son identité de lumière du monde et de sel de la terre dans ce contexte.
Il n’est pas question ici de trancher le débat. Si le chrétien pense qu’il peut toujours dans ce contexte être un acteur politique de premier plan et glorifier Dieu selon 1 Corinthiens 10.31, qu’il le fasse, c’est Dieu qui le jugera. Il faut aussi se rappeler que devant Dieu, il n’y a point de favoritisme. Or les mœurs africaines sont toujours dominées par le favoritisme, le népotisme, et le tribalisme dont la plupart des chrétiens ont de la peine à se débarrasser.
Notre conviction est que, dans le contexte de la situation politique de nos pays, où les ténèbres morales dominent, le chrétien doit se préoccuper beaucoup plus de prêcher l’Évangile à toute la création, et de vivre comme un flambeau au milieu de cette génération perverse (Marc 16.15 ; Phil 2.15-16). L’apôtre Paul faisait remarquer à Timothée qu’« il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé. »
Si ceux qui étaient appelés à diriger les conférences souveraines organisées en Afrique dans les premières années 90, et même ceux qui sont appelés aujourd’hui à réconcilier les hommes politiques, en tant que chrétiens avaient vu les choses ainsi, il y aurait tout au moins un apaisement social aujourd’hui dans nos pays. Mais il semble qu’ils ont plutôt été motivés par le « partisanisme » et l’ambition de régner déjà dans ce monde. Or Jésus dit à Pilate : « mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18.36).

De la non-résistance

Plusieurs mouvements politiques existent en Afrique se réclamant du christianisme. Il y en a qui font de la politique démocratique, c’est-à-dire qu’ils participent au jeu démocratique comme tous les autres partis, et d’autres qui sont des branches armées, c’est-à-dire qu’ils sont prêts à prendre le pouvoir même par les armes.
Il faut tout simplement rappeler que lorsque nous regardons l’enseignement du Nouveau Testament, et même les exemples des prophètes et des apôtres, nous verrons qu’ils ont toujours pratiqué comme Jésus lui-même la politique de la non-résistance (Mat 5.38-48). Les prophètes, comme les apôtres, lorsqu’ils étaient arrêtés par les rois ou les gouverneurs de ce monde, n’ont jamais résisté à une arrestation. Ils fuyaient plutôt lorsqu’ils en avaient l’occasion, et ils se défendaient selon la Parole de Dieu lorsqu’ils étaient conduits devant les tribunaux. Lorsqu’il arriva même à l’apôtre Paul d’insulter le souverain sacrificateur, il demanda pardon en confessant qu’il n’est même pas permis de parler mal du chef de son peuple (Act 23.3-5).
Alors ceux des chrétiens qui pensent qu’ils doivent faire de la politique partisane, qu’ils sachent que les Écritures leur imposent un comportement de non-résistance à la persécution des autres hommes politiques qui ne connaissent pas Dieu. Ces persécutions devraient être plutôt l’occasion de prêcher l’Évangile.
Au lieu de s’engager dans les luttes politiques, il faut plutôt penser à combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3). Le malheur est que ce comportement porte atteinte à l’image de l’Église de Dieu dans le monde. Encore faut-il chercher à savoir s’il s’agit de véritables chrétiens (2 Pi 2.1-2).
En Afrique, il y a des cas où un mandat d’arrêt est lancé contre un pasteur, ainsi le pasteur est poussé à se cacher dans la forêt et devient incapable de s’occuper de ses brebis (si brebis il y en a). Il devient impossible de remplir la mission de Matthieu 28.18-20. Il apparaît comme si Christ n’avait pas reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Il faut donc que les chrétiens africains qui pensent faire la politique partisane puissent bien y réfléchir.
Les mandats d’arrêt contre l’apôtre Paul l’ont conduit devant les gouverneurs et les rois pour prêcher l’Évangile de Christ. C’est pourtant aussi grâce à l’arrestation de Jean et son séjour en prison sur une île que nous avons le dernier livre de la Bible à savoir l’Apocalypse.
En conclusion, dans le contexte politique africain d’aujourd’hui, le chrétien doit comprendre que les jours sont mauvais, et qu’il est dès lors appelé et interpellé à un engagement politique de plus en plus avisé et brillant. Il doit participer à l’expression de sa volonté dans le choix des dirigeants de la société. Il doit dénoncer le mal et il doit conseiller les dirigeants politiques. S’il arrive par providence de Dieu et en vertu de sa souveraineté qu’il accède à un poste de dirigeant politique (comme ce fut le cas de Joseph, Daniel, Néhémie et autres), il doit gérer en s’assurant que lorsque les lois du pays sont en contradiction avec la Parole de Dieu, il agira selon la Parole de Dieu même s’il faut qu’il soit jeté dans la fournaise ardente (Daniel 3).
Chercher à savoir si le chrétien doit ou non faire la politique, n’est pas une question à trancher pour tous et de manière absolue. Ce n’est qu’avec la maturité d’esprit qu’on peut agir sachant que le chrétien est l’ouvrage de Dieu en Jésus-Christ pour des bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance pour qu’il les pratique (Éph 2.10). Et il n’est pas exclu que Dieu utilise son enfant partout où il veut, et lui donne la capacité de faire comme il veut.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)