Mieux que le jardin d’Éden, contrastes entre le premier et le dernier récit de la Bible

La Bible décrit deux cadres de vie idylliques dans les premiers et les derniers chapitres. Le jardin d’Éden (Gen 2.2-24) et la Jérusalem céleste (Apoc 21-22) partagent plusieurs caractéristiques : ils contiennent un arbre de vie situé au centre du jardin ou au centre de la place de la ville. Un fleuve sort du centre du jardin ou du temple pour irriguer la terre. Des fruits variés, abondants et sains sont à disposition des habitants, et des métaux précieux sont nommés. Et, par-dessus tout, les deux cadres de vie existent après la création du ciel et de la terre (Genèse) ou la création d’un nouveau ciel et de la nouvelle terre (Apoc 21.1).

Dans l’Apocalypse, juste après une première description de la nouvelle création, Dieu se présente comme l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin (21.6). Cette affirmation encourage le lecteur à comparer le début de l’histoire de l’humanité à sa fin ultime.

Les deux cadres de vie sont tellement beaux qu’il semble hasardeux de vouloir suggérer une supériorité de l’un sur l’autre, par exemple du second sur le premier. D’autant plus que lors du premier récit de la création, il est affirmé que chaque acte créateur était bon (1.4, 10, 12, 18, 21, 25). Rien à redire ou à refaire. Le dernier acte est même qualifié de « très bon »[note] La traduction de la Bible utilisée dans cet article est Colombe Segond révisée 1978[/note] (1.31).  Dieu fait bien les choses, et il les fait même très bien.  D’ailleurs, l’apôtre Paul affirme que les perfections invisibles de Dieu se voient comme à l’œil nu quand on considère sa création (Rom 1.20). Néanmoins, certaines affirmations de Genèse 1-2 suggèrent que les premiers actes créateurs sont perfectibles, ce qui n’est pas le cas de la nouvelle création. Cette dernière est parfaite et définitive dès le départ (Apoc 21-22). Examinons de plus près ces deux créations.

1. Les étapes de la première création

Dans la Genèse, Dieu crée par étapes. Il y a un premier jour, puis un deuxième, un troisième et ainsi de suite pendant six jours. Ce que Dieu fait le premier jour est bien, mais incomplet, puisqu’il se remet à la tâche le lendemain pour continuer son travail. Dieu procède par différenciation. Il « sépare » les choses ; c’est le mot clé. Il donne une forme, il ajoute des détails, il met en place certaines spécificités, et le résultat est chaque fois bon.  La vie sur terre et autour de la terre s’anime progressivement. Le soleil, la lune et les étoiles sont créés et deviennent des luminaires qui se déplacent. Les eaux et le ciel grouillent d’animaux, puis la terre est aussi peuplée d’animaux et finalement, Dieu crée l’homme à son image. À ce moment seulement, Dieu déclare que tout est « très bon ». On est donc allé de progrès en progrès durant six jours. Au chapitre deux de la Genèse, l’auteur du livre (Moïse selon l’Écriture) donne un second récit de la création (2.4-25) qui complète le premier (1.1-2.3). Ce second récit se concentre sur Adam, le premier homme. Le lecteur apprend qu’avant la création d’Ève, soit avant la fin du sixième jour, tout n’était pas encore parfait. Dieu dit : « Il n’est pas bien que l’homme soit seul »  (2.18). Dieu fait défiler tous les animaux devant Adam pour qu’il puisse trouver une compagne, mais rien n’y fait, aucun d’eux ne convient. Dieu plonge alors Adam dans un sommeil, puis il crée la première femme (Ève) à partir d’une côte du premier homme. À son réveil, Adam s’écrie, enthousiaste, qu’Ève est l’être parfait qui lui convient (2.23).

Les deux premiers chapitres de la Genèse présentent une création par étapes. Ils décrivent aussi certaines tâches que les créatures doivent remplir pour que l’acte créateur prenne tout son sens. Les animaux et les hommes reçoivent l’ordre de se multiplier (1.22,28). Adam doit garder et cultiver le jardin (2.15). Il doit examiner les animaux et leur donner un nom  (c’est-à-dire relever leurs caractéristiques). Il reçoit la permission de manger des arbres du jardin, mais doit s’abstenir de « l’arbre de la connaissance du bien et du mal » (2.16-17). À cet ordre, est assorti un avertissement, voire une menace : en cas de transgression, la mort sera au rendez-vous pour l’homme (2.17). Le jardin d’Éden est donc un lieu magnifique, mais il est « ouvert » sur l’avenir. Il peut y avoir des améliorations (il faut cultiver le jardin et l’homme doit se multiplier), mais il peut aussi être exposé à des revers (la mort est envisagée).

2. Une ville céleste achevée

Le récit de la nouvelle création dans l’Apocalypse présente les choses sous l’angle de la perfection immédiate et totale. La Jérusalem céleste descend du ciel parfaite.  Ce n’est pas une ville en construction ou une ville dont seulement les bâtiments principaux sont érigés, mais qui laissent encore les abords en friche. Non, la Jérusalem céleste est entourée d’un mur décoratif exceptionnellement beau. La ville est habitée par les plus nobles personnages (le Dieu tout-puissant et l’Agneau de Dieu). Ils éclairent de leur lumière toute chose à tel point que le soleil est inutile. Le fleuve qui donne la vie coule déjà. La ville est livrée « clé en main ». Ainsi, le jardin d’Éden est bon, voire très bon, mais il n’est pas encore le lieu de vie dans lequel plus rien ne peut être amélioré. La Jérusalem céleste se présente au contraire comme une demeure parfaite dès le départ et qui le restera éternellement.  Ce constat va maintenant être encore mieux étayé, et pour ce faire, nous allons comparer certains éléments mentionnés dans les deux récits. Commençons par les éléments physiques, puis nous nous pencherons sur les individus.

3. Les métaux précieux

En Éden, de l’or, du bdellium et la pierre d’onyx sont disponibles dans une des quatre régions délimitées par les quatre fleuves (Gen 2.11-12). L’or est « d’excellente qualité » (v.12). Le minerai devra bien sûr être travaillé et épuré de ses scories, car « l’excellente qualité » de l’or ne signifie pas que ce métal est trouvé à l’état pur, mais que le pourcentage d’or par rapport aux résidus est excellent. Dans la Jérusalem céleste, l’or est « pur » (21.18,21). Cette information est répétée deux fois, une fois en lien avec l’or de la ville et une fois en lien avec la place centrale. Dans les deux cas, tout le travail de purification a déjà eu lieu. L’or épuré de toutes ses scories est utilisé dans une partie centrale de la ville. L’or est « comme du verre transparent » (21.21) (« À l’époque de Jean, le verre « transparent » était exceptionnel »), et voilà que l’or est crédité des mêmes qualités que ce verre qui servait à la fabrication des miroirs. Douze pierres précieuses ornent les fondements d’une muraille longue de plus de 9 000 kilomètres. Les douze portes de la ville sont constituées d’une perle chacune, ce qui suggère une perle gigantesque.

4. L’arbre de vie

En Éden, l’arbre de vie est au milieu du jardin et il est entouré de « toutes sortes d’arbres d’aspect agréable et bons à manger » (2.9). L’arbre de la connaissance du bien et du mal semble être à côté de l’arbre de vie, puisqu’ils sont mentionnés l’un à la suite de l’autre. En d’autres termes, l’arbre de vie fait partie d’un ensemble « botanique » essentiellement plaisant, mais pas sans danger. Après la chute, l’accès à l’arbre de vie devient impossible, car Dieu a placé deux chérubins pour empêcher que l’homme ne prenne du fruit de cet arbre et vive éternellement (3.22). Dans la Jérusalem céleste, l’arbre de vie est au milieu de la place de la ville (22.2) et en même temps sur les deux bords du fleuve qui sort de la ville. L’arbre est productif puisqu’il donne douze récoltes par année, autant dire sans interruption. Son fruit est donc disponible 365 jours par an. Aucun autre arbre n’est mentionné, ce qui laisse penser que l’arbre de vie répond à tous les besoins. Les feuilles de l’arbre « servent à la guérison des nations ». Elles ont donc une vertu guérissante pour tous les individus, quelle que soit leur origine ethnique. Il est aisé d’imaginer que ces feuilles soient envoyées au loin en grande quantité, car les feuilles sont beaucoup plus légères que les fruits et se conservent facilement. Une sorte de tisane guérissante pourrait servir aux quatre coins du monde. Notons qu’il n’est pas spécifié qu’elles seront un jour utilisées. En effet, juste après leur mention, il est dit « il n’y aura plus de malédiction » (22.3). Les feuilles semblent être là comme une roue de secours qui ne sera jamais utilisée, car les roues du royaume (si l’on peut s’exprimer ainsi) sont increvables.  En conclusion, l’arbre de vie de la Jérusalem céleste offre une garantie de vie éternelle et de bien-être que rien ne peut entacher.  Notons aussi l’absence de tout arbre « problématique » dans la Jérusalem céleste.

5. Le fleuve qui sort

En Éden, un fleuve sort du jardin pour l’arroser, puis il se divise en quatre bras (2.10-14). Ceux-ci sont nommés (Pichôn, Guihôn, Hiddéqel, Euphrate) et vont entourer diverses régions, dont trois sont identifiées (Havila, Kouch, orient de l’Assyrie). Dans la Jérusalem céleste, une source d’eau de la vie est offerte gratuitement à toute personne qui a soif (21.6). Cette source est identifiée comme un fleuve (22.1). L’eau est « limpide comme du cristal » et « sort du trône de Dieu et de l’Agneau ».

En Éden, le fleuve est là pour arroser, mais tout le monde sait qu’un fleuve n’arrose pas un jardin sans le travail du jardinier. Celui-ci doit canaliser l’eau du fleuve en creusant des tranchées pour irriguer les différentes parties du jardin. En Égypte, par exemple, où il ne pleut pas (une situation analogue à celle d’Éden), le travail d’irrigation est important. Dans la Jérusalem céleste, les habitants ne sont pas confrontés à ce problème, car le seul arbre qui est mentionné (l’arbre de vie) est planté sur les rives même du fleuve. Il puise donc directement l’eau nécessaire à sa production par ses racines. Notons que le fleuve d’Éden a essentiellement des fonctions botaniques, alors que le fleuve de la ville céleste a des vertus apaisantes (il rafraîchit « celui qui a soif » 21.6) et fait fructifier l’arbre de vie qui porte des feuilles guérissantes.

6. Les frontières fluviales et la muraille de Jérusalem

Les quatre cours d’eau qui sont alimentés par le fleuve qui sort du jardin d’Éden forment les frontières naturelles du jardin. L’image qui en résulte est celle d’un monde fermé sur lui-même. D’ailleurs après la chute, l’entrée du jardin est gardée par les chérubins.

La muraille de Jérusalem semble de prime abord former un rempart imposant. La hauteur de l’enceinte est impressionnante : 70 mètres (21.17). Cette première impression est vite dépassée quand on considère la vision dans son ensemble. La Jérusalem céleste n’est menacée par aucun ennemi. Ainsi les portes de la ville n’ont jamais besoin d’être fermées (21.25). D’ailleurs, le texte de l’Apocalypse, avant de décrire la muraille, informe que les méchants de toutes sortes ont été jetés dans l’étang de feu (21.8). Après la description de la muraille, la vision annonce que les nations viennent vers la ville, non pour s’en emparer et la piller, mais pour apporter leur gloire et leur honneur (21.26), c’est-à-dire ce qu’elles ont de meilleur. Jean apprend aussi qu’il n’y a plus de nuit (21.25) et que rien d’impur n’entrera dans la ville (21.27).

La preuve absolue qu’aucun danger ne menace la ville est le fait que la muraille est construite avec des pierres précieuses. Personne ne place ses bijoux sur la clôture de son jardin, car le premier voleur s’en emparerait.  Les bijoux sont placés dans des coffres forts à l’abri des voleurs, mais ici les pierres précieuses sont exposées, car il n’y a plus de voleurs. Les pécheurs ont disparu. Une muraille faite de pierres précieuses n’a donc aucune fonction défensive, mais elle est décorative. On pourrait rétorquer que la muraille est quand même bien haute. Certes, elle est imposante si on la prend isolément, mais quand on la compare à la grandeur de la ville, les 70 mètres de la muraille sont insignifiants par rapport à une ville haute de 2 300 kilomètres ! La muraille est tout juste un cordon décoratif qui prépare le visiteur au ravissement qui le saisira lorsqu’il entrera dans la ville.

7. La lumière sans soleil

Dans le premier récit de création, Dieu révèle que la lumière a été créée le premier jour (1.3-5), alors que les luminaires du ciel (soleil, lunes, étoiles) n’ont été créés que le quatrième jour (1.14-19). La lumière a donc précédé la création du soleil ! À la fin des temps, « la ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour y briller, car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est son flambeau » (21.23). Ainsi, dans la première création, les grands astres sont secondaires, et dans la seconde, ils sont inutiles. Dans le récit de la Genèse, aucune explication n’est fournie sur l’existence de la lumière en l’absence du soleil, alors que dans l’Apocalypse, il est révélé que la présence même du Créateur est amplement suffisante pour éclairer les hommes. Celui qui a créé le soleil éclaire par sa seule présence le monde entier.  Lors de la première création, l’absence du soleil n’a duré que trois jours. Dans la nouvelle création, l’absence du soleil et de la lune est permanente.

8. La valeur des hommes

Lors du premier récit de création, les hommes sont présentés comme formant l’apothéose de l’œuvre divine. Ils sont créés « à l’image de Dieu » (1.27), et Dieu dit pour la première fois en considérant son œuvre que « tout cela était très bon » (1.31). Lors de la nouvelle création, Dieu dit à propos de ceux qui habiteront la ville : « Celui qui vaincra héritera ces choses ; je serai son Dieu, et il sera mon fils » (21.7). L’homme passe donc du statut de créature privilégiée et exceptionnelle (Genèse) à celui de « fils »  (Apocalypse). À la fin de toutes choses, il est question « d’héritage », donc de cadeau offert, qui clôt une période importante et annonce une période nouvelle. Dans le premier monde, l’homme est une créature terrestre parmi d’autres. Dans la nouvelle création, il est la seule créature terrestre. Aucune autre n’est mentionnée, aucune n’est autorisée à vivre dans la présence de Dieu et à partager le « tabernacle » divin. Il n’y a pas d’animaux, pas de serpent, même pas d’hommes pécheurs. Le seul animal nommé est « l’Agneau », un titre donné au Christ en référence à son œuvre expiatoire sur la croix.

9. Le lieu de vie

Le lieu de résidence du premier couple est un jardin. Par contre, à la fin de l’Apocalypse, Jean voit une ville cubique de 2 300 kilomètres de côté descendre du ciel. Ainsi entre le début et la fin de la Bible, on passe d’un jardin idyllique à une mégapole. Est-ce vraiment un progrès ?

Aujourd’hui les grandes villes n’ont pas bonne presse, car elles sont le lieu où la pauvreté, la criminalité et la pollution règnent. Les personnes riches préfèrent souvent vivre à la campagne, dans un espace vert. L’idéal écologique moderne n’est pas pour rien dans cet attrait de la campagne, mais la ville reste un pôle d’attraction pour beaucoup en raison des possibilités d’emplois et de la richesse culturelle qui gravite autour des centres humains.

Dans l’Écriture, la communauté humaine est un bienfait. Avoir des enfants est une grâce, et en avoir beaucoup est une grande bénédiction. L’homme aspire à avoir une descendance. Dieu promet à Abraham une postérité aussi nombreuse que les grains de sable au bord de la mer. C’est pourquoi Abraham doit quitter son pays pour aller dans une terre nouvelle où sa descendance pourra vivre. Mais lorsqu’Abraham se retrouve sans enfant dans la terre promise, il se lamente et se dit qu’une terre sans enfants n’a pas de sens. Une famille est une bénédiction et le regroupement familial est souhaitable. La communauté humaine est un lieu de réjouissance ; les fêtes ne se célèbrent pas seul, mais avec les proches, les amis, la famille élargie, la tribu, le clan, l’ethnie, les concitoyens.

La vision d’une ville immense (où le péché et les méchants sont exclus) est le symbole d’un bonheur immense qui attend l’humanité. Le jardin, les plantes, les animaux, un conjoint aimant, c’est bien (comme le souligne la Genèse), mais une ville immense remplie de gens charitables et consacrés à Dieu, membres d’une même famille, tous enfants de Dieu est une perspective encore beaucoup plus réjouissante. La Jérusalem céleste est un lieu de vie encore plus attrayant que le jardin d’Éden.

10. La présence de Dieu

Dans le premier récit de la création (Gen 1.1-2.3), Dieu se manifeste comme le Dieu souverain (Elohim), qui crée et agence le ciel et la terre. Lors du second récit de la création (Gen 2.4-25), Dieu se fait plus personnel. Il parle avec Adam et lui confie des tâches (cultiver et garder le jardin). Il le place aussi devant une interdiction et l’instruit des conséquences dramatiques d’une désobéissance. Dans ce récit, le Créateur est appelé « l’Éternel Dieu » (Yahweh-Elohim). Le nom du Dieu de l’alliance est utilisé (Yahweh). D’une manière générale dans Genèse 1-2, Dieu se révèle (1) comme le maître souverain qui offre un cadre de vie agréable à ses créatures (Gen 1.1-2.3) et (2) comme le Dieu personnel qui fixe aux hommes des objectifs (procréation pour toutes les créatures, et tâches supplémentaires pour l’homme).

Les derniers chapitres de l’Apocalypse contiennent aussi deux versions du nouveau monde (Apoc 21.1-8 ; 21.9-22.5). Cette fois, un homme a l’honneur d’être témoin de l’arrivée du nouveau cadre de vie. (Lors de la première création, c’était impossible, car le premier homme n’a été créé que le sixième jour.) Jean voit la ville sainte descendre du ciel « d’auprès de Dieu ». D’emblée Dieu est étroitement associé à cette ville, car la cité a été réalisée au ciel. On pourrait dire qu’elle est « made in heaven » (faite au ciel). Par contre le jardin d’Éden est planté sur terre ; on dirait « made on earth » (fait sur terre).

Lorsque la ville céleste arrive sur terre, une voix forte s’exprime, mais ce n’est pas pour transformer la ville (car elle est complète), mais pour expliquer à Jean sa signification et son utilité. « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ». Moïse avait dû construire le tabernacle dans le désert en suivant des instructions précises. Ici, tout est construit. Dieu va vivre avec les hommes, il va habiter avec eux. Dieu n’est donc pas d’abord présenté comme le Dieu souverain qui ordonne, mais comme le Dieu qui vient vivre avec les hommes et leur tient compagnie.  « Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu sera lui-même avec eux » (21.3). Dans la nouvelle création, Dieu ne fixe pas d’abord des tâches aux hommes, mais il vient les aider et les consoler : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu » (21.4). Il leur offre de l’eau de la vie gratuitement (21.6). Aucune contribution n’est attendue, car tout est grâce. Il n’est pas question d’un salaire ou d’un dû, mais d’un héritage (21.7).

Dans le second récit des nouveaux cieux et de la nouvelle terre (Apoc 21.9-22.5), l’accent est placé sur la ville sainte et sur l’épouse. Le lecteur apprend que le lieu d’habitation des créatures sera un cube immense. Or, « le Saint des saints » dans le temple construit par Salomon était aussi un cube (1 Rois 6.20). Il faut donc comprendre que les hommes vivront non seulement dans la maison de Dieu (« le tabernacle » de Dieu), mais dans la partie la plus sainte de cette maison, le Saint des saints. Les hommes connaîtront Dieu, car ils vivront dans sa présence, et ils verront la « face » de Dieu  (22.4). Le nom de Dieu « sera sur leur front » (22.4). Notons encore que « l’Agneau » de Dieu est mentionné à sept reprises dans la dernière section (21.9-22.5). La consolation et la présence intime avec Dieu et avec l’Agneau ne sont possibles que grâce au sacrifice expiatoire de Jésus-Christ. Dieu et l’Agneau sont indissociables. Ils trônent tous deux dans la ville sainte.

11. L’épouse

Dans les récits de création du début et de la fin de la Bible, l’épouse occupe une position centrale. Dans Genèse 1, la création du premier couple humain clôt l’œuvre du Créateur (2.22-24) et lui permet d’affirmer, quand l’homme et la femme sont créés, que « voici tout était très bon » (1.31). Dans la seconde version du récit de la création en Genèse 2, alors que Dieu a presque tout terminé, le Créateur exprime une réserve : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui » (2.18). Le récit relève aussi l’insatisfaction d’Adam quand il passe en revue tous les animaux, et c’est seulement lorsque Dieu crée Ève qu’Adam exprime non seulement sa satisfaction, mais son enthousiasme. « Cette fois c’est l’os de mes os, la chair de ma chair. C’est elle qu’on appellera femme, car elle a été prise de l’homme » (2.23) ; en d’autres termes, elle est formidable. Dieu offre le mot de la fin en indiquant le lien qui unira les deux êtres : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair » (2.24). Il y aura une unité profonde (« une seule chair ») et un engendrement (une nouvelle chair sera créée) dans la mesure où il y aura séparation et attachement : séparation du lien de sang (quitter père et mère) pour un attachement volontaire (une alliance nouvelle appelée mariage). Les bases de la multiplication de l’homme (créé à l’image de Dieu) sont mises en place.

Dans l’Apocalypse, l’épouse est le point d’orgue de la nouvelle création. Tout tourne autour d’elle, car la nouvelle Jérusalem n’est autre que « l’épouse, la femme de l’Agneau »  (21.9). « Cette nouvelle Jérusalem » est présentée aussi « comme une épouse qui s’est parée pour son époux ». (21.2). Dans toutes les cultures, les femmes se font ravissantes le jour de leur mariage. Elles s’habillent d’un habit exceptionnel et se parent de bijoux. Dans le cas de la Jérusalem céleste, la muraille est le vêtement de mariage de la ville. De même qu’une muraille entoure une  ville, ainsi une robe entoure le corps d’une femme. La muraille de la Jérusalem céleste est composée de perles et de pierres précieuses, tout comme une épouse se revêt de ses plus beaux bijoux.

La symbolique de la muraille comme vêtement décoratif est encore renforcée quand on réalise que les douze pierres précieuses de la ville rappellent les douze pierres précieuses ornant « le pectoral de jugement », un tissu décoratif de forme carrée suspendu à l’éphod, l’habit d’apparat du souverain sacrificateur. Les douze pierres précieuses étaient placées en trois rangées de quatre pierres (Ex 28.17 ; 39.10-13), ce qui rapproche encore davantage ce collier décoratif de la muraille de Jérusalem constituée de quatre côtés ayant trois ouvertures. Le tissu était assorti à l’éphod (même étoffe) et il était fixé aux anneaux de l’éphod avec un cordon violet, afin que le pectoral soit sur la ceinture de l’éphod et qu’il ne puisse pas se séparer de l’éphod (Ex 28.27-28).

Notons certaines différences quant aux pierres exposées sur l’habit du souverain sacrificateur, et celles composant les fondements des murailles. Sur les douze pierres précieuses de l’habit du sacrificateur, sept (le chiffre exprimant la totalité) sont présentes dans la muraille de Jérusalem et cinq sont nouvelles, une manière de dire que le passé est pris en compte, mais qu’il est aussi renouvelé. La dernière pierre mentionnée sur le pectoral devient la première à être mentionnée dans les fondements de la muraille, une autre manière de dire que les choses dernières seront les premières.

Concernant le pectoral et l’éphod, notons encore que « les noms des fils d’Israël » étaient gravés sur le pectoral (Ex 28.29). Ils étaient aussi gravés sur deux pierres qui étaient fixées sur les épaulettes de l’éphod. Or, sur les portes de la Jérusalem céleste (c’est-à-dire au-dessus des portes), il y a le nom glorieux des douze tribus d’Israël (21.12). Ainsi, les portes de la ville rappellent les épaulettes du souverain sacrificateur. Pour terminer, signalons que la muraille est construite sur le fondement qui porte le nom des douze apôtres (21.14). Ainsi, la muraille de la Jérusalem céleste n’est pas seulement ornée de pierres précieuses formées de minerais, mais elle est aussi ornée du nom précieux des fondateurs du passé, tant d’Israël que de l’Église. En résumé, la muraille de Jérusalem représente en même temps l’habit d’une épouse ornée pour rencontrer son époux, et en même temps l’habit d’apparat du souverain sacrificateur, l’homme le plus saint et le plus consacré en Israël.

L’identité de l’épouse est indiquée de plusieurs manières. Comme cela a été relevé, l’épouse est « la femme de l’Agneau ». Les noms sur les portes de la muraille identifient aussi la ville, de la même manière que le nom d’un bâtiment est fixé sur sa devanture. De plus, les noms liés aux fondements de la muraille permettent aussi d’identifier la ville-épouse. Ainsi, la Jérusalem céleste représente le lieu d’habitation de tous les croyants de l’ancienne et de la nouvelle alliance, les croyants qui ont été rachetés par le sang de l’Agneau, soit de manière anticipée, soit a posteriori.

12. La transparence

Une dernière caractéristique de la muraille mérite encore d’être relevée. La muraille est faite, partiellement en tout cas, de matériaux transparents. Quand la ville descend du ciel, Jean relève qu’elle a « un éclat semblable à celui d’une pierre très précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal » (21.11). Plus loin, l’apôtre note que « la muraille était construite de jaspe » (21.18). Cela peut surprendre qu’une muraille soit (partiellement) transparente et cela peut surprendre encore plus si la muraille symbolise un habit. Un habit transparent laisse apparaître la nudité. Un tel vêtement, s’il existe, semble totalement inapproprié pour une épouse qui va se marier. Mais la « nudité » de l’épouse de l’Agneau n’est pas nécessairement négative. Elle rappelle la nudité d’Ève dans le jardin d’Éden. Adam et Ève étaient nus avant la chute et n’en avaient point honte. Mais après la chute, tout change, et Adam et Ève cherchent à cacher leur nudité. La nudité dans le jardin d’Éden doit être comprise comme une caractéristique de l’innocence et de la pureté.  Adam et Ève n’avaient rien à cacher. Par contre, après le péché, ils ont peur de Dieu et se cachent derrière les arbres et derrière les feuilles de figuier qu’ils ont cousues ensemble en guise de ceinture. La Jérusalem céleste a une muraille partiellement transparente, car la ville n’a rien à cacher. Il n’y aucun mal dans la ville.

* * *

Pour terminer, relevons que si le mariage instauré dans la Genèse consiste en une séparation (du père et de la mère) et une union (entre conjoints), dans l’Apocalypse, l’épouse de l’Agneau est formée des individus qui ont quitté le monde ancien (celui du péché) pour s’attacher à Jésus-Christ. Entre le début et la fin de la Bible, on passe du mariage humain, au « mariage » divin. Il n’y a pas à dire, le paradis surclasse Éden.

 

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)