Le Dieu de l’islam est-il celui des chrétiens et des Juifs ?

Cet article reprend un chapitre du livre publié par Jamil Chabouh et Karim Arezki, L’islam, un regard chrétien, Croire et Lire, 2014.

Le premier fondement de la foi musulmane porte sur Dieu : il faut croire en lui avant toute autre chose. Tout comme la Bible, le Coran ne s’attarde pas sur la démonstration de l’existence de Dieu, il reprend d’elle la majorité des noms et attributs qu’elle lui attribue.

Le nom d’Allah

La théologie musulmane parle de « quatre-vingt-dix-neuf » ou de « cent moins un » noms de Dieu. Ces noms ne se trouvent pas tous dans le Coran mais la Tradition en indique un grand nombre dans deux listes différentes rapportées par al-Bukhari et Muslim[note]Pour aller plus loin, voir Daniel GIMARET, Les noms divins en Islam, Coll. « Patrimoines », Paris, Cerf, 1988, p. 85-94.[/note]. On trouve parmi eux : l’Unique, l’Éternel, le Souverain, le Parfait, le Juste, le Pur, le Premier, le Dernier, etc.[note]Pour aller plus loin, voir Daniel GIMARET, Les noms divins en Islam, Coll. « Patrimoines », Paris, Cerf, 1988, p. 85-94.[/note]

Le nom de Dieu qui revient le plus souvent dans le Coran est Allah. Ce nom a suscité parfois des réactions bien étranges. Considérant que ce nom est musulman, des autorités religieuses indonésiennes interdisent parfois aux chrétiens de l’utiliser dans leurs prières [note]. Voir la presse du début du mois de janvier 2010.[/note] alors que certains chrétiens évangéliques soutiennent que le nom d’Allah n’est pas biblique et ne devrait donc pas être utilisé pour désigner Dieu.

Selon les linguistes arabes, Allah vient d’une « contraction de l’article défini al et du mot ilah qui est le mot arabe pour “dieu”. Autrement dit, le nom Allah signifie « le Dieu”, l’unique Dieu. » [note]Moucarry CHAWKAT, La foi à l’épreuve, l’islam et le christianisme vus par un arabe chrétien, Québec, la Clairière, 2000, p. 74.[/note] D’autres spécialistes proposent de comprendre le nom d’Allah comme un nom propre. Nous rencontrons un peu le même phénomène avec Élohim, le nom hébreu utilisé pour Dieu dans l’Ancien Testament. Il est utilisé pour nommer le Dieu révélé, mais aussi pour désigner n’importe quel « dieu », comme le fait du reste notre mot en français ou encore « god » en anglais. Sur le plan purement linguistique « allah » ne nous donne pas plus de renseignement sur le Dieu auquel il fait référence. Dans la bouche des chrétiens et Juifs de langue arabe avant l’arrivée de l’islam, « Allah » était utilisé pour désigner le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Il n’est donc pas venu avec la religion musulmane mais a été employé par les monothéistes arabes bien avant.

En somme le nom « allah » ne permet pas d’établir à lui tout seul une différence objective entre la conception de Dieu dans l’islam et dans le christianisme.

Il est bien plus important d’examiner la vision de Dieu dans ces deux religions pour pouvoir établir les convergences et les divergences.

L’unicité divine

Le thème de l’unicité divine traverse tout le Coran et la tradition musulmane. Il est tellement important que pour Mohamed, tous les péchés peuvent être pardonnés par Allah, excepté celui de l’association* (al-Ichtirak) (Q 4.48, 116). La première partie de la confession de foi (chahada) qui doit être prononcée pour devenir musulman lui est consacrée : « Je confesse qu’il n’y a pas d’autre divinité que Dieu. »

À l’époque de Mohamed, les Arabes, polythéistes, adoraient trois déesses (Lat, Uzza et Manat : Q 53.19-20), considérées comme « filles d’Allah » : al-Lat, veut dire « la Déesse », est adorée à Ta‘if (près de La Mecque), al-‘Uzza, qui veut dire « la Toute-Puissante », est célébrée à Nakhla (près de Riyad) par les Qorayshites, et le culte de Manat, qui est une divinité du « destin et de la mort », est rendu à Yathrib qui deviendra la Ville du Prophète (Médine).

Le prophète de la nouvelle religion s’érige contre cette mentalité polythéiste, prêchant l’unicité divine : Dieu est Un. Cette doctrine (tawhid) deviendra la plus importante dans l’enseignement de Mohamed. On peut noter ici l’influence de la secte des hanifa [note]Georges PEYRONNET, L’islam et la civilisation islamique, VIIe – XIIIe siècle, Paris, Armand Colin, 1992, p. 20.[/note]  (qui veut dire : séparatistes) sur Mohamed qui l’a fréquentée avant de devenir prophète. Cette secte était constituée d’ermites ascétiques qui professaient un monothéisme pur. Ils enseignaient aussi que les Arabes sont descendants d’Abraham par Ismaël. Ces deux points seront repris par Mohamed.

La Bible et l’islam professent clairement un Dieu unique. Toutefois, alors que la Bible témoigne d’un Dieu UN et de trois personnes divines (Père, Fils et Saint-Esprit), l’islam ne fait aucune place à la diversité au sein de la divinité.

Le Coran présente Dieu comme n’ayant pas d’enfant (Q 17.111) ni de femme (Q 6.101).

C’est un Dieu Unique (Q 37.4 ; 41.6) : il est Unique dans sa divinité (wahid) et Un dans sa nature divine (ahad).

La sourate 112 résume à elle seule cette doctrine (tawhid) :

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

  1. Dis : Il est Allah Un (ahad).
  2. Allah, l’indivisible (samad)
  3. Il n’a pas engendré, n’a pas été engendré.
  4. Et personne n’est égal à lui.

Chaque verset évoque, positivement ou négativement, l’unicité de Dieu.

Samad est ici traduit par « indivisible ». Il faut alors comprendre qu’en Dieu il n’est point de « creux ». Il est « sans mélange d’aucune sorte, sans aucune possibilité de divisions en parties ».[note]Louis GARDET, L’islam, Religion et communauté, Paris, Desclée De Brouwer, 1970, p. 56.[/note]

Le troisième verset proclamant que « Dieu n’a pas engendré, n’a pas été engendré » peut porter soit sur la nature divine soit sur les personnes divines :

Nature divine : Si on considère que ce verset se réfère aux termes ahad du verset 1 et samad du verset 2, c’est la nature divine qui est en cause. Dans ce cas-là, on se retrouverait en face d’une déclaration semblable à celle de la Bible en Deutéronome 6.4 : « Écoute Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est UN. » D’ailleurs le terme ahad (UN) de la sourate est quasiment identique à celui (hébreu) du Deutéronome. Jésus a cité ce texte du Deutéronome (Marc 12.28-31) [note]Ibid. p.57 : Le concile de Latran définit la nature divine comme « suprême Réalité incompréhensible et ineffable… et qui seule est principe de toute chose, sans qui, rien d’autre ne pourrait être ; et cette Réalité n’engendre pas et n’est pas engendrée ».[/note]. Les premiers ciblés étaient les polythéistes mecquois qui adoraient plusieurs divinités mais par la suite ils ont été utilisés contre les Juifs et les chrétiens à cause de leur refus de reconnaître la valeur scripturaire des révélations que Mohamed a reçues. La déception de Mohamed face à ce refus est telle qu’il délivre la fameuse sourate at-Tawba (sourate du Repentir), assez violente, dans laquelle il accuse les chrétiens et les Juifs de l’associationnisme : « Les Juifs disent : « Uzayr (Esdras) est fils d’Allah » et les chrétiens disent : « Le Christ est fils d’Allah ». Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu’Allah les anéantisse ! Comment s’écartent-ils (de la vérité) ? » (Q 9.30).

Nature et personne divines : À partir de là, l’affirmation que Allah est un (ahad) ne porte pas uniquement sur la nature divine mais aussi sur les personnes divines, ainsi la doctrine de la Trinité se retrouve mise en cause. De nombreux autres textes coraniques professent de toute manière que Dieu n’a pas de lien « familial » avec les humains (Q 19.88-92 ; etc.).

Si la sourate 1 ouvre la prière musulmane, la 112 est souvent utilisée comme la sourate complémentaire pour deux raisons : (1) parce que c’est la plus courte, et lorsque vous répétez ces textes quatre ou parfois sept fois dans la même prière cela peut jouer sur le plan psychologique ; (2) pour le message central qu’elle véhicule.

A-t-on affaire au même Dieu dans la Bible et le Coran ? Kenneth Cragg[note]Kenneth CRAGG, The Call of the Minaret (New-York : Oxford University Press, 1964 Galaxy ed.), p. 35.[/note] propose de distinguer entre le sujet et le prédicat dans la comparaison entre le Dieu de la Bible et l’Allah du Coran : nous avons bien affaire au même Dieu-Sujet mais pas au même « contenu », puisque le Dieu du Coran n’est pas « Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ ».

Henri Blocher propose de faire comme l’apôtre Paul face aux dieux des Athéniens (Actes 17) : préciser que le Dieu de la Bible se fait connaître uniquement en Jésus-Christ. Ainsi, « nous pouvons dire ‘Allah, nous pouvons dire “il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah”, si nous marquons assez qu’il n’est connu que par Jésus, son Apôtre, son Verbe, son expression personnelle et éternelle au sein de l’être divin, qui s’est fait homme pour nous les hommes et notre salut, qui a fait l’expiation des péchés par son sang, une fois pour toutes. La vie éternelle, c’est ceci : connaître Dieu, et le connaître Lui ! »[note]Henri BLOCHER, « L’Évangile et l’islam : relever le défi théologique », Fac Réflexion, n° 28, septembre 1994, p.17.[/note] Une fois que ces précisions sont apportées, les chrétiens s’exprimant en arabe dans leur prière peuvent appeler librement Dieu Allah sans motif de conscience. Cela rend justice aussi bien à l’histoire qu’à la théologie.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)