Grâce et liberté (Romains 14.1-15)

La grâce de Dieu nous a placés dans la liberté (8.1-2). C’est sur le principe de la grâce, et de la grâce toute pure, que nous pouvons nous tenir dans une relation heureuse devant Dieu, sans conscience de péché ; absolument pas sur le principe de l’accomplissement de règles de conduite.

Mais, dans notre vie, il n’y a pas qu’une relation verticale avec Dieu ; nous vivons avec d’autres hommes, dans une société humaine (12.1-13.14), et avec des frères et sœurs dans la foi. À partir du chapitre 14, Paul parle de la manière d’aider nos frères et sœurs à vivre dans la liberté chrétienne.

Recevons sans préjugés nos frères et sœurs

Accueillez celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas les opinions. […] Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l’a accueilli. Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d’autrui ? S’il se tient debout, ou s’il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l’affermir. (14.1-4)

Au temps de Paul, un certain nombre de chrétiens avaient des scrupules à manger de la viande car ils savaient bien que, très généralement, les bêtes dont elle provenait avaient été sacrifiées à une idole. Les autres, la majorité, avaient la liberté d’en manger et rendaient grâces à Dieu pour cette nourriture. Alors Paul recommande à ces derniers de recevoir ceux qui n’avaient pas la même liberté, de les accepter sans soulever de discussions sur ces questions liées à leur avancement spirituel dans la liberté chrétienne.

Aujourd’hui, ce problème de la viande se pose beaucoup moins, mais dans les milieux évangéliques, il en existe de semblables, variables suivant les pays, les cultures, et les époques. Ici cela concerne la façon de s’habiller, là celle de se coiffer, ailleurs tels loisirs sont mal considérés ; suivant les endroits, mettre une bouteille de vin sur la table peut être un scandale ou une obligation culturelle, etc. Dans certains pays, croiser les jambes quand on est assis au culte est considéré comme une attitude irrévérencieuse à l’égard de Dieu et cela vaut des reproches à celui qui l’ignore.

À ceux qui ont été libérés de la tendance à se faire des lois, Paul recommande de ne pas mépriser leurs frères qui se font des scrupules à propos de ceci ou de cela ; et, inversement, il demande à ces derniers de ne pas juger les autres, c’est-à-dire de ne pas avoir une attitude critique quant à l’état spirituel de ceux qui ne font pas comme eux.

Agir ainsi, c’est la condition pour que nos frères et sœurs ne déterminent pas leur manière d’être par rapport à l’opinion d’autrui et qu’ils aient, au contraire, affaire avec le Seigneur comme un serviteur vis-à-vis de son maître.

Soyons pleinement persuadés

Tel fait une distinction entre les jours ; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction. Celui qui distingue entre les jours agit ainsi pour le Seigneur. Celui qui mange, c’est pour le Seigneur qu’il mange, car il rend grâces à Dieu ; celui qui ne mange pas, c’est pour le Seigneur qu’il ne mange pas, et il rend grâces à Dieu. (14.5-6)

La vraie liberté pour tout croyant, c’est de déterminer sa conduite en fonction des désirs du Seigneur, en ayant égard à ce qui lui plaît. Nous avons ce privilège d’avoir une relation vivante avec lui par le Saint Esprit qui nous conduit dans la prière et la méditation de la Bible. Nous pouvons acquérir ainsi, tout en restant conscients de notre faillibilité, une conviction concernant ce que Dieu attend de nous, être pleinement persuadés de sa volonté.

Notre frère ou notre sœur peut faire la même démarche et ne pas parvenir à la même conviction sur certains points. Paul le constate dans les versets ci-dessus à propos des jours à observer ou non et des aliments qu’on peut manger ou non : chacun agit différemment tout en ayant égard à la volonté du Seigneur.

N’usons donc pas sur les autres d’une autorité déplacée en prenant, dans leurs décisions, la place qui revient au Seigneur seul. Laissons soigneusement au Seigneur le soin de diriger leur vie. Laissons-les apprendre de lui, à leur propre rythme, même s’ils enregistrent quelques échecs ou erreurs.

Une telle attitude ne signifie pas que nous ne puissions pas aider les autres dans leur recherche de ce qui plaît au Seigneur — ou nous-mêmes nous faire aider. Au contraire, il faut que notre comportement leur montre que nous sommes accessibles, et qu’ils peuvent nous faire part de leurs idées, de leurs doutes ou de leurs appréhensions sans s’attendre à être mal considérés.

Même si nous leur indiquons que nous pensons qu’ils se trompent sur ceci ou cela, nous leur faisons comprendre que nous ne dominons pas sur leur foi et que c’est en ayant égard au Seigneur qu’ils doivent être pleinement persuadés. Disons-leur : « Si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas. » (Phil 3.15-16)

Ne jugeons pas notre frère ou notre sœur

Christ est mort et il est revenu à la vie, afin de dominer sur les morts et sur les vivants. Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère?  ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? puisque nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu. […] Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. (14.9-12)

C’est tellement important qu’il ne règne pas entre les croyants une ambiance de mépris et de jugement que l’apôtre Paul revient sur ses injonctions du verset 3 : toi, ne méprise pas ton frère qui ne possède pas la même liberté que toi, et toi, en face, ne juge pas celui qui n’a pas les mêmes scrupules que toi.

Un seul a le droit de juger : Christ lui-même qui s’est acquis tous les droits sur ses rachetés et à qui, en fin de compte, ceux-ci auront à répondre, chacun pour lui-même. Ne prenons pas sa place : nous ne sommes, du reste, ni habilités à juger ni capables de le faire vraiment en connaissance de cause.

En effet, nous ne pouvons distinguer que les apparences ; ce qui se passe dans la tête d’autrui nous échappe : ses motifs, les séquelles de son passé ou de son éducation, sa sensibilité profonde, etc. De plus, nous ne sommes pas neutres ni totalement objectifs : nos préjugés, nos expériences, notre culture constituent des lunettes déformantes, même si l’œuvre sanctifiante de l’Esprit nous aide à les mettre progressivement de côté.

Enfin, nous sommes si faillibles et limités que nous avons un constant besoin de la grâce de Dieu. Heureusement, Dieu ne nous méprise pas ; il ne nous juge pas indignes de sa miséricorde lorsque nous trébuchons, et il veut bien nous aider à résoudre nos problèmes.

Bien entendu, il nous est permis d’apprécier, d’après la Bible, si le comportement, l’acte ou la parole de notre frère ou de notre sœur est selon Dieu. Si c’est le cas, n’hésitons pas à l’encourager. Si tel n’est pas le cas, nous avons parfois le devoir, après avoir prié de manière très précise à ce sujet, d’alerter l’intéressé sur sa façon de faire ou de parler. Accomplissons alors ce service avec toute la grâce dont nous souhaiterions bénéficier si les rôles étaient inversés.

Ayons égard à notre frère ou à notre sœur

Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute. Je sais et je suis persuadé par le Seigneur Jésus que rien n’est impur en soi, et qu’une chose n’est impure que pour celui qui la croit impure. Mais si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour : ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. (14.13-15)

Le chrétien a été libéré des lois à connotation judaïque qui le tenaient asservi en lui prescrivant impérativement : ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas. Paul envisageait même qu’un croyant pouvait avoir la liberté de s’asseoir à table dans un temple d’idoles pour y manger (1 Cor 8.10).

Il y a pourtant des restrictions à cette liberté chrétienne :

– par rapport à nous-mêmes, car «tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’est pas constructif » (1 Cor 10.23, NBS) ;

– par rapport aux autres : c’est ce que Paul expose en Romains 14 et ailleurs (1Cor 8.9-13; 10.23-33).

En effet, le croyant qui désire suivre son Maître se préoccupe des autres pour leur être utile et ne pas les entraver dans le développement de leur vie chrétienne. Comment en serait-il autrement quand il considère que son frère est « celui pour lequel Christ est mort », expression utilisée à deux reprises par l’apôtre ?

J’ai peut-être la liberté d’aller voir tel spectacle, ou de faire tel voyage, ou que sais-je encore qui relève de mes goûts personnels, mais j’apprends que cela pourrait attrister mon frère, même le scandaliser. Alors, j’y renonce, par amour pour lui, et pas du tout parce que j’y suis contraint ou que je désire grimper dans son estime.

Une autre raison pour m’abstenir, c’est que je pourrais, par mon exemple, inciter mon frère à agir contre sa conscience et l’amener ainsi à pécher (14.21-23). Quel dommage pour lui et pour Christ !

Souvenons-nous : « Le royaume de Dieu n’est pas le manger et le boire », autrement dit la recherche de ma satisfaction personnelle, « mais la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit. Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes. » (14.17-18).

« À celui qui peut vous affermir selon mon Évangile et la prédication de Jésus-Christ, conformément à la révélation du mystère caché pendant des siècles, mais manifesté maintenant par les écrits des prophètes, d’après l’ordre du Dieu éternel, et porté à la connaissance de toutes les nations, afin qu’elles obéissent à la foi, à Dieu seul sage, soit la gloire aux siècles des siècles par Jésus-Christ ! Amen ! » (Romains 16.25-27)

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)