Quelle traduction de la Bible choisir ?

Avoir à choisir une version de la Bible représente un problème pour un certain nombre de lecteurs francophones. C’est un problème de riches, puisque bien des peuples seraient heureux d’avoir ne serait-ce que le N.T. dans leur langue. Néanmoins, il reste vrai que plusieurs versions françaises de la Bible sont disponibles et que l’on ne sait pas toujours ce qui les distingue vraiment. Nous proposons ici quelques critères utiles à considérer, autres que celui de la couverture ou du prix.

Rappelons tout d’abord que, si l’on parle de « versions » de la Bible, c’est parce que ses différents livres ont initialement été écrits en hébreu et en araméen pour l’A.T., en grec (ancien) pour le N.T.. Il a donc fallu les traduire dans notre langue pour que nous ayons une chance de les comprendre. A l’heure actuelle, ils sont en effet plutôt rares, les personnes qui connaissent ces langues, et la tendance n’est pas près de s’inverser.

Trois facteurs principaux sont à l’origine de différences entre les versions : le texte servant de base à la traduction ; les principes de traduction suivis ; le niveau de langage lié au public cible.

Le texte de base

Le traducteur confronté à un texte vieux de milliers d’années doit d’abord se demander quel texte il va traduire. En effet, avant l’invention de l’imprimerie à la fin du xve siècle, le seul moyen de transmettre un ouvrage consistait à le recopier à la main, d’où le terme de « manuscrit ». Dans le cas de la Bible, les manuscrits se comptent par milliers dans les langues de rédaction originales et dans des traductions anciennes du texte (dont la traduction en grec de l’A.T. hébreu appelée traduction des Septante). Des spécialistes effectuent un travail de comparaison entre eux et proposent ensuite un texte imprimé, en indiquant dans des notes de bas de page les éventuelles différences entre eux. Certaines différences entre les traductions peuvent donc s’expliquer par le fait que les traducteurs ont choisi de traduire tel texte plutôt que tel autre.

Pour l’A.T., on se base en général sur le plus ancien manuscrit hébreu complet disponible, le codex Leningradensis (daté de 1008 ou 1009 apr. J.-C.), reproduit dans la BibliaHebraicaStuttgartensia. Certains traducteurs se tournent assez vite vers la Septante lorsque l’hébreu est difficile à comprendre, d’autres sont plus réticents à le faire. Ainsi, la Bible de Jérusalem a beaucoup intégré les leçons1 du texte grec avant d’opérer un retour vers le texte hébreu au fil des éditions.

Pour le N.T., certains estiment aujourd’hui que seules les versions reposant sur le TextusReceptus — le texte mis au point par l’humaniste Erasme sur la base de quelques manuscrits tardifs — sont valables, notamment parce que c’était celui qu’utilisaient les Réformateurs. Or, deux manuscrits importants car remontant au ive siècle et contenant l’ensemble du N.T. (avec quelques lacunes) ont été découverts au xixe siècle seulement, soit plusieurs siècles après les Réformateurs : les fameux codex Sinaïticus et codex Vaticanus. Leur texte est reflété dans l’édition dite Nestlé-Aland du N.T. grec, qui sert de base à la majorité des traductions récentes.

Notons que le message fondamental de la Bible reste le même, quels que soient les manuscrits traduits.

Les principes de traduction

Traduire un texte, c’est d’abord chercher à comprendre ce qu’il veut dire. Pour cela, les traducteurs s’aident des outils préparés par des spécialistes, et notamment des grammaires et dictionnaires, que les découvertes archéologiques ou autres permettent de mettre à jour. Mais comprendre la « langue de départ » ne constitue que la première étape ; il s’agit ensuite d’exprimer la même chose dans la « langue d’arrivée ». Cette seconde étape donne lieu à diverses manières de faire, dans le domaine de la Bible en particulier. Plusieurs questions se posent en effet :

?  La manière dont les choses sont dites dans le texte de base est-elle fondamentale, importante ou accessoire ?

Lorsque le texte de base laisse planer certaines ambiguïtés, doit-on les laisser dans la traduction ou chercher à les lever totalement ?

Doit-on rendre le sens du texte avant tout ou rester le plus près possible de la formulation originale ?

La réponse que l’on donne à ces questions permet, de façon schématique, de répartir les versions françaises en deux catégories principales :

?  celles qui cherchent à rester près de la formulation de départ, du vocabulaire et des tournures de phrases de l’original (on parle de traductions à équivalence formelle ou de traductions littérales) ;

celles qui cherchent à rendre le sens en exprimant les choses comme on les dirait en français, sans trop se soucier des mots ou de la tournure des phrases de la langue de départ (on parle de traductions à équivalence dynamique).

La première catégorie présente elle-même une certaine diversité. On y trouve des versions qui privilégient avant tout la littéralité même si la formulation française peut être parfois un peu heurtée (Darby), mais aussi d’autres dans lesquelles le souci de proposer un français correct est manifeste (les diverses versions Segond, la Traduction œcuménique de la Bible ou la Bible de Jérusalem). Certaines cherchent à traduire systématiquement le même mot grec ou hébreu par le même mot français (une version concordante comme la Nouvelle Bible Segond), d’autres à rendre les liens étymologiques de la langue originale quitte à inventer parfois des mots en français (Chouraqui).

La Bible en français courant, la Bible en français fondamental et la Bible du Semeur se rangent dans la deuxième catégorie.

La Nouvelle Traduction Bayard est difficile à classer : il s’agit d’une traduction qui se veut littéraire (pas littérale) et affiche sa volonté de polyphonie (aucun souci d’uniformité entre les livres bibliques, du point de vue de la traduction).

Un exemple : En Matthieu 5.20, Jésus dit, mot à mot : « Si de vous la justice ne dépasse pas plus que des scribes et des pharisiens… » Une version littérale traduira : « Si votre justice ne dépasse pas celle des scribes ou des pharisiens… », alors qu’une version à équivalence dynamique cherchera à expliciter ce que l’on entend par le mot « justice ». C’est ainsi que la Bible du Semeur et la Bible en français fondamental le rendent par la notion d’obéissance à la loi, et la Bible en français courant par la fidélité à la volonté de Dieu. La Bible des peuples, elle, parle d’idéal de perfection. Qui a raison ?

Vaut-il mieux, en tant que lecteur, prendre une traduction plutôt littérale ou une traduction à équivalence dynamique ? Il est important de noter que les deux principes de traduction présentent des avantages et des inconvénients.

Avec une traduction à correspondance formelle…

?  on peut davantage se fier à la formulation pour savoir comment les choses étaient dites dans l’original,

mais la traduction peut être moins compréhensible parce que certaines idées ne sont pas formulées selon la manière courante, pour le lecteur, de s’exprimer ou de penser, et que les ambiguïtés de l’original restent en principe présentes.

Avec une traduction à équivalence dynamique…

?  le texte est généralement plus compréhensible, plus facile d’accès,

mais la part d’interprétation présente dans la formulation française est plus grande et le traducteur oblige en quelque sorte le lecteur à le suivre dans sa compréhension du texte de base.

Alors, que faire ? Une bonne solution consiste probablement à lire les textes bibliques dans au moins deux versions aux principes de traduction différents en parallèle. Ainsi, on peut profiter des avantages sans être trop pénalisé par les inconvénients.

Le niveau de langage

Les éditeurs de la Bible ont en principe un certain public cible à l’esprit, lorsqu’ils projettent de sortir une nouvelle version. Si vous vous adressez à un public universitaire, vous allez normalement vous autoriser à employer un langage plus complexe que si vous vous adressez à une classe d’enfants de 5 ans. De même, en fonction du lectorat visé, le niveau de langage d’une version de la Bible varie. Certaines affichent clairement la couleur par leur nom même :

?  Les traducteurs de la Bible en français fondamental (aussi appelée Parole de vie) ont choisi de limiter le vocabulaire employé à 3000 mots et d’employer des phrases très courtes, de manière à être compris par des personnes dont le français n’est pas la langue maternelle. Par conséquent, c’est aussi une version à recommander pour des enfants.

La Bible en français courant emploie un langage jugé… courant au moment de sa parution (1982), puis de sa révision (1997), et elle sera plus particulièrement appréciée des adolescents.

De façon un peu moins évidente pour les non-initiés, la Segond 21 est une version à correspondance formelle qui cherche à être compréhensible par les jeunes du xxie siècle, si bien qu’elle emploie aussi un vocabulaire courant au moment de sa parution (2007).

Certaines versions s’autorisent à employer par moments un vocabulaire relativement élevé. C’est le cas, par exemple, de la Bible du Semeur, de la Traduction œcuménique de la Bible ou des versions Segond antérieures à 1980 (Colombe, NEG,…). Relevons ici un point important : si l’on utilise une version ancienne, il est important de s’assurer que le sens des mots n’a pas changé depuis la date de sa parution (le mot « sens », par exemple, désignait à un moment donné et dans certains contextes le bon sens, l’intelligence ; aujourd’hui, il évoque plutôt les sens physiques et la sensualité).

Quelques versions ont pris le parti d’un langage soutenu (la Bible de Jérusalem), voire très soutenu (Darby, Chouraqui, Nouvelle Bible Segond). Les utiliser, c’est peut-être enrichir votre vocabulaire… mais cela peut aussi vous exposer à ne pas comprendre certains passages !

En conclusion

On peut presque dire qu’il y en a pour tous les besoins et tous les goûts, en matière de versions de la Bible en français ! Pour choisir celle qui lui conviendra le mieux, c’est probablement la question du niveau de langage souhaité que le francophone doit se poser en premier. Ensuite, il devrait se préoccuper des principes de traduction mis en œuvre, pour éviter de tirer des conclusions inappropriées de sa lecture. Même si elle a été abordée en premier lieu et a certaines incidences, il peut considérer la question du texte de base comme relativement accessoire. S’il en a la possibilité, profiter de la variété à disposition en ne se cantonnant pas à une seule version ne pourra pas lui faire de mal : c’est un excellent moyen de creuser le sens du texte biblique et de savourer sa beauté ! En dépit de son scepticisme face à la qualité de certaines versions disponibles à son époque, Augustin lui-même écrivait : « Cette grande variété de traductions sert plus encore à l’intelligence des Écritures qu’elle n’y met obstacle, quand on s’attache à les lire avec une véritable application. C’est en consultant plusieurs traducteurs que souvent on est arrivé à saisir le sens de quelques passages très obscurs.»2

1 La « leçon » d’un texte est l’une des variantes du texte original. Le traducteur doit choisir entre les différentes « leçons » existant dans les manuscrits.
2 Augustin, De doctrina christiana, 2.17.

 

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

Écrit par