Le royaume de Dieu au quotidien

« Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie. Car le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes. Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. »

Romains 14.16-19

Le but principal de Romains 14 est d’appeler les forts à aimer les faibles… et aussi l’inverse ! Le v. 3 illustre ces devoirs réciproques : « Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l’a accueilli. » Ainsi, à la fois ceux à qui leur conscience permet de manger et ceux à qui elle ne le permet pas doivent apprendre à s’aimer l’un l’autre, et à ne pas se juger ou se mépriser l’un l’autre.

Des exhortations aux forts

Toutefois ce chapitre est surtout adressé aux forts qui sont en danger d’afficher leur liberté, faisant ainsi trébucher les faibles. Les exhortations aux forts ponctuent tout le chapitre :

– « Pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute. » (v. 13)

– « Ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. » (v. 15)

– « Pour un aliment, ne détruis pas l’œuvre de Dieu. » (v. 20)

– « Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, et de s’abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse. » (v. 21)

– « Cette foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. » (v. 22)

Les raisons pour lesquelles il faut obéir à ces exhortations

Outre ces exhortations à aimer et à ne pas détruire, adressées principalement aux forts, Paul donne tout au long de ce chapitre des raisons pour les mettre en pratique :

– Christ est mort pour être le Seigneur à la fois des morts et des vivants, d’autant plus des forts et des faibles (v. 9) !

– Nous ne devons pas juger notre frère, car Dieu l’a accueilli (v. 3b).

– Nous ne devons pas juger, car nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu (v. 10).

– Nous ne devons ni juger notre frère, ni mépriser notre frère, parce que l’on peut glorifier Dieu en mangeant tout comme en s’abstenant (v. 6b) : « Celui qui mange, c’est pour le Seigneur qu’il mange, car il rend grâces à Dieu; celui qui ne mange pas, c’est pour le Seigneur qu’il ne mange pas, et il rend grâces à Dieu. »

Dans les v. 16 à 19 que nous étudions, Paul donne une raison supplémentaire pour laquelle le fort ne devrait pas afficher sa liberté, mettant ainsi des pierres d’achoppement sur le chemin des faibles :

– sous un angle négatif : « Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie. » (v. 16)  – sous un angle positif : « Recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. » (v. 19)

Entre ces deux exhortations, Paul donne au verset 17 une raison qu’il n’a pas encore citée dans ce chapitre, mais qui s’enracine profondément dans son développement des chapitres 1 à 8 de l’Épître aux Romains : la manifestation de l’Esprit dans la vie chrétienne. Paul affirme que le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, paix et joie dans l’Esprit Saint. Puis au verset 18, il confirme que servir Christ ainsi est effectivement une manifestation du royaume de Dieu parce que cela plaît à Dieu et remporte l’adhésion des hommes.

Quand le bien peut devenir mal (v. 16)

Paul vient de dire : « Si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour : ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. » (v. 15) Puis il ajoute : « Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie. » (v. 16) En d’autres termes, si vous prenez votre bonne foi, votre bonne liberté et votre bonne et saine nourriture, et que vous les utilisiez d’une manière telle qu’un frère en soit peiné, et peut-être même détruit, alors votre « bonne » foi, votre « bonne » liberté et votre « bonne » et saine nourriture ne seront pas louées. On en dira du mal. En fait, elles seront devenues mauvaises : vous ne marchez plus selon l’amour (v. 15). Et le manque d’amour doit être traité comme un mal.

Paul nous donne au verset 17 une raison supplémentaire pour laquelle cette conduite ne rime à rien. Comment pourriez-vous penser que votre liberté de manger et de boire est tellement importante, au point de blesser votre frère ? Ne savez-vous pas que le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit ?

N’accordez pas autant d’importance à la nourriture et à la boisson. Ce n’est pas primordial. Pourquoi ? Parce que le règne de Dieu en salut, en rédemption, en sanctification — son « royaume » — est apparu dans ce monde en Jésus-Christ, le Messie-Roi et la preuve de ce règne dans vos vies n’est pas manger et boire. Vous pouvez penser qu’avoir la liberté de manger de tout est un effet du royaume de Dieu. Mais cela n’est pas tout à fait vrai. Ce que produit le royaume est plus profond, plus grand et gouverne la manière dont vous utilisez votre liberté pour manger de tout.

Justice, paix et joie par le Saint-Esprit (v. 17)

Que veut dire l’apôtre lorsqu’il écrit que le royaume de Dieu est « la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit » ? La pensée de Paul n’est pas évidente, car il utilise au moins deux de ces termes dans plus d’un sens.

La « justice » peut signifier celle que Dieu nous impute lorsqu’il nous déclare justifiés par la foi, alors même que nous sommes des pécheurs coupables (Rom 4.5). Elle peut également désigner la justice qui, sur ce fondement, commence à œuvrer en nous (Romains 6.13,16,18-20).

La « paix » peut s’appliquer à celle que nous avons avec Dieu (Rom 5.1) ou celle que nous avons les uns avec les autres (2 Cor 13.11).

Je suis enclin à penser que Paul avait à l’esprit la seconde forme de justice et de paix, c’est-à-dire celles que Dieu opère en nous et dans nos relations les uns envers les autres. Mais peut-être désire-t-il que nous pensions aux deux et que nous nous souvenions qu’en pratique, notre justice et notre paix les uns envers les autres sont fondées sur la justice parfaite que Dieu nous impute sur la base de la foi seule, et sur la paix dont nous jouissons avec lui.

Cette succession justice — paix — joie rappelle remarquablement le fil conducteur de Romains 5.1-2 : « Ainsi, nous avons été rendus justes devant Dieu à cause de notre foi et nous sommes maintenant en paix avec lui par notre Seigneur Jésus-Christ. Par Jésus nous avons pu, par la foi, avoir accès à la grâce de Dieu en laquelle nous demeurons fermement. Et ce qui nous réjouit, c’est l’espoir d’avoir part à la gloire de Dieu. » (BFC) Paul veut probablement que nous ayons ce texte à l’esprit, comme base de son exhortation en 14.17.

Ce qui me fait penser que Paul fait probablement allusion à notre justice et à notre paix expérimentées et mises en pratique avec nos prochains, est l’expression : « par le Saint-Esprit ». L’Esprit saint opère maintenant en nous, afin de nous rendre plus justes, plus paisibles et plus joyeux. Il s’agit du fruit actuel de l’Esprit, pas d’un acte déclaratif remontant au début de notre vie chrétienne.

Voilà, écrit Paul, ce qu’est le royaume de Dieu. En d’autres termes, le travail du Saint-Esprit et l’avancement du royaume de Dieu sont la même chose. Jésus fait le même rapprochement entre l’Esprit et le royaume : « Si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous. » (Mat 12.28) Le travail de l’Esprit témoigne de la présence du royaume de Dieu, ou, en d’autres termes, le règne de Dieu s’exerce au moyen de son Esprit.

Alors, lorsque l’Esprit dirige et vainc notre égoïsme et notre orgueil pour le remplacer par un comportement juste, paisible et joyeux — semblable à celui de Christ — il crée son royaume et produit la justice, la paix et la joie. Et lorsque nous les manifestons, nous n’affligeons ni ne détruisons un frère plus faible pour de simples questions matérielles.

Servir ainsi Jésus-Christ plaît à Dieu (v. 18)

Au verset 18, Paul explique que ce qu’il vient d’exposer est ce qui plaît à Dieu et remporte la pleine adhésion des autres.

Il existe une manière de servir Dieu qui ne l’honore pas. Par exemple, ne pensons pas que Dieu ait besoin de nous ou qu’il dépende de nous : « Il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses », déclare Paul (Act 17.25). C’est nous qui dépendons totalement de lui, pour la vie, le salut et tout le reste ! Nous plaisons à Dieu lorsque nous montrons dans notre service pour lui qu’il est, lui, le donateur.

Celui qui dépend de l’Esprit saint pour le guider, sert avec la conviction profonde et heureuse que Dieu nous sert lorsque nous le servons (cf. Marc 10.45). Il est toujours celui qui donne, toujours !

Pierre exhorte chacun de nous à servir comme par la force que Dieu fournit, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ (1 Pi 4.11). Nous servons parce qu’il nous donne la force pour le faire et pour qu’il en reçoive toute la gloire. Voulons-nous que notre ministère soit l’expression de son royaume, ou de notre propre puissance ? Dieu opère en nous ce qui lui est agréable, et son travail en nous fait partie de ce qui lui plaît (Héb 13.20-21). Lorsque notre ministère est un fruit de l’Esprit saint, il plaît à Dieu, et entraîne l’approbation des autres.

Alors, ainsi que nous y invite le verset 19, « recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. » Ce verset est une exhortation positive qui résume l’ensemble du passage. N’affichons pas notre liberté. Aimons nos frères et nos sœurs. Et ne le faisons pas avec nos forces, mais par le Saint-Esprit. C’est ainsi que nous vivrons au quotidien le royaume de Dieu, son règne au milieu de nous.

 

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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