Profession : vendeur

Qui n’a jamais été contacté par un télévendeur ? Qui n’a jamais été importuné par un vendeur indélicat dans un magasin ? Ce métier souffre d’une mauvaise réputation en raison des pratiques qui, souvent, l’accompagnent. Il peut exposer le chrétien à de nombreuses tentations au travers des différentes situations professionnelles, parfois complexes, et d’agissements iniques et immoraux. Il peut également être une école de vie chrétienne au même titre que d’autres professions.

1.  Un métier qui appelle à la vigilance

 Dans le cadre des activités commerciales, le vendeur est confronté à lui-même et à ses déficiences. Le mal couche à sa porte, et bien souvent il cède aux sirènes qui le dupent en le poussant à prendre des risques insensés. Mais la Bible nous appelle à demeurer fermes dans la foi afin de ne pas succomber aux appels insatiables de la tentation et du péché (Éph 6.11 ; 1 Pi 5.9).

1.1.  L’amour de l’argent

 Beaucoup de commerciaux dans le monde croient que l’argent les préservera de la misère. Ils se confient en leur force de persuasion pour convaincre le client potentiel, ceci afin d’atteindre les objectifs fixés et d’empocher la prime promise. Le chrétien est appelé à se confier en Dieu pour plusieurs raisons : – L’amour de l’argent est la racine de toutes sortes de maux (1 Tim 6.10).

– L’argent, bien plus qu’à l’époque de Jésus, est par exemple sujet aux variations des taux de change. La valeur des biens est donc sujette à fluctuation. Untel riche un jour peut se retrouver pauvre le lendemain. La richesse est donc incertaine. – On peut être riche un jour et mort le lendemain (cf. Luc 12.16-21, parabole de l’homme insensé ; Luc 16.19-31, parabole du riche et du pauvre Lazare). Le riche n’est pas certain de pouvoir jouir de ses richesses.

– L’homme qui se confie en ses richesses passe beaucoup de temps à les gérer. Il n’accordera que peu de temps au Seigneur. Il se prive ainsi de trésors qui eux sont assurés et fixes quant à leur valeur dans les cieux (Mat 6.19-20).

Lorsque Jésus aborde la question de l’argent, il l’aborde en lien avec la fidélité (Luc 16.10). Celui qui est fidèle dans les petites choses le sera aussi dans les grandes. Le chrétien doit être fidèle avec ses clients dès le départ, lorsque ceux-ci lui confient peu d’affaires. Par la suite, étant fidèle dans les petites affaires, il se verra chargé d’affaires plus importantes au travers de la confiance qu’il aura su développer (voir aussi la parabole des talents en Mat 25.14-30).

1.2.   Le mensonge

 Dans la vente, la tentation de mentir est réelle lorsqu’on ne veut pas porter la responsabilité d’une faute. Souvent, le mensonge est subtilement associé à l’art du discours afin de l’enrober et de mieux faire passer « la pilule ». Mais le mensonge n’est guère recommandable dans ce métier, car on sait bien que l’on construit un château de cartes susceptible de s’écrouler à tout instant et de créer un désastre pire que si l’on avait joué franc jeu. On sape son travail en écornant la confiance dont on bénéficiait, confiance souvent construite sur le long terme. Lorsque j’ai démarré dans le secteur de la vente, mon patron m’a mis au courant d’une pratique bien plus subtile : le mensonge par omission. La Bible condamne la pratique du mensonge (Ex 20.16), mais l’homme recherche constamment son intérêt de manière noble à ses yeux. En ne disant pas de manière consciente toute la vérité, il ne dit pas de mensonge. Certes, il n’y a pas de mensonge, mais il y a tout de même tromperie. Cette pratique est condamnée par la Parole (Lév 19.11). Malgré les risques de ne pas aboutir dans les affaires, une attitude saine à l’encontre du mensonge sous toutes ses formes est un gage que le Seigneur fera valoir le moment venu. Nous devons rester fidèles aux commandements de Dieu et persévérer. C’est une condition sine qua non de l’approbation du Seigneur sur notre travail.

1.3.  L’irritation et la convoitise

 Comme nous l’avons déjà abordé en ce qui concerne l’argent, l’amour de l’argent est la source de tous les maux. L’irritation et la convoitise sont des conséquences de l’amour de l’argent. Dans certaines entreprises, il est de coutume de mettre les personnes en concurrence en attribuant des promotions aux employés et en honorant les meilleurs commerciaux. Cette pratique éveille bien souvent l’animosité, l’irritation et la convoitise. La Bible nous apprend plusieurs choses au sujet de l’irritation et de la convoitise :

– L’irritation est le pain des insensés et des rebelles (Ecc 7.9 ; Rom 2.8) ; – La convoitise est autodestructrice : c’est une carie pour les os (Pr 14.30) ;

– La convoitise enfante le péché et produit la mort (Jac 1.15).

Avant une embauche, le bon choix de l’entreprise et une analyse de sa culture sont une précaution judicieuse pour se prémunir contre l’irritation ou la convoitise des biens d’autrui. Dans une entreprise, les rivalités internes sont les prémices de faillites à venir, la coopération constructive de chacun est le gage de sa survie. Relevons également que les petites sociétés ont bien souvent des moyens moins rémunérateurs que les grandes. Cela limitera aussi la convoitise sur le plan salarial entre collègues.

1.4.  L’adultère

 Il n’est pas rare d’être confronté à l’adultère dans le métier de la vente. Lorsque les affaires représentent des montants plus importants, certains utilisent des techniques que l’on appelle également les « passe-droits ». Parmi ces pratiques figurent les soirées dans des lieux de volupté. Le chrétien honnête est donc appelé à se mettre à l’abri de telles pratiques. Le meilleur moyen est encore de faire connaître sa foi à ses collègues ou à ses clients. Nous avons là un bouclier efficace qui évitera d’être embarqué de manière insidieuse dans une situation infâme (Éph 6.16).

1.5.  L’orgueil et le culte de la personne

 Le culte de la personne est une pratique assez répandue qui glorifie le plus méritant. Celui à qui les affaires réussissent se sent pousser des ailes, car il est de mois en mois toujours en haut de l’affiche. À force de figurer toujours à la meilleure place, le commercial développe de l’orgueil, il peut être tenté de se croire invincible. Il oublie alors très facilement que sa réussite est le fruit d’un travail parfois long et minutieux que d’autres personnes ont fourni dans l’ombre. La parole de Dieu nous apprend que l’orgueil de l’homme l’abaisse (Pr 29.23) et précède sa chute (Pr 16.18).

En s’efforçant de garder une attitude humble, on se protège du péché d’orgueil. Cette attitude est plus facile à tenir lorsqu’on ne se laisse pas tenter par la course au chiffre d’affaires, ceci par un travail constant et régulier, se limitant le plus possible au temps de travail imparti. Un profil bas, néanmoins joyeux, devant les clients et devant les collègues, accompagné de l’amour du prochain est un autre gage de réussite sur le plan professionnel et dans une optique chrétienne (1 Cor 13.4).

2.  Un métier qui appelle au développement d’aptitudes saines

 Ce métier qui semble a priori être un enchevêtrement de pièges est également une formidable école de vie. Les aspects relationnels, la rudesse du travail et les situations difficiles peuvent être les outils dont Dieu peut se servir pour former le chrétien impliqué dans un tel travail.

2.1.  Le développement de l’amour du prochain

 Le vendeur est en premier lieu l’interface entre l’entreprise et le client. À ce titre, il est le premier interlocuteur que le client rencontre. Le chrétien impliqué dans ce travail est appelé à témoigner de son amour pour son prochain, le client. Même si le client potentiel est contrariant, le chrétien, de par l’action du Saint-Esprit en lui, aura une ressource cachée qui lui permettra de maintenir le contact parfois même dans des situations avilissantes. D’autres fois, il doit s’occuper de factures impayées et trouver le tact adéquat pour réclamer les sommes dues sans blesser son interlocuteur. Il est appelé à être plein de douceur, pacifique et modéré, et à pratiquer le pardon, dans l’espoir de renouer les contacts avec de telles personnes (2 Tim 2.24-25 ; Phil 4.5).

2.2.  Le développement de la persévérance

 Le vendeur est souvent impliqué dans un travail solitaire. On l’apprécie autonome. Lorsqu’on lit les offres d’emplois relatives à un poste de vendeur, il est très rare de lire parmi les qualités recherchées le mot « persévérant ». Pourtant, c’est là une qualité toute particulière d’un bon vendeur. Lorsqu’il essuie un échec, il doit pouvoir rebondir dès le prochain contact. Un jour, un ami m’a rapporté un fait qui l’a marqué lors d’une formation de gestion à la vente. Le formateur expliquait qu’un bon vendeur est un homme qui après neuf échecs est encore en mesure de reprendre son bâton de pèlerin pour frapper à la porte d’un dixième client. On appelle cela « avoir de la persévérance ». Nous savons que l’affliction produit la persévérance et la persévérance, la victoire (Rom 5.3-4). Le chrétien peut donc s’exercer à la persévérance de manière très concrète au travers de ce travail.

2.3.  Le développement du courage

 Le courage est bien souvent une caractéristique essentielle du vendeur. Il doit affronter des situations difficiles. Dans les négociations, lorsque des acheteurs lui demandent continuellement de baisser les prix, le vendeur doit savoir jauger la situation pour ne pas se mettre en difficulté. D’autres fois, il doit se rendre chez un client afin de constater un défaut sur la marchandise livrée. Il doit donc manifester du courage et ne pas fuir l’adversité. Lorsque les douze espions furent revenus de leur mission dans le pays promis, seul Josué et Caleb manifestèrent du courage devant le peuple, car ils n’avaient pas oublié la promesse que Dieu avait faite lorsque le peuple d’Israël avait quitté l’Égypte (Nom 13.1-14.10). Dieu, qui les avait fait sortir de ce pays, leur demandait pourtant de combattre les peuples qui habitaient le pays promis avec son aide puissante. De même, le chrétien ne doit pas oublier que Dieu peut le précéder dans des situations ardues, s’il en fait la demande ; par exemple, dans le but de disposer favorablement le cœur de son client. Il doit toutefois aller à la rencontre de son interlocuteur.

Le vendeur devrait manifester les qualités suivantes :

– L’amour pour son prochain, sans quoi son travail est vain (2 Tim 1.7 ; Tite 3.1-2). – La persévérance, sans quoi il abandonnera rapidement (Luc 8.15 ; Luc 21.19).

– Le courage, sans quoi il n’ira pas affronter l’adversité (Jean 16.33 ; 2 Cor 4.1).

3.  Un métier qui appelle à la dépendance en Dieu

 Dans l’Évangile de Matthieu (6.19-34), Jésus aborde la question des richesses matérielles et des besoins physiologiques de l’homme. Il présente de manière très claire la relation qui existe entre les richesses matérielles, les besoins physiologiques et l’avenir céleste du chrétien. Rien ne sert de s’inquiéter pour son avenir, Dieu tient tout dans sa main : ce que nous allons manger, ce que nous boirons, ce que sera notre santé, de quoi nous serons vêtus, la durée de notre vie ici-bas, etc. Il nous demande, au contraire, de nous affectionner en premier aux choses célestes, à savoir le royaume et la justice de Dieu. En retour, Dieu pourvoira à nos besoins. À ce titre, le vendeur chrétien doit constamment se rappeler que Dieu est son gagne-pain, pas le client. Bien que sa fonction dans son entreprise contribue à faire vivre les personnes qui y travaillent et leurs familles, il ne doit pas oublier non plus qu’il n’exerce ce travail que pour un temps et qu’il ne jouira pas toujours des richesses matérielles que Dieu lui accorde. Le jour viendra où toutes les richesses matérielles lui seront retirées ; il ne lui restera, alors, que les richesses célestes : celles produites par la glorification de Jésus dans son travail.

« Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. » (Mat 6.34)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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