Prêchons à partir de l’actualité

Un contexte saturé par l’actualité

Selon le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel1, un Français âgé de plus de 4 ans regarde en moyenne la télévision quotidiennement pendant 3h46 et écoute la radio pendant 2h56 ; les heures de fréquentation les plus élevées correspondent souvent aux journaux ou aux flashs d’actualité. S’y ajoute la presse : le quotidien est plutôt en perte de vitesse, mais elle est revitalisée par les journaux gratuits dans les grandes villes ; les hebdomadaires d’information générale ou thématiques continuent à être largement diffusés. Et depuis la démocratisation des smartphones, chacun peut consulter à tout moment des applications d’information qui lui permettent d’être informé en temps réel des événements du monde — sans parler des fils d’actualité sur Facebook, Twitter, etc. La conclusion est évidente : l’homme du début du xxie siècle est environné par l’actualité, saturé de news, abreuvé d’informations de toute part.

Ces informations revêtent deux aspects :

– l’actualité, qui décrit et décrypte ce qui se passe dans le monde, les événements politiques, sociaux, économiques, sportifs, de société, etc. ;

– l’information « indirecte », dans laquelle transparaît l’état d’esprit du monde qui nous entoure. Par exemple, lorsqu’un journal féminin traite d’un dossier de mode ou fait un reportage sur les relations professionnelles, sa façon de présenter le thème communique implicitement une vision de la société, du rôle et de la place de la femme.

Le croyant, qu’il le veuille ou non, est baigné dans cette atmosphère. Il est donc absolument nécessaire qu’il ait une vision chrétienne sur les sujets traités sinon c’est la vision séculière du monde qui prendra la place ! Or certains ne sont pas (ou pas encore) armés pour analyser, décoder ou critiquer les informations directes ou indirectes qu’ils reçoivent. C’est donc la responsabilité particulière de ceux qui ont reçu du Seigneur la charge d’enseigner le peuple de Dieu de veiller à transmettre la norme biblique — et souvent aussi de fournir l’antidote aux idées contraires à la pensée divine véhiculées par les médias. Prêchons donc à partir de l’actualité ! Et servons-nous aussi de l’actualité comme « point d’accroche » intéressant pour les auditeurs, pour introduire un sujet plus directement biblique.

Comment prêcher à partir de l’actualité

Quelle(s) actualité(s) choisir ?

Face à la montagne d’informations qui arrivent à tout moment, il est important de faire un tri et de retenir les actualités les plus pertinentes et les plus structurantes :

– les grands événements dans le monde : une catastrophe naturelle, le décès d’une personnalité marquante, une victoire sportive, un mariage princier, un événement économique, etc. : par exemple, une catastrophe aérienne pourra conduire à un appel à la conversion et la nécessité de se mettre en règle avec Dieu sans attendre, car la mort peut nous surprendre à tout âge ;

– ce qui se passe dans l’Église au sens large : par exemple, l’élection d’un nouveau pape sera l’occasion d’indiquer avec sobriété, tact et douceur pourquoi les évangéliques ne reconnaissent pas son autorité et quelles sont les sources d’autorité dans l’Église selon la Bible ;

– les grands débats d’idées : c’est sans doute l’information la plus difficile à décrypter, car elle n’est pas toujours explicite, mais c’est également la plus nécessaire ; par exemple, les magazines féminins titrent souvent sur « se réaliser soi-même », « moi d’abord », « je prends du temps pour moi » ; pour apporter le contrepoint, on pourra apporter une réflexion sur ce que signifie : prendre sa croix, mourir à soi-même, réussir vraiment sa vie selon Dieu.

Comment insérer des éléments d’actualité dans les prédications ?

– L’actualité peut constituer le thème de la prédication : par exemple, le dimanche qui suit la gay pride2 peut être l’occasion d’aborder le thème délicat de l’homosexualité et de la vision biblique des relations sexuelles.

– D’autres fois, l’actualité fournira l’accroche de la prédication : par exemple, une victoire de l’équipe nationale de football permettra d’introduire un message sur les « vainqueurs » dans le livre de l’Apocalypse, qui montrera quelle est la vraie victoire qui compte pour Dieu.

– Parfois, l’actualité ne sera abordée que par des illustrations ou des exemples au cours de la prédication, qui permettront de mieux faire le lien entre le texte biblique et l’application concrète dans la vie de chacun : par exemple, lors d’un message sur le prophète Amos et sa dénonciation de l’injustice sociale, on pourra évoquer l’étonnant succès de librairie du livre de l’économiste français Thomas Piketty3 qui démontre la montée des inégalités de revenus dans le monde.

– Enfin, l’actualité donnera aussi des analogies : par exemple, un déraillement ferroviaire sera évoqué pour avertir sur les différentes façons de « dérailler » dans sa vie chrétienne.

Quand parler de l’actualité ?

Le prédicateur pourra s’inspirer du calendrier laïc ou religieux : si Noël ou Pâques sont généralement des moments forts de la vie ecclésiale, d’autres fêtes moins marquées fourniront l’opportunité pour aborder certains thèmes :

– un dimanche aux alentours de la Toussaint conduira à évoquer le sujet de la mort (mort du chrétien, comment « bien » mourir, ce qu’il y a après la mort) ;

– un dimanche autour du 14 juillet4 sera utilisé pour faire ressortir comment le chrétien peut vivre d’une certaine manière le ferment révolutionnaire de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, par exemple à partir de l’Épître aux Galates5.

À qui parler de l’actualité ?

Les réflexions sur et à partir de l’actualité ne se limitent pas à la prédication ex cathedra du dimanche ! Elles ont également toute leur place dans des groupes de jeunes, dans les écoles du dimanche, dans les rencontres du groupe de sœurs, lors de partages autour de la Bible entre amis, lors du culte familial quotidien6, etc.

D’une manière générale, ces réflexions sont d’autant plus nécessaires que les personnes ont peu de connaissance ou d’expérience. Les chrétiens plus matures, eux, ont « le jugement exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal » (Héb 5.14). L’important est chaque fois de faire ressortir les principes bibliques intangibles face aux principes du monde, mouvants et si souvent opposés à la pensée de Dieu.

Des exemples bibliques

Les écrivains bibliques nous encouragent à utiliser l’actualité : eux-mêmes l’ont fait ! Prenons deux exemples :

– Le prophète Joël introduit son message par une réflexion très vivante sur une invasion de sauterelles. Cette catastrophe naturelle avait dévasté le pays et il en tire des enseignements à la fois prophétiques — elle annonce une invasion guerrière future — et moraux — le renouvellement spirituel qui peut suivre, si l’on retourne vers Dieu qui alors remplacera « les années qu’ont dévorées la sauterelle, le jélek, le hasil et le gazam » (Joël 2.25).

– En Luc 13, « quelques personnes qui se trouvaient là racontaient à Jésus ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices ». Jésus en profita pour donner un principe théologique majeur (« Croyez-vous que ces Galiléens aient été de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu’ils ont souffert de la sorte ? » — dans un monde marqué par la généralité du péché, il ne faut pas chercher systématiquement des relations de cause à effet7) et faire un appel vibrant (« Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également »), tout en citant une autre actualité, celle de la tour de Siloé qui était tombée sur 18 personnes (il était au courant du nombre exact !).

Dangers et limites

Pour autant, l’actualité ne saurait constituer le centre de la prédication ! La matière première (dans tous les sens du terme) du message est la Bible et celui qu’elle présente, Jésus Christ — pas le flot continuel des informations du monde. Il est donc utile de donner quelques précautions :

Ne cherchons pas à projeter nos propres idées ou notre propre culture

Cherchons à bien distinguer le principe divin intangible, valable en tout temps et en tout lieu, de sa mise en œuvre ici et maintenant dont les modalités peuvent varier. Un exemple classique est celui de la tenue des femmes : si, à l’époque des apôtres Paul ou Pierre, avoir les cheveux tressés était un signe de sophistication ostentatoire et prétentieuse (1 Tim 2 ; 1 Pi 3), porter deux tresses est aujourd’hui en France une coiffure particulièrement modeste. Nous serons d’autant plus crédibles que nous serons très attentifs à ne pas mettre sur le même plan les enseignements positifs de la Bible et nos opinions personnelles. Cela est très important lorsque nous enseignons des personnes plus jeunes ou moins affermies, qui risqueraient vite de suivre non l’enseignement biblique, mais nos propres idées ou façons de faire.

Ne prenons pas parti dans des querelles inutiles pour les chrétiens

Le croyant n’a pas forcément à se mêler de tous les débats de son siècle. « Comme celui qui saisit un chien par les oreilles, ainsi est un passant qui s’irrite pour une querelle où il n’a que faire », avertit le livre des Proverbes (Prov 26.17). Par exemple, se positionner sur l’opportunité du retour en politique de tel gouvernant battu aux précédentes élections n’est ni utile ni nécessaire.

Ne pensons pas trouver systématiquement dans la Bible un texte qui s’applique directement à la situation historique

Depuis le début de l’histoire de l’Église, des commentateurs ont cru trouver dans la Bible des textes correspondant exactement à l’actualité du moment. Des prophètes et plus encore l’Apocalypse ont souvent été lus comme s’ils décrivaient les événements en train de se produire. Certains textes écrits au cours des deux Guerres mondiales ou, plus près de nous, lors de l’apogée de l’Empire soviétique ou de la guerre du Golfe, montrent a posteriori à quels errements cela peut conduire. Le temps de la prophétie n’est pas le temps des médias ! S’il y a sans doute un jour à venir où certains textes bibliques prendront une signification directe, soyons très prudents actuellement et cherchons avant tout à voir quels sont les principes sous-jacents qui sont en œuvre et sur lesquels la Parole de Dieu jette une lumière intemporelle.

Ne limitons pas nos prédications aux seuls sujets pouvant avoir un lien avec l’actualité

Certains sujets théologiques ne sont jamais d’actualité et ne le seront jamais ! Par exemple, il est fondamental de présenter régulièrement en église le déploiement magistral du plan de Dieu en Éphésiens 1.3-14, qui transcende les petits événements du monde pour embrasser le projet divin d’une éternité à l’autre.

1 Le CSA est l’instance régulatrice de la télévision et de la radio en France. Tiré des Chiffres clés de l’audiovisuel, 1 er semestre 2014.
2 La gay pride est une manifestation organisée chaque année dans plusieurs grandes villes occidentales pour revendiquer les droits des homosexuels, bisexuels et transsexuels.
3 Son livre, Le Capital au XXIe siècle, un pavé de 960 pages paru en 2013, a été diffusé à plus de 600 000 exemplaires (chiffre à fin 2014), dont 450 000 en anglais.
4 Jour de la fête nationale française. La devise de la France est « liberté, égalité, fraternité ».
5 On peut répartir les 6 chapitres de l’Épître aux Galates ainsi : la liberté nouvelle du chrétien, avec l’exemple de Paul (ch. 1 et 2), l’égalité de tous les croyants en Christ (ch. 3 et 4) et la fraternité des croyants, invités à s’aimer, se servir et porter les charges les uns des autres (ch. 5 et 6).
6 Relire l’encouragement à cette pratique, qui tombe hélas en désuétude, dans l’article d’André Adoul, «  Le culte de famille  », Promesses 188, qui évoque d’ailleurs l’utilisation de l’actualité.
7Ce travers n’a malheureusement pas été évité lors du tremblement de terre en Haïti du 12 janvier 2010 et les commentaires peu appropriés de certains leaders évangéliques ont porté du discrédit à la foi chrétienne.

 

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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