Le livre de la Genèse et la souveraineté de Dieu

La souveraineté de Dieu, doctrine majeure et souvent commentée, semble être surtout l’affaire du Nouveau Testament, où l’on compte au moins 117 références bibliques à ce thème. Dans les livres historiques de l’Ancien Testament, la réalité d’un royaume terrestre divinement conçu et réservé à la nation d’Israël est maintes fois mentionnée. Le concept d’un royaume à la fois céleste et terrestre est mentionné dans les Psaumes1 et dans Daniel. Mais la souveraineté de Dieu dans la Genèse ? Qu’en est-il exactement ?

Un principe éternel

Toute doctrine abordée dans l’A. T., quelle qu’elle soit, est mieux comprise et acceptée lorsqu’elle est considérée sur la base d’un principe biblique général. Dieu est immuable. Il ne varie pas dans sa vision des choses. L’apôtre Jacques dit qu’en lui, « il n’y a ni changement, ni ombre de variation » (Jac 1.17b). Mais selon les temps et les circonstances, l’Esprit peut éclairer une même vérité selon des angles complémentaires — sans se contredire.

Le principe unificateur du royaume (c.à.d. l’actualisation concrète du projet divin) et du règne (c.à.d. l’activité souveraine dans ce cadre-là) détermine tout le déroulement de l’histoire biblique. Il exige que le Dieu trinitaire règne, gouverne et contrôle ultimement toute l’histoire humaine pour la simple raison qu’il est Dieu2. Ce principe sert de « colle » à tous les fragments du récit biblique, garantissant une avance harmonieuse et continue en direction du but : la démonstration magistrale de la suprématie du Dieu créateur, qui mène l’humanité en modelant toutes choses selon sa volonté, même lorsqu’il laisse l’individu faire librement certains choix3. En même temps, l’Éternel manifeste sa nature sainte et son amour envers toutes ses créatures (Jean 3.16).

Et le « royaume » commence incontestablement au chapitre 1 de la Genèse.

1.  Toute la création répond positivement et immédiatement aux commandements du Créateur. Le fonctionnement rationnel du monde créé met en évidence l’utilité mutuelle de ses parties ; le jeu des lois de « cause à effet » permet un bien-être général évident. Méditons un instant sur la simplicité et l’efficacité des six jours de la création en relisant Genèse 1.1 à 2.3. Mais au-delà du travail initial du Dieu souverain, l’A.T dans son ensemble nous dévoile les implications de son projet. Quelques exemples :

a. la cohérence cachée derrière la diversité des destins individuels : Pr 16.4 ;
b. l’extériorisation partielle de la sagesse et de la puissance divines : Job 28.24-27 ; Ps 24.1-2 ; És 45.18 ; Jér 27.5 ; 2 Pi 3.5 ;
c. la glorification du Créateur : Néh 9.5-6 ; Ps 19.1-7 ; 104.30-35 ;
d. le signe éclatant de la majesté divine : Ps 8.2-3,10 ; Amos 4.13 ;
e. la prééminence du dessein et de la volonté de Dieu : Ps 119.90-91 ; És 42.5-8.

2. Le premier couple (Gen 1.26-27) reçoit des responsabilités précises et claires pour l’accomplissement de missions définies :
a.  l’accroissement de la race humaine (Gen 1.28) ;
b.  la gestion maîtrisée du monde animal (Gen 1.26, 28) ;
c.  le travail en équipe équilibrée (Gen 2.18,21-23) ;
d.  le pouvoir décisionnel (Gen 2.19-20a) ;
e.  le droit de questionnement au sujet des moyens d’existence les plus appropriés (Gen 2.20b) ;
f.  la capacité de déduction logique (Gen 2.23) ;
g.  l’autonomie des enfants devenus adultes (Gen 2.24) ;
h.  la pureté (Gen 2.25).

 Il me paraît symptomatique que ces huit caractéristiques soient aussi, selon la vocation particulière de chacun d’entre eux, celles des croyants en Christ, et autant de marques du règne de Dieu en eux. Être membres « fondateurs » du royaume offrait au premier couple, comme représentants-médiateurs humains, des privilèges immenses et inestimables, mettant ainsi en exergue l’intelligence, la souveraineté et la bonté du Créateur. Ils étaient des preuves vivantes de son règne, aussi longtemps qu’ils respectaient sa parole. Puissions-nous retenir que le règne actuel de Dieu dans nos vies implique aussi notre soumission à la Révélation écrite.

Le conflit

Bien que le Créateur ait eu la satisfaction de constater que tout ce qu’il avait fait au commencement était très bon (Gen 1.31), l’Écriture ne cache pas qu’il a un « adversaire » (sens étymologique du nom « Satan ») qui veut bouleverser, voire anéantir, le royaume et ses manifestations. Ce dernier a provisoirement réussi en recrutant le premier couple, dupé et séduit par un mélange meurtrier de vérité, de demi-vérité, et de mensonge (Gen 3.1-6). La transgression flagrante et délibérée de nos premiers parents a mis en péril, à première vue, la direction du règne du Dieu-Créateur-Souverain. Sur la terre, le règne divin parfaitement visible fut interrompu après la chute (Gen 3.22-24). Les résultats catastrophiques s’en font ressentir du meurtre de Caïn  jusqu’à nos jours (Gen 3.7-24).

À cause de sa désobéissance, le couple chargé à l’origine de gérer les biens et les affaires du royaume a provoqué un changement dramatique quant à la forme et à l’administration de son patrimoine, une dégénérescence immédiate et continue de notre race (Gen 4.1-24). Toutefois, le royaume a subsisté, Dieu permettant que des Seth, Hénoc ou Noé reprennent le flambeau de son témoignage (Gen 4.25 ; 5.24,32 ; 6.8-10.32). Du reste, la promesse de la victoire finale de Dieu sur Satan est proclamée dès après la chute (Gen 3.15c) et toute la prophétie ultérieure ne fait que préciser et réitérer la promesse de ce triomphe à venir. Quant au N.T., il en fait le centre de son message libérateur (Col 2.15 ; Héb 2.14 ; Rom 16.20).

La reconstruction du règne à l’époque de Noé

À son arrivée à bon port, après la fin du déluge (Gen 8.15-19), Noé répond à son sauvetage par l’adoration (Gen 8.20) ; Dieu promet alors de ne plus détruire la planète, ni l’humanité (8.21), et d’établir des cycles saisonniers garants de la vie terrestre (Gen 8.22). Le texte décrit dans les grandes lignes les « conditions cadre » du règne renouvelé (Gen 9.1-7) :
1.  la population humaine doit croître (Gen 9.1,7) ;
2.  l’humanité doit dominer le monde animal (Gen 9.2-3) ;
3.  la justice doit être la base de l’activité sociale (Gen 9.5-6) ;
4.  Dieu établit avec toute l’humanité une alliance irrévocable : il n’y aura plus de déluge d’eau, l’arc-en-ciel en témoignera de manière durable (Gen 9.8,17) ;
5.  le règne doit s’étendre aux générations futures et à toute la terre. C’est ce que fera, géographiquement, la postérité de Noé (Gen 9.18-19). Malheureusement, Noé va lui-même indiquer, par son inconduite et par sa réaction excessive, que le règne de Dieu n’a pas fini d’être contesté (Gen 9.20-27).

 Les distorsions du projet divin

À partir du chapitre 10, la population terrestre se répartit en de petites entités familiales ou nationales, selon les décrets de Dieu. C’est l’origine du peuplement du monde actuel. Comment chacun vivait-il sa foi à cette époque ? Cela nous reste caché (peut-être que dans le dessein de Dieu, la connaissance de cette ère n’est pas nécessaire à notre progrès spirituel, cf. Deut 29.29).

Cependant, Genèse 11.1-9 (la tour de Babel) nous apprend que la société post-diluvienne, au lieu de garder en mémoire l’histoire de Noé, se corrompt au point que les hommes coalisés rêvent d’accaparer orgueilleusement le contrôle et la domination suprême du monde. Aujourd’hui, cette ambition s’appelle « la mondialisation ». Tout devrait être organisé et intégré autour d’un pouvoir central exercé selon la philosophie du vieil humanisme prêché par le serpent : tout par et pour l’homme, sans la reconnaissance du Dieu créateur et de sa souveraineté. Le texte biblique explicite le désaccord de Dieu à propos de cette humanité rassemblée dans sa quête d’unité impie (11.4) et nous donne à comprendre pourquoi il doit intervenir d’une manière dramatique en confondant son langage et en disséminant les hommes sur toute la surface de la terre (11.9). Cette dispersion des hommes pourrait sembler totalement incompatible avec l’établissement d’un règne bénéfique et universel de Dieu, mais c’est sans compter avec les desseins de salut que celui-ci n’avait pas encore mis en œuvre. 

Le changement de direction et de forme du règne

Genèse 11.10-32 démontre que Dieu procède souvent par étapes longues, mais sûres et parfaitement ordonnées. La nouvelle orientation du règne apparaît soudainement et de manière surprenante. L’Éternel « concentre » l’expression essentielle de son règne dans le destin d’un seul homme, Abram, un sémite idolâtre avant sa conversion (cf. Jos 24.2,14-15 ; Act 7.2). Genèse 12.1-2 témoigne de ce choix divin et de cet appel (voir aussi 18.17-19 ; Héb 11.8-19 ; Néh 9.7). Longtemps après sa conversion, Abram âgé de 99 ans recevra le nom prophétique d’Abraham : père d’une multitude (de nations). Malgré l’histoire particulière d’Abraham et de sa descendance, n’oublions pas que cette dimension restreinte du règne de Dieu n’abolit pas la persistance de sa gouvernance universelle et de son autorité sur toute l’humanité, sur toutes les nations4. Bien que les affaires du monde du XXIe siècle semblent contredire la souveraineté du Créateur, rappelons-nous qu’il œuvre derrière la scène5. Nous en aurons bientôt la confirmation, lorsque le Seigneur Jésus-Christ établira son règne sur la terre6. Gardons confiance en l’Éternel qui sait ce qu’il permet (Héb 11.6).

L’expression particulière et visible du royaume centré sur la nation d’Israël occupe le reste de l’A.T. ; ce dernier nous en décrit l’importance (Gen 12.1-3), la durée (Gen 17.7-8), les « citoyens » (Gen 15.4-6), les lois (Ex 32.15-16 ; Jos 23.6 ; 1 Rois 2.3), la nature d’entité sainte et unique (2 Chr 20.7 ; Ex 19.5 ; Deut 14.2 ; És 43.1). Et les divers aspects de ce royaume sont trop nombreux pour être tous cités dans un court article, ne serait-ce qu’en se limitant au reste de la Genèse7.

Aux pieds du « chef d’orchestre »

Il est fascinant de lire l’A.T. du point de vue du Dieu créateur et souverain qui établit sa direction, donc son royaume et son règne, dès le premier chapitre de la Genèse, puis de suivre ce développement à travers le reste du livre. La domination de Dieu est évidente partout, parfois avec éclat (Gen 39.1-6), parfois dans des événements insignifiants en apparence. Songeons par exemple aux conséquences capitales du simple réveil de la mémoire défaillante d’un païen (Gen 40.23 ; 41.8-16,37-44).

Lisons ce livre d’introduction de toute la Bible pour y observer Dieu actif en tout, soit d’une manière découverte, soit d’une manière quasi cachée. Contempler le Créateur et Souverain tel qu’il est soulève l’âme et l’esprit d’adoration, car le but de la lecture biblique est de « voir et entendre » Dieu assis sur son trône, puis en action chez lui sur la terre.

« Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi ! » (Ps 119.18) : que ce soit notre prière, afin d’aborder le texte sacré avec les yeux du Père et du Fils, sous l’éclairage du Saint-Esprit.

1 Le Psaume 93, par exemple est explicite : « L’Éternel règne, il est revêtu de majesté, l’Éternel est revêtu, il a pris la force pour ceinture, aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas. Ton trône est établi dès les temps anciens ; tu existes de toute éternité… »
2 Ps 72.11,17 ; 82.8 ; 86.9-10 ; 113.4 ; Apoc 15.4.
3 És 55.1,6-7 ; Jér 26.3 ; Éz 18.21-23 ; Mat 11.28 ; 23.37 ; Act 2.21.
4 Deut 10.14 ; 2 Rois 19.15 ; 2 Chr 20.6 ; Ps 22.27-29.
5 Job 12.10 ; Ps 47.8-9 ; 103.19 ; Dan 4.35 ; Act 17.24-28.
6 Luc 11.2 ; Marc 14.25 ; Act 28.23,31 ; Apoc 11.15.
7 Références complémentaires dans les Prophètes à propos de la réalité du royaume / règne futur : És 2.1-5 ; 4.2-6 ; Jér 3.17-20 ; Éz ch.40-48 ; Dan 7.9-10,22,27 ; Osée 3.4-5 ; Joël 2.26-32 ; Amos 9.11-15 ; Mich 5.2 ; Soph 11-13,14-20 ; Agg 2.20-23 ; Zach 9.9-10 ; 12 ; 13.1,8-9 ; 14.9-11.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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