La richesse surprenante d’une généalogie : Genèse 36

Étudier sa généalogie est un des passe-temps les plus passionnants qu’il soit. Beaucoup de gens cherchent à tracer leur lignage familial pour mieux connaître leur identité, pour découvrir comment ils s’intègrent dans la grande fresque de l’histoire humaine.

Je concède qu’étudier sa propre généalogie peut être une expérience enrichissante, mais étudier la généalogie de quelqu’un d’autre peut être terriblement ennuyeux. Cependant la Bible est remplie de généalogies. Non seulement il est particulièrement difficile de prêcher sur ces textes ; mais leur simple lecture est déjà difficile à cause de noms compliqués.

Même si vous êtes un lecteur régulier de la Bible, Genèse 36 n’est pas un chapitre sur lequel vous allez méditer longtemps. Si vous êtes honnête, c’est plutôt le genre de chapitre au sujet desquels vous vous demandez ce qu’ils font dans la Bible. Il y a une liste de noms qui ne nous disent rien et desquels nous pouvons très peu apprendre. Ces gens ont vécu et sont morts il y a presque 4000 ans. C’est un peu comme lire l’annuaire du téléphone dans une langue étrangère ! Toutefois le fait demeure : Dieu a considéré la généalogie d’Ésaü suffisamment importante pour l’inclure dans le canon des Écritures (2 Tim 3.16-17). Voici au moins quatre raisons :

Pour témoigner de l’accomplissement des promesses que Dieu avait faites. Bien qu’Ésaü ait méprisé son droit d’aînesse, Dieu avait promis à Abraham que ses descendants deviendraient des nations (17.5-7). Dieu est un Dieu fidèle en qui nous pouvons avoir confiance : il garde ses promesses.

Pour protéger les descendants d’Ésaü. Les premiers lecteurs de ce chapitre étaient les Israélites sur le point de traverser le Jourdain pour prendre possession du pays de Canaan et en exterminer les Cananéens (Deut 1.8 ; 20.16-18). Parmi ceux que Dieu voulait protéger, il y avait un peuple, les Édomites, descendants d’Ésaü (Deut 2.2-5). Pour éviter l’anéantissement de ce peuple, il était essentiel que les Israélites du temps de Moïse sachent qui étaient les Édomites et disposent d’un document retraçant les générations d’Ésaü — à savoir Genèse 36.

Pour prouver que le Messie viendrait d’une famille particulière. Les généalogies bibliques incluent des personnes et en éliminent d’autres, s’arrêtant finalement à la seule branche restante de la famille de David. C’est la famille où Jésus est né. Toutes les généalogies aident à inclure ou exclure ceux qui font partie de cette lignée.

Pour nous rappeler que toute personne compte aux yeux de Dieu. La généalogie de quelqu’un d’autre peut bien n’être d’aucun intérêt pour vous, mais elle est précieuse pour les familles concernées. Chacun de ces noms représente la vie d’un homme ou d’une femme — d’individus faits à l’image de Dieu qui ont eu des espoirs, des rêves, des aspirations, tout comme vous et moi.

 En étudiant cette généalogie, mon souhait est que vous soyez conduits à réfléchir à la vraie signification de la vie et du succès. Si nous réussissons selon les critères du monde mais faillissons selon ceux de Dieu, nous faillirons dans ce qui est vraiment important. Ésaü et ses descendants ont réussi selon ce monde, mais ont terriblement failli à la lumière de l’éternité. Genèse 36 nous révèle quatre principes riches d’instruction.

1. Une jolie famille, qui a réussi selon les critères du monde, ne signifie pas une famille bénie par Dieu (36.1-6,9-14)

Le chapitre commence par : « Voici la postérité d’Ésaü, qui est Édom. » Le nom Édom signifie « rouge ». Ce surnom rappelle la folle décision d’Ésaü d’échanger son droit d’aînesse et la bénédiction de son père contre un plat de potage rouge (25.30). Ésaü était un homme qui vivait pour la satisfaction à court terme. Cela le conduisit à faire de graves erreurs qu’il paya cher.

Une des erreurs les plus importantes d’Ésaü se trouve aux v. 2 et 3 : « Ésaü prit ses femmes parmi les filles de Canaan : Ada, fille d’Elon, le Héthien ; Oholibama, fille d’Ana, fille de Tsibeon, le Hévien ; et Basmath, fille d’Ismaël, sœur de Nebajoth. » D’abord, notons qu’Ésaü a pris plus d’une femme. En pratique, il va sans dire que ce n’est jamais une bonne idée. Au début, la pensée de Dieu était une femme pour toute la vie. Vous pouvez rétorquer que vous n’êtes pas polygame. Certes, mais je vous demande : « Êtes-vous sûr de ne pas regarder d’autres femmes que la vôtre avec convoitise, de ne pas avoir un “harem visuel” ? » Que nous soyons mariés ou célibataires, Dieu nous appelle, vous et moi, à un haut degré de pureté.

Les épouses d’Ésaü étaient sans doute de belles femmes, comme leurs noms en témoignent. Les noms n’étaient pas donnés parce qu’ils sonnaient bien ; ils avaient un sens. Ada signifie « ornement », Oholibama, « tente élevée », c’est-à-dire « grande, majestueuse » et Basmath, « parfumée ». Notez que chacun de ces noms concerne des aspects extérieurs de la beauté. Ésaü était amateur de belles femmes. Si vous êtes célibataire, cherchez une femme qui soit spirituellement attrayante, dotée d’un esprit doux et paisible (1 Pi 3.4). Et vous qui êtes mariés, ne vous focalisez pas sur la cellulite de votre épouse, mais regardez-vous vous-même dans la glace et aimez-la (Éph 5.25).

Plus tragiquement, Ésaü a pris des femmes cananéennes, ce qui était strictement interdit. Son grand-père Abraham avait pris toutes les dispositions pour que son fils Isaac trouve une épouse qui ne soit pas cananéenne (24.1-9). Mais Ésaü a sciemment méprisé cet exemple en choisissant deux femmes hittites qui rendirent la vie amère à Isaac et Rebecca (26.35). Le choix d’une épouse révèle les valeurs d’un homme et est presque toujours le facteur déterminant de sa propre trajectoire de vie. Homme ou femme, choisissez votre futur conjoint sagement, « seulement dans le Seigneur » (1 Cor 7.39).

De ces unions naquirent cinq fils. Les fils d’Ésaü étaient des leaders, talentueux et forts. Cependant il n’y a aucune indication qu’Ésaü les ait élevés pour connaître l’Éternel. Dans ce chapitre, 81 descendants sont listés ; cependant seuls deux suggèrent une connaissance du vrai Dieu : Réuel (36.4,10), petit-fils d’Ismaël, signifie « ami de Dieu » et Jeush, fils d’Oholibama, signifie « l’Éternel aide ».

Le plus important que vous puissiez transmettre à vos enfants n’est pas de savoir comment remporter du succès dans le monde. Ils peuvent réussir les meilleures études, remporter les plus beaux succès sportifs, atteindre les emplois les mieux payés. Mais s’ils ne suivent pas Dieu, tout cela est sans importance. Nous devons instiller dans l’esprit de nos enfants ce que signifie réussir selon Dieu, les encourager spirituellement. Vos enfants aiment-ils venir à l’église ? Lisent-ils personnellement la Bible ? Sont-ils impliqués dans le groupe de jeunes ? Si tel est le cas, vous pouvez être fiers. Soutenez-les dans leurs projets spirituels et stimulez-les à l’amour et aux bonnes œuvres (Héb 10.25).

Alors que de nombreuses épouses ont été stériles (Sara, Rebecca, Rachel), les femmes d’Ésaü lui ont enfanté des enfants sans difficulté. Ésaü représente l’homme par nature — fort, indépendant, capable de résoudre les problèmes de la vie par ses propres ressources. A-t-on besoin de dépendre de Dieu quand on est capable de prendre soin de soi-même ? Abraham, Isaac et Jacob et leurs femmes stériles montrent la façon d’agir de Dieu. Il humilie notre orgueil en permettant des problèmes que nous sommes incapables de résoudre — comme la stérilité face à des promesses de descendance nombreuse. Alors, quand nous faisons appel à lui, il prouve qu’il est puissant pour sauver.

2. La prospérité matérielle ne signifie pas la prospérité spirituelle (36.6-8)

« Ésaü prit ses femmes, ses fils et ses filles, toutes les personnes de sa maison, ses troupeaux, tout son bétail, et tout le bien qu’il avait acquis au pays de Canaan, et il s’en alla dans un autre pays, loin de Jacob, son frère. Car leurs richesses étaient trop considérables pour qu’ils demeurent ensemble, et la contrée où ils séjournaient ne pouvait plus leur suffire à cause de leurs troupeaux. Ésaü s’établit dans la montagne de Séir. Ésaü, c’est Édom. »

Ésaü avait commencé à s’établir parmi les connaissances de ses femmes, en Séir, avant que Jacob revienne de Padan-Aram. Mais après la mort de son père, il se fixa définitivement là pour deux raisons :

– il n’y avait pas suffisamment de pâture et d’eau pour les troupeaux d’Ésaü et de Jacob,

– Ésaü avait finalement accepté que la terre de Canaan, promise par Dieu à Abraham, revienne à Jacob.

Ésaü était devenu un homme très bienveillant. Alors qu’il avait été prêt à tuer son frère pour sa tromperie, maintenant que leurs prospérités respectives le nécessitaient, il s’éloignait gentiment du chemin de son frère. Mais, tristement, Ésaü n’avait aucune compréhension des promesses de Dieu à Abraham concernant Canaan. Dieu avait promis : Canaan était la terre qu’il donnerait aux descendants d’Abraham. Pour Ésaü, toute terre faisait l’affaire. Il n’avait pas de vision spirituelle. Il vivait pour lui-même, pas pour le projet de Dieu. Il était matériellement riche, mais spirituellement pauvre.

À son crédit, Ésaü n’était pas cupide. Quand il rencontra Jacob, après 20 ans de séparation, il déclina son cadeau en disant : « Je suis dans l’abondance, mon frère ; garde ce qui est à toi. » (33.9) Il est possible d’être généreux, satisfait de ce qu’on a, mais de vivre quand même pour les biens matériels et non selon Dieu. Le danger est que notre prospérité matérielle nous engourdisse par rapport à notre besoin infini de Dieu. Le Seigneur avertit l’église de Laodicée : « Tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu… » (Apoc 3.17) Nous, chrétiens occidentaux, qui avons été si bénis matériellement, avons besoin d’être riches selon Dieu en amassant des trésors dans le ciel (Luc 12.13-34).

3. La puissance politique ne signifie pas la puissance avec Dieu (36.15-43)

Ésaü et ses descendants furent des hommes politiquement très importants. Ils sont appelés des « chefs » (36.15 et suivants, 40 et suivants). Ces hommes régnèrent comme rois sur Édom « avant qu’un roi règne sur les enfants d’Israël » (36.31). Alors que les petits-enfants d’Ésaü voulaient devenir dirigeants, ceux de Jacob restèrent d’humbles bergers pendant des générations (47.3). Les premiers auraient pu regarder les seconds et se moquer : « Où est votre Dieu et ses promesses ? »

Les apparences ne sont-elles pas souvent : le monde gagne tandis que le peuple de Dieu perd ? Nous régnerons avec Christ un jour, mais entretemps, l’Église est souvent persécutée et méprisée par les leaders politiques qui se moquent de Dieu. La puissance selon Dieu est bien différente de la puissance politique. Le monde peut se vanter maintenant de sa puissance politique, mais celui qui siège dans les cieux s’en moque (Ps 2.4). C’est le Seigneur « qui renverse et qui établit les rois » (Dan 2.21). Bien qu’il puisse être opportun pour des chrétiens de s’impliquer en politique, gardons les choses en perspective. Le pouvoir politique doit toujours rester subordonné à Celui qui « domine sur le règne des hommes et qui le donne à qui lui plaît » (Dan 4.17). Le vrai pouvoir est de l’avoir avec Dieu. À court terme, les Édomites sont devenus des chefs et des rois de ce monde, mais à long terme, les descendants de Jacob seront les rois du Dieu très haut. Il est si important pour vous et moi d’attendre patiemment la réalisation du plan de Dieu.

Le royaume d’Ésaü, Édom, causa plus tard de grandes difficultés à Israël. Les guerres furent fréquentes entre les deux nations. Édom se réjouit des attaques contre le peuple de Dieu (Ps 137.7 ; livre d’Abdias). Amalek, petit-fils d’Ésaü (36.12), devint le fondateur d’un peuple qui fut l’ennemi persistant d’Israël (Ex 17.8-16).

L’insistance, en Genèse 36, sur le fait qu’Ésaü, c’est Édom (36.1,8,9,19,43), semble indiquer que Dieu veuille montrer à son peuple les résultats d’une vie vécue en dehors de lui. De ce seul homme, Ésaü, extérieurement bon et recommandable, qui réussit selon la perspective du monde, sortit une nation impie, Édom, qui fut souvent une plaie pour le peuple de Dieu. C’est comme si Dieu disait : « Souviens-toi : Ésaü, c’est Édom ! »

4. La réputation temporelle ne signifie pas la reconnaissance éternelle selon Dieu (37.1)

« Jacob demeura dans le pays de Canaan où avait séjourné son père. » (37.1)

Alors qu’Ésaü partait conquérir le pays d’Édom, fondant une nation, engendrant des rois et s’acquérant le succès selon le monde, Jacob vivait paisiblement sur une terre qu’il ne posséda jamais, la terre où ses pères avaient séjourné. Alors que les descendants d’Ésaü étaient des chefs puissants, célèbres à leur époque, les descendants de Jacob partirent en Égypte, soumis à l’esclavage du Pharaon. Aux jours de Moïse, environ 400 ans plus tard, Israël était une nation d’esclaves fugitifs, récemment sauvés d’Égypte, ne possédant aucune terre. Édom était un royaume établi qui pouvait refuser à Israël le passage sur ses terres. Mais Genèse 36 nous montre que c’est Dieu et non l’homme qui écrit le chapitre final de l’histoire. Ces noms autrefois célèbres ne disent rien aujourd’hui, mais le nom d’Israël est dans le journal presque chaque jour. Ces hommes, qui avaient réussi selon la mesure du monde, ont quitté la scène et furent vite oubliés, tandis que d’autres s’empressaient de prendre leur place. Aujourd’hui nous ne savons rien de plus sur eux que ce qui est écrit ici. La célébrité est éphémère. Les Édomites survécurent jusqu’aux temps du Christ où ils étaient connus comme les Iduméens. Ils disparurent de l’histoire en l’an 70, lors de la destruction de Jérusalem.

Ce qui importe vraiment, c’est d’être reconnu par Dieu et non par ce monde. Nous vivons dans une culture qui adore la célébrité. Si un athlète, un chanteur ou un acteur devient chrétien, nous nous précipitons pour publier sa biographie et le mettre en avant. Cette personne peut être un bébé en Christ, qui ne connaît rien à la Bible, mais nous écoutons chacun de ses propos comme s’il avait une autorité spirituelle. Or, la reconnaissance qui importe viendra bientôt, quand nous nous tiendrons devant le Seigneur Jésus-Christ et que nous l’entendrons dire : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; entre dans la joie de ton maître. » (Mat 25.21,23) Ce jour-là, les succès et les échecs réels seront dévoilés. Jusque là, soyons attentifs à ne pas surestimer le succès ou l’échec terrestres. Seul Dieu sait qui est vraiment vainqueur (1 Cor 4.1-5).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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