La conversion

Une courte définition de ce qu’est « la conversion biblique » va servir de base à cette étude sur la conversion à travers l’Ancien et le Nouveau Testament :

La conversion est la réponse sincère de l’individu à l’offre de la vie éternelle par Dieu le Père en Jésus-Christ (Jean 14.6). Elle est accomplie dans le cœur de l’individu repentant et croyant par l’Esprit (Rom 8.15) et démontrée par une repentance réelle et une foi profonde (Marc 1.15).

La conversion spirituelle est un changement de direction, de valeurs, de façon de vivre, parce que la vie est désormais sous la direction du Seigneur Jésus-Christ. Elle est accomplie par le Saint-Esprit. Comment se passe cette opération de l’Esprit de Dieu dans l’individu ? Une profession publique seule ne suffit pas. D’abord, l’Esprit convainc la personne de son propre péché, de justice et de jugement (Jean 16.7-9) puis, sur la base de la foi en Jésus-Christ, il régénère l’individu en lui accordant la nouvelle naissance (Jean 3.6-7). À cet instant, l’individu devient un enfant de Dieu (Jean 1.12) .

Au moment de cette nouvelle naissance, l’individu est passé de la mort à la vie (Jean 5.24), il peut alors être appelé un « converti » ou un « sauvé» (Luc 8.12).

Ainsi, la conversion personnelle est le moyen de notre justification par Dieu (Rom 5.1-2) . La justification trouve uniquement sa source dans la grâce libre et inconditionnelle de Dieu (Rom 1.16-17). La conversion est un évènement dont l’impact est éternel et dont la portée terrestre se démontre par l’activité de l’Esprit dans le croyant (Gal 5.22-23,25). Par son obéissance aux consignes de vie et de conduite contenus dans le N.T., le croyant développe une profonde spiritualité qui l’influence dans les domaines moral, social et personnel. Glorifier Dieu par sa vie, voilà le premier but terrestre du sauvé ! Le deuxième but du converti est le témoignage (Act 1.8), puis de faire des disciples à Christ (Mat 28.18-20).

Mais comment pourrions-nous encore vivre consciemment et volontairement dans le péché (Rom 6.1-2) ? La conversion, accomplie en Jésus-Christ par l’Esprit, est la preuve extérieure de la justification et aussi la preuve du désir de progresser dans la sanctification biblique, telle qu’elle est expliquée dans les Épîtres du N.T.

1. La conversion dans l’Ancien Testament

Dans l’A.T., la « repentance » (première étape de la conversion) est mentionnée à de nombreuses reprises. Ainsi, la conversion décrite dans l’A.T. est de se détourner du mal pour aller vers le bien. Une repentance doit être vraie, authentique et honnête. Jouer à cache-cache avec le Dieu omniscient lors d’une repentance factice, privée ou publique, serait une farce, car elle minimise la gravité du péché.

Voici quelques références de repentance dans l’A.T. :

•  exemples positifs de repentance : le peuple d’Israël battu devant ses ennemis (2 Chr 6.24-25, 36-38), dispersé (Néh 1.9), les habitants de Ninive (Jon 5.3-9),

exemples de refus de repentance : le peuple d’Israël en différentes occasions (Néh 9.35 ; És 9.12 ; Jér 3.10 ; 11.10 ; Amos 4.6-11).

 2. La conversion dans le Nouveau Testament

Dans le N.T., il est intéressant d’étudier les trois étapes de l’emploi du concept de la conversion dans les Évangiles, les Actes et les Épîtres :

a.  La conversion dans les Évangiles selon Jésus-Christ

1.  La prophétie de Luc 1.16 au sujet de l’œuvre de Jean le Baptiseur nous enseigne l’importance de l’activité de l’Esprit qui réussira à amener beaucoup à la conversion (Luc 3.1-17).

2.  Les textes de Matthieu 13.14-15 (en citant És 6.9-10) et de Marc 4.12 soulignent la difficulté de certains individus de se repentir et de croire en Jésus à cause d’un endurcissement volontaire et du refus catégorique de se soumettre à Christ. Le double acte de la conversion (repentance et foi) est une affaire très sérieuse, parce qu’éternelle.

3.  L’apôtre Jean dans Jean 12.37-43 relève trois points en liaison avec le fait de croire ou non :

•  Certains, ayant vu des miracles de Jésus, ont décidé de ne pas croire, de ne pas se convertir.

Les prophéties d’Ésaïe 53.1 et d’Ésaïe 6.10 furent accomplies à ce moment-là. Jésus donc n’a pas été surpris par leur rejet.

Certains chefs religieux « ont cru en lui » mais ont refusé de reconnaître leur « foi » en Jésus, « aimant la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu ». L’important est de confesser Dieu de sa bouche et la norme est de déclarer ouvertement son attachement à Jésus comme seul Sauveur (Rom 10.10).

4.  Les trois aspects de la conviction par l’Esprit (le péché, la justice et le jugement) précèdent normalement la conversion (Jean 16.8-11). En effet, l’Esprit touche directement la conscience de l’individu par la parole de Dieu (Act 2.37-41). Comment l’Esprit parvient à convaincre notre conscience de notre besoin de changement est un mystère, mais un mystère glorieux !

b.  La conversion dans les Actes

1.  Deux passages (Act 2.38-40 ; 3.19-20) indiquent que la repentance et la foi font partie intégrante d’une conversion authentique.

2.  Un magnifique récit de conversion est raconté dans Actes 9.35. Les ingrédients sont : Jésus-Christ est annoncé, le Saint-Esprit agit, puis la conversion (repentance et foi) se produit. Le monde païen moderne si sophistiqué ne change en rien la nécessité de ces ingrédients au xxie siècle.

3.  Une de mes références préférées est Actes 11.19-21. Des sauvés « ordinaires » utilisaient toutes les occasions dans leur quotidien pour partager l’Évangile avec des perdus. « La main du Seigneur était avec eux » et beaucoup de conversions authentiques ont été produites ! Les premiers sauvés présentaient Jésus simplement aux gens autour d’eux, là où ils vivaient et travaillaient. Suivons-nous l’exemple apostolique pour voir des conversions accomplies par l’Esprit ? Force est de constater que les chrétiens d’aujourd’hui semblent être partagés en deux catégories par rapport au témoignage : – ceux qui restent entre eux, contents d’être sauvés ; ils pensent que Dieu va convertir ceux qu’il veut ; ils restent donc passifs, pensant qu’ils n’ont rien à faire ; – ceux qui inventent toutes sortes de programmes et qui s’appuient sur des professionnels de toutes sortes ; en relisant les Actes, nous pouvons redécouvrir la méthode qui permettait à l’Esprit de travailler si puissamment pour la gloire du Seigneur et Sauveur, évitant ainsi qu’un homme ou qu’une assemblée s’approprie la gloire réservée au Seigneur.

4.  Deux composantes de la conversion indiquées dans notre développement sur l’A.T. sont présentes dans Actes 14.15 : se détourner du mal pour se tourner vers le bien et vers Dieu.

5.  La référence classique, qui résume aussi succinctement que possible les deux étapes de la conversion (repentance et foi), se trouve dans Actes 20.21. Force est de constater que, trop souvent, lorsque nous témoignons, nous avons la tendance de parler en premier lieu de l’amour de Dieu (fait très important, mais pour plus tard) à un perdu au lieu d’avoir la droiture de commencer en parlant du péché, suivi par la repentance — comme Jésus (Marc 1.15) et comme Paul (1 Tim 1.8-11).

 6. La conversion peut être soudaine : pour un groupe (Act 2.37-41), un individu comme Saul de Tarse (Act 9.1-6), une famille (Act 16.25-34). Elle peut aussi être un processus, une approche par étapes : comme pour Apollos (Act 18.24-28), l’eunuque (Act 8.26-40), Corneille, haut responsable militaire romain (Act 10), Lydie (Act 16.14-15). Le temps et le contexte (soudaineté ou processus) ne sont pas importants ; c’est le résultat (1 Cor 15.1-2, 10) qui officialise la conversion par la grâce de Dieu devant le monde.

c.  La conversion dans les Épîtres

1.  Paul précise dans 1 Thessaloniens 1.9 que le sauvé confirme sa nouvelle naissance par l’abandon de son idolâtrie, qui est satanique, pour servir le seul vrai Dieu vivant. Il s’agit ainsi d’une conversion biblique réelle, authentique et pleine de résultats positifs.

2.  Le passage de 2 Corinthiens 3.15-18 est important pour plusieurs raisons :

•  la lecture de la Parole de Dieu pourrait être infructueuse dans certains cas lorsque les deux composantes de la conversion manquent (v. 14),

la soumission au Christ est la clef principale pour pouvoir passer à la conversion (v. 14-16),

c’est le Saint-Esprit qui œuvre intensément pour accomplir la vraie conversion (v. 17),

le but ultime pendant notre pèlerinage ici-bas est de contempler le Seigneur Jésus glorieux qui doit transformer notre caractère pour qu’il se rapproche davantage du sien ; transformer notre conception de ce qui est primordial pour notre travail, notre famille, nos loisirs et nos buts dans la vie (v. 18). Cette contemplation est ancrée dans l’immuabilité de Dieu, car il est toujours le même, partout dans la Bible. Elle est aussi liée à l’adoration — la prière simple, humble, honnête, personnelle ou en communauté.

 3. Le texte de Jacques 5.19-20, quoiqu’adressé aux convertis rétrogrades dont la vie dynamique de disciple est momentanément mise de côté, contient les principes de la conversion applicable aux perdus : acceptation de la vérité qui ramène l’individu à « la voie » de la vie qui est l’opposée de la mort.

4. L’apôtre dans 1 Pierre 2.25, considéré dans son contexte, parle de la conversion du perdu. L’individu, pécheur, doit se voir comme une brebis qui se perd dans les voies du monde rebelle à Dieu (Rom 3.23 ; 6.23). Cette brebis perdue, par la grâce de Dieu, par la conversion (repentance et foi), s’attache au Berger Jésus qui sait garder son âme pour l’éternité (Jean 10.28-30).

Synthèse

La vraie conversion concerne :

•  l’acceptation de la vérité (Jean 14.6),

l’éloignement du mal (Act 8.32),

la foi biblique en Jésus-Christ comme seul Sauveur (Act 4.12).

 Citons quelques résultats (il en existe au moins 33 dans le N.T. !) d’une conversion réelle :

•  le pardon des péchés (Act 2.28) ,

l’assurance de posséder la vie éternelle (Jean 10.28-30) ,

le don instantané et permanent de l’Esprit (Act 2.38) ,

l’assimilation spirituelle dans la famille de Dieu (Jean 1.12-13).

 Dieu s’active pour inciter le pécheur à la repentance (Act 5.31). Lorsque nous sommes des pécheurs perdus (Luc 19.10) et totalement liés par notre rébellion (1 Sam 15.23), nous n’avons pas assez de connaissance de notre culpabilité (Rom 3.23) pour nous tourner vers Dieu par nos propres forces. Le Saint-Esprit entre en jeu (Jean 16.7-11) pour nous mettre en face de notre état de pécheur. Ainsi, la culpabilité, avec son poids terrible, nous pousse à la repentance ! C’est aussi mon expérience personnelle : sans cette conviction de culpabilité, divinement envoyée par l’Esprit, je ne serais jamais venu au pied de la Croix pour être purifié par le sang du Christ (Act 15.7-9, 11).

Ainsi, la conversion biblique se caractérise par l’action du Saint-Esprit sur l’individu repentant pour l’aider à répondre positivement par la foi à Jésus-Christ comme seul Sauveur. Pour que le salut divin puisse devenir personnel, l’Esprit doit effectuer sa part en convainquant de péché, de justice et de jugement (Jean 16.7-9) puis il régénère l’individu en accordant la nouvelle naissance (Jean 3.6-7).

La suite de la conversion biblique est indiquée et confirmée par des implications de la vie du Christ sur l’entier du quotidien du croyant. La lecture quotidienne, attentive et joyeuse, de la Parole de Dieu permet au croyant d’entretenir sa relation avec Dieu le Père et Jésus-Christ son Fils, par le Saint-Esprit.

La conversion biblique (à ne pas confondre avec une « conversion » religieuse) est le premier pas dans le pèlerinage de la sanctification biblique qui est un processus sérieux et quotidien accompli par le Saint-Esprit pour le reste de notre vie de converti.

Soyons toujours reconnaissants pour la conversion qui nous a été si gracieusement accordée par Dieu en Jésus-Christ par la puissance du Saint-Esprit.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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