Rédemption, propitiation et réconciliation

Comme un joyau aux multiples facettes, l’œuvre salvatrice de Jésus-Christ est présentée dans la Bible sous différents aspects. Les thèmes de la rédemption, de la propitiation et de la réconciliation éclairent ce que Jésus-Christ a accompli pour ceux qui étaient des prisonniers en esclavage, des pécheurs encourant la colère divine, des rebelles en révolte contre leur Créateur.

Rédemption

Le thème de la rédemption traverse toute la Bible. Son illustration la plus frappante dans l’Ancien Testament est la sortie d’Égypte : « L’Éternel vous a fait sortir à main forte, et t’a racheté de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi d’Égypte. » (Deut 7.8, Darby) Comme Israël en Égypte, l’homme est esclave. Comme pour Israël, Dieu intervient en sa faveur par la rédemption, c’est-à-dire qu’il délivre ou rachète, pour le conduire à la liberté.

Peut-être, comme les Juifs qui écoutaient Jésus, certains diront : « Jamais nous n’avons été esclaves de personne ! »

De quoi l’homme est-il donc esclave ?

1)  L’esclavage du péché

 D’abord du péché, c’est-à-dire de la puissance du mal qui habite en tout homme : « vendu au péché » (Rom 7.14), les actes mauvais que j’accomplis sous cette emprise construisent en même temps les murs de ma prison : « Quiconque pratique le péché est esclave du péché » répond le Seigneur à ces mêmes Juifs, fiers de leur indépendance (Jean 8.33-34).

2)  L’esclavage de la loi

 La Bible nous indique une autre sorte d’esclavage, celui de la loi. Compris dans un sens général, c’est le besoin d’acquérir par soi-même la faveur de Dieu. Sous « une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité », on se place ainsi sous une malédiction (voir Gal 3.10-14), incapable de ne jamais atteindre le standard divin. Paul qualifie toutes ces pratiques religieuses de « faibles et pauvres principes élémentaires auxquels vous voulez vous asservir encore » (Gal 4.9), car c’est une servitude épuisante de chercher en vain à mériter la faveur divine. Mais « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi », non seulement en portant cette malédiction à notre place, mais en nous libérant de la contrainte de la loi.

3)  L’esclavage de Satan

 Enfin, celui qui tient d’une manière ou d’une autre tous les hommes enchaînés, c’est Satan, le prince de ce monde. Il le fait par des moyens variés.

a)  Par les fausses religions

 Les faux-cultes, derrière lesquels se cache l’influence démoniaque, rendent les hommes « asservis à ceux qui, par nature, ne sont pas des dieux » (Gal 4.8, Darby).

b)  Par une manière de vivre et de penser

 « La vaine manière de vivre » dont Christ nous a rachetés (1 Pi 1.18) est dépourvue de sens car elle est orientée par les modèles et les idées d’un monde dont Satan tire les ficelles, en le conduisant à la perdition. C’est ce qui est appelé « la façon de vivre de ce monde » selon Satan (Éph 2.2, Darby) : elle emprisonne des hommes aveugles dans un univers dont Dieu est exclu, et où le péché est la norme. Les hommes eux-mêmes se font à leur insu les instruments du diable en enseignant une façon de vivre (1 Pi 1.18) mais aussi une façon de penser.

Car on peut être esclave d’une manière de penser : « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les principes élémentaires du monde, et non sur Christ… qui est le chef de toute domination et de toute autorité » avertit Paul (Col 2.8,10).

c)  Par la crainte de la mort

 Enfin, la crainte de la mort est une arme effrayante dont dispose Satan (Héb 2.15, Act 10.38) : elle nourrit la peur des puissances occultes, les superstitions en tout genre, elle maintient les hommes dans l’angoisse de l’au-delà, qu’ils cherchent en vain à oublier.

Deux possibilités s’offraient pour délivrer un esclave : soit payer le prix de sa libération, soit vaincre celui qui l’avait réduit en esclavage.

Le terme français « rédemption » est la transcription du terme latin pour « rachat » : il traduit bien cette idée d’un prix payé pour la libération de quelqu’un, d’une rançon, comme l’explique Jésus : « Le Fils de l’homme est venu… pour donner sa vie comme la rançon de beaucoup. » (Matt 20.28)

Mais la rédemption contient aussi l’idée de délivrance, d’une victoire remportée. Comme sur les rives de la mer Rouge, Dieu a montré sa puissance glorieuse en écrasant l’ennemi. Jésus a été celui qui a remporté la victoire sur l’homme fort (Luc 11.21-22), celui qui, par sa mort a rendu « impuissant celui qui avait la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable » (Héb 2.14).

Dans les deux cas, le moyen employé par notre Dieu est le même : la vie de Jésus donnée sur la Croix, prix inestimable et pleinement suffisant de notre rachat, moyen inédit d’une totale et victorieuse délivrance.

On retrouve ces deux nuances complémentaires dans les deux termes différents qu’emploie l’Ancien Testament : « payer la rançon », comme pour les premiers-nés qui appartenaient à l’Éternel d’une façon particulière (Ex 13.12), et « délivrer », employé le plus fréquemment. Ce dernier terme est aussi utilisé pour désigner comme « rédempteur » celui qui a le droit de rachat (tel que Boaz) et le vengeur du sang (Nom 35.19). C’est la personne qui prend en main la cause du plus faible, de l’opprimé, de celui qui est dans la détresse.

On comprend ainsi la portée intemporelle de ce terme : mon rédempteur est non seulement celui qui m’a délivré, mais aussi celui qui m’a pris par la main (És 41.13-14) et qui ne la lâchera pas, quelles que soient les difficultés rencontrées.

Ainsi, avec la sécurité de lui appartenir, la conscience du prix payé par notre rédempteur, celui-ci nous engage à sa suite dans une vie de sainteté (1 Cor 6.20), jusqu’au moment où la rédemption aura son aboutissement, dans la transformation de nos corps pour être semblables à lui (Rom 8.23, Éph 1.14).

Propitiation

Si l’Éternel a délivré Israël de l’Égypte, c’était « pour qu’ils le servent ». Le chapitre 16 du Lévitique institue ainsi le jour des propitiations (Yom Kippour ou communément Grand Pardon). Cette cérémonie est justifiée aux versets 1 et 2 par le fait qu’on ne peut s’approcher à la légère du Dieu Saint, car le péché de l’homme lui est insupportable. Pour l’avoir ignoré, Nadab et Abihu, pourtant sacrificateurs ordonnés, sont morts devant l’Éternel. « Notre Dieu est aussi un feu dévorant » affirme le Nouveau Testament (Héb 12.29) comme l’Ancien, et cette affirmation ne saurait être artificiellement limitée au Dieu de l’Ancienne Alliance, car sa sainteté est immuable.

Par conséquent, seul Dieu lui-même est en droit de définir la manière dont les hommes peuvent s’approcher de lui : « Voici de quelle manière Aaron entrera dans le sanctuaire » (Lév 16.3) en particulier, « non sans y porter du sang » (Héb 9.7).

Aaron ne pouvait donc entrer dans le lieu très-saint qu’une fois par an, en aspergeant de sang le propitiatoire (le couvercle d’or de l’arche). Sur ce couvercle s’élevaient face à face les chérubins d’or, au regard abaissé vers lui. Il les séparait du contenu de l’arche, à savoir les deux tables de pierre de la loi (outre le bâton d’Aaron et la cruche de manne, qui ont disparu avant l’époque de Salomon, 1 Rois 8.9). Entre la loi que l’homme pécheur est incapable d’accomplir, et les exécuteurs du jugement mérité (les chérubins), se trouvait le propitiatoire, recouvert du sang des sacrifices. Image frappante de celui que « Dieu a présenté pour propitiatoire », Jésus-Christ, qui détourne par son sang le châtiment divin de notre transgression (Rom 3.25).

Si on s’intéresse au sens de ce mot un peu mystérieux (il n’est pas synonyme d’expiation, mais en présente plutôt un aspect particulier), on constate que « faire propitiation » est dans l’Ancien Testament le même verbe que « couvrir » : au sens propre, il fait référence naturellement au « couvercle » du coffre de l’alliance, mais dans la révélation biblique et par extension, à ce qui soustrait le péché aux yeux de Dieu : « Heureux celui à qui la transgression est remise. » (Ps 32.1)

Le terme équivalent utilisé par le Nouveau Testament signifie, quant à lui, « rendre favorable ». C’est cette même expression qu’on retrouve dans la bouche du publicain qui se frappait la poitrine en disant : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur » (Luc 18.13), et dans la citation d’Hébreux 8.12 (Darby) : « Je serai clément à l’égard de leurs injustices, et je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités. » La colère de Dieu est apaisée, sa clémence nous est assurée en ce que notre péché est effacé par le sang de notre divin propitiatoire.

Deux éléments sont encore à souligner, aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament :

– La propitiation est une initiative divine : c’est Dieu qui a indiqué autrefois à son peuple le moyen de s’approcher de lui (voir Lév 18.11) ; aujourd’hui, nous sommes dans sa faveur par le Christ Jésus « que Dieu a présenté comme propitiatoire » (Rom 3.25, Darby).

– La propitiation est aussi un désir divin : « L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant… » (Ex 34.6), est ce Dieu qui nous a montré son amour « en ce que lui nous aima et qu’il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4.10, Darby).

Réconciliation

Il est merveilleux pour le croyant d’être assuré de la faveur de Dieu, de pouvoir s’approcher de lui. Mais encore faut-il vouloir s’approcher de Dieu !

Les prophètes décrivent d’une façon frappante la rébellion de l’homme contre l’Éternel : « Je ne veux plus être dans la servitude ! » (Jér 2.20) L’indifférence même est une forme d’inimitié, car elle frustre le créateur de la reconnaissance et de l’obéissance que tout homme lui doit.

Colossiens 1.21 indique que nous étions ennemis de Dieu, non seulement par nos actes, contraires à sa volonté, mais par nos dispositions intérieures : tout en nous se refusait à se soumettre à Dieu. Il ne s’agit donc pas seulement des offenses commises, qui nécessitaient une expiation, mais d’une nature rebelle, foncièrement opposée à Dieu.

On remarque que c’est l’homme qui a besoin d’être réconcilié avec Dieu, pas l’inverse. Cependant, c’est Dieu, lui seul, l’artisan de la réconciliation, en la personne de notre médiateur, à la fois homme et Dieu, « l’homme Christ Jésus » (1 Tim 2.5). C’est Dieu lui-même qui donne le moyen de cette réconciliation, la mort de son Fils (Rom 5.10).

Quelles sont les conséquences de cette réconciliation ?

1)  La paix avec Dieu

 La paix avec Dieu a été faite (Col 1.20), nous la recevons comme un don (Rom 5.1), elle nous est assurée aujourd’hui et éternellement par la personne même de notre Sauveur (Éph 2.14).

2)  Une transformation intérieure

 S’il ne s’agissait que d’effacer l’ardoise, la question de notre nature rebelle demeurerait, aucune réconciliation définitive ne serait assurée. La sanctification rend possible une vie en harmonie avec notre Dieu, qui nous veut parfaits en sa présence (Col 1.21-22).

3)  Un ministère de réconciliation

 En même temps, Dieu nous confie, à la suite de Jésus (Éph 2.17) le ministère de la réconciliation (2 Cor 5.19-20) : ce message de la paix que Dieu offre doit être proclamé !

La portée de la réconciliation est très large. Il s’agit d’abord de la relation de chaque homme avec Dieu. Mais elle concerne aussi les relations des hommes entre eux.

On oublie parfois, tant cela nous paraît aujourd’hui évident, que l’œuvre de Jésus a aussi aboli la séparation entre Juifs et païens de l’Ancienne Alliance (Éph 2.14-15). Et sans trahir la pensée de Paul, on peut élargir cette conséquence à la réconciliation entre les hommes. De même que la désobéissance qui a privé Adam de la présence de Dieu fut suivie de l’inimitié entre Caïn et Abel, la rébellion des hommes contre Dieu a aussi pour conséquence la haine et la guerre. Comme chrétiens, réconciliés avec Dieu, soyons « ceux qui procurent la paix » ; soyons prompts, si nécessaire, à nous réconcilier avec notre frère (Matt 5.9,24).

4)  Une réconciliation complète

 Enfin, la réconciliation a une portée universelle (Col 1.20)1 : elle s’étend non seulement à l’humanité, mais à toute la création, terrestre et céleste, troublée par l’apparition du péché, qui vivra un jour dans l’harmonie retrouvée avec son Créateur. Elle est à la mesure de la plénitude divine et du prix payé par Jésus-Christ.

1De quelle manière « ce qui est dans les cieux » est concerné par l’œuvre de Christ nous demeure mystérieux (Héb 9.23). Mais pour « ce qui est sur la terre », ce passage ne doit pas faire oublier qu’entre Dieu et l’homme, il ne peut y avoir de réconciliation pour ceux qui la refusent, « mais une certaine attente terrible de jugement et l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires » (Héb 10.27).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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