Triompher des doutes

Le texte que nous publions est un condensé du chapitre 6 de son livre Sauvé sans aucun doute ! avec l’aimable autorisation de Publications Chrétiennes à Trois-Rivières, Québec.

Une des raisons pour lesquelles les gens n’ont pas l’assurance de leur salut, c’est que beaucoup d’entre eux ne sont pas sauvés. Ils n’ont rien de scripturaire sur quoi fonder leur assurance. Un des motifs qui a poussé l’apôtre Jean à rédiger sa Première Épître, c’est qu’il souhaitait aider les gens confrontés à ce dilemme à en prendre conscience et à redresser la situation. Allons maintenant au-delà de cette question. Pourquoi l’assurance fait-elle défaut à tant de chrétiens ? Qu’en est-il des milliers qui sont en proie au cafard spirituel ? Il y a plusieurs raisons principales à cela.

1. La culpabilité

Certains chrétiens n’ont pas une pleine assurance parce qu’ils ont du mal à accepter le concept du pardon. Ils se font souvent tyranniser par leurs émotions et se sentent souvent trop mauvais pour être pardonnés. Il en est ainsi pour plusieurs raisons. Premièrement, la conscience parle contre le pardon. La seule chose que votre conscience connaisse, c’est la culpabilité et la condamnation. Elle ignore tout de la grâce et de la miséricorde. La sainteté et la justice parlent aussi contre le pardon. Elles sont axées sur le péché et ignorent tout de la possibilité d’être délivré.

Prenez garde : Satan est l’accusateur des frères. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour obscurcir l’amour et la grâce de Dieu.

Si vous permettez à Satan de vous écraser la tête par les saintes exigences de Dieu dépouillées de l’amour de Dieu, vous n’échapperez pas au doute. Voici ce que William Bridge a écrit à ce sujet : « Celui qui manque d’assurance quant à l’amour de Dieu discute trop avec Satan. Il se dit : le diable est tout le temps en train de me talonner et de me tenter, pour m’amener à douter de l’amour de Dieu, il s’y prend de manière à imposer ses pensées à mon esprit. Il sait pertinemment que, plus je douterais de l’amour de Christ, plus je m’abandonnerais à l’amour de Satan. »1

Pour sa part, Thomas Brooks nous ramène à l’Écriture : « L’apôtre [Paul] te parle de monstrueux scélérats qui étaient impies, fornicateurs, idolâtres, adultères, efféminés, délibérément abusifs envers l’humanité, voleurs, avides, ivrognes, injurieux, extorqueurs ; et pourtant, par son infinie bonté et sa grâce miséricordieuse, Dieu a délivré ces monstres de l’humanité de la souillure et de la culpabilité de leurs péchés, la justice de Christ les a justifiés, l’Esprit de Christ les a sanctifiés, et Christ les a revêtus de ses précieuses grâces. »2

2. L’ignorance

Beaucoup de gens manquent d’assurance parce qu’ils ne saisissent pas que le salut est une œuvre suprêmement divine et parfaitement souveraine. L’assurance repose sur la réalité historique de ce que Jésus-Christ a accompli. Il ne s’agit pas d’un sentiment dénué de raison, et vous n’éprouverez jamais le sentiment subjectif de l’assurance tant que vous ne comprendrez pas la vérité objective de l’Évangile.

Vous devez réaliser que Dieu savait que vous étiez pécheur, ce qui explique qu’il ait envoyé son Fils Jésus-Christ dans le monde pour payer en entier le prix de tous vos péchés — passés, présents et futurs. Par sa toute-puissance, Dieu nous a garanti pour toujours le salut que Jésus nous a offert.

La chose est irréversible, comme les paroles de Paul en témoignent : « Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables. » (Rom 11.29)

« Venez et plaidons ! […] Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine » (És 1.18), nous dit le Seigneur de manière engageante. En effet, quand Dieu vous pardonne, il le fait intégralement, comme il l’a dit lui-même : « C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés. » (És 43.25) Est-ce là une bonne nouvelle à votre avis ? Ce que vous ne pouvez oublier, Dieu peut ne plus s’en souvenir !

II y a maintenant un élément de la vérité de l’Évangile que je tiens à mentionner avec précision, en raison du rôle majeur qu’il joue dans la question de l’assurance : la résurrection de Jésus-Christ. Elle prouve que l’œuvre que le Seigneur a accomplie sur la croix a engendré un salut éternellement sûr. II n’aurait pu y avoir meilleure attestation de la véracité de ses déclarations. Jésus a dit être Dieu, et il est ressuscité des morts pour le prouver. Il a dit être venu pour accomplir l’œuvre du salut, et Dieu l’a ressuscité des morts pour montrer qu’il y est parvenu.

L’assurance fait partie intégrante de la foi salvatrice. Comme l’a dit l’apôtre Jean : « Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. » (1 Jean 5.13) La foi du chrétien est une foi sûre.

3. L’incertitude

Certains chrétiens n’ont pas l’assurance de leur salut parce qu’ils ignorent l’instant exact de leur conversion. Ils n’arrivent pas à se rappeler le moment où ils ont cru. D’autres ne peuvent pas même se rappeler n’avoir jamais cru. Comme ils ne peuvent pas en identifier le moment bien précis, ils doutent que leur conversion ait réellement eu lieu. Mais si vous ignoriez votre date de naissance, vous ne vous demanderiez pas pour autant si vous êtes vivant ! On fait bien trop de cas de l’identification de cet instant par une formule quelconque, faire une prière, signer une fiche, lever la main, s’avancer, etc.

Nombre de chrétiens, surtout ceux qui ont grandi dans un milieu chrétien, sont incapables d’identifier l’instant précis où ils ont été sauvés. Je ne le peux pas moi-même. J’ignore quand je suis passé de la mort à la vie, mais je sais que ce passage a eu lieu. Il m’est arrivé, enfant, de faire des prières particulières. Je me rappelle précisément avoir prié avec mon père sur les marches d’une église de l’Indiana, où il tenait une réunion de réveil. Son sermon m’avait convaincu de péché parce que j’avais mal agi à quelques reprises la semaine même — comme saccager la salle de classe de l’église. Je me souviens, qu’âgé de 14 ans, je me suis avancé lors d’une rencontre en plein air pour jeter une pomme de pin dans le feu, les larmes aux yeux et voulant mettre ma vie en ordre avec Dieu. Je me rappelle le grave accident de voiture dans lequel j’ai été impliqué lors de ma première année d’université et qui m’a fait comprendre de manière frappante l’appel de Dieu pour ma vie, mais je ne saurais dire avec certitude si je me suis converti à cette occasion.

Je ne recherche pas un événement passé susceptible de rendre mon salut réel à mes yeux. J’examine ma marche spirituelle actuelle. II y a des gens qui possèdent une fausse assurance, du fait qu’ils se rappellent un événement passé, sans pour autant vivre dans la justice de Dieu. Alors, ne vous inquiétez pas si vous ne pouvez pas faire le rapprochement entre un moment ou un événement bien précis et celui de votre conversion. Concentrez-vous plutôt sur votre marche quotidienne et sur vos attitudes.

4. La tentation

Une autre raison pour laquelle de nombreux chrétiens manquent d’assurance, c’est qu’ils sentent le tiraillement de leur chair non rachetée et se demandent s’ils possèdent réellement une nouvelle nature. En tant que chrétiens habitant ce monde déchu, nous sommes de nouvelles créations confinées dans un corps charnel non racheté. En fait, « nous soupirons en nous-mêmes, en attendant […] la rédemption de notre corps », prévue pour le retour du Seigneur, qui « [l’affranchira] de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rom 8.23,21).

Mais jusqu’à ce que vienne ce jour de délivrance, il nous arrivera de temps à autre d’être entraînés dans le combat de Romains 7 qui se livre entre la chair et l’esprit, faisant ce que nous ne voulons pas faire et ne faisant pas ce que nous voulons faire. Si le péché a raison de vous à un moment donné, vous manquerez d’assurance. Vous vous interrogerez ainsi : « Me suis-je suffisamment repenti ? Est-ce que je regrette suffisamment mes péchés ? Ai-je suffisamment de foi ? »

Il est facile de lire Romains 7 de manière déséquilibrée. En effet, si vous vous concentrez uniquement sur les passages, où il est écrit : « Ce qui est bon […] n’habite pas en moi » et : « Misérable que je suis ! », vous sombrerez dans les profondeurs de l’introspection. Si vous vous concentrez sur la chair, votre perception des choses s’embrouillera et vous amènera à juger trop négativement votre état spirituel. Toutefois, si vous vous concentrez trop sur les passages où il est dit d’une certaine manière : « Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur » et : « Je trouve donc en moi cette loi [qui me fait aspirer au bien] », la réalité de la chair vous échappera.

Discernez-vous les incitations que votre nouvelle nature produit dans votre vie ? C’est un indice de salut. Si la volonté de Dieu fait votre plus grande joie, et la soumission à sa seigneurie, votre plus grand délice, vous êtes bel et bien un enfant de Dieu – quelle que soit la force de l’attrait du péché.

5. Les épreuves

II existe des chrétiens qui deviennent spirituellement instables parce qu’ils ne peuvent voir la main de Dieu dans toutes leurs épreuves. Ils disent des choses comme : « Comment Dieu peut-il m’aimer et permettre que je me retrouve dans pareille situation ? Comment a-t-il pu me prendre mon mari — ou ma femme ou mon enfant ? Comment peut-il entendre ma prière sans me délivrer ? Où est Dieu quand j’ai besoin de lui ? » Or, ceux qui pensent ainsi non seulement se condamnent à douter, mais encore passent complètement à côté de la plus grande source d’assurance possible : la foi éprouvée.

Rappelez-vous Romains 5 : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, […], et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point. » (v. 1-5a) Nous devons nous réjouir de nos épreuves, car elles nous procurent l’espérance et l’assurance.

Au lieu de vous amener à douter, les épreuves de la vie servent de manifestations divines de l’amour et de la puissance de Dieu en votre faveur puisqu’il vous aide à toutes les surmonter. Dans tout ce que vous devez traverser dans la vie, n’oubliez pas ceci : « Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre travail et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. Nous désirons [donc] que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance, en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses. » (Héb 6.10-12) Composez avec les difficultés en faisant preuve de diligence et de patience, car vous obtiendrez pour récompense une pleine espérance.

Les épreuves sont le creuset dans lequel l’assurance se forme. Vous souvenez-vous de la grande déclaration que Paul a faite, selon laquelle rien ne saurait nous séparer de l’amour de Dieu ? Remarquez le contexte de cette assurance : « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. » (Rom 8.35-36) Paul a vécu tout cela, et plus encore — un de ces jours, étudiez son autobiographie dans 2 Corinthiens 11 —, ce qui ne l’a toutefois pas amené à douter de sa relation avec Dieu. Qu’est-ce qui vous convainc de votre salut ? J’espère que c’est la Parole de Dieu et votre foi éprouvée.

6. La chair

Une des œuvres les plus importantes que le Saint-Esprit accomplit dans les croyants, c’est celle qui consiste à leur procurer l’assurance de leur salut. Or le croyant qui ne vit pas par la puissance de l’Esprit se prive de cette œuvre importante. Revenons à Romains 8.15 : « Et vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! » (équivalent araméen pour « papa »). Dieu nous a adoptés et accueillis au sein de sa famille, et nous jouissons d’une grande intimité avec lui. Comment savons-nous que c’est le cas ? Parce que « l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ. »  (v. 16,17a)

Comment le Saint-Esprit rend-il témoignage que vous êtes enfant de Dieu ? Premièrement, en éclairant l’Écriture, afin que vous puissiez la comprendre. À ce sujet, Paul a dit : « Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. » (1 Cor 2.9-10a) Tandis que vous étudiez la Parole de Dieu concernant ces promesses, l’Esprit les rendra réelles à votre esprit.

La deuxième manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est par le salut. L’apôtre Jean a écrit : « Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu’il demeure en nous, parce qu’il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui déclarera publiquement que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. » (1 Jean 4.13-15)

Une autre manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est en vous amenant à communier avec Dieu, comme les paroles de Paul l’attestent : « Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! » (Gal 4.6) L’Esprit produit la prière, la louange et l’adoration — qui vous poussent à crier à Dieu, en tant que votre Père céleste.

Il y a encore une autre manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est par le fruit spirituel qu’il produit en vous : « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. » (Gal 5.22-23) La chair ne produit certainement pas ces choses. Elle connaît la convoitise, mais non le véritable amour. Elle connaît un bonheur passager, mais pas la joie durable. Elle connaît un moment de calme, mais pas la paix intérieure profonde. Le fruit de l’Esprit en vous prouve que vous appartenez à Dieu. Ainsi en est-il de l’œuvre extérieure que sa toute-puissance accomplit en vous par l’évangélisation et d’autres ministères chrétiens (voir Act 1.8).

7. La désobéissance

II se peut que la raison la plus évidente qui nous amène à manquer d’assurance soit la désobéissance, puisque l’assurance est la récompense de l’obéissance. L’auteur de l’Épître aux Hébreux établit d’ailleurs ce rapport étroit lorsqu’il dit que nous devons nous approcher « avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure » (Héb 10.22). On a raison de dire que ceux qui persistent dans une obéissance médiocre ne peuvent jouir d’une grande assurance. En effet, vivre dans le péché amène à vivre dans le doute.

Voici une façon pratique pour triompher du péché : Éliminez un péché majeur dans votre vie, et le reste suivra. Lorsque le général est tué, les troupes s’éparpillent. Réfléchissez à ce qui s’est produit lorsque David a tué Goliath. Au moyen de la grâce qui vous est offerte en tant que croyant, tuez les péchés que vous trouvez les plus irrésistibles et les plus familiers — vos péchés mignons —, et les autres ne tarderont pas à disparaître. Et lorsque vous succombez au péché, entreprenez rapidement de vaincre ce péché et n’oubliez pas que Satan tentera de vous faire douter de votre salut. Appuyez-vous sur la grâce bienveillante de Dieu, et elle vous donnera la force de combattre.

1 William Bridge, A Lifting Up for the Downcast, The Banner of Truth Trust, Édimbourg, 1984, p. 129-130
2 Thomas Brook, Heaven on earth : A treatise on Christian Assurance, The Banner of Truth Trust, Édimbourg, 1982, p. 93-94

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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