Masculinité et féminité

Chacun de nous est confronté, chaque jour, au fait de vivre et vivre ensemble en tant qu’hommes et femmes. Comme mari et épouse, au quotidien d’une relation faite d’apprentissage mutuel et d’étonnantes différences ; comme citoyen, au moment de s’exprimer sur une loi légitimant le mariage pour tous ; comme responsable d’entreprise, face à l’inégalité persistante des salaires entre hommes et femmes ; comme parents, au moment de savoir si habiller leur fille en rose s’apparente ou non à du « terrorisme culturel ».

Sur cette question difficile de l’identité sexuelle et des relations entre homme et femmes, source de grands débats idéologiques mais aussi de grandes souffrances intimes, la Bible nous aide à y voir clair. Elle trace, depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, une vision cohérente de ce que Dieu a voulu pour l’homme et pour la femme.

Nous en tirerons ensuite trois principes fondateurs : – une égalité de substance et de dignité devant Dieu, – la présence d’une différenciation des genres et des rôles, et d’une autorité masculine, – l’importance de vivre pour Dieu et avec Dieu cette différence et cette complémentarité.

I. À l’écoute des textes : que nous dit la Bible ?

1. L’enseignement de la Genèse (ch. 1 à 4)

Le début de la Genèse nous décrit le monde et la situation de l’homme tels que Dieu les a pensés et voulus, puis la chute qui éloigne l’homme de cet idéal.

a. Homme et femme à la création

Le premier tableau de la création en Genèse 1 met l’accent sur l’essence commune de l’homme et de la femme. Au sein de l’enchaînement d’actes créateurs de Dieu, homme et femme sont associés dans la création singulière d’une créature « à l’image » de son créateur. Parce qu’être à l’image de Dieu est le fondement de la dignité de l’être humain et le trait fondamental de son identité, il est capital qu’homme et femme partagent cette caractéristique.

Communauté de substance ne signifie pas indifférenciation. Dieu crée l’homme à son image (au singulier, comme signe de la communauté parfaite), et il les crée mâle et femelle (au pluriel, comme signe de la présence distincte de deux genres). Cette affirmation conjointe de l’égalité de substance mais d’une distinction de personnes ne doit pas étonner, de la part d’un Dieu qui se révèle comme trinitaire, composé de trois personnes distinctes mais égales en essence.

Hommes et femmes sont également associés dans une mission commune pour Dieu : administrer et remplir la terre, en l’occurrence le jardin d’Éden. L’égalité se prolonge donc dans une même finalité pour leur vie : servir Dieu en tant que son représentant sur la terre, ayant autorité sur les animaux et étant responsable de l’administration de la création dont l’homme est le sommet.

Le second tableau de la création en Genèse 2 met lui l’accent sur le rapport interpersonnel entre homme et femme et sur l’existence d’un ordre créationnel. Il appuie d’abord le principe de différentiation. La création de l’homme et de la femme, présentée plus en détail dans le chapitre 2, n’est pas simultanée et les modalités de création diffèrent.

Parallèlement à cette différenciation, le texte révèle que Dieu a institué une organisation hiérarchisée au sein du couple. Le texte fournit en effet plusieurs indices d’un rôle d’autorité de l’homme vis-à-vis de la femme :

– L’homme est créé le premier ;

La femme est appelée à être une aide, qui renvoie à un rôle d’appui et non d’autorité, étant entendu que ce rôle n’a rien de dégradant, et ne suppose aucunement l’infériorité de celui qui l’assume ;

Adam nomme Ève. Le fait de donner un nom revêt un sens particulier dans la Bible, et est signe d’autorité, comme le montre les exemples de Dieu qui renomme certains des grands hommes de foi ;

Dans l’institution du mariage décrite en Genèse 2, l’homme a la responsabilité première de quitter ses parents pour fonder la nouvelle cellule ;

Enfin, c’est à l’homme que Dieu donne les commandements précis quant au jardin, lui conférant ainsi une responsabilité particulière.

 Mais cette autorité dessinée en Genèse 2 n’entre pas en tension avec le principe de l’égalité devant Dieu. L’homme ne joue aucun rôle personnel dans la création de la femme. C’est Dieu qui discerne le besoin d’une présence qui corresponde à l’homme, c’est Dieu qui crée la femme alors que l’homme est endormi et passif, et la femme est faite de la même substance que l’homme — sa côte.

Le texte met aussi en avant le principe de complémentarité entre homme et femme, que Dieu a voulu « vis-à-vis » pour dépasser la solitude. La joie tient aussi une place importante : les premiers mots de l’homme qui sont rapportés dans la Bible sont un poème d’amour à la femme, dans lequel transparaît la joie d’avoir trouvé son vis-à-vis (« Cette fois » !). La conséquence de cette complémentarité est la fécondité de cette union, sur le plan biologique comme sur le plan social.

b. Homme et femme face à la chute

Les partisans d’une approche « chrétienne » de l’abolition de tout ordre entre homme et femme interprètent la chute comme le moment fondateur de l’autorité masculine. Celle-ci serait une conséquence punitive de la chute initiée par la femme ; l’autorité masculine cesserait donc d’avoir une raison d’être à partir du moment où homme et femme sont au bénéfice du salut en Christ, qui abolit les conséquences de la chute. Une telle approche n’est pas confirmée par le texte.

Il semble clair que la faute elle-même est commune à l’homme et à la femme. Dieu accuse tour à tour l’homme (Gen 3.9) et la femme (Gen 3.13) de ce qu’ils ont fait. Tous les deux vont avoir à subir les conséquences de la chute. Les conséquences les plus terribles sont d’ailleurs communes : homme et femme sont ensemble chassés du jardin et soumis à la mort (Gen 3.22-24), même s’ils continuent à porter — de manière dégradée — l’image de Dieu. La chute ne crée donc pas, en tant que telle, d’ordre nouveau, ou de différence entre homme et femme. Au contraire, l’ordre préexistant à la chute est confirmé en creux dans le prononcé de la responsabilité de la chute.

D’une part, la responsabilité première est imputée à Adam : c’est à lui que Dieu demande d’abord des explications sur ce qui vient de se passer. Adam, qui avait reçu les consignes de la part de Dieu, et portait un rôle de responsabilité première dans la conduite du premier couple, est rappelé par Dieu à sa charge. D’autre part, Dieu reproche à Adam non seulement d’avoir mangé du fruit (comme à Ève), mais également d’avoir écouté et d’avoir été séduit. En ce sens, on peut voir aussi dans la faillite de la chute (parmi d’autres dimensions) une faillite de l’autorité masculine au sein du couple. La femme est ici première dans la (mauvaise) direction prise, et Dieu reproche à Adam de n’avoir pas tenu son rôle.

Le fait que la chute conforte l’existence d’un ordre créationnel ne veut pas dire que rien ne change. La chute va profondément corrompre le vécu de la relation. Dieu prévient que les relations entre homme et femme vont désormais être plus dures, plus complexes, moins heureuses. L’homme tendra désormais à vouloir dominer plutôt qu’à exercer une autorité bienveillante, la femme aura le désir de prendre la place de l’homme, et tous les deux ne pourront plus vivre leur différentiation dans l’innocence du début, lorsqu’ils allaient nus sans honte.

2. L’enseignement des Épîtres : confirmation et restauration de l’ordre créationnel

Les Épîtres confirment les principes d’égalité devant Dieu, de la différenciation, et de l’autorité masculine dans la relation interpersonnelle en prenant souvent appui sur l’ordre créationnel.

L’égalité devant Dieu de l’homme et de la femme est plusieurs fois rappelée. Le passage le plus net est celui d’1 Cor 7, dans lequel Paul rappelle à la fois l’interdépendance de l’homme et de la femme et la dépendance commune à un même Dieu créateur (cf. en particulier 1 Cor 7.3-4). Cette communauté de substance et de rapport à Dieu est également évidente dans le salut : homme et femme sont unis dans un même salut comme ils avaient été unis dans la chute, Dieu ne faisant aucune différence de race, de genre ou de nation au moment d’offrir à chacun le salut en Jésus-Christ (Gal 3.22).

Les Épîtres rappellent aussi l’importance de la différenciation sexuelle. Le premier chapitre de l’Épître aux Romains condamne sans ambiguïté l’homosexualité qui revient à aller contre l’altérité sexuelle voulue à la création. Dans son développement relatif au port du voile à Corinthe, Paul pose comme principe l’importance de la différenciation homme-femme, en appelant à considérer les différences naturelles entre hommes et femmes comme signe d’une différenciation des genres et des rôles (1 Cor 11.6,14).

Le rôle d’autorité de l’homme dans la relation interpersonnelle est développé à plusieurs reprises. C’est le cas dans le cadre de l’Église (en 1 Cor 11 et 1 Tim 2) comme au sein du couple (Éph 5). Le rôle d’autorité est attesté par le terme de « tête » assigné à l’homme (1 Cor 11.5), qui signifie une position d’autorité.

Cet enseignement s’appuie à la fois sur le rappel d’arguments déjà présents dans la Genèse et sur des révélations nouvelles. C’est ainsi que Paul inscrit explicitement le rôle d’autorité de l’homme dans la chaîne d’autorité qui relie le Père au Fils, puis le Fils aux hommes (1 Cor 11.3 ; Éph 5.23). Ce parallèle est capital : il prouve d’une part que l’autorité n’est pas un état de fait regrettable dû à la chute, puisqu’il est mis sur le même plan que la relation d‘autorité au sein de la trinité. Il empêche d’autre part d’interpréter l’autorité comme provenant d’un différentiel de nature ou de compétence, puisque Jésus a toujours conservé sa nature divine et partagé tous les attributs divins.

En plus de conforter le cadre créationnel, les Épîtres évoquent souvent l’importance de restaurer l’harmonie entre homme et femme détruite par la chute. Plusieurs passages constituent des exhortations à vaincre les conséquences du péché, en vivant une relation homme-femme (et plus généralement humain-humain) sous l’angle du service mutuel et de l’amour. Paul exhorte ainsi les maris à aimer leur femme à trois reprises au sein du même chapitre (Éph 5.25,28,33), rappelle qu’homme et femme ont chacun autorité sur le corps de l’autre (1 Cor 7.4), ou encore appelle à la fidélité réciproque. Surtout, les relations entre hommes et femmes s’inscrivent dans le champ plus large des relations fraternelles, dans lesquelles nous sommes appelés par l’Esprit à cultiver l’humilité (Phil 2.5), le pardon, la bienveillance, ou encore le fait de ne pas faire prévaloir ses droits (voir par exemple 1 Cor 13 ; Col 3.12-13).

II. Une tentative de synthèse : trois grands principes bibliques du rapport entre homme et femme

1. Hommes et femmes sont distincts mais égaux en dignité et en substance

Aucun esprit de supériorité lié au genre n’est acceptable : nous sommes chacun dépendants de Dieu, et à son image. Il nous faut veiller à éviter notamment toute sous-estimation et sous-utilisation des compétences du genre féminin. C’est une mission commune que Dieu nous a confiée, et l’homme était démuni pour la remplir avant que Dieu ne lui donne l’aide qui lui corresponde.

Aucune compromission ne doit être faite avec des discours dégradant l’image de la femme, qui portent indirectement atteinte à l’image de Dieu.

Le principe de différenciation doit nous amener à refuser toute vision qui tendrait à nier la réalité d’une distinction homme-femme, ou le bienfait de leur complémentarité. La Bible va ainsi clairement contre les théories considérant que l’identité masculine ou féminine n’est qu’une construction, chacun déterminant son genre comme il l’entend, par son libre arbitre, et sans être contraint par son sexe biologique. Le message biblique de la différenciation explique aussi le fait que l’homosexualité est clairement un péché contraire à la vision de Dieu pour l’homme et la femme (et ce sans oublier que tous les péchés doivent nous être en horreur, et qu’aucun pécheur ne cesse d’avoir notre amour). Le message biblique est également en décalage avec une conception dans laquelle la différence homme-femme est reconnue, mais qui nierait la nécessité et l’intérêt de la complémentarité et de la vie ensemble. La Bible, elle, rappelle qu’homme et femme ne sont pas faits pour vivre seuls, en autonomie. Dieu a prévu comme modèle général la vie de l’homme et de la femme en couple, en vue notamment de l’enfantement, au sein d’une cellule familiale où chacun cherche prioritairement le bien de l’autre et pas uniquement son épanouissement personnel.

2. L’autorité masculine est voulue par Dieu pour organiser les relations mutuelles et contribuer à la réussite de l’ensemble

L’homme est appelé à diriger pour Dieu, la femme à aider pour Dieu. Dieu a voulu la présence d’une autorité masculine au sein d’un partenariat d’êtres égaux en dignité et chargés d’une mission commune. Pour vivre sereinement ce principe, il est essentiel de définir correctement l’autorité.

L’autorité selon la Bible est une charge, synonyme de service et de responsabilité. Concrètement, l’autorité semble renvoyer notamment à la responsabilité de trancher les débats importants, de veiller particulièrement à l’orientation du couple ou de l’église vers les objectifs fixés par Dieu (la vision), et de protéger la cellule des attaques de l’extérieur. Ces rôles sont à assumer prioritairement par l’homme, en vue du bien de l’ensemble, et ne peuvent l’être que si chacun, homme et femme, demeure dans la dépendance de Dieu.

L’autorité selon la Bible n’est pas la conséquence d’une supériorité de compétence, comme c’est souvent le cas dans les rapports humains sans Dieu. La meilleure preuve est la position de Jésus qui accepte une position d’obéissance à nature égale avec le Père. L’autorité n’est pas non plus la domination, qui est une perversion de la notion d’autorité, et qui infeste les rapports entre homme et femme depuis la chute. L’autorité n’est pas non plus la privation d’autonomie de la femme. D’une part, l’autorité masculine n’est pas mentionnée comme étant nécessaire dans tous les cercles. La Bible en parle dans le couple et dans l’église, mais ne dit rien des rapports entre hommes et femmes dans d’autres cercles. D’autre part, dans les contextes où l’homme a un rôle d’autorité, le partage et la délégation de l’autorité sont évidemment possibles et souhaitables sur un grand nombre de point.

3. Les relations entre hommes et femmes sont à vivre pour Dieu et avec Dieu

Un troisième principe, transversal aux deux premiers, est que les relations entre hommes et femmes sont à vivre pour Dieu et avec Dieu.

Pour Dieu, parce que tout doit être pensé avec cette conviction qu’homme et femme ont une mission commune, qui est d’honorer Dieu sur la terre. La femme n’est pas l’objet de l’homme, mais son aide : l’homme doit donc regarder cette aide dans la perspective du service commun que le couple doit fournir pour Dieu. Cela devrait prévenir toute volonté d’utilisation capricieuse et égoïste de la femme par l’homme au nom de son autorité. Cela donne aussi au couple un horizon et une raison d’être, qui renforcent la relation mutuelle et fournissent l’occasion de moments de partage et de progrès mutuels.

Avec Dieu, parce que tenir ce cap implique de le vivre avec Dieu. Cette exigence a d’abord une motivation positive, offensive. Dieu sait ce qui est bon pour nous. Dieu a pensé cette relation homme-femme, a voulu la complémentarité et l’autorité, pour notre bien. Lorsque nous nous conformons à ce modèle divin, Dieu peut le plus « naturellement » bénir et aider à travers les structures qu’il a instituées. En vivant nos couples avec Dieu, nous tendons à le renforcer et à « l’optimiser ».

Mais vivre ces relations homme-femme avec Dieu a aussi une motivation que l’on pourrait qualifier de « défensive ». Depuis la chute, et malgré notre restauration partielle par notre nouvelle naissance, nous ne savons pas naturellement vivre notre couple dans l’harmonie et l’amour auxquels Dieu nous appelle. Le péché continue à corrompre le vécu de l’ordre voulu par Dieu, à travers l’égoïsme, la rancune, la tentation, l’incompréhension… Dieu peut concrètement nous aider à chaque étape importante, à chaque crise, à chaque progrès que nous avons à réaliser, pour mieux comprendre et mieux aimer notre conjoint, mieux s’aimer et se respecter entre frères et sœurs.

Ainsi, en couple comme en église et entre frères et sœurs, il est capital de penser que nos relations entre hommes et femmes doivent toujours être inscrites dans le projet que Dieu a pour nous, hommes et femmes, unis dans les partenariats que sont le couple et l’église, en vue de l’honorer, tout en profitant des bénédictions qui y sont associées. « Et par-dessus tout, aimez-vous. L’amour est le lien de la perfection. » (Col 3.14)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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