Rester à la maison : quel travail !

Repas de mariage — tout le monde s’installe à table et chacun essaye de faire un peu connaissance :
« Vous faites quoi dans la vie ?
– Ben, rien, enfin, si, je m’occupe de mes enfants.
– Ah bon, vous n’avez pas fait d’études ?
– Oui, oui, des études de médecine. »
Suit un « ah » de dépit (sous-entendu : « Vraiment, c’est un peu du gâchis ! »).
À la table d’à côté, la soirée commence par le même type de question :
« Vous travaillez ?
– Oui, je travaille dans une société d’assurance.
– Ah bon, vous n’avez pas d’enfants ?
– Oui, j’en ai trois.
– Mais qui s’en occupe ?
– Il y a une nounou qui vient le soir après l’école. »
Suit un « ah » réprobateur (sous-entendu : « Vraiment, est-elle bien à sa place, cette mère ? »).

Quelle mère de famille ne s’est jamais trouvée dans ce type de situation, se sentant jugée sur son choix de travailler au dehors ou de rester à la maison pour s’occuper de ses enfants ?

Et avant de connaître cette situation, laquelle n’a jamais eu quelques difficultés à faire ce choix ? Et auprès de qui a-t-elle pu trouver de l’aide ? Les idées reçues sont parfois tellement ancrées qu’il est difficile d’aborder ce sujet sereinement. Pour certain(e)s, la place de toute femme chrétienne qui se respecte est à la maison, auprès de ses enfants. Pour d’autres, ne pas mettre à profit plusieurs années d’études est vraiment dommage : une femme instruite devrait travailler en dehors de la maison.

Or le choix (si choix il y a) est souvent loin d’être simple. La Parole de Dieu nous encourage toujours dans notre rôle de femme chrétienne, auprès de notre mari et de nos enfants ; elle nous incite aussi à pratiquer les bonnes œuvres. Toutefois, bien qu’étant notre guide dans toutes nos décisions, la Bible ne nous donne pas de réponse toute faite sur le sujet du travail.

Je voudrais partager avec vous quelques réflexions sur ce sujet, sans avoir la prétention de trancher cette question et sans chercher à être exhaustive, mais plutôt pour donner quelques pistes à celles qui se trouvent devant ce choix.

Avant tout, évacuons un problème de vocabulaire : une femme qui reste à la maison travaille ! Quand quelqu’un qui ne me connaît pas me demande : « Et toi, tu travailles ? » (sous-entendu, en dehors de la maison), je réponds : « Oui, beaucoup, mais je ne suis pas payée ! » C’est vrai que, bien que restant à la maison, j’ai quand même l’impression de travailler !

Vivre, c’est choisir !

Toute notre vie nous sommes amenées à faire des choix. Celui-là est spécialement important. Mais, comme tous les autres, faisons-le :
• dans la prière,
• avec notre mari,
• avec sagesse, en pesant le pour et le contre,
• avec bon sens,
• en prenant conseil, sans oublier que personne ne doit nous imposer un choix.

Quelques questions à se poser avant de faire son choix

Parfois le choix n’est pas simple… Voici quelques questions qu’on peut se poser :

• Avons-nous, mon mari et moi, le même avis sur ce sujet ? Ce peut être l’occasion de parler (ou de reparler) à cœur ouvert de la place du mari et de la femme dans notre couple, de nos priorités, de la répartition des tâches ménagères, de notre rôle en tant que père et mère.

• Avons-nous besoin d’un deuxième salaire ? Ce sujet des finances est très délicat. Par exemple, vivre en région parisienne est très coûteux. Pour certains couples, la question ne se pose même pas : le mari et la femme doivent travailler pour faire face à toutes les dépenses. D’autres fois, la réponse n’est pas évidente : se priver d’un deuxième salaire revient en fait à diminuer son train de vie. Et il faut être honnête dans son choix. Là encore, il est indispensable que ce soit un choix fait à deux.

• Ai-je l’énergie pour faire face à la reprise d’un travail ? Chaque être humain a des capacités différentes, des dons différents, une santé différente. Travailler à la maison n’est pas de tout repos ; mais mener de front travail au dehors et travail à la maison peut sembler insurmontable. Chacune doit faire en fonction de ses capacités ; Dieu ne nous demande pas d’aller au-delà.

• Est-ce que je me vois « entre quatre murs » ? Bien sûr, élever des enfants donne des occasions de sortir de chez soi (!), mais quand on a un seul bébé, on reste quand même de longues heures enfermée pendant ses siestes. Faisons en fonction de notre caractère. Il peut être bien plus bénéfique pour tout le monde que la mère travaille, pourquoi pas à temps partiel, plutôt que de rester chez elle et d’être déprimée. Et si nous avons choisi de rester à la maison et que cela nous est un peu difficile, soyons bien persuadées que Dieu nous aidera dans cette situation.

Quand le choix paraît simple

Vous devez avoir un travail salarié pour une raison évidente : par exemple, votre mari n’est plus là ou il ne peut pas subvenir aux besoins de votre famille pour diverses raisons (maladie, handicap, chômage). Au contraire, vous restez à la maison pour une raison qui vous est propre : par exemple, vous aviez décidé en vous mariant que vous arrêteriez de travailler dès qu’un enfant arriverait, et vous assumez pleinement ce choix.

Assumer son choix

Quand le choix est fait, assumons-le ! Rien n’est pire que de vivre une situation en imaginant sans cesse ce que serait notre vie si on avait fait un autre choix. Dieu nous demande de vivre ici et maintenant, dans la joie et dans la paix. C’est Satan qui nous souffle : « Ce serait certainement mieux si tu étais dans une autre situation… tu pourrais faire ceci ou cela. »

C’est facile, me direz-vous, mais moi, je me retrouve à la maison parce que je n’ai pas le choix : mon mari voyage tout le temps, mon travail m’amenait à voyager aussi, nous n’avons pas de famille sur place ; l’organisation serait impossible, il nous faudrait deux nounous, et même une la nuit !

Ou bien, moi je suis obligée de travailler pour une raison financière, alors que je rêverais de rester à la maison…

Je ne vois qu’une solution : apporter votre situation à Dieu ; il la connaît déjà, il vous aidera à la supporter, ou, mieux encore, à vous y épanouir (?), et peut-être, plus tard, à en sortir…

Quelques avantages et quelques « risques » à rester à la maison

Pour le vivre depuis quelques années, et aussi pour en avoir beaucoup parlé avec des amies, je peux affirmer que travailler à la maison procure beaucoup de joies et peut nous apporter un plein épanouissement en tant que femme, quelles que soient les idées véhiculées dans la société. Par ailleurs, ce travail sollicite des compétences dans des domaines très variés. De plus, nous sommes plus flexibles dans la gestion de notre temps et plus disponibles pour notre famille, pour l’église, pour notre prochain. Il est vrai que notre disponibilité varie en fonction de l’âge des enfants. Et il ne serait pas sage de s’engager dans trop d’activités, au risque de ne plus avoir assez de temps pour sa famille…

On pourrait allonger la liste des privilèges à rester à la maison. Mais on oublie parfois de parler des difficultés que l’on peut y rencontrer. En voici quelques unes :

Perte d’estime de soi

Il faudrait plus que quelques lignes, et surtout quelqu’un de plus qualifié que moi, pour aborder ce sujet. Mais on peut constater que les mères au foyer ont parfois une fâcheuse tendance à se dévaloriser. Alors, si un mari lit cet article, n’oubliez pas de remercier régulièrement votre femme de tout le travail qu’elle accomplit, et dont vous n’avez pas toujours conscience. Et vous pouvez aussi essayer l’expérience suivante. Vous prenez une journée de congé et vous proposez à votre femme de « prendre sa journée » elle aussi, en vous laissant maison et enfants. Vous êtes plein d’entrain pour accompagner les enfants à l’école, leur préparer un bon repas à midi, faire tourner un lave-linge (c’est un peu plus long que prévu car depuis la naissance du petit dernier, vous ne l’avez plus utilisé…), aider aux devoirs en rentrant de l’école, tout en occupant la petite sœur qui n’aime pas trop être délaissée… Bref, le soir, quand votre femme rentre de son escapade, vous êtes content d’avoir bien profité de vos enfants, mais vous n’avez fait « que ça » et vous lui dites : « Je n’imaginais pas que c’était aussi fatigant de rester à la maison ! ». Maintenant, vous êtes en mesure de la comprendre encore mieux…

Difficulté à organiser ses journées

Quand les enfants sont tout-petits, la question ne se pose pas vraiment. Mais quand tous les enfants sont scolarisés, arrive une impression de liberté… relative. Liberté, car, après tout, on est seules « maîtres à bord de la maison », après Dieu. Et donc c’est à nous de décider si on va faire ses courses dès qu’on a amené les enfants à l’école, si on met tous les jours les petits plats dans les grands en passant la matinée à cuisiner, si on prend le temps d’un moment avec Dieu alors qu’il y aurait mille choses à faire, si on va voir une voisine malade, si on va faire une balade en forêt, etc.

Bien sûr, on peut s’organiser militairement, mais on risque alors de passer à côté de choses imprévues que Dieu avait peut-être préparées pour nous.

Ne pas assez autonomiser ses enfants

Là aussi, il est difficile de généraliser. Mais, en étant à la maison, une femme a sûrement davantage tendance à prévenir tous les besoins de ses enfants. C’est plus que normal pour un bébé : la maman est là pour ça ! Mais quand un enfant grandit, il me semble tout aussi normal de lui apprendre à participer à quelques tâches dans la maison — même s’il est parfois moins fatigant (car moins sujet à conflit !) de les faire à sa place ! Un ado (garçon ou fille) qui ne prend même pas la peine de porter son linge à laver dans le coffre à linge va peut-être avoir plus de mal quand il devra voler de ses propres ailes… Et aider sa mère est un bon moyen de lui montrer qu’on reconnaît son travail et qu’on la respecte.

Bien sûr, ce ne sont là que quelques aspects de la vie d’une femme au foyer, et ils ne sont pas du tout normatifs. Chacune a son propre vécu et rencontre des difficultés sur des points différents. Et certaines vivent cette situation dans une totale sérénité.

Changer ?

N’ayons pas peur du changement. Sans tout remettre en cause en permanence, n’hésitons pas à nous poser de temps en temps la question de notre situation professionnelle. Ce n’est pas parce qu’on a arrêté de travailler quand nos enfants sont nés, que cette situation doit durer jusqu’à la fin de notre vie. Là encore, chaque couple doit évaluer et gérer ses priorités, qui diffèrent d’un foyer à l’autre et évoluent aussi dans le temps.

Encourager

Nous sommes mère, belle-mère, sœur un peu plus âgée dans l’église. Nous avons parfois une idée bien arrêtée sur le sujet, idée forcément influencée par notre vécu. Alors essayons de ne pas penser que notre choix personnel (ou notre conviction sur ce sujet — les deux peuvent différer si nous ne nous sommes pas épanouies dans ce choix) est la meilleure solution pour toutes les femmes qui nous entourent, dans notre famille et dans notre église… Réalisons que chaque femme est différente, que chaque situation est différente et essayons de comprendre, d’avoir du discernement, surtout si on vient nous questionner. Bannissons les jugements à l’emporte-pièce ou les petites réflexions acides et culpabilisantes. Et encourageons-nous mutuellement à toujours chercher la place où Dieu nous veut !

Conclusion

Un choix difficile, d’autant que de lui va dépendre votre épanouissement, et donc forcément celui de votre famille… Alors beaucoup d’inquiétude ? Non, si nous sommes persuadées que notre Dieu est bon, qu’il veut notre bien, et si, quoi que nous décidions, nous faisons tout « comme pour le Seigneur » !

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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