Comment définir l’Évangile

Une étude du texte de 1 Corinthiens 15.1-19

Différentes conceptions de l’Évangile

Plusieurs ont fait observer que dans le monde occidental, l’Église passe par une phase de fragmentation notoire. Cette division touche jusqu’à notre compréhension de l’Évangile.

a. Certains chrétiens estiment que l’Évangile est un ensemble étriqué d’enseignements concernant Jésus, sa mort et sa résurrection ; ceux qui y croient entrent dans le royaume. Ensuite, débutent pour eux la formation du disciple et le processus de transformation personnelle. Mais, pour les adeptes de cette conception de l’Évangile, ces deux œuvres n’en font pas intégralement partie. Une telle compréhension de l’Évangile est très éloignée de celle du N.T. : l’Évangile, en réalité, couvre un champ très large ; il prend le chrétien dans son passé de perdition et de séparation de Dieu, le conduit par le chemin de la conversion et de la vie de disciple jusqu’à la consommation finale, le corps de résurrection, les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Plus généralement, l’Évangile est la bonne nouvelle à propos de ce que Dieu a fait, d’abord en Christ, et avant tout dans la mort, la résurrection, l’ascension et la session de Christ et tout ce qui découle de ce sacrifice et de cette glorification. C’est pourquoi nous le prêchons et le proclamons : c’est ce qu’il faut faire avec une bonne nouvelle !

b. Pour d’autres, l’Évangile se résume aux deux premiers commandements : aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même. Ces commandements sont tellement centraux que, pour Jésus lui-même, la loi et les prophètes en dépendent (Mat 22.34-40). Mais, nous affirmons avec force, que l’Évangile ne saurait se réduire à ces deux commandements.

c. Un troisième courant de pensée assimile l’Évangile à l’enseignement éthique de Jésus contenu dans les Évangiles, en le séparant des récits de la mort et de la résurrection de Jésus. Cette approche se fonde sur deux erreurs. Premièrement, on ne peut correctement comprendre l’enseignement de Jésus, si on ne discerne pas comment il converge vers sa mort et sa résurrection. C’est l’ensemble (enseignements, mort et résurrection) qui forme l’Évangile unique de Jésus-Christ auquel les Évangiles canoniques rendent témoignage. La seconde erreur de ce courant de pensée éthique est de diriger l’attention vers l’enseignement de Jésus tout en repoussant la croix à la périphérie, réduisant la glorieuse Bonne Nouvelle à une simple religion, la joie du pardon à un simple conformisme éthique, les motivations les plus nobles d’obéissance à un simple devoir. Le résultat de cette conception est désastreux.

d. Mais la tendance la plus courante de nos jours est peut-être d’accepter l’Évangile, tout en déployant beaucoup d’énergie et de passion créatives pour développer d’autres thèmes : le mariage, le bonheur, la prospérité, l’évangélisation, les pauvres, la lutte contre l’islam, la lutte contre la sécularisation galopante, la bioéthique, les dangers à gauche, les dangers à droite… – la liste est infinie. C’est ignorer que nos auditeurs sont inévitablement attirés par ce qui nous passionne le plus. Il est peu probable que mes étudiants apprennent tout ce que je leur enseigne ; ils sont naturellement plus enclins à apprendre ce qui m’enthousiasme le plus. Si nous acceptons l’Évangile sans conviction, alors que des sujets périphériques enflamment notre passion, nous formerons une génération qui minimisera l’Évangile et manifestera du zèle pour ce qui est périphérique. Il est facile de sembler prophétique en se positionnant en marge ; la nécessité urgente est d’être prophétique à partir du point central, l’Évangile. Et, si on réfléchit sérieusement à l’Évangile et si celui-ci reste au centre de notre préoccupation et de notre vie, nous constatons qu’il aborde aussi de façon pertinente toutes les autres questions.

L’Évangile condensé en huit mots

À partir de 1 Corinthiens 15.1-19, je vais m’efforcer de résumer l’Évangile par huit mots. Paul, dans ces versets, veut s’entretenir de « l’Évangile » : « Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé […] par lequel [l’Évangile] aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé » (v. 2). Ce que Paul avait annoncé passait « avant tout » ou était « de première importance » (v. 3, Semeur). C’est une façon efficace d’attirer l’attention de ses lecteurs, car ce qu’il va dire au sujet de l’Évangile en occupe la partie centrale.

1. L’Évangile est christologique

Le premier mot du résumé de Paul est « Christ » : « Je vous ai transmis, avant tout, ce que j’avais aussi reçu : Christ est mort pour nos péchés. » L’Évangile n’est pas du théisme insipide, et encore moins du panthéisme impersonnel ; il est irrémédiablement centré sur Christ. L’ensemble du N.T. et particulièrement les livres les plus importants, soulignent cette vérité : il est Christ, Emmanuel, Dieu avec nous, le roi davidique qui instaure le royaume de Dieu (Matthieu). Lui seul est le chemin, la vérité et la vie (Jean). Il n’existe aucun autre nom que Jésus pour être sauvés (Actes). Jésus est celui qui, selon le bon vouloir de Dieu, apaise la colère divine et réconcilie Juifs et non-Juifs avec son Père céleste, et, par la même occasion, les uns avec les autres (Romains, Galates, Éphésiens). Il est à la fois l’agneau et le lion, seul habilité à faire ainsi aboutir les desseins divins de jugement et de bénédiction (Apocalypse). John Stott a raison : « L’Évangile n’est pas prêché si Christ ne l’est pas. »

Cette position christologique ne se focalise pas seulement sur la personne de Christ ; elle englobe avec le même élan sa mort et sa résurrection. Dans ce que Paul considère comme de première importance, il y a le fait que « Christ est mort pour nos péchés » (15.3). Un peu plus tôt dans cette même lettre, Paul ne dit pas à ses lecteurs : « Je n’ai pas jugé bon de savoir autre chose parmi vous, sinon Jésus-Christ », mais : « Je n’ai pas jugé bon de savoir autre chose parmi vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Cor 2.2). De plus, au chapitre 15, Paul lie la mort de Jésus à sa résurrection.

En d’autres termes, il ne suffit pas de monter en épingle la fête de Noël et d’atténuer Vendredi Saint et Pâques. En déclarant que l’Évangile est christologique comme un fait d’importance primordiale, il est clair que nous ne considérons pas Christ comme un homme quelconque, ni même comme le Dieu-homme qui vient nous aider, une sorte d’agent d’assurance – un « très brave Dieu-homme » qui, quand on fait des erreurs, vient réparer. L’Évangile est christologique dans un sens beaucoup plus fort : Jésus est le Messie promis qui est mort et ressuscité.

2. L’Évangile est théologique

C’est une façon raccourcie d’affirmer deux choses :

a. Comme 1 Corinthiens 15 le répète constamment, Dieu a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts (v. 15). D’une façon plus générale, le N.T. insiste sur le fait que Dieu a envoyé son Fils dans le monde, et que le Fils a obéi en allant jusqu’à la croix, parce que c’était la volonté de son Père. Il est vain de vouloir opposer la mission du Fils au dessein souverain du Père. Si l’Évangile est foncièrement christologique, il n’en est pas moins foncièrement théologique.

b. Le texte ne dit pas simplement que Christ est mort et qu’il est ressuscité ; il précise que c’est « pour nos péchés ». La croix et la résurrection sont des événements et historiques et théologiques.

Nous ne pouvons saisir la force de cette affirmation que si nous nous rappelons comment le péché et la mort sont liés à Dieu dans l’Écriture. Ces derniers temps, il est courant de résumer l’histoire biblique ainsi : « Depuis la chute, Dieu s’efforce d’inverser les effets du péché. Il prend des mesures pour en limiter les dégâts ; il appelle une nouvelle nation, les Israélites, pour communiquer son enseignement et sa grâce aux autres peuples ; il promet d’envoyer un jour le roi davidique annoncé pour triompher du péché et de la mort et de leurs misérables effets. C’est ce que Jésus accomplit : il vainc la mort, inaugure un royaume de justice et appelle ses disciples à vivre selon cette justice dans la perspective de l’aboutissement futur. » Une grande partie de cette présentation historique linéaire du salut est évidemment vraie. Mais elle est tellement réductrice qu’elle introduit une distorsion majeure. Elle fusionne la rébellion humaine, la colère de Dieu et tous les désastres qui leur sont liés en un seul bloc, celui de la dégradation de la vie humaine, mais en dépersonnalisant le courroux divin. Elle omet de dire que depuis le commencement, le péché est une offense contre Dieu. C’est le Seigneur qui, dès le début, prononce la sentence de mort (Gen 2–3). Ce n’est pas à proprement parler une surprise puisque Dieu est la source de toute vie ; si donc ceux qui portent son image lui crachent au visage, tiennent absolument à suivre leurs propres voies et devenir leurs propres idoles, ils se coupent de leur Créateur, de celui qui donne la vie. Que reste-t-il alors, sinon la mort ?

Par ailleurs, lorsque nous péchons sous quelque forme que ce soit, c’est invariablement Dieu que nous offensons le plus. L’expérience de David le prouve clairement : après avoir péché en séduisant Bath-Chéba et en faisant mourir son mari, le roi, profondément contrit, s’adresse à Dieu : « J’ai péché contre toi, contre toi seul, et j’ai fait le mal à tes yeux. » (Ps 51.6) D’un certain point de vue, c’est faux. Après tout, David a également péché contre Bath-Chéba. Il a terriblement fauté contre son mari. Il a péché contre l’officier en le corrompant, il a péché contre sa propre famille, contre le bébé dans le sein de Bath-Chéba, contre la nation dans son ensemble qui attendait que son roi agisse avec intégrité. En fait, il est difficile d’imaginer une seule personne contre laquelle David n’aurait pas péché ! Or le roi déclare : « J’ai péché contre toi seul. » Dans le sens le plus profond, c’est parfaitement vrai. Ce qui fait que le péché est péché, ce qui le rend si abject, ce qui lui confère son caractère si horriblement abominable, c’est qu’il est dirigé contre Dieu. Chaque fois que nous péchons, c’est Dieu qui est le plus offensé. C’est pourquoi nous devons implorer son pardon, sinon que nous reste-t-il ?

Le Dieu que la Bible décrit comme décidé à intervenir et à sauver est aussi le Dieu présenté comme rempli de colère à cause de notre idolâtrie persistante. Il intervient autant en tant que Sauveur qu’en tant que Juge au-dessus de nous, un Juge offensé animé d’une terrible jalousie. Seule la grâce de Dieu nous sauve à la fois des péchés et de leur conséquence autrement inévitable, à savoir la colère à venir (Mat 7.23 ; Act 17.31 ; 24.25 ; Rom 1.18 ; 1 Thes 1.10).

Le lien entre les thèmes – Dieu, péché, colère, mort, jugement – est ce qui rend les paroles simples de 1 Corinthiens 15.3 si profondément théologiques : c’est un thème « de première importance » que « Jésus est mort pour nos péchés » (cf. Rom 4.25 ; Gal 1.4 ; 1 Pi 3.18).

Comme le dit Paul ici, par cet Évangile « vous êtes sauvés » (v. 2). Être sauvé des péchés, ce n’est pas seulement être délivré de leur pouvoir asservissant, mais également de leurs conséquences, lesquelles sont intimement liées à la sentence solennelle de Dieu, à sa sainte colère.

3. L’Évangile est biblique

« Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. » (1 Cor 15.3-4) Paul ne dit pas à quels textes précis de l’Écriture il fait référence. Peut-être pensait-il à des textes comme le Psaume 16 et Ésaïe 53, que Pierre a utilisés le jour de la Pentecôte, ou au Psaume 2 que lui-même cite à Antioche de Pisidie. Plus haut, Paul dit que « Christ, notre Pâque, a été immolé » (1 Cor 5.7). L’auteur de la lettre aux Hébreux soulignera élégamment comment certains éléments des Écritures de l’A.T., passés au crible de l’histoire du salut, annoncent l’obsolescence de l’Ancienne Alliance et son remplacement par la nouvelle avec son meilleur tabernacle, son meilleur sacerdoce et son meilleur sacrifice.

L’apôtre ancre ainsi l’Évangile dans les Écritures, ce que, bien entendu, nous appelons l’A.T., et dans le témoignage des apôtres, notre N.T.

4. L’Évangile est apostolique

Certes, Paul insiste avec bonheur sur le fait qu’il y avait plus de cinq cents témoins oculaires de la résurrection du Seigneur Jésus. Néanmoins, il attire plusieurs fois l’attention sur les autres apôtres : Jésus « a été vu par Céphas, puis par les douze » (v. 5) ; « ensuite, il a été vu par Jacques, puis par tous les apôtres… il s’est fait voir à moi… le moindre des apôtres » (v. 7-9). Notez bien ensuite la séquence des pronoms personnels au verset 11 : « Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous prêchons, et c’est ce que vous avez cru. » La succession des pronoms (moi, eux, nous, vous) devient un puissant moyen de relier le témoignage et l’enseignement des apôtres à la foi de tous les chrétiens des siècles suivants.

5. L’Évangile est historique

a. 1 Corinthiens 15 mentionne l’ensevelissement et la résurrection de Jésus. L’ensevelissement atteste la mort de Jésus puisque (normalement !) nous n’enterrons que les morts ; et les apparitions témoignent de sa résurrection. Sa mort et sa résurrection sont liées historiquement. Celui qui a été crucifié est aussi celui qui est ressuscité ; son corps qui sortit du tombeau possédait les marques des plaies du corps qui y avait été déposé, comme Thomas voulut s’en assurer. La résurrection eut lieu le troisième jour, elle est datée par rapport au décès.

Toute approche, que ce soit en théologie ou dans l’évangélisation, qui tente d’opposer la mort de Jésus à sa résurrection est insensée. Il se peut qu’on ait occasionnellement besoin de souligner davantage l’une que l’autre pour combattre certaines idées fausses ou répondre à certains besoins particuliers, mais il est impossible de sacrifier l’une à l’autre, de séparer l’une de l’autre.

b. Notre accès aux événements de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection de Jésus est le même que pour tout autre événement historique : par le témoignage et les écrits de tous ceux qui étaient présents. C’est pourquoi Paul énumère ces témoins, et indique que beaucoup d’entre eux étaient encore en vie au moment où il écrivait sa lettre ; on pouvait les consulter et s’assurer de la véracité et de la fiabilité des propos de l’apôtre. Par la grâce de Dieu, la Bible est, entre autres choses, un compte-rendu écrit de ces premiers témoins.

c. Contrairement aux autres religions, les affirmations chrétiennes centrales sont irréductiblement historiques, contrairement au bouddhisme, à l’hindouisme et même à l’islam.

Jésus est la seule révélation possible de Dieu, entrée dans l’Histoire par l’incarnation (1 Jean 1.1-2). Pour l’apôtre Paul, nier la résurrection historique de Christ aurait des conséquences tragiques : « Si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine » (1 Cor 15.17). En d’autres termes, ce qui valide la foi est la véracité de son objet ; dans ce cas, c’est la résurrection de Jésus. Si Jésus n’est pas ressuscité, vous pouvez croire, mais votre foi n’en est pas moins vaine et vous êtes parmi « les plus malheureux de tous les hommes » (v. 19).

d. Dans la pensée moderne, le mot « historique » ne s’applique souvent qu’aux événements ayant des causes et des effets entièrement situés dans une séquence d’événements ordinaire, « naturelle ». La résurrection de Jésus n’est donc pas « historique », car cette définition du mot « historique » exclut le miraculeux, l’intervention spectaculaire de la puissance divine. Il vaut infiniment mieux considérer comme historique tout événement qui se produit dans le continuum espace-temps – qu’il résulte de causes ordinaires ou surnaturelles.

Dans ce sens, la résurrection est historique : elle se situe dans l’Histoire, même si elle a pour cause le pouvoir spectaculaire de Dieu qui a ressuscité l’homme Christ Jésus d’entre les morts et lui a donné un corps de résurrection qui présentait une authentique continuité avec celui qui fut déposé dans le tombeau. On pouvait voir, toucher, manipuler ce corps de résurrection ; Jésus, dans ce corps pouvait manger de la nourriture ordinaire. Toutefois, il pouvait également apparaître soudainement dans une pièce verrouillée, un corps que Paul a du mal à décrire, l’appelant finalement corps spirituel ou corps céleste (v. 35-44).

6. L’Évangile est personnel

La mort et la résurrection de Jésus ne sont pas seulement des événements historiques ; l’Évangile n’est pas simplement théologique au sens où il touche à un certain nombre de concepts théologiques. Il indique la voie du salut individuel et personnel. « Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous demeurez fermes, et par lequel aussi vous êtes sauvés » (1 Cor 15.1-2). Un Évangile historique qui ne serait ni personnel ni puissant serait une antiquité ; un Évangile théologique qui n’est pas reçu par la foi et ne transforme pas la vie est pure abstraction.

7. L’Évangile est universel

Dans la suite de 1 Corinthiens 15, Paul démontre que Christ est le nouvel Adam (v. 22, 47-50). La nouvelle humanité en lui comprend des gens de toute langue, de toute tribu, de tout peuple et de toute nation. Dans ce sens, l’Évangile est universel. Il ne l’est pas au sens où il transformerait et sauverait tout le monde sans exception, car ceux dont l’existence se rattache exclusivement au premier Adam ne sont pas inclus dans le second Adam. Mais, cet Évangile est merveilleusement universel dans l’étendue de son appel. Il ne comporte aucune trace de racisme.

8. L’Évangile est eschatologique

Certains des bienfaits que les chrétiens reçoivent aujourd’hui sont des bénédictions essentiellement eschatologiques, qui appartiennent à la fin, même si elles anticipent ce temps et sont déjà nôtres. Dieu déclare déjà maintenant justifié le peuple qu’il a acquis par le sang de son Fils et régénéré par son Esprit : le verdict final de la fin des temps a déjà été prononcé sur le peuple de Christ en raison de ce que Jésus a accompli.

L’Évangile est aussi eschatologique dans un autre sens. Il ne suffit pas de se contenter des bénédictions dont les chrétiens bénéficient dans le temps présent : il y en a bien davantage à venir ! Paul l’évoque à la fin du chapitre (v. 50-54) : l’Évangile nous prépare pour les nouveaux cieux et la nouvelle terre dans un corps de résurrection.

Cinq propositions simples

1. Cet Évangile est normalement diffusé par la proclamation

Cet Évangile, répète Paul, je vous l’ai « annoncé » (15.1,2), « prêché » (15.11). Examinez chaque référence au mot « Évangile » et vous verrez combien de fois cette bonne nouvelle de Jésus-Christ a été répandue par la proclamation, par la prédication (cf. 1.21). La bonne nouvelle doit être annoncée, proclamée, expliquée ; Dieu lui-même visite et revisite les êtres humains par sa Parole.

2. Cet Évangile se reçoit efficacement par une foi authentique et persévérante

Paul écrit : « Voilà ce que nous prêchons, et c’est ce que vous avez cru » (15.11). Au début de ce chapitre, il dit aux Corinthiens : « Je vous rappelle, frères, l’Évangile… par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain » (v. 1-2). Autrement dit, il fallait que leur foi dans la parole que Paul prêchait soit de nature persévérante (voir aussi Col 1.22-23).

3. Cet Évangile se dévoile à celui qui s’humilie

Lorsqu’il est bien compris et reçu dans une foi persévérante, les gens y répondent comme l’apôtre l’a fait. Le Christ ressuscité lui est apparu à lui en dernier (15.8). Mais loin d’être une source d’orgueil, la dernière apparition du ressuscité fait naître chez Paul le sentiment de son indignité : « Car je suis, moi, le moindre des apôtres, je ne mérite pas d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis » (15.9-10). Même si, à la suite de sa conversion, Paul peut affirmer avoir travaillé plus dur que les autres apôtres, il ajoute que cela ne fut possible que parce que la grâce de Dieu agissait avec lui.

Humilité, gratitude, dépendance de Christ, contrition, telles sont les attitudes caractéristiques de celui qui s’est vraiment converti, la matrice dans laquelle les chrétiens font l’expérience de la joie et de l’amour. Lorsque l’Évangile fait son œuvre, l’expression « chrétien orgueilleux » est une contradiction dans les termes ; elle est impensable car l’Évangile ne se fait vraiment connaître qu’à celui qui s’humilie personnellement.

4. Cet Évangile se présente comme la confession centrale de toute l’Église

Paul rappelle plusieurs fois à ses destinataires que l’église de Corinthe n’est pas la seule église ; bien d’autres églises partagent les mêmes doctrines et les mêmes pratiques si bien que l’indépendance des Corinthiens, loin d’être une vertu, prouve tout simplement qu’ils sont sur une mauvaise voie (cf. 4.17 ; 7.17 ; 11.16 ; 14.34). Même si l’on ne trouve pas de formule explicite semblable en 1 Corinthiens 15, l’apôtre fait fréquemment allusion à ce qu’il prêche partout, et non seulement à Corinthe. Les tournures neutres, « si l’on prêche » (v. 12), donnent l’impression qu’il s’agit du contenu habituel, non d’une prédication propre à l’église de Corinthe.

Certes, ce que « toute l’Église » ou « toutes les églises » font n’est pas forcément juste. Interrogez Athanase ou Luther. Il faut tout passer au crible de l’Écriture. De plus, il faut malheureusement reconnaître qu’une sorte de traditionalisme se perpétue dans l’Église ; elle préserve la forme au détriment de l’authenticité et de la puissance. Il ne semble cependant pas que ce fut le cas à Corinthe. Corinthe se pose en église qui prône des innovations continuelles qui, parfois, vont à l’encontre des pratiques et des doctrines d’autres églises en mettant tranquillement de côté les instructions de l’apôtre. Méfions-nous des églises qui se vantent d’être différentes de celles qui les ont précédées.

5. Cet Évangile progresse hardiment sous le règne contesté et la victoire inévitable de Jésus le roi

De ce côté-ci de la mort et de la résurrection de Jésus, celui-ci est l’agent exclusif de la souveraineté de Dieu : tout pouvoir lui a été donné (Mat 28.20) ; il a reçu « le nom qui est au-dessus de tout nom » (Phil 2. 9-11). Ici, Christ doit régner « jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds » (15.25). Cela présuppose que son règne est contesté, mais qu’il progresse, au fur et à mesure que Jésus bâtit son Église par l’Évangile (Mat 16.18). Un jour, le dernier ennemi, la mort, sera anéanti, et le règne provisoire de Christ prendra fin. Dieu sera tout en tous (15.28).

Il est temps de faire le point…

Ce résumé de l’Évangile – huit mots pour le définir et cinq propositions pour le clarifier, tous pris dans un seul chapitre du N.T. – débouche sur un résultat surprenant : la nature cognitive de l’Évangile qu’il faut comprendre, croire et à quoi il faut obéir.

Mais cet Évangile ne reste jamais une simple question de connaissances et de savoir, comme le démontre toute cette Épître. Un christianisme qui ne produit pas des croyants patients et bons, mais des gens particulièrement jaloux, fiers et vantards, impitoyables, qui se mettent facilement en colère et gardent le souvenir des torts subis, n’est pas un christianisme du tout. Paul a jugé nécessaire de souligner les effets de l’Évangile dans tous les domaines de la vie des Corinthiens (cf. le reste de cette Épître). Faisons de même aujourd’hui.

Où est l’épanouissement humain qui jaillit de l’Évangile de la grâce ? Où sont ces porteurs de l’image divine, heureux d’être justifiés devant Dieu sur la base de ce que Christ a accompli, puissamment régénérés pour répondre par la foi, l’obéissance, la joie et la gratitude ? Les conventions et les attentes du monde sont subtiles et asservissantes. Il faut que l’Évangile se traduise dans la vie des croyants et soit mis en évidence dans la vie de l’Église pour entraîner leur affranchissement des chaînes de l’idolâtrie, trop subtile pour être nommée et trop enivrante pour s’en défaire, en dehors du message puissant de la croix. Prêchons, enseignons et traduisons dans nos églises le glorieux Évangile de notre précieux Rédempteur.

« Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur. » (15.58)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

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(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

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Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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