Un dernier test pour l’humanité (Apocalypse 20)

Le chapitre 20 de l’Apocalypse commence après la bataille dévastatrice d’Harmaguédon (19.11-21). Pour bien comprendre le déroulement prophétique, plusieurs points doivent encore être traités. Que va-t-il arriver à la planète Terre une fois que son système politique, économique et religieux a été détruit ? Que va-t-il arriver à Satan ? Qu’en sera-t-il des justes mis à mort et de ceux qui survivront à la période de la tribulation ? Quel sera l’avenir des incrédules ? Toutes ces questions forment les quatre thèmes centraux d’Apocalypse 20.

1. Le pouvoir de Satan est jugulé (20.1-3)

Le mot « puis » (20.1) indique une suite chronologique par rapport au jugement de la bête et du faux prophète qui précède (19.20). Dieu juge maintenant Satan lui-même1. Lors de l’arrestation la plus sensationnelle de l’histoire, le criminel cosmique est enchaîné et lié pour 1000 ans par un ange. Cela nous rappelle que Satan n’occupe pas une place hiérarchique équivalente à celle de Jésus, mais plutôt à celle d’un ange (peut-être l’archange Michel). Dieu a une souveraineté totale sur Satan. C’est pourquoi nous n’avons rien ni personne à craindre, aujourd’hui comme demain.

Les événements des v. 2 et 3 sont futurs. Ils n’ont pas eu lieu à la croix. L’Écriture décrit le temps présent où nous vivons comme le « présent siècle mauvais » et Satan est appelé « le dieu de ce monde » (2 Cor 4.4). Aujourd’hui, Satan est libre et rôde comme un lion pour trouver quelqu’un à dévorer (1 Pi 5.8) ; mais, grâce à la victoire de Christ sur la croix, Satan et les siens sont déjà vaincus. En conséquence, pendant tout le règne de Christ sur la terre, Satan (et ses hordes de démons) seront liés et mis hors d’état de nuire (cf. Jean 12.31 ; Col 2.15).

L’objectif est que Satan « ne séduise plus les nations » (20.3). Le grand stratagème de Satan est la séduction. Il a trompé Ève au commencement et il continue à le faire (2 Cor 11.3). Nous sommes tous enclins à être trompés. Comment Satan le fait-il pour vous, votre famille ou votre église ? Susurre-t-il à votre oreille que ce péché n’a pas d’importance pour Dieu ? qu’il n’est pas important de lire sa Bible tant que l’Esprit vous conduit ? que demain vous aurez davantage de temps à consacrer à vos enfants ? qu’il est primordial de ne rien changer au culte ? que l’évangélisation doit être laissée à d’autres églises ?

2. Le règne de Dieu s’accomplit (20.4-6)

Le v. 4 est controversé parce que Jean voit un groupe de personnes assises sur des trônes, mais il ne nous dit pas qui ils sont. Jean ajoute que les saints martyrs de la tribulation seront ressuscités et règneront avec Christ. Ces saints sont le seul groupe expressément mentionné dans ce contexte.

Christ chérit particulièrement ceux qui ont enduré le martyre pour lui (cf. Ps 116.15). Il y a une bénédiction et un honneur particulier pour ceux qui ont donné leur vie pour Christ. Comment réagissez-vous face à ces martyrs ? Êtes-vous prêts à être décapités « à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu » ? Êtes-vous prêts à tenir ferme face à un système économique, religieux ou politique impitoyable ? Voulez-vous prier pour les chrétiens qui affrontent le martyre ?

Pourtant je ne crois pas que les martyrs de la tribulation soient les seuls à régner. Un des thèmes principaux de l’Apocalypse est la persévérance du peuple de Dieu. Les martyrs sont représentatifs de tous les croyants fidèles qui règneront avec Christ (cf. Dan 7.9-10,22 ; Mat 19.28 ; 2 Tim 2.12 ; Rom 8.17). Le vainqueur qui garde les œuvres de Christ jusqu’à la fin recevra autorité pour dominer sur les nations (2.26-28) et s’assiéra avec Christ sur son trône (3.21). Les croyants, représentés par les anciens, « règneront sur la terre » (5.10). Régner avec Christ est lié à la récompense.

Dieu a instillé en nous la motivation pour une récompense. Il veut que nous trouvions sens, accomplissement et plaisir dans ce qu’il nous propose mais il veut par-dessus tout être notre récompense suprême. Dieu récompense son peuple pour toute fidélité persévérante au milieu de l’activité quotidienne. Mamans, vous qui servez Christ en changeant les couches, en cuisinant, ces activités peuvent vous sembler répétitives, mais grande est votre récompense. Célibataires, qui honorez Dieu par votre pureté et mettez votre temps libre à son service, grande est votre récompense. Employés, qui faites un travail peu épanouissant, mais qui servez fidèlement votre employeur en étant intègres, grande est votre récompense.

Jean mentionne ici « la première résurrection2 » (20.5b). Cela fait référence à la première des deux résurrections dont il est question dans ce chapitre. Cette première résurrection inclut d’autres saints que les martyrs, dont celle des saints de l’A.T. (cf. 1 Cor 15.23).

La « seconde mort », la séparation éternelle de Dieu, n’a pas de pouvoir sur nous3. Au lieu d’expérimenter ce sort terrible, nous règnerons comme sacrificateurs pendant 1000 ans.

L’expression « 1000 ans » est utilisée 6 fois dans ce chapitre en relation avec un certain nombre d’événements liés chronologiquement. Il y a quatre bonnes raisons pour un règne physique, terrestre de Christ, plutôt qu’un règne seulement spirituel, céleste :

1. Christ sera sur terre après son retour (19.11-16).

2. A la fin de son règne, les saints, qui règneront avec lui, seront toujours sur terre (20.9).

3. Dieu a promis aux saints un règne sur la terre (5.10).

4. Les prophéties messianiques de l’A.T. anticipaient un règne terrestre (cf. par exemple 2 Sam 7.10-16 ; Ps 2.8 ; Es 65.17-66.24 ; Dan 7.27).

Le règne de 1000 ans de Christ sera une période pendant laquelle celui qui a été autrefois le serviteur souffrant, Jésus Christ, et ses fidèles, célébreront sa victoire. Il n’y aura plus de peur, plus de crime, plus de guerre, plus de pauvreté, plus de famine. Ce sera une période à nulle autre pareille.

3. Le jugement de Satan est nécessaire (20.7-10)

À la fin du millénium, Dieu relâchera Satan de l’abîme (20.7). Satan essayera alors une révolte finale. Il sera capable de réunir les nations du monde entier. L’immensité de cette armée n’est pas difficile à expliquer lorsqu’on pense à tous les enfants qui naîtront pendant ces mille ans. Et le fait que les gens vivront plus longtemps implique que la population du millénium sera énorme.

L’expression « Gog et Magog » (20.8) fait allusion aux chefs du monde et aux nations en rébellion contre Dieu4.

Pourquoi Dieu relâche-t-il Satan ? Aucune réponse explicite n’est donnée. Cependant, trois raisons implicites figurent dans le texte :

1° Démontrer la méchanceté de Satan. Réfléchissez un peu : même après avoir été lié pendant 1000 ans, Satan est toujours prêt à se battre et à tromper. Sa méchanceté est sans borne. Clairement, il mérite le châtiment que lui réserve la justice de Dieu.

2° Prouver la dépravation de l’humanité (cf. Jér 17.9). L’humanité est tout autant rebelle et mauvaise que le diable. Nous pouvons mettre beaucoup de choses sur le dos de Satan, mais les peuples du millénium ne le pourront pas. Personne ne pourra dire : « Le diable m’a poussé à le faire. » Les gens vivront dans un environnement parfait — un gouvernement parfait, un climat parfait, etc. — et pourtant continueront à pécher. Même un environnement parfait n’empêchera pas l’homme de pécher, parce qu’un environnement parfait est incapable de produire un cœur parfait et ne résout pas les problèmes de l’humanité ; seule une foi personnelle dans la personne et l’œuvre de Christ change le cœur.

Inutile d’attendre le millénium pour s’en rendre compte. C’est un trait actuel de l’humanité. Plus les conditions de vie s’améliorent, plus les gens concluent qu’ils n’ont pas besoin de Dieu.

3° Affirmer la justice de l’enfer. Ce passage démontre qu’une très longue durée n’est pas suffisante pour renverser l’allégeance de l’homme à Satan. C’est pourquoi le lac de feu éternel est une nécessité.

4. Le jugement de l’homme est finalisé (20.11-15)

Jean voit « un grand trône blanc » (20.11). Le trône est « grand » pour trois raisons :

– c’est là que la destinée éternelle de chaque incrédule sera déterminée et proclamée avec preuves à l’appui ;

– c’est le jugement final, qui mettra un terme à tous les jugements de tous les temps ;

– tous les incrédules de tous les temps, depuis Caïn jusqu’aux révoltés de la fin du millénium, seront rassemblés là à la barre du tribunal de la parfaite justice de Dieu5.

Il est « blanc » parce qu’il est la manifestation suprême et éclatante de la parfaite justice et de la pureté de Dieu (cf. Ps 97.2 ; Dan 7.9). À travers l’histoire, Dieu a montré à l’homme son besoin de la justice divine ; il lui a prouvé qu’il ne peut voir le mal (Hab 1.13), que tous les hommes ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu (Rom 3.23) et que le salaire du péché est la mort éternelle, la séparation d’avec Dieu (Gen 2.17 ; Rom 6.23 ; Éph 2.2). Maintenant ces vérités deviennent évidentes pour chaque personne de façon irréfutable.

Enfin, il s’agit d’un « trône » parce que le Seigneur Jésus-Christ y siège en majesté absolue et en souveraine autorité pour jeter les réprouvés dans l’étang de feu éternel.

Celui qui siège sur le trône est Jésus, à qui le jugement est confié (cf. Jean 5.22-27). Jean voit le ciel et la terre disparaître de la présence de Christ, le juge ultime. Cela semble indiquer que nous sommes arrivés à la fin des voies de Dieu envers la terre6.

Les morts qui se tiennent devant le trône sont à l’évidence les incrédules de tous les temps qui sont ressuscités (20.5 ; Dan 2.2). Ils viennent de toutes les classes et de tous les groupes humains. La nature des livres qui sont ouverts n’est pas spécifiquement révélée. Nous pouvons simplement la supposer à partir d’autres textes bibliques :

– Le premier livre est probablement la Bible : elle contient la révélation du caractère saint de Dieu, de sa loi morale, de l’état pécheur de l’homme et du plan de salut de Dieu par la foi en Christ. Ce livre révèle aussi que même les hommes qui n’ont pas la Parole écrite ont :

1° la loi de Dieu écrite dans leur cœur (Rom 2.14-16),

2° la révélation de l’existence de Dieu à travers la création (Rom 1.19-20).

Ils sont de ce fait sans excuse (Rom 1.20 ; 2.12).

– Le « livre de vie »7 contient les noms des élus de Dieu. Dieu condamnera ceux qui doivent faire face à son jugement parce qu’ils n’ont pas cru en Jésus- Christ (Jean 6.29).

– Un autre livre est celui des œuvres, selon lesquelles les incrédules seront jugés (20.12-13). Ceux qui ont rejeté le plan de salut de Dieu se destinent à se présenter avec leurs propres mérites et leur propre justice. Ainsi le livre des œuvres contiendra un enregistrement de toutes les œuvres, bonnes ou mauvaises, afin de prouver que personne n’atteint la justice de Dieu, que personne ne peut être accepté par Dieu sur ce fondement. Ces œuvres contiendront le refus de croire en Jésus-Christ (Jean 6.29).

Tous les incrédules subiront un châtiment éternel ; cependant le châtiment sera en proportion directe de la façon dont quelqu’un s’est conduit sur la terre et du degré de lumière dont il a été éclairé (cf. Mat 10.14-15 ; 11.20-24 ; 12.36). Des gens très méchants, comme Hitler, Amin Dada ou Pol Pot, souffriront le plus, tout comme les gens qui, comme Judas, ont rejeté la révélation la plus brillante.

Le grand trône blanc n’aura rien à voir avec nos palais de justice. Il y aura un juge, mais pas de jury ; un procureur, mais pas de défenseur ; une sentence, mais pas d’appel. Christ jugera les incrédules avec une justice absolue. Rien ne manquera ou ne sera négligé lorsque les hommes et les femmes perdus de toute l’histoire humaine apparaîtront devant Christ lors du jugement final.

La « mort et le hadès » représentent le fait de mourir et la condition dans laquelle on entre après la mort. Le « hadès » n’est pas le jugement final. Pour un condamné à mort, l’étape ultime n’est pas sa cellule de prison, mais son exécution. Au jugement final, Dieu ressuscitera les corps physiques des incrédules de ces enfers provisoires (même si la mer les a engloutis depuis des siècles) pour les juger au grand trône blanc. Puis il les jettera dans le lac de feu éternel. C’est là l’enfer, la place de la punition éternelle.

Les peines éternelles sont une doctrine qui devient de plus en plus impopulaire de nos jours. Notez que Jésus-Christ, le juge, en a parlé très ouvertement. Si seulement nous voyions le péché comme Dieu le voit, nous comprendrions pourquoi un endroit tel que l’enfer existe. Ce verset 15, plus qu’aucun autre de toute la Bible, devrait nous pousser à fuir la colère de Dieu et à nous précipiter pour recevoir sa grâce et son pardon.

1 Il est désigné par 4 noms : le dragon (son nom le plus fréquent dans l’Apocalypse, cf. 12.3,4,7,13,16,17 ; 13.2,4,11 ; 16.13), le serpent ancien (cf. 12.9 ; allusion à son rôle dans la chute de l’homme en Gen 3.1-15), le diable (qui signifie « l’accusateur », cf. 2.10 ; 12.9,12) et Satan (qui signifie « adversaire », cf. 2.9,13,24 ; 3.9 ; 12.9). Ces 4 noms sont en contraste avec les 4 noms de Christ du ch. 19 (Fidèle et Véritable, la Parole de Dieu, Roi des rois, Seigneur des seigneurs).
2 Le mot employé par Jean est anastasis. En 42 occurrences dans le N.T., anastasis se réfère toujours à une résurrection corporelle (à une exception claire, Luc 2.34). D’autres noms pour cette « première » résurrection sont : la résurrection des justes (Luc 14.14 ; Act 24.15), la résurrection d’entre les morts (Luc 20.34-36), la résurrection de vie (Jean 5.29), la résurrection pour la vie éternelle (Dan 12.2).
3 Si la première résurrection est spirituelle, alors la seconde mort devrait l’être aussi ; mais si la seconde est littérale (ce que peu contestent), alors la première doit l’être aussi.
4 Il semble que l’invasion totale décrite ici ne soit pas celle d’Ézéchiel 38 et 39, même si elle y fait allusion. Ici, ces noms sont utilisés sans explication, comme décrivant symboliquement une rébellion contre Dieu et son peuple — un peu comme un « waterloo » est devenu un nom désignant une défaite désastreuse, et plus seulement la bataille historique de 1815.
5 Les seules exceptions certaines sont la bête et le faux-prophète, qui ont déjà été jetés dans l’étang de feu
6 Voir Mat 24.35 ; Marc 13.31 ; Luc 16.17 ; 21.33 ; 2 Pi 3.7-13.
7 Voir d’autres mentions en 3.5 ; 13.8 ; 17.8 ; 20.15 ; 21.27. Cf. aussi És 4.3 ; Ps 69.28 ; Dan 12.1 ; Luc 10.20 ; Phil 4.3.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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