La sainteté de Dieu, Ésaïe 6

La grandeur de Dieu (6.1)

« L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. »

Nous sommes à la fin du règne prospère et long de 52 ans du roi Ozias. Sous ce roi fidèle, Juda devint un État économiquement et militairement fort, avec un port sur la mer Rouge, des citadelles et des villes fortifiées. Mais Ozias voulut s’adjuger les prérogatives d’un sacrificateur en offrant des parfums sur l’autel. Frappé de la lèpre, il ne guérit pas de cette maladie (2 Rois 15.3-5 ; 2 Chr 26.16-21). À la mort d’Ozias, l’Assyrie était en pleine croissance sous Tiglath-Piléser, dont le royaume allait emmener les 10 tribus d’Israël en captivité.

C’est donc en ce temps troublé, rempli à la fois de la prospérité passée et de la crainte de l’avenir, qu’Ésaïe a cette vision. On ne peut savoir si Ésaïe était dans le temple ou non. Sa vision inclut le temple et un trône très élevé. Cette vision est surprenante : comment Dieu, qui est omniprésent, peut-il être vu sur un trône ? Ésaïe lui-même dit : « Ainsi parle l’Éternel : Le ciel est mon trône et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir, et quel lieu serait celui de mon repos ? » (66.1) Dieu communique au prophète sa présence de façon particulière, pour qu’il puisse le voir dans une situation compréhensible. Daniel 7.9 nous montre également le trône de Dieu, tout comme Ézéchiel 1, ainsi qu’Apocalypse 4. C’est devant son trône que les nations survivantes à la tribulation seront jugées (Mat 25.31). C’est encore devant un grand trône blanc que tous les pécheurs de tous les temps entendront leur jugement (Apoc 21).

Ainsi Dieu veut que nous comprenions sa grandeur, l’immense grandeur de l’Éternel. Au point que ce sont les extrémités même de son manteau qui remplissent le Temple — et qu’il s’agisse du temple de Jérusalem ou du temple céleste ne change pas vraiment l’idée.

Ésaïe rapporte fréquemment la grandeur du Seigneur :

– Parfois en opposition avec l’orgueil des hommes : « Les regards arrogants de l’être humain seront abaissés, et l’orgueil des hommes sera courbé : l’Éternel seul sera élevé ce jour-là. Car l’Éternel des armées a fixé un jour contre tout ce qui est hautain et orgueilleux, contre ce qui s’élève et qui sera abaissé. » (2.11-12)

– Ailleurs par rapport à sa domination sur la création : « Éternel des armées, Dieu d’Israël, qui sièges sur les chérubins ! C’est toi qui es le seul Dieu pour tous les royaumes de la terre, c’est toi qui as fait les cieux et la terre. » (37.16)

Les hommes prennent possession des royaumes, et se prennent pour des grands. Tiglath-Piléser croyait être le maître de l’époque. Louis XIV voulait que Notre Dame de Paris soit sombre le jour de ses funérailles, et qu’une seule bougie, posée sur sa sépulture, éclaire doucement l’église. L’évêque est rentré, a soufflé la bougie, et s’est exclamé : « Dieu seul est grand ! » Un jour, l’antichrist viendra et réussira à imposer une paix artificielle sur terre et se croira grand. Dieu seul est grand !

La sainteté de Dieu (6.2-4)

« Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un à l’autre, et disaient : Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée. »

Les anges sont des êtres que Jésus a créés (Col 1.16), mais dont les caractéristiques sont distinctes des humains. Ils ont été les spectateurs ébahis de la création (Job 38.7). Leur nombre est fixe car ils ne se reproduisent pas (Mat 22.30) mais on serait incapable de les compter tellement ils sont nombreux (Héb 12.22).

Certaines classes d’anges sont désignées avec des responsabilités particulières, comme les chérubins, qui semblent assignés à la protection de la sainteté de Dieu (Gen 3.24 ; Ex 25.20).

Ici nous est présentée une autre classe d’anges, les séraphins. C’est le seul endroit de la Bible où ils sont mentionnés. Détaillons-les :

a. Leur nom veut dire « flamboyant » ou « brûlant », peut être pour indiquer leur luminosité, peut-être pour indiquer leur ministère, puisqu’ils cautérisent la plaie du péché. Ils ont des points communs avec les quatre êtres vivants d’Apocalypse 4.6-8 et la vision des animaux d’Ézéchiel 1. Selon les Juifs et les targums1, ils seraient une catégorie d’anges exerçant un ministère en rapport avec la sainteté divine et la purification du péché.

b. Ils volent au-dessus du temple, au-dessus du Seigneur, et ils chantent la sainteté de Dieu. Non seulement, ils la chantent, mais en plus ils la manifestent :

• deux de leurs ailes voilent leur visage — comme pour indiquer qu’ils ne peuvent voir la sainteté de Dieu tellement elle est rayonnante ;

• deux de leurs ailes leur couvrent les pieds — comme signe d’humilité (cf. Ex 3.5).

Si des anges élus, justes et parfaits, se couvrent devant Dieu, que devrait-il être de nous !

c. Ils crient l’un à l’autre, un chant antiphoné2, louant Dieu eux-mêmes. Ils proclament la sainteté de l’Éternel : « saint, saint, saint ».

Lorsque nous pensons au terme « saint » ou « sainteté », nous pensons souvent à l’idée d’obéissance aux commandements : ne pas mentir, ni convoiter, ne pas commettre d’adultère… C’est évidemment associé au concept de sainteté, mais quelque part, ce n’est pas l’idée principale. Dieu n’obéit pas à ses propres commandements — il les incarne ! Ils sont plutôt une conséquence d’un concept unique à Dieu. Le mot « saint » signifie proprement « séparé, mis à part » :

– Est « saint » ce qui est détaché d’un usage ordinaire, « profane » (Lév 10.10).

– Est « saint » ce qui, sur le plan moral, est absolument séparé du mal (És 17.7).

– Appliqué à Dieu, ce mot exprime son absolue majesté qui le sépare de toute créature, sa dignité souveraine, sa perfection inaltérable. Dans le cantique des séraphins, la triple répétition du mot saint est destinée à exprimer, mieux que ne le ferait la simple affirmation, le caractère absolu de cet attribut divin3. Dieu est absolument distinct de tout ce qu’il a créé. Il est « autre », en-dehors, transcendant. Il est non souillé, non contaminé, séparé ; donc, bien entendu, il est séparé de tout vice, de tout mal, de tout péché.

d. Ils chantent également la gloire du Seigneur. Le mot « gloire » inclut l’idée d’abondance, de poids ; c’est la richesse de l’honneur et de la dignité personnelle de l’Éternel des armées. Quel poids de gloire et de splendeur est associé à sa seigneurie !

Et Dieu qui se cache généralement à nos sens paraît ici dans une gloire époustouflante. Tout tremble à la voix de l’ange. La fumée (v. 4), symbole de la présence de Dieu dans le temple, rappelle la présence de Dieu sur le mont Sinaï. Elle rappelle aussi l’encens symbolisant les prières du peuple. Quel spectacle saisissant ! Tout tremble, même les objets, dans la présence du Créateur. Et Ésaïe tremble également…

La sanctification opérée par Dieu (6.5-7)

La prise de conscience d’Ésaïe

« Alors je dis : Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées. »

Face à cette vision de Dieu, Ésaïe est effrayé. Il n’est pas le seul ! Jacob (Gen 28.17), Gédéon (Jug 6.22), Manoah (Jug 13.22), Ézéchiel (Éz 1.28), Zacharie (Luc 1.12), Pierre (Luc 5.8-9), Jean (Apoc 1.17), éprouvèrent cette frayeur quand ils se virent en face de quelque manifestation directe de l’être divin.

Lorsqu’Ésaïe voit la gloire de Dieu, il prononce sur lui-même un jugement prophétique absolu : « Malheur ». C’est à l’opposé des béatitudes ; c’est l’annonce d’une destruction complète ! Ses lèvres sont sales — les organes mêmes de son service pour Dieu en tant que prophète ! C’est comme si un pianiste disait de ses mains qu’elles sont gangrénées, ou comme si un diamantaire de sa vue qu’elle est floue…

Personne ne peut chanter le moindre chant de louange naturellement. Il faut réaliser la gravité du péché, et l’immensité de la grâce. Aucune personne consciente de son péché ne peut faire la fière devant Dieu. Par exemple, quand Pierre vit la pêche miraculeuse, il « tomba aux genoux de Jésus et dit : Seigneur, éloigne–toi de moi parce que je suis un homme pécheur. » (Luc 5.8) La sainteté de Dieu n’est pas une mince affaire. Dieu s’est toujours séparé du mal et les hommes ont dû subir à maintes reprises son juste jugement4.

Chaque génération connaît ses déséquilibres. Il est probable que notre génération a mis l’accent sur l’immanence de Dieu — c’est-à-dire sur sa proximité — et sur les qualités « agréables » de Dieu : amour, bonté bienveillance… Dieu est-il également saint dans nos cœurs ? « Il est évident que le diable n’a pas besoin de faire de nous des athées pour gagner. Il a juste besoin d’ôter cette idée de la sainteté de Dieu de nos pupitres, de nos livres, de nos séminaires, de nos consciences, et très rapidement nous ferons de nous-mêmes des athées.5»  

L’expiation d’Ésaïe

« Mais l’un des séraphins vola vers moi, (tenant) à la main une braise qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche et dit : Ceci a touché tes lèvres ; ta faute est enlevée, et ton péché est expié. »

Ésaïe est « défait » par l’événement. Il ressent son indignité. La bonne nouvelle, c’est que notre Dieu est proche de ceux qui sont humbles, humiliés (És 57.15). Remarquez bien que Dieu ne dit pas à Ésaïe : « Va laver tes lèvres », ou bien : « Efforce-toi de dire des choses justes pour compenser les choses sales que tu as faites. » Quelque chose d’extérieur à lui-même vient le toucher et le sanctifie. Il est purifié là même où il se savait impur. Des braises de l’autel, où étaient consumés des sacrifices, touchent ses lèvres.

La faute est enlevée, le péché expié. Tout ce que Dieu touche est sanctifié. Il faut tout d’abord qu’il nous touche d’une conviction de péché, puis il fait de nous des saints (Rom 3.24 ; 1 Cor 1.2).

C’est le miracle du salut. L’homme ou la femme qui comprend que son péché est grave, qu’il ou elle ne peut rien faire pour être pardonné(e) — cette personne peut recevoir une grâce complète, un pardon parfait, en s’appuyant avec confiance sur l’œuvre de Jésus à la croix (Col 1.14 ; Éph 2.8-9).

La mission de Dieu (6.8-13)

« J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai-je et qui marchera pour nous ? Je répondis : Me voici, envoie-moi. Il dit alors : Va, tu diras à ce peuple : Écoutez toujours, et ne comprenez rien ! Regardez toujours, mais n’en apprenez rien ! Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux, de peur qu’il ne voie de ses yeux, n’entende de ses oreilles, ne comprenne avec son cœur, qu’il ne se convertisse et ne soit guéri. Je dis : Jusques à quand, Seigneur ? Et il répondit : Jusqu’à ce que la dévastation ait privé les villes d’habitants et les maisons d’êtres humains, que le sol dévasté soit une désolation ; jusqu’à ce que l’Éternel ait éloigné les êtres humains et que le pays soit tout à fait abandonné, et s’il y reste encore un dixième des habitants, il repassera par l’incendie. Mais, comme le térébinthe et le chêne conservent leur souche quand ils sont abattus, sa souche donnera une sainte descendance6. »

Sans détailler cette partie, remarquons qu’elle indique la conséquence logique d’avoir compris la sainteté de Dieu, d’avoir réalisé son péché, d’avoir été purifié : se mettre au service de Dieu. Il y a un lien vital entre connaître Dieu et témoigner pour Dieu. On ne parle que de ce que l’on connaît. Être témoin de Christ, ne peut venir qu’après être devenu disciple de Christ.

Notons au passage le pluriel (« nous ») : il évoque la majesté suprême et complète du Seigneur.

Bien entendu, l’appel au ministère d’Ésaïe est particulier : « Écoutez, mais ne comprenez pas ! ». Mais à quoi bon prêcher si personne n’écoute ? La gloire de Dieu nous demande de prêcher quel que soit le résultat : pas seulement pour permettre aux élus d’être sauvés, mais aussi pour que celui qui rejette Christ puisse le faire en connaissance de cause. Dieu est glorifié par la prédication et l’obéissance, pas par le résultat.

Une dernière remarque : avez-vous remarqué comment est décrite la souche qui demeure ? « Sa souche donnera une sainte descendance. » Encore une fois cet adjectif « saint », qui vise ici Jésus, la « racine de David » et ceux qui croient à sa suite.

Quelques pensées pour vivre ce message

1. Personne n’échappera à la sainteté de Dieu

La Bible est unanime pour décrire le jugement de tous les pécheurs (2 Thes 1.9-10 ; 1 Pi 4.17). Paul met en garde à la fois les Corinthiens et les Galates : « Examinez-vous vous-mêmes, pour voir si vous êtes dans la foi » (2 Cor 13.5) ; « Les œuvres de la chair sont évidentes […] Je vous préviens comme je l’ai déjà fait : ceux qui se livrent à de telles pratiques n’hériteront pas du royaume de Dieu. » (Gal 5.19-21)

Avez-vous fait la paix avec Dieu ? Avez-vous cessé de prétendre lui plaire par vos propres forces ? L’essence du salut et de l’Évangile, c’est d’avoir confiance que Christ a tout accompli, pour que je sois sauvé ; ne pas croire qu’on est suffisamment saint par soi-même ; croire qu’on ne peut rien faire pour plaire à Dieu ; croire que l’on ne peut que se confier dans le pardon de Christ acquis à la croix.

Lorsque Dieu sifflera la fin du monde, où serez-vous ? Est-ce que votre vie témoigne de la grâce du Christ ? Du pardon de Christ ? Et de la présence de l’Esprit en vous ? Comprenez bien que je ne parle pas ici de perfection comme preuve du salut. La lutte contre le péché, l’expérience de la défaite parfois, font partie de la vie chrétienne. Mais elles vont avec la contrition face au péché, une lutte ardente, l’amour pour Christ…

2. Recevons la sainteté que Dieu nous offre

Curieusement, la Bible parle des chrétiens comme des « saints » (Éph 1.1 ; Phil 4.21). Lorsqu’une personne se convertit, elle est justifiée, c’est-à-dire que Dieu la déclare entièrement juste. Elle est sainte dans sa position devant Dieu : il la regarde au travers du sang de Christ (Col 2.14). Christ a été fait pour elle « sanctification » (1 Cor 1.30).

3. Cultivons la sainteté que Dieu nous demande

En plus de cette sanctification de position, il y a la sanctification progressive. Ceux qui sont déjà saints aux yeux de Dieu sont encouragés à poursuivre une sainteté dans leur vie pratique (Héb 12.14 ; 1 Thes 4.3) : « Puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Soyez saints, car je suis saint ! » (1 Pi 1.15).

La sainteté de l’Eternel doit nous encourager à la repentance régulière (Héb 10.22 ; Jac 4.8). Dieu accomplit parfois des délivrances spectaculaires dans nos vies : des dépendances sont brisées, des amertumes sont ôtées, des démons sont expulsés. Parfois le chemin est plus long, et nous devons apprendre, en comptant sur l’Esprit, et sur la Parole de Dieu : à ôter de mauvaises habitudes, à renouveler nos pensées par la vérité de la Parole, à adopter une nouvelle façon de vivre… Pour cela, Dieu nous aide par sa Parole mémorisée, par l’assiduité à l’église, par des amitiés chrétiennes…

4. Admirons la sainteté de Christ

La sainteté de Jésus se voit maintes fois dans les Évangiles. C’est bouleversant :

– Au désert, Jésus est tenté par le diable. Celui-ci lui propose de transformer juste une pierre en pain pour atténuer la faim. Vous vous souvenez de sa réponse ? Il y a quelque chose de plus qui rassasie… (Luc 4).

– À table chez le pharisien, une femme prostituée vient embrasser ses pieds en pleurant. Loin d’être souillé par ce contact, il renvoie cette femme pardonnée. Il y a en Christ une séparation absolue de tout ce qui est impur.

– À Gethsémané, sa sainteté se voit encore dans son rejet de son propre désir d’échapper à la croix.

Combien le Christ est admirable ! Il est notre exemple (Héb 12.1-3) ! Adorons le Seigneur de sainteté et tirons de lui l’exemple et l’encouragement dont nous avons tant besoin.

1Les targums sont des traductions araméennes du texte biblique de l’A.T., dans un style de para-phrase, faites par les Juifs au cours des siècles pour pallier l’ignorance des Juifs qui avaient oublié l’hébreu.
2Un chant antiphoné est repris alternativement par l’une et l’autre partie d’un chœur.
3Le chiffre trois symbolise généralement dans la Bible la plénitude, la perfection, en particulier en relation avec Dieu.
4Voir par exemple : Adam et Ève (Gen 3.24), Nadab et Abihu (Lév 10.2) ; Achan (Jos 7) ; Ananias et Saphira (Act 5), etc.
5Steve DeNeff, Whatever Became of Holiness, p. 23.
6Version dite « à la Colombe ».

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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