13 ans — c’était la durée moyenne d’un mariage en France au Moyen Age : les maris mouraient à la guerre, les femmes décédaient en couches ; les uns et les autres subissaient les épidémies, les maladies, les famines…
13 ans — c’est la durée moyenne d’un mariage en France en ce début du XXIe siècle : la même qu’il y a sept cents ou huit cents ans. Les décès lors d’une naissance sont devenus rarissimes, le territoire national n’a plus connu de guerre depuis plus de soixante ans, les traitements médicaux ont permis d’augmenter considérablement l’espérance de vie. Mais les divorces se sont multipliés : le taux de divorce dépasse désormais les 50 %
Ensemble pour la vie, c’est-à-dire pour 40 ans, 50 ans, voire plus, étant donné l’allongement de la durée de la vie ? Cela semble inconcevable, irréalisable, utopique, à la plupart de nos contemporains. Le « oui » prononcé devant le maire est devenu implicitement un « oui, mais », un « oui, pour le moment », un « oui, à condition que ». On veut croire au grand amour, absolu, définitif, mais on se dit tout bas qu’il ne s’agit que d’un mythe. Et dès que les différences deviennent des fardeaux trop pesants, on jette l’éponge. 13 ans, c’est déjà bien, après tout !
Nous, chrétiens, ne trancherons jamais autant qu’en décidant fermement que notre mariage est pour la vie. Au lieu d’être effrayés à l’avance par cette longue route ensemble qui s’ouvre pour des décennies, nous compterons sur la grâce de Dieu pour développer au fil du temps un amour approfondi par les expériences partagées, dans l’acceptation toujours plus complète de l’autre. Et ces différences, loin d’être vues comme des obstacles, seront reçues comme une richesse. D’ailleurs, en vieillissant l’un à côté de l’autre, n’ont-elles pas tendance à s’estomper ?