Maîtriser nos paroles

UN SUJET IMPORTANT

« La langue est un feu ; c’est le monde de l’iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne. La langue, aucun homme ne peut la dompter ; c’est un mal qu’on ne peut réprimer ; elle est pleine d’un venin mortel. Par elle nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l’image de Dieu. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. » (Jac 3.6, 8-10)

Pourquoi l’apôtre Jacques est-il si dur avec notre langue ? Parce que nos paroles peuvent avoir beaucoup de conséquences, autant négatives que positives. En effet, avec notre langue, nous pouvons injurier, médire, tromper, nous plaindre, nous vanter, blesser, mais aussi honorer, aider, encourager, enseigner, prévenir, louer, édifier, défendre, consoler, etc.

« Tel, qui parle légèrement, blesse comme un glaive ; mais la langue des sages apporte la guérison. » (Prov 12.18). Cet article donnera quelques repères bibliques qui nous aideront à mesurer la portée de nos paroles. Beaucoup seront tirés du livre des Proverbes, mais aussi d’autres portions des Ecritures.

INSTRUCTIONS GENERALES

« Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l’édification et communique une grâce à ceux qui l’entendent. » (Eph 4.29)

Nous sommes donc encouragés à examiner nos paroles :

– Quels en sont les buts ?
– Quels sont mes sujets de conversation favoris ? Sont-ils centrés sur les défauts de personnes de mon entourage ? sur ceux de mon église ? sur des choses terrestres (travail, vacances, projets, contrariétés) ?
– Est-ce que je parle tout autant de sujets spirituels, de ma marche avec Dieu, de questions et de découvertes bibliques, etc. ? Est-ce que je ne fais pas parfois preuve d’une certaine « timidité spirituelle » dans mes discussions ?

DOUCEUR

En tant que chrétiens, nous devrions être caractérisés par de la douceur : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes. » (Phil 4.5)

Paul — présenté parfois comme une personne autoritaire et dure — n’usait pas volontiers de hardiesse (2 Cor 10.1-2) et nous parle de tristesse et de larmes lorsqu’il devait reprendre les autres (2 Cor 2.4).

PLAISANTERIES ?

« Qu’on n’entende ni paroles grossières, ni propos insensés, ni plaisanteries, choses qui sont contraires à la bienséance ; qu’on entende plutôt des actions de grâces. » (Eph 5.4)

En tant que chrétiens, nous devons donc éviter certains types de discussion ou d’humour (ex : plaisanteries grossières). Cependant, je ne pense pas que ce passage interdise toute forme de plaisanterie, puisque le contexte ne dénonce ici qu’un humour malséant.

Mais restons tout de même prudents dans ce domaine : trop de plaisanteries peuvent blesser, ou rendre une relation superficielle et vide, lorsqu’il devient impossible de parler sérieusement.

PLAINTES ? RECONNAISSANCE ?

N’avons-nous pas souvent tendance à nous plaindre des sujets les plus divers (le temps qu’il fait, une mauvaise journée, une panne informatique, une contrariété quelconque, etc.) … et à ne rien dire quand tout va bien ?

La Bible, quant à elle, nous encourage à la reconnaissance :

« Faites toutes choses sans murmures ni hésitations. » (Phil 2.14)
« Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. » (1 Thes 5.18)

En effet, avons-nous vraiment le droit d’être béni par Dieu… ou est-ce que tout n’est que grâce de sa part ? Sachons fixer nos pensées sur toutes les bénédictions que Dieu nous donne, plutôt que sur nos sujets de plaintes (même s’il est vrai que Dieu est aussi prêt à écouter nos détresses, nos plaintes, voire nos incompréhensions).

« Quand on tourne vers Dieu les regards, on est rayonnant de joie, et le visage ne se couvre pas de honte. » (Ps 34.6)

Soyons aussi prudents dans nos remarques à nos supérieurs, aux responsables de notre église ou de diverses activités auxquelles nous participons. Relever sans cesse ce qui ne va pas (à notre avis !) peut finir par décourager. Sachons donc retenir nos plaintes, ou en tout cas bien choisir le moment et la manière d’exprimer nos désaccords, si nécessaire.

MEDISANCE

La Bible défend la médisance :

« Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d’un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Un seul est législateur et juge, c’est celui qui peut sauver et perdre; mais toi, qui es-tu, qui juges le prochain ? » (Jac 4.11-12)

« Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. » (Matt 7.1)

Cependant, nous trouvons aussi des passages bibliques comme celui-ci : « J’ai écrit quelques mots à l’Église ; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit point. C’est pourquoi, si je vais vous voir, je rappellerai les actes qu’il commet, en tenant contre nous de méchants propos ; non content de cela, il ne reçoit pas les frères, et ceux qui voudraient le faire, il les en empêche et les chasse de l’Église. » (3 Jean 9-10)

Il y a donc un autre genre de médisance qui est défendu : celle qui se fait par plaisir, sans amour, voire pour nuire à autrui. Une telle médisance ne produit que mépris, esprit de jugement, moquerie, voire calomnie à force de colporter une rumeur sans la vérifier (Prov 24.28 ; Eph 4.31). Attention en particulier à la médisance sur nos autorités, fréquente de nos jours, mais néanmoins défendue par la Bible (Rom 13.1-7 ; Act 23.5).

Cela dit, il y a aussi des situations négatives dans lesquelles un avertissement, une exhortation, un encouragement auront leur place :

– pour rendre d’autres personnes vigilantes face au mal (Eph 5.11 ; 2 Tim 4.14-16 ; 2 Cor 11.13),
– pour pousser à la prière (Act 4.23-24),
– pour soutenir une personne offensée (1 Sam 19.18).

Lorsque nous sommes tentés de médire, demandons-nous quelles sont nos motivations :

– remplir des vides de conversation (Prov 18.8) ?
– nuire à la personne dont on parle ? entacher sa réputation ? attirer une sanction sur elle ? l’isoler des autres ?
– servir l’autre (mon interlocuteur et la personne dont je parle) ? protéger ? prévenir ?
– glorifier Dieu ? demander justice (cf. la veuve de Luc 18.1-7) ?

Et posons-nous la question : si on me faisait la même chose, comment est-ce que je réagirais ?

Enfin, quant à l’appréciation que nous portons sur les autres, sachons différencier ce qui tient de la vérité biblique de ce qui fait partie de la liberté chrétienne :

– Dans les domaines où la Bible donne des instructions précises, une certaine fermeté est de rigueur, allant parfois jusqu’à exercer la discipline ou la censure (2 Thes 3.14-15 ; Tite 1.10-11).
– En dehors de ces domaines, nous sommes encouragés au respect mutuel (Rom 14), par exemple face à des différences de culture, d’éducation, de tempérament ou de goûts personnels (ex : manière d’organiser une activité, couleur d’une voiture, prénom donné à un enfant, etc.).

OSER REPRENDRE

La Bible nous encourage souvent à parler directement à la personne concernée plutôt que de médire derrière son dos. Cela n’est pas du tout opposé à l’amour, contrairement à ce que l’on croit souvent :

« Les blessures d’un ami prouvent sa fidélité, mais les baisers d’un ennemi sont trompeurs. » (Prov 27.6)

Reprendre permet de montrer à l’autre le mal dont il n’a peut-être pas conscience, afin de le protéger de son péché et de l’amener à se corriger et à progresser. Cela protège aussi son entourage, en évitant que d’autres soient entraînés dans le même genre de péchés.

De quelle manière reprendre ? Paul nous donne plusieurs conseils en Gal 6.1 :

– avoir un esprit de douceur,
– reconnaître notre propre faiblesse et ne pas éprouver d’orgueil.

J’ajouterai qu’il vaut mieux parler clairement, plutôt qu’utiliser des plaisanteries, voire des actes de vengeance, en imaginant que la personne va finalement comprendre ce qu’on veut lui dire par là…

Cela dit, attention à la critique qui décourage ! Encore une fois, sachons bien choisir la manière et le moment d’adresser nos remarques.

ENCOURAGER, MAIS NE PAS FLATTER

Si nous avons vu la nécessité de reprendre, il est aussi juste de savoir relever ce qui est positif chez l’autre, comme l’a souvent fait Paul dans ses lettres (1 Cor 11.2 ; 1 Thes 1.2-10 ; 2 Thes 1.3-5 ; 2 Tim 1.5, etc.). Mais soyons sincères et vrais dans nos encouragements, en évitant la flatterie.

« Un homme qui flatte son prochain tend un filet sous ses pas. » (Prov 29.5)

MESURER SES PAROLES

« Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, Mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent. » (Prov 10.19)

La Bible dit qu’il est sage de peu parler (Jac 1.19). Il est en effet plus facile de contrôler sa langue quand nos paroles sont peu nombreuses ! Ainsi, nous pouvons mettre notre silence à profit pour écouter les autres, être attentifs à leurs besoins… et à leurs conseils !

« Celui qui répond avant d’avoir écouté fait un acte de folie et s’attire la confusion. » (Prov 18.13)

« La voie de l’insensé est droite à ses yeux, mais celui qui écoute les conseils est sage. » (Prov 12.15)

Je terminerai avec une prière du psalmistes :

« Éternel, mets une garde à ma bouche,
Veille sur la porte de mes lèvres ! »
(Ps 141.3)1

1N.D.L.R. : Pour ceux qui aimeraient creuser ce sujet important de la parole humaine dans le livre des Proverbes qui contient un large éventail d’avertissements et de conseils pour notre instruction personnelle, nous suggérons la lecture de l’excellent ouvrage conçu d’Alfred Kuen, L’Art de vivre selon Dieu – Concordance thématique du livre des Proverbes, éditions Emmaüs, Saint-Légier, p. 111–122. Les textes cités sur ce thème sont les suivants :
– De bonnes paroles : Prov 10.6.11,13,20-21,31,32 ; 13.2 ; 15.1,2¸7,23,26 ; 16.21,23,24 ; 18.4 ; 20.15 ; 25.11,15,25.
– Surveille tes paroles : Prov 10.14,19 ; 11.9,13 ; 12.6,18 ; 13.3 ; 14.3 ; 15.4,28 ; 17.28 ; 18.2,6,7,13,20,21 ; 20.19 ; 21.23 ; 25.9,10 ; 29.20.
– Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise : Prov 10.18 ; 12.13,19,22 ; 13.5,17 ; 16.13,27,29 ; 17.4,7,20 ; 18.8 ; 19.5 ; 22.12 ; 25.23 ; 26.18,19,22,23,28.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)