Le prophète Ésaïe : survol de son temps et de son message

Il avait été si beau le règne de David, le roi selon le cœur de Dieu. Celui de Salomon, le bien-aimé de l’Éternel, avait été magnifique. Sa richesse, sa gloire, l’étendue de sa domination avaient été telles qu’il avait représenté celui du « Roi sur Sion » auquel Dieu donnera les nations pour héritage et pour sa possession, les bouts de la terre (cf. Ps 2)

Mais ce royaume avait perdu rapidement sa splendeur. Des forces idolâtres obscures l’avaient miné de l’intérieur. Salomon avait fini comme un bateau qui sombre, et son royaume avait été déchiré à l’image du manteau du prophète Akhija (1 Rois 11.30). Il y avait eu désormais deux royaumes : au nord, les dix tribus appelées Israël ; puis, au sud, Juda et Benjamin.

Le royaume du nord, privé de l’accès au temple de Jérusalem et gouverné par l’idolâtre Jéroboam, allait être entraîné en deux siècles et demi, sous le gouvernement de rois impies, par une suite de désordres, de guerres civiles, d’invasions étrangères vers une mort certaine. Elle est toute proche quand Ésaïe arrive ; il en sera l’annonciateur et le témoin douloureux.

Juda, petit royaume, tapi sur ses collines arides, autour de Jérusalem, avait connu un moins sombre parcours. Quelques rois pieux avaient été dignes de leur illustre ancêtre, le roi selon le cœur de Dieu. Leur piété avait momentanément endigué l’idolâtrie accrochée au cœur du peuple élu. Mais d’autres avaient compromis ce que leur prédécesseur avait fait. Aussi, quand le prophète Ésaïe arriva, Juda marchait vers son déclin.

Ésaïe était né durant le règne d’Ozias ; il prophétisa sous trois autres rois de Juda : Jotham, Achaz et Ézéchias.

Quels rapports eut donc Ésaïe avec ces quatre rois de Juda ?

Du long règne d’Ozias, Ésaïe n’a retenu que peu de choses. Sauf qu’il date comme un événement fondamental sa rencontre avec Dieu et son appel prophétique, en l’année de la mort de ce roi (6.1).

Il avait pu être impressionné par la sainteté de Dieu, châtiant de lèpre le vieux roi rebelle. Il l’est bien davantage devant le Seigneur sur son trône (ch. 6). Comme Moïse « au buisson », il apprend aussi la grâce qui purifie le pécheur. Dès lors, il est disponible pour Dieu : « Me voici, envoie-moi » et Dieu l’envoie vers ce peuple.

Ses contacts avec Jotham, Ésaïe ne les rapporte pas, si même il en eut.

Il note sommairement ceux qu’il eut avec Achaz (ch. 7). Ils reflètent la patience de Dieu envers ce roi impie.

Par contre, Ésaïe s’étend longuement sur ses rapports avec le pieux roi Ézéchias. Même si les scribes ont fait d’autres récits de sa vie dans le livre des Rois de Juda et celui des Chroniques, il la transcrit une troisième fois (ch. 36-39). Il aime relater la confiance en Dieu de ce roi (ch. 36). Il se souvient du jour où des envoyés du roi sont arrivés chez lui, « couverts de sacs » avec ce billet : « Ce jour est un jour d’angoisse » et son appel terminal : « Fais donc monter une prière pour le reste qui subsiste encore. » (37.4). C’est que l’Assyrie est déjà sous les murailles…

L’ombre du jugement qui descendait sur le cadran d’Achaz a reculé momentanément quand le prophète et le roi, unis dans la même détresse et la même foi, « crièrent au ciel » (2 Chr 32.20).

Si Ésaïe relate le récit de la grande délivrance de Dieu sur les Assyriens, comme aussi de la guérison du roi survenue la même année, il ne peut taire le récit peu glorieux de la visite de l’ambassade du roi de Babylone (ch. 39).

Quels rapports eut Ésaïe avec son peuple ?

Outre ses rapports avec ces quatre rois, Ésaïe pose d’emblée, tel un médecin, le diagnostic sévère sur l’état moral du peuple : « La tête entière est malade, et tout le cœur est souffrant. De la plante du pied jusqu’à la tête, rien n’est en bon état : ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives, qui n’ont été ni pansées, ni bandées, ni adoucies par l’huile. » (1.5-6)

Il dénonce courageusement la rébellion, la violence, les iniquités, l’idolâtrie du peuple qui a abandonné Dieu : « Quoi donc ! la cité fidèle est devenue une prostituée ! Elle était remplie d’équité, la justice y habitait, et maintenant il y a des assassins ! » (1.21) ; « leur pays est rempli d’idoles… » (2.8) ; « comme Sodome, ils publient leur crime, sans dissimuler » (3.9) ; « toutes les bouches profèrent des infamies » (9.17)…

Par moment, les paroles du prophète deviennent terribles : « Malheur à leur âme car ils ont fait venir du mal sur eux-mêmes » (3.10, Darby) ; les « malheurs » se succèdent (ch. 5, 10, 17, 24, 28, 29…), et jusqu’au bout de sa prophétie.

Le prophète avertit que les jours du royaume du nord sont comptés (7.8) et que l’ennemi terrible est le roi d’Assyrie (8.5). Mais Juda doit savoir que cet ennemi sera « la verge » de la colère de Dieu contre lui (10.5,12).

Le prophète annonce finalement l’exil à Babylone (39.6-7) et le jugement des nations pécheresses : Babylone (ch. 13) ; l’Assyrie et la Philistie (ch. 14) ; Moab (ch. 15) ; Damas (ch. 17)…

Ces terribles jugements sont-ils donc inéluctables ? N’y a-t-il aucun espoir pour le peuple élu ?

Ésaïe, comme tous les prophètes, invite à la repentance, au retour à Dieu : « Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ; cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, protégez l’opprimé ; faites droit à l’orphelin, défendez la veuve. » (1.16-17).

Plus qu’aucun prophète, Ésaïe ne cesse d’assurer ceux qui se confient en Dieu de son salut, de son pardon, de son amour : « À part moi il n’y a point de sauveur » (43.11 ; 45.21) ; « C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés » (43.25) ; « Ne crains rien car je te rachète,… tu es à moi… je t’aime… » (43.2-4)

Les accents du prophète peuvent être pathétiques pour parler de la fidélité de Dieu dans la rédemption de son peuple (54.1-10) et ses appels individuels anticipent l’évangile : « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! » (55.1-3)

Pour le peuple de Juda, le prophète annonce le retour de l’exil (51.11 ; 56.8). Il nomme même celui que Dieu emploiera pour le favoriser : « Ainsi parle l’Éternel à son oint, à Cyrus… » (45.1).

L’attente du Messie

Est-ce tout ?… Ce serait trop peu. Le prophète n’aurait pas dit l’essentiel ! Car plus que tout autre, il annonce l’arrivée merveilleuse du Messie, ce Messie depuis si longtemps promis — et attendu !

« Ésaïe parla de lui » (Jean 12.41) :

– Il est « un fils » enfanté par « la vierge » et son nom est « Emmanuel » (Dieu avec les hommes) (7.14 cité en Mat 1.23-24).

– Il est une « grande lumière » qui surgit en Galilée (9.1-2 cité en Mat 4.13-16).

– Il est celui sur qui est l’Esprit du Seigneur « pour apporter de bonnes nouvelles » (61.1-2 cité en Luc 4.17-19).

– Il est le Serviteur du plaisir de Dieu, humble au service de l’homme (42.1-4 cité en Mat 12.18).

– Il est « le salut de Dieu jusqu’au bout de la terre » (49.6 cité en Actes 13.47).

– Il est le serviteur dépendant et souffrant (50.4-7), qui se charge de nos souffrances et de nos douleurs (53.4 cité en Mat 8.17), par les meurtrissures duquel nous sommes guéris (53.5 cité en 1 Pi 2.24).

– Il est l’agneau muet qui va à la mort (53.7 cité en Actes 8), qui n’a commis aucune violence dans la bouche duquel il n’y a aucune fraude (53.9 cité en 1 Pi 2.22).

– Il est victorieux et a « une part avec les grands » car il ressuscite (53.12 et 55.3 cité en Actes 13.34).

– Son règne est celui de la justice, de la fidélité et de la paix. Il est « une bannière pour les peuples ; les nations se tourneront vers lui, et la gloire sera sa demeure. » (11.1-10 cité en Rom 15.11).

Et l’on pourrait multiplier les citations. Qu’il est difficile de résumer tout ce qu’a dit le prophète Ésaïe, tant il a été abondant pour « parler de lui » !

Quelques années après ces merveilleuses prophéties, sur le « cadran d’Achaz » l’ombre va descendre inexorablement vers une nuit effrayante. Les Chaldéens détruiront tout… tout, sauf la petite flamme de l’espérance, que les prophéties d’Ésaïe ont allumée dans le cœur de quelques fidèles du peuple élu.

Ils iront en exil à Babylone, un petit nombre seulement reviendra ; l’état moral du peuple déclinera encore… mais jamais cette flamme ne s’éteindra. De génération en génération, les paroles du prophète la soutiendront (cf. Act 13.27). L’espérance sera encore là dans le cœur de ceux « qui attendent la délivrance », quand, dans le secret d’un petit village de Galilée, les paroles merveilleuses d’Ésaïe se réaliseront enfin : « La vierge concevra… » ! Le Messie sera là

Le temps d’Ésaïe et le nôtre

Le temps de la prophétie d’Ésaïe n’est pas sans ressemblance avec le nôtre. Comme alors, des forces obscures corrompent nos sociétés occidentales : « la débauche, l’impureté, le dérèglement, l’idolâtrie, la magie, les rivalités, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table » (Gal 5.19-21).

Aussi clairement et courageusement qu’Ésaïe, les prophètes du N.T. dénoncent ces dérives. Dans les églises même auxquelles ils écrivent, leurs avertissements sont aussi solennels que ceux d’Ésaïe : « Ne vous y trompez pas : ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. » (1 Cor 6.9) ; « Parce que tu es tiède, je vais te vomir de ma bouche » (Apoc 3.16 ; voir aussi 2 Pierre 2 et l’Épître de Jude). Mais comme Ésaïe, ils appellent le peuple de Dieu à la repentance, et l’invitation « repends-toi » résonne à l’adresse de cinq églises (Apoc 2 et 3). Ils appellent aussi à une vie de sainteté : « Ne convoitons pas, ne soyons pas idolâtres, ne commettons pas la fornication » (cf. 1 Cor 10.6-10).

Est-ce tout ? Eux non plus n’auraient pas dit l’essentiel.

Comme Ésaïe, les prophètes du N.T. annoncent l’espérance, la venue d’un Seigneur glorieux qui va établir son règne sur la terre, et qui aura pour cela préalablement pris son Église à lui. L’espérance jalonne toutes leurs lettres.

Y aura-t-il, même dans le peuple de Dieu d’aujourd’hui, des Achaz qui seront insensibles à cette merveilleuse promesse ?

Alors que tout va encore s’assombrir, soyons plutôt « ceux qui l’attendent », ceux dans le cœur desquels comme autrefois, la petite flamme de l’Espérance ne périt pas, mais que la voix des derniers prophètes ranime encore.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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