Quand Dieu semble se contredire

QUAND DIEU SEMBLE SE CONTREDIRE (GENÈSE 22)

Après avoir promis à Abraham et à sa femme le fils nécessaire à l’accomplissement de son plan de salut universel, Dieu soumet le couple à une longue épreuve de patience. Alors que les vieux époux sont déjà bien avancés dans le troisième âge, le fils vient enfin au monde. Or, quelques années plus tard, Dieu adresse à son serviteur Abraham une requête inouïe. C’est le récit de Genèse 22. Voilà une fameuse page de la Bible ! Non sans raison, car elle est d’une intensité dramatique exceptionnelle. De plus, sa portée prophétique est du plus grand intérêt.

Une expérience dramatique

1. Une exigence inexplicable

« Va à Morija, offre ton fils unique et bien-aimé en holocauste (sacrifice). » Humainement, on peut trouver beaucoup d’adjectifs forts pour qualifier l’ordre de Dieu : illogique, absurde, cruel, scandaleux, monstrueux… Le même Dieu ne condamne-t-il pas sans appel les nations qui ont coutume d’immoler des enfants en l’honneur de faux dieux ?

En donnant cet ordre à Abraham, Dieu a pour but de l’éprouver. Si le patriarche réussit ce test, il obtiendra une grande récompense. Reconnaissons que Dieu prend parfois l’initiative de nous mettre à l’épreuve. Notre réaction naturelle risque alors de tourner à la panique ou aux récriminations, alors qu’il conviendrait de conserver son calme, et de demander à Dieu la patience et la force de surmonter la difficulté. Et lorsque celle-ci se prolonge, il est bon de savoir anticiper sa fin — son but glorieux et son issue en tous points fructueuse.

La réaction d’Abraham à l’ordre divin est admirable : il ne tergiverse pas. Il se lève tôt, selle son âne, choisit deux serviteurs, prépare le bois, le feu, le couteau, puis s’en va, accompagné de son fils. Quelle obéissance ! Dieu a parlé, Abraham s’exécute sans demander d’explication supplémentaire.

2. Le trajet

De Beershéba, la petite équipe se rend à Morija, la colline de Jérusalem où Salomon érigera le Temple. Aujourd’hui, c’est l’Esplanade des mosquées où sont construites les mosquées du Dôme et d’El Aqsa. J’évalue le trajet à environ 75 km : trois étapes de 25 km. Il fallait donc être bon marcheur, car l’âne bien chargé n’était probablement pas disponible pour être monté.

Le voyage va donc prendre un certain temps et permettra aux participants de réfléchir longuement, surtout en cas d’insomnies pendant les deux nuits.

3. Tempête sous le crâne du père ?

Cette question m’est inspirée par un chapitre des Misérables de V. Hugo. Si Abraham a passé ces trois jours dans le calme et la paix de l’âme, c’est un champion ! Mais pourquoi pas ? S’il s’était posé beaucoup de questions, ce serait normal et humain : «  Dieu m’a promis clairement de devenir l’ancêtre d’un peuple aussi nombreux que les grains de sable ou les étoiles. Miraculeusement, il m’a donné un fils dans ma vieillesse, alors que mon épouse était stérile et trop âgée pour enfanter. Et maintenant mon Dieu veut que je sacrifie Isaac, l’enfant de la promesse… Si Isaac doit mourir, comment la promesse se réalisera-t-elle ? C’est illogique, ce que Dieu me demande ! » Nous ne savons pas si Abraham a raisonné ainsi. Pas forcément.

Toutefois, l’Écriture nous éclaire un peu sur les pensées d’Abraham dans cette circonstance. Dans sa réponse à Isaac, il dit : « Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau. » (v. 8) Donc, avant le sacrifice, Abraham envisageait déjà la possibilité d’une substitution !

La parole d’Abraham aux deux serviteurs qui doivent s’arrêter avant d’arriver au but nous donne un autre indice : « Nous reviendrons auprès de vous. » (v. 4) Le « nous » implique qu’il ne sera pas tout seul, mais accompagné ! Il sait donc qu’Isaac sera toujours vivant d’une manière ou d’une autre.

Mais il y a plus encore ! Lisons Hébreux 11.17-19 : « Abraham pensait que Dieu est puissant même pour ressusciter les morts ! » Quand y a-t-il pensé ? Sûrement avec une intensité redoublée pendant la marche d’approche en direction de Morija !

Ces indices nous permettent de supposer qu’il n’y a pas eu de tempête sous le crâne d’Abraham et qu’il a pu s’approcher de Morija en faisant pleinement confiance à son Dieu : le patriarche allait retrouver son fils, soit par une substitution, soit par une résurrection. Nous savons que c’est la première éventualité qui s’est produite. Mais admirons la confiance illimitée d’Abraham en son Père céleste. Quant à moi, j’ai énormément à apprendre d’Abraham à ce sujet.

4. Tempête sous le crâne du fils ?

L’angoisse d’Isaac nous est suggérée par la question lucide qu’il pose à son père : « Le bois, le feu, le couteau sont à disposition, mais où est l’agneau ? » Cette absence de l’agneau est troublante : manifestement, Isaac se doute de quelque chose, il sait très bien que pour offrir un sacrifice, une victime animale est indispensable. La réponse du père au sujet de la substitution peut le rassurer. Un peu ? Beaucoup ?

Mais le verset 9 est terrible : Isaac se voit ligoté et allongé sur le bois de l’autel. Abraham va même jusqu’à saisir le couteau. Plus de doute possible pour Isaac, la victime c’est lui. Mais, fait bouleversant, Isaac ne proteste pas, ni même ne se débat. Sa soumission à son père est exemplaire. Il n’en reste pas moins que ces instants ont dû être très pénibles pour le jeune homme, à moins que sa confiance en la parole paternelle concernant la substitution n’ait pas faibli et que Dieu lui ait donné la force de rester dans la paix. C’est possible, mais miraculeux.

Abraham et Isaac à Morija : une préfiguration de la Croix

Cet épisode, au-delà de la formidable démonstration de foi dont il témoigne, sert de cadre à une révélation prophétique plus générale. Hébreux 11.17-19 déclare : « Abraham retrouva son fils, ce qui est une préfiguration. » Le terme préfiguration nous permet de proposer une interprétation symbolique de notre épisode.

Abraham, le père, préfigure Dieu le Père qui n’a pas refusé de donner au monde son Fils unique. Mais le Seigneur Jésus-Christ est mort sur la croix. Pour lui, il n’y a pas eu de substitution. Le Fils bien-aimé a bel et bien souffert le supplice ignoble.

Isaac, le fils, préfigure Jésus-Christ (Gal 3.16), qui se soumet d’une manière parfaite à son Père. Souvenons-nous de ce que le Seigneur a dit dans le jardin de Gethsémané : « Que cette coupe s’éloigne de moi si possible, mais que ta volonté soit faite. » Isaac en route vers Morija ne nous fait-il pas penser à Jésus sur le douloureux chemin de Golgotha ?

Deux fois, il est précisé dans notre texte : « Ils marchèrent tous deux ensemble ». N’est-ce pas la préfiguration de l’unité remarquable entre Dieu et Jésus-Christ ? Le bois porté par Isaac annonce le bois de la croix porté par notre Seigneur. L’autel et le bélier (et les innombrables sacrifices de l’Ancien Testament) préfigurent également le sacrifice unique et parfait du Fils.

Comme pour souligner que cette affaire se joue dans l’intimité du Père et du Fils, le texte de Genèse 22 contient des détails qui ne sont sûrement pas fortuits : les deux serviteurs et l’âne doivent s’arrêter le troisième jour, quand le groupe aperçoit la colline de Morija de loin. Seuls Abraham et Isaac accomplissent la dernière partie du trajet. Pourquoi ? Parce que seuls Dieu et Jésus-Christ étaient en mesure d’accomplir l’œuvre du salut et l’expiation de nos péchés. Aucun homme n’est compétent pour ce travail, car la chair (la nature humaine) est inimitié contre Dieu. Mais à l’image des serviteurs, les rachetés sont invités à considérer le chemin parcouru par le Seigneur. La Parole écrite nous permet en effet de suivre cet itinéraire, d’en saisir les tenants et les aboutissants, ainsi que sa valeur unique. Et, comme les deux serviteurs qui, après l’accomplissement du sacrifice, continuent de regarder vers Morija, puis se réjouissent du retour d’Abraham et d’Isaac, nous continuons de nous souvenir de la Croix, et nous nous réjouissons de la résurrection de Jésus.

Un Souverain exigeant, mais qui pourvoit

Isaac est impressionnant dans sa soumission à son père. Il réussit particulièrement bien le test auquel il a été soumis. À la fin du chapitre 22, Abraham reçoit un rapport au sujet de sa famille restée à Charan. Suit une liste des noms de garçons venus enrichir la famille du patriarche. Seule une fille est mentionnée : Rébecca, qui deviendra l’épouse d’Isaac. Dieu bénit abondamment encore aujourd’hui celui qui réussit le test divin.

Abraham a été fortement marqué par l’épisode de Morija. L’intensité des émotions et des sentiments a été si inhabituelle qu’il donne un nom à ce lieu : Yahvé-Jiré ou Adonai-Jiré, « à la montagne de l’Eternel, il y sera pourvu ! ». Nous pouvons comprendre cela ainsi : « À la colline de la croix, grâce au sacrifice du Seigneur, Dieu pourvoit à nos besoins. » Entre autres : notre besoin de pardon, de salut, de vie, d’espoir, de bénédiction… Si nous sommes en Christ et des disciples fidèles, cette promesse nous concerne. Elle est grandiose. Sachons la saisir !

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)