Un Dieu qui confond et qui disperse

Les enseignements de l’Ancien Testament (29)

Dieu sème la confusion? Dieu provoque la dispersion? Quel affront à la pensée moderne! Sûrement que Dieu désire avant tout la clarification et l’unification: que tous parlent le même langage et soient unis…

Le texte que je vous propose parle un autre langage: Or toute la terre parlait un même langage avec les mêmes mots. Partis de l’orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Chinéar (Babylone), et ils y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre: Allons! faisons des briques et cuisons-les au feu. La brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent: Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas disséminés à la surface de toute la terre. L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. L ‘Eternel dit: Voilà un seul peuple! Ils parlent tous un même langage, et voilà ce qu’ils ont entrepris de faire! Maintenant il n’y aurait plus d’obstacle à ce qu’ils auraient décidé de faire. Allons, descendons: et là confondons leur langage, afin qu ‘ils n’entendent plus le langage les uns des autres. L’Eternel les dissémina loin de là sur toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Eternel confondit le langage de toute la terre, et c’est là que 1’Eternel les dissémina sur toute la surface de la terre.

NB: Ce texte se place chronologiquement avant Gen 10, qui présente une énumération des nations à la suite de la dispersion décrite au chapitre suivant.

L’apôtre Paul nous donne deux raisons qui nous sollicitent à nous pencher sur les textes de l’Ancien Testament. Aux Romains, il écrit: Tout ce qui a été écrit dans le passé (donc l’AT) l’a été pour notre instruction (15.4). Et ailleurs: Cela est écrit pour nous avertir (1 Cor 10.11).

Aussi le texte cité de la Genèse doit-il nous instruire et nous avertir en même temps.

Babel

Babel n’était pas la première ville bâtie par les hommes. Déjà Caïn bâtit une ville. Dieu lui avait dit: Tu auras une vie nomade, sur quoi Caïn s’exclama: Jamais je ne pourrai supporter cela! Après avoir reçu l’assurance de Dieu qu’on ne le tuerait pas, il sortit de la présence de l’Eternel et partit dans la terre de Nod. Là, il bâtit la ville portant le nom de son fils aîné, Hénoc. Voulait-il ainsi échapper à la sentence de Dieu, qui le vouait à errer sur la terre?

On nous a habitués à imaginer une lente évolution de l’homme des cavernes, alors que selon Genèse 4, une ville est bâtie dans la toute première génération après Adam!

L’autel

Noé, lui, bâtit un autel, le premier mentionné dans la Bible après le déluge, pour offrir des sacrifices de louange et d’expiation. Ce fut juste après que Dieu établit une alliance avec toute la terre, avec pour signe l’arc-en-ciel. Ce fut à cette occasion que Dieu dit en son coeur: Je ne maudirai plus le sol, à cause de l’homme, parce que le coeur de l’homme est disposé au mal dès sa jeunesse (Gen 8.21). Il n’a donc pas d’enfants «innocents»: tous, ils naissent dans le péché. Si Adam fut créé à la ressemblance de Dieu, par contre les enfants d’Adam naquirent à sa ressemblance, celle d’Adam devenu pécheur (Gen 5.3).

Cela explique pourquoi aucune réforme sociale ou politique ne changera jamais rien à rien: il faut que l’homme lui-même soit réformé. Cela nécessite une intervention de Dieu par l’Esprit Saint. Le péché inné à l’homme explique la révolte de l’humanité même après le jugement du déluge.

Pas d’obstacle à l’unité

Il est dit que tout le monde parlait la même langue, probablement l’hébreu, car les noms propres des endroits mentionnés n’ont de sens qu’en hébreu. Il n’y avait donc pas de barrières linguistiques! En soi, c’eût été un énorme avantage – si le coeur de l’homme n’avait pas été enclin au mal.

Or il semble que tout le monde, c’est-à-dire les survivants du déluge et leurs descendants, se déplaça vers l’est pour s’arrêter à Chinéar, autre nom pour Babylone, dans la plaine entre l’Euphrate et le Tigre. La population grandit, et l’on ressentit le besoin de s’urbaniser. Rien de mal à cela. Mais le mobile révèle l’orgueil du plan.

L’ordre de Dieu avait été de multiplier et de remplir la terre, et non de se centraliser en une société qui se suffirait à elle-même et pourrait subjuguer le monde entier. Pas besoin de se référer à Dieu, qu’on ne consulta d’ailleurs pas. Pourtant, déjà avant le déluge, l’on commença à invoquer (ou: proclamer) le nom de l’Eternel (Gen 4.26). Il était donc connu, et ce fut sciemment que les gens à Babel ignorèrent Dieu.

Les intentions des hommes n’ont pas changé. Toujours à nouveau, on s’est efforcé de créer un gouvernement supranational. Notre siècle, après des guerres d’envergures jamais atteintes auparavant, veut tout mettre en oeuvre pour créer un gouvernement mondial. La technique développée en ce 20e siècle en fait entrevoir la possibilité.

La tour

On veut bâtir une tour à Babel; elle doit atteindre jusqu’aux cieux!

La raison: la glorification de l’homme. Faisons-nous un nom. C’est déjà l’humanisme moderne, où l’homme est la mesure de toutes choses, et non Dieu.

Le but: que nous ne soyons pas disséminés sur toute la terre. Ce but va exactement à l’encontre de la volonté de Dieu, à savoir: remplir toute la terre! Mais il faut donner à ce but un coloris religieux. Le texte hébreu dit: une tour au-dessus dans le ciel. Ils n’étaient pas aussi naïfs que de croire que leur tour toucherait au ciel. On a d’ailleurs trouvé d’autres tours bâties en escaliers, sortes de pyramides nommées ziggourats, avec des noms tels que:

– la Maison-lien entre ciel et terre (à Larsa);
– la Maison-plateforme-de-fondement entre terre et ciel (à Babylone même).

Babel et Noël

La tour de Babel devait être un énorme temple qui symboliserait à la fois la grandeur de l’homme et son accès à Dieu. C’est la différence fondamentale entre Babel et Noël:

Babel: l’homme veut aller à Dieu.
Noël: Dieu vient à l’homme.

On constate que l’homme, dès les premiers temps, a cherché à faire son propre salut. Chaque fois que quelqu’un pense que, par une certaine manière d’agir, il méritera un peu du ciel, il tombe dans ce travers. Il y a aujourd’hui quantité de méthodes, venant surtout de l’orient, par lesquelles on cherche vainement à mériter ce que Jésus-Christ offre comme pure grâce, et ceci jusque dans l’Eglise. Que ne fait-on pas, par exemple, pour obtenir coûte que coûte certains dons, alors que le Saint-Esprit distribue à chacun en particulier comme il veut (1 Cor 12.11). Seulement, en voulant forcer la main de Dieu, on obtient des faux dons ne provenant pas du Saint-Esprit.

Dieu intervient

Il est instructif de noter ce que Dieu dit devant ces efforts des hommes à Babylone: Voilà un seul peuple! Ils parlent tous un même langage… Maintenant il n’y aurait plus d’obstacle à ce qu’ils auraient décidé de faire. J’avoue que cela m’étonne. En d’autres termes: l’humanité unie en un seul peuple, parlant la même langue, organisée sous un seul chef, réussirait à imposer sa volonté anti-divine à toute la terre! Et c’est bien ce que l’Antichrist fera, selon les prophéties. Car Dieu le permettra une fois que l’iniquité sera à son comble; seul le retour de Christ y mettra fin.

Alors Dieu prend une mesure radicale. Car à ce moment le temps de l’Antichrist est encore éloigné de plusieurs millénaires, bien que son esprit soit à l’oeuvre dès le début de l’Histoire.

Dieu fait exactement le contraire de ce que les hommes cherchent à faire aujourd’hui. Ils veulent s’unir dans un orgueilleux effort pour saisir les rênes de l’Histoire dans une révolte folle contre Dieu et son Christ. Le royaume de l’homme veut évincer et exclure le royaume de Dieu, et cela sur une échelle mondiale. L’idéologie dite du «Nouvel âge» poursuit ce but-là.

S’il est important de ne pas séparer ce que Dieu a uni (p. ex. les liens du mariage), il est tout aussi important de ne pas unir ce que Dieu a séparé. La diversité des nationalités, des gouvernements et des langues est voulue par Dieu, car aussitôt que les hommes se sont unis dans une même organisation, fût-elle chrétienne, ils se sentent forts et ne se soumettent plus à l’autorité de Dieu telle qu’elle est définie dans la Bible.

Le piège

Méfions-nous des grands ralliements qui cherchent à unir ce qui ne doit pas être uni. Satan sait que l’unification sur le plan religieux est la plus néfaste. C’est pourquoi il séduit l’homme par le syncrétisme religieux. N’avons-nous pas vu à Assise chrétiens et musulmans, hindous et shintoïstes, et bien d’autres adhérents de religions païennes, réunis pour prier Dieu? Mais quel Dieu?

Il n’y a qu’un seul Dieu, et son nom est Yahvé, Jésus-Christ et le Saint-Esprit. Dans un article intitulé «Integrating Other Religious Traditions into Western Christianity» (L’intégration d’autres traditions religieuses dans le christianisme occidental) par Arnold Bittlinger, publié en 1989 par le «World Council of Churches» (Conseil oecuméniques des Eglises: COF), l’auteur, impressionné par des phénomènes observés dans les pratiques religieuses païennes, qui ressemblent étrangement aux phénomènes charismatiques tels que le «parler en langues», les «prophéties» et les «guérisons», propose l’intégration des éléments traditionnels des religions païennes dans le christianisme.

Ce piège de Satan fait beaucoup d’adeptes de nos jours, et nous avons le devoir d’avertir qu’il n’y a qu’un Sauveur et que son nom est Jésus-Christ, et une seule vérité, et qu’elle est contenue dans la Bible, seule Parole de Dieu authentique. Mais affirmer les vérités fondamentales de notre foi n’est pas bien reçu. Nous en sommes arrivés au point OÙ le simple fait d’affirmer les vérités bibliques est interprété comme «un manque d’amour», parce que nous ne pouvons pas être oecuméniques dans le sens du COF, qui veut l’unité au prix de la vérité.

Non, le manque d’amour, c’est justement de ne pas avertir contre les hérésies enseignées et pratiquées dans certaines sectes et certaines églises. Nous avons à résister à la séduction d’en bas et à nous abandonner à la direction d’en haut. Il faudrait savoir à qui notre amour est dû en premier lieu: au Seigneur de la vérité, ou aux falsificateurs de la Sainte Parole?

Abraham Kuyper, ce théologien néerlandais mort en 1920, disait: «Quand des principes qui s’opposent à nos plus profondes convictions prennent le dessus, c’est la bataille qui est notre appel, et la paix est devenue péché.

Gardons-nous comme de la peste des idéologies et techniques religieuses venant de l’orient. On ne touche pas impunément au yoga, à la méditation transcendentale, à la dynamique de groupe: s’y adonner revient à une négation du salut donné gratuitement par Dieu en son Fils. Esaïe nous redit aujourd’hui ce qu’il avait dû dire au peuple de l’ancienne alliance:

Venez, et marchons à la lumière de l’Eternel. Car tu as (tu = Dieu) abandonné ton peuple… parce qu’il est rempli des pratiques de l’Orient, et de la magie des Philistins, et parce qu’il frappe des mains avec les fils des étrangers (2.6, trad. litt.).

Choix inéluctable

C’est l’un ou l’autre:

– soit chercher à atteindre Dieu par nos propres moyens et techniques humains afin d’obtenir bonheur, prospérité et salut – mais sans repentance et sans trouver la vraie paix intérieure;
– soit trouver le salut en Dieu par le moyen donné par Dieu lui-même: par Jésus-Christ, qui a donné sa vie par amour afin de procurer à l’homme pardon, salut et félicité éternelle -suite à sa repentance et suivi de la vraie paix intérieure.

Et la Pentecôte?

Là, Dieu est intervenu par un miracle, non pas en donnant à tous un même langage, mais en donnant aux apôtres le don de parler les différentes langues des Juifs de tout l’empire romain réunis à Jérusalem pour célébrer la Pâque, afin que l’Evangile puisse les atteindre malgré les barrières linguistiques. Par ce signe des langues, les Juifs devaient comprendre que dès lors Dieu annoncerait sa parole aussi en d’autres langues qu’en hébreu.

Tout comme Dieu est intervenu surnaturellement à Babylone pour empêcher les hommes d’usurper la domination sur tous les peuples, Dieu est intervenu surnaturellement à Jérusalem pour propager l’unique salut par Jésus-Christ.

L’unité selon Dieu

A la Pentecôte, Dieu créa une unité toute nouvelle: un Corps spirituel, l’Eglise unie en Christ, oeuvre du Saint-Esprit qui vient habiter en chacun qui reçoit Jésus-Christ, Dieu né homme, mort à la croix et ressuscité. Ce corps est un, malgré les différences raciales, nationales et linguistiques, qui subsistent. L’Eglise composée de croyants nouveaux-nés en Christ est la seule unification sur le plan mondial voulue et agencée par Dieu lui-même. Ce n’est pas une structure agencée par l’homme, mais un édifice bâti par Jésus-Christ: Je bâtirai mon Eglise, dit Jésus dans Mat 16.18.

En sont membres tous ceux qui ont reçu individuellement Jésus, le Fils de Dieu:

A tous ceux qui l’ont reçue (la lumière, personnification de Jésus-Christ), elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. Jean 1.12.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)