La conversion d’un étranger (suite)

Les enseignements de l’Ancien Testament (28)

B – Un homme nouveau

Lecture préalable: 2 Rois 5.1-19
– Le chemin parcouru par Naaman jusqu’à sa guérison est comparable à celui d’un homme qui, aujourd’hui se convertit au Seigneur Jésus.
– Le chemin parcouru après sa guérison est celui du nouveau chrétien qui débute dans la vie nouvelle. 

La médecine du prophète s’est révélée une médecine d’humilité et d’humiliation:
– Naaman a appris l’inutilité de la fortune et des puissants dans le domaine de Dieu;
– il a été traité comme le moindre de ses soldats;
– il a renoncé à son nationalisme pour chercher la guérison chez l’ennemi, en Israël, auprès du prophète de Yahvé;
– les conseils nécessaires lui ont été dispensés par des domestiques;
– et il a plongé 7 fois dans le Jourdain, remède incompréhensible et peu glorieux.

1. Une guérison parfaite

Curieusement, Naaman guéri sera en meilleure santé que s’il n’avait jamais été malade! En effet, sa peau est devenue comme celle d’un enfant, sans ride ni bouton.

C’est ainsi que Dieu guérit nos péchés et leurs séquelles. Il ne voit pas ses enfants dans leur condition présente, avec leurs faiblesses et leurs échecs: grâce à la croix, il les voit parfaits, comme ils seront demain au ciel. Car si Dieu déteste le péché, il aime l’homme (1 Jean 4.10; Eph 5.27). Et il ne s’agit pas seulement de l’âme, mais aussi de notre corps, que le Seigneur transformera en le rendant semblable à son corps glorieux, par le pouvoir efficace qu’il a de s ‘assujettir toutes choses (Phil 3.21).

Dieu efface nos transgressions comme un nuage et ne s’en souvient plus. Qui aime la nature a remarqué qu’après la pluie, le ciel est plus pur et l’air plus limpide qu’avant l’arrivée des nuages. Ainsi le ciel, comme la peau de Naaman, est une image de la perfection du salut (Es 44.22).

2. Le premier fruit de la vie nouvelle

Après sa guérison, Naaman ne se hâte pas de rentrer chez lui; il retourne chez l’homme de Dieu. Ce n’est pas une simple visite de politesse; il a envie de revoir le prophète pour quelque chose d’important: lui dire que sa guérison va plus loin que la peau. Non seulement cette dernière est nouvelle, mais son être entier est nouveau.

Il est normal d’avoir quelque chose à dire au Seigneur, car la guérison de l’âme se répercutera dans nos actes et nos paroles. La vie étant nouvelle, les goûts seront nouveaux, l’importance relative des choses se modifiera, et ces changements engendreront un nouveau comportement perceptible aux autres (Mat 7.16). Mors, si le Seigneur a effacé nos péchés, ne nous éloignons pas de lui. Il trouverait anormal de ne plus nous voir, de ne plus nous entendre.

3. Un témoignage

Arrivé devant le prophète, Naaman déclare: Voici, je reconnais qu’il n’y a point de Dieu sur toute la terre si ce n’est en Israël (v. 15). Voilà une belle déclaration de foi qui glorifie Dieu seul et balaye les idoles. Elle est étonnante de la part du général syrien qui fait la guerre au peuple de Dieu, mais l’Eternel peut transformer n’importe quelle âme de bonne volonté.

Remarquons aussi que Naaman ne confesse pas timidement le Dieu d’Israël, il prend position devant toute sa suite pour déclarer qu’il a trouvé le vrai Dieu: Maintenant je sais, dit-il (TOB).

 Nous retrouvons ces deux attitudes dans le témoignage du chrétien:
 – quoique que l’on fasse, faire tout pour la gloire de Dieu (1 Cor 10.31),
– être toujours prêt à justifier notre espérance, avec douceur et respect, devant ceux qui nous en demandent compte (1 Pi 3.15s TOB).

4. Le départ dans la vie nouvelle

Après ces premiers pas qui démontrent la transformation de son coeur, Naaman se prend en charge et jette les bases du départ dans sa nouvelle vie. Elles seront définies par trois petites scènes caractéristiques et probantes.

1. Naaman veut faire au prophète un cadeau qui est catégoriquement refusé. C’est la douche froide. Que se passe-t-il chez le prophète?

Peut-être pense-t-il à cette parole: Tu ne recevras pas de présent; car les présents aveuglent les clairvoyants et pervertissent les paroles des justes (Ex 23.8). Mais il y a très probablement plus: Elisée reste sur le terrain de la grâce et refuse le cadeau parce que Naaman risquerait de croire que sa guérison peut se monnayer.

L’oubli que le salut de Dieu est un don gratuit serait une grave amputation à sa gloire éternelle (Apoc 5.6,9). Celui qui a été racheté par le Seigneur lui est redevable éternellement, et de plus on ne rembourse pas une dette céleste avec des biens terrestres. D’autant plus que c’est Dieu qui nous a prêté ce que nous pourrions donner (Eph 2.8ss). Que penserions-nous d’une personne qui nous donnerait en cadeau un objet que nous lui avions prêté?
 Ensuite une telle optique pourrait conduire à la pensée que l’on doit conserver le salut par les oeuvres, alors que celles-ci n’en sont que le fruit normal.

Enfin le don souhaité en reconnaissance, c’est notre coeur et notre être entier, bien que de droit ils appartiennent aussi à Dieu (Mat 22.37).

2. Remarquons la réponse de Naaman, car elle prouve qu’il a compris la démarche du prophète: Puisque tu refuses tout cadeau…, dit-il (F.C.). Il va faire une meilleure proposition. Vu que l’Eternel ne veut pas de ce cadeau de riche, il demande de la terre du pays, un morceau d’Israël en quelque sorte, pour l’emporter en Syrie afin d’y construire un autel, car il ne veut sacrifier qu’au seul Dieu d’Israël. Symboliquement il place son autel sur la terre d’Israël, au pays de Yahvé, ce qui nous parle du sanctuaire céleste où nous pénétrons déjà par la foi, bien que nos pieds soient encore en terre étrangère (Héb 10.19).

Naaman nous étonne, mais l’Eternel regarde au coeur sans tenir compte des temps d’ignorance, et Elisée ne fait là aucune objection (Act 17.30).

Nous suivons la pensée du Syrien: «Ce n’est pas un présent matériel qui plaît à Dieu? ce qu’il veut c’est moi-même? Eh bien qu’il en soit ainsi, je vais l’adorer lui seul!» Sa proposition révèle le changement de son coeur. Désormais il y aura dans sa vie un «autrefois» et un «maintenant». Autrefois, il était ennemi d’Israël, tout y était inférieur à son pays: l’Eternel, son prophète, ses habitants, même le Jourdain. Maintenant, il réalise qu’il était étranger à Israël où tout est meilleur: Dieu, le peuple, le pays. Aussi Elisée lui donne-t-il de bon coeur la terre demandée (Eph 5.8).

3. Enfin une ultime pensée traverse l’esprit de Naaman: Rimmon, l’idole! Certes Naaman ne lui offrira pas de sacrifice, ce ne sera plus que le dieu de son roi (v. 18, F. C.), mais Naaman est lié à un service protocolaire, inclus dans sa fonction de général des armées. Le roi s’appuie sur lui pour manifester qu’il s’appuie sur son armée. C’est la première ombre qui ternira son culte à l’Eternel et le fera soupirer après la perfection. Cependant il ne déclare pas rejeter ce protocole qu’il déplore, il n’en voit pas encore le moyen et il sollicite le pardon de Dieu pour cette obligation qui maintenant lui déplaît: Que l’Eternel pardonne à ton serviteur, dit-il. Il est conscient de n’être pas digne de s’appeler le serviteur de l’Eternel, alors il se nomme le serviteur du serviteur. Et puis il souligne son changement de camp: d’ennemi il est devenu serviteur.

Elisée observe la transformation qui s’opère dans l’esprit de Naaman, sans l’ordonner ni la préconiser, et il répond simplement: Va en paix. A chaque jour suffit sa peine pense-t-il certainement (Mat 6.34): en temps voulu l’Eternel donnera à Naaman de nouvelles instructions; pour le moment il l’a guéri et l’a accepté tel qu’il est. C’était déjà la grâce offerte aux nations, et il fallait un prophète pour faire cette réponse: Va en paix (Act 10.35).

Naaman vient de commencer une nouvelle vie, différente et certainement mouvementée. Va-t-il un jour cesser d’entrer chez Rimmon? renoncer à sa situation? refuser de faire la guerre à Israël? s’exiler? Il ignore où Dieu le mènera; nous le saurons plus tard.

5. Un enseignement actuel

La condition nouvelle de Naaman, encore ambiguë, nous instruit.

1. Elle nous rappelle que nous sommes venus au Seigneur tels que nous étions, si ternes fussions-nous spirituellement. Le Seigneur nous a sauvés et nous a chargés d’un fardeau léger, à notre mesure. Ce fardeau évoluera ensuite, mais nous n’aurons jamais été seuls à le porter (Mat 11.30).

2. De même qu’Elisée n’avait pas le droit d’augmenter lui-même le fardeau de Naaman, nous n’avons pas le droit d’ajouter au fardeau d’autrui (Mat 23.4). D’aucuns exigeraient presque que, même avant de se convertir, l’homme se réforme et devienne quelqu’un de parfait, alors que Paul écrit: Faites bon accueil à celui qui est faible dans la foi (Rom 14.1).

Le Seigneur conduit chacun de nous dans le chemin qui monte en partant de la croix. S’il l’a fait jusqu’à ce jour, il continuera à le faire. «Allons en paix’>. comme Naaman qui avait devant lui de grands problèmes. «Allons en paix avec le Seigneur.»

Ensuite n’oublions pas que le Seigneur continuera aussi à conduire chacun de nos frères. Alors faisons confiance à notre frère pour ce qui le concerne, comme Elisée a fait confiance à Naaman; car le Seigneur s’occupe de lui (Rom 8.14).

En ce qui concerne Elisée, on pouvait supposer que son comportement bourru était motivé par la présence du général ennemi. Mais non; conduit par son Dieu, il agissait pour apporter au Syrien une guérison plus importante que celle qu’il était venu chercher.

Enfin l’homme ne peut pas se tourner vers le Seigneur sans envisager un changement d’optique, une nouvelle échelle de valeurs engendrée par la connaissance personnelle du Tout-Puissant (2 Cor 5.17).

Henri Larçon

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)