Les démons

Fondements (9)

Jean-Pierre Schneider

On avait pris l’habitude, dans notre monde occidental, de hausser les épaules avec un sourire apitoyé à la mention d’un monde surnaturel ou de phénomènes d’ordre surnaturel. Mais cela a changé du tout au tout! Car un vide s’est créé du moment où l’on a abandonné la foi en Dieu et en Jésus-Christ et du même coup en l’existence d’anges ou de démons.

On s’est tourné vers l’orient (hindouisme, bouddhisme), et on avale tout rond l’idée de la réincarnation, les «bienfaits» de la MT (méditation transcendantale) ou de la position du lotus; on croit à la visite d’extraterrestres, à la communication avec les esprits des morts… Bref, on s’intéresse de plus en pîus aux phénomènes extra-sensoriels et aux expérimentations psychiques, voire occultes. Cela ouvre la porte toute grande aux influences des puissances invisibles, car elles existent bel et bien, et comment!

C’est de leur réalité que traite cet article. Car si la Bible parle d’anges – et ils se sont de temps à autre manifestés -, la Bible parle aussi de démons et de mauvais esprits – et eux aussi se manifestent.

Le sujet va être traité en cinq points principaux, suivis de l’élucidation d’une question qui est souvent posée: Un chrétien peut-il être possédé (ou, comme certains disent à présent, («démonisé»)?

1. Vocabulaire

«daimon» du verbe «dalomai» = diviser, répartir

En Grèce, on ne distinguait pas essentiellement entre démon et dieu. On prêtait aux démons le pouvoir de rendre malade ou fou et de provoquer des désastres; on cherchait à les maîtriser par la magie.

AT: ils se nomment démons (Deut 32.17), satyres (traduit en général par bouc ou bouc sauvage), Azazel (ne se trouve qu’en Lév 16.8,10,26; certains y voient une personnification d’esprits mauvais du désert, alors que d’autres l’ont traduit par bouc émissaire, selon l’annotation dans la Colombe).

NT: les mots démon(s) et démoniaque (s) s’y trouvent 82 fois (dont 72 fois dans les Evangiles); autrement: esprits impurs ou mauvais esprits.

Le livre des Actes ne les mentionne que 4 fois:
– 5.16: les apôtres guérissent des gens tourmentés par des esprits impurs;
– 8.7: des esprits impurs sortent de beaucoup de démoniaques par le ministère de Philippe;
– 16.16-18: Paul ordonne à un esprit de Python de sortir d’une femme;
– 19.13-17: un esprit mauvais terrasse les sept fils de Scéva.

Les épîtres ne mentionnent les démons que 4 fois: 1 Cor 10.20; 1 Tim 4.1; Jac 2.19: 3.15. Elles ne font jamais allusion à un ministère d’exorcisme.

2. Description

Les démons sont des esprits qui peuvent prendre différentes formes. Ils habitent dans l’air et sur la terre (déserts, ruines, cimetières, Marc 5.5) et ils cherchent à prendre possession de personnes et d’animaux.

Ils induisent les hommes au péché, à la magie, à l’idolâtrie. Ils en savent plus que les hommes. Ils savent qu’il y a un seul Dieu et ils en tremblent (Jac 2.19).

Leur prince est Satan (Mat 9.34) et ils agissent pour Satan (Luc 9.42 où «démon» est aussi traduit par «Satan»).

Leur destin: Christ en a triomphé (Col 2.15). Ils sont voués aux tourments éternels (Mat 8.29).

Remarque sur les anges tombés:

Satan a ses anges; le feu éternel a été préparé pour lui et eux (Mat 25.41). -Paul parle d’un ange de Satan qui provoque chez lui comme une écharde dans sa chair pour l’empêcher de s’enorgueillir (2 Cor 12.7). – Jude parle d’anges tombés qui sont enchaînés en attendant le jour du jugement (v. 6).

Il semble donc qu’il faille distinguer entre les démons et les anges tombés, même si leurs actions se rejoignent.

3. L’action des démons sur les hommes

Ils peuvent rendre malade (Luc 13.11,16 où l’esprit est nommé Satan). Ils peuvent opprimer (Act 10.38; c’est dit du diable). Ils peuvent posséder (enlever la personnalité): Marc 5.2-15; ils parlent à travers les hommes.

Ils sont adorés par les idolâtres (Apoc 9.20; Deut 32.17; Ps 106.37.)

Jésus, en chassant les démons, prouve que le royaume de Dieu est venu en sa personne (Mat 12.28).

4. L’action des démons dans le monde

Ils agissent sous la férule de Satan, celui qui séduit toute la terre habitée (Apoc 12.9). par des esprits de démons qui opèrent des signes et qui s ‘en vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le grand jour de Dieu, le Tout-Puissant (Apoc 16.14).

Le monde entier est séduit par les puissances démoniaques, politiquement, économiquement, moralement, spirituellement (occultisme, spiritisme, satanisme). En parlant des incrédules, Paul dit que le Dieu de ce siècle a aveuglé leurs pensées (2 Cor 4.4), de sorte que leur pensée est obscurcie (Eph 4.18). Satan est ce dieu qui, avec les démons, est la puissance invisible derrière toute incrédulité et toute perversion. Cela explique pourquoi les gouvernements sont devenus impuissants face à la révolte, la violence, la drogue, l’immoralité, la criminalité tout court. C’est pourquoi notre monde est dans les ténèbres, et la lumière du Christ doit l’éclairer à travers nous, ses enfants.

5. Le chrétien et les démons

Les idoles n’ont aucune réalité; ce sont de faux dieux dont Jérémie dit: Ne les craignez pas, car ils ne sauraient faire aucun mal, de même qu’ils sont incapables de faire aucun bien (10.5). Par contre, les démons sont bien réels, et pour éviter tout contact avec eux, il faut rompre avec toute pratique occulte. Paul écrivait aux Corinthiens, qui étaient entourés de patents idolâtres: Que dis-je donc? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose? ou qu’une idole est quelque chose? (Nullement.) Mais ce qu ‘on sacrifie, on le sacrifie à des démons et non à Dieu; or je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons (1 Cor 10.19-20).

Les mauvais esprits cherchent aussi à séduire les chrétiens et s’infiltrent dans les églises: il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes; ils opéreront des signes et des prodiges pour égarer si possible les élus. Soyez sur vos gardes, je vous ai tout prédit (Marc 13.22-23). Les démons cherchent à séduire les chrétiens, voire des églises entières par des fausses doctrines, par une sagesse démoniaque, surtout dans les derniers temps. L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons (1 Tim 4.1).

Satan lui-même se déguise en ange de lumière; … ses serviteurs aussi se déguisent en serviteurs de justice (2 Cor 11.14-15). Dans Luc 21.8, Jésus avertit: Prenez garde d’être séduits. L’Eglise a un combat à livrer contre les dominateurs des ténèbres d’ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes (Eph 6.12). Le chrétien, de même que l’Eglise entière, doit éprouver les esprits (1 Jean 4.1), car il y a le danger de recevoir un autre esprit que celui que vous avez reçu (2 Cor 11.4). Cela nous amène à la question mentionnée au début:

Le chrétien peut-il être possédé?

Avant de répondre à cette question, il peut être utile de rappeler ce qu’est un chrétien: c’est quelqu’un qui, se reconnaissant pécheur devant Dieu et les hommes, s’est repenti de sa mauvaise manière de vivre pour se tourner vers Dieu et mettre sa foi en Jésus-Christ, en qui il reconnaît le Fils de Dieu, qui a pris son péché sur lui pour l’expier à la croix, qui est ressuscité, qui est monté au ciel et qui va revenir. Dès ce moment, l’Esprit de Dieu habite en lui. En lui. vous aussi, ayant entendu la parole de la vérité, l’Evangile de votre salut, en lui, ayant cru, vous avez été scellés du Sain t-Esprit qui avait été promis (Eph 1.13; les formes verbales correspondent au temps aoriste grec). Ne savez-vous pas ceci. votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu (1 Cor 6.19).

D’emblée, on constate qu’il n’y a, dans tout le NT, aucun cas d’exorcisme pratiqué à l’intention d’un croyant. L’expression recevoir un autre esprit ne peut donc pas signifier qu’un chrétien puisse être possédé (démonisé), mais il peut s’exposer ou être exposé à une influence démoniaque néfaste.

Que penser alors de la pratique contemporaine de «délier» un croyant d’une possession démoniaque, souvent même par imposition des mains? Si l’un de ses parents ou ancêtres avait trempé dans l’occultisme, il y en a qui s’imaginent que cela a pu se reporter sur lui. Mais si cela valait sous l’ancienne alliance et peut encore s’appliquer à des non-chrétiens, ce n’est plus le cas pour le chrétien sous la nouvelle alliance, car il a été délivré du pouvoir des ténèbres et racheté de l’héritage de ses pères, aussi de l’héritage occulte (1 Pi 1.18). Plus: Dieu nous a transférés dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1.13), donc de la seigneurie de Satan à la seigneurie de Christ. Le chrétien gracié a tout pleinement en lui, qui est le chef de toute principauté et de tout pouvoir (Col 2.10). Christ a triomphé des principautés sataniques et démoniaques et les a dépouillées de tout pouvoir (Col 2.10-15).

Les verbes lier et délier de Mat 18.18 et parallèles signifiaient dans le judaïsme «interdire» et «permettre». La meilleure traduction du texte serait: Ce que vous interdirez sur terre sera (ce qui est) interdit au ciel, et ce que vous permettrez sur terre sera (ce qui est) permis au ciel.

Le sang de Christ purifie; il n’est jamais utilisé pour «délier» ou pour «protéger». Le chrétien a été délié dès sa nouvelle naissance: Si le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres, bien entendu aussi de toute éventuelle possession démoniaque (Jean 8.36).

Il est encore à remarquer que Christ a triomphé de Satan en accomplissant toute l’oeuvre du salut malgré lui. Mais jusqu’au retour de Christ, Satan n’est pas lié et nous n’avons pas la possibilité de le lier. Il ne sera lié que pendant le règne de Christ sur la terre (Apoc 20.2).

Un chrétien qui est manifestement assailli par de mauvais esprits aura recours à la prière, de préférence avec un ou des frères et anciens de son église.

Conclusion: Le chrétien authentique ne peut être possédé, étant scellé et habité du Saint-Esprit, dont son corps est le temple, qui est de ce fait inaccessible aux démons, même si ces derniers peuvent le séduire et l’influencer en mal.

Je suis persuadé que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les démons, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni les êtres d’en haut ni ceux d’en-bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur. Rom 8.38-39

Jean-Pierre Schneider

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)