Dieu est sage

Si Dieu est, si Dieu est Esprit, si Dieu est toujours le même, il est aussi sage.

Nous osons l’affirmer moins par une déduction logique que par la révélation que Dieu lui-même nous donne dans les Saintes Ecritures. C’est dans la Bible que Dieu nous révèle sa sagesse infinie et parfaite.

Regardons ensemble cinq tableaux:

Le premier tableau:
La sagesse de Dieu dans la création.

Considérons la beauté de sa création. Tout ce qui existe a été fait par lui, par sa Parole. L’apôtre Paul dira que la création entière révèle ainsi la divinité et la puissance de Dieu. Mais les hommes se croyant plus sages ont écarté cette révélation. En ne voulant pas entrer dans la sagesse de Dieu, ils sont devenus stupides et fous.

1. La sagesse de Dieu éclate d’abord dans l’ordonnance des actes créateurs(Genèse 1):
– Première de ses oeuvres, l’énergie fondamentale: Que la lumière soit et la lumière fut.
– Puis l’espace nécessaire: Qu’il y ait une étendue.
– Puis le rassemblement sélectif des mers et des terres.
– Puis le surgissement de la vie végétale: la verdure, l’herbe porteuse de semence, les arbres fruitiers. Le garde-manger était rempli. Il fallait encore, au rythme de la vie animale…
– Les deux grands astres, le soleil et la lune, qui régulent le temps, en jours et en années. Maintenant tout est en place.
– Alors surgit la vie animale, dans les eaux première nommée, puis sur terre et sous le ciel.
– Puis les animaux terrestres à la dimension de l’homme: bétail, reptiles, animaux de toutes sortes.
– Enfin, distingué de tout ce qui précède, mais dans la continuité: l’homme créé à la ressemblance de Dieu, formé de la poussière de la terre, recevant en ses narines un souffle vital de Dieu. Il est créé homme et femme. Voilà pour l’ordonnance.

2. La sagesse de Dieu éclate aussi en ce qu’il distingue, sépare, marque les frontières infranchissables. Dieu dans sa sagesse se révèle être dans ses oeuvres un Dieu d’ordre et de beauté. Il ne veut pas les confusions. Il ne veut pas les mélanges impossibles. C’est ainsi qu’il sépare les ténèbres de la lumière, sépare le haut du bas, sépare les eaux de la terre ferme, distingue le jour de la nuit. C’est ainsi qu’il inscrit chaque être vivant à l’intérieur de son espèce spécifique. Dans sa sagesse il questionnera plus tard: Un figuier produit-il des olives ou une vigne des figues? Une source salée ne peut pas non plus donner de l’eau douce(Jacques 3.12)… Nul ne peut servir deux maîtres(Matthieu 6.24).

C’est la fin du premier tableau.

Le deuxième tableau:
La sagesse de Dieu dans la chute.

L’homme créé à l’image de Dieu est promu à une destinée unique. Il est fait pour vivre éternellement avec Dieu.

Dans sa sagesse, Dieu place l’homme devant l’épreuve d’un choix. Car il n’a pas créé un robot, ni un animal supérieur doué d’un instinct seulement. Il a créé un être à sa ressemblance qui peut connaître Dieu, lui parler. Il est élevé au privilège suprême de la communion avec lui.

Mais il faut une épreuve. Dans sa sagesse, Dieu n’a pas placé la barre trop haut. Il ne coupe pas le jardin d’Eden en deux parties égales, interdisant l’une des deux. Au contraire, il ouvre toutes grandes les portes de la liberté. Tout le jardin est à l’homme, tous les arbres lui appartiennent sauf un, un seul. Sagesse de Dieu qui mesure l’épreuve en la permettant.

Mais l’homme écoute la voix du tentateur qui susurre la théologie du soupçon: Dieu a-t-il réellement dit?(Genèse 3.1) Et il succombe bientôt à la seule épreuve placée devant lui.

Dieu dans sa sagesse se présente à l’homme déchu pour l’interpeller. Il veut le préparer à dire sa faute, mais quelle difficulté pour amener l’homme à confesser son péché. Il s’excuse, accuse sa femme, qui elle-même accusera le serpent tentateur.

 Alors Dieu dans son amour révèle un plan de salut infiniment sage. Oui, il l’a déjà conçu dans son coeur de Père éterne1:

La postérité de la femme (comprenons un enfant, un fils) écrasera la tête du serpent (comprenons: détruira les oeuvres du diable) mais sera lui-même blessé au talon (comprenons: mourra sur la croix).(Genèse 3.15)

Et sans attendre, comme en une première leçon pédagogique, Dieu immole des animaux pour en donner la peau au premier couple humain. Il couvre ainsi ce qui fait désormais leur honte.

C’est la fin du deuxième tableau.

Le troisième tableau:
La sagesse de Dieu dans la longue préparation pédagogique.

Il s’agit du temps qui sépare la chute de la venue de Jésus-Christ, un temps qui se chiffre par des milliers d’années.

Nous devons nous faire bref, là où Dieu a pris son temps.

Dans sa sagesse infinie, Dieu choisit un homme, pour lui donner une famille, qui deviendra un peuple et par qui toutes les familles de la terre seront bénies. Cet homme c’est Abraham, ce peuple c’est Israël.(Genèse 12)
– A ce peuple, Dieu donne Moïse, et par lui ses lois. Dieu pose souverainement les conditions par lesquelles l’homme pourra s’approcher de lui.
– Au coeur de cette Loi divine se trouve le culte par lequel l’homme peut servir Dieu en allant à sa rencontre.
– Et au coeur du culte se trouve l’autel des sacrifices. Dans sa sagesse Dieu apprend ainsi à l’homme que sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon.(Hébreux 9.22) Il lui enseigne la gravité du péché, la séparation infinie qui l’éloigne à tout jamais de Dieu, sauf lorsque le sang agréé par lui jette un pont entre les deux.

Puis Dieu donne David comme roi, il règnera sur Israël et ses fils après lui… jusque dans l’éternité. Mystère de la sagesse de Dieu, vous n’allez pas tarder à comprendre le mystère de ce règne éternel.

Puis il donne les prophètes qui rappellent sans cesse au peuple qui s’égare le sens des lois, le sens du culte, le sens des promesses faites. Ils appellent à revenir à ce Dieu si mal servi, si mal compris.

Une question se pose:

Est-ce bien sage de mettre en place une pédagogie qui dure des milliers d’années? N’y a-t-il pas un risque de décourager ceux qui attendent sans voir d’accomplissement’? Une telle question, elle est bien de l’homme qui ne comprend rien à la sagesse de Dieu. Car dans ce temps de formation, qui est celui de l’attente et de l’espérance, déjà Dieu donne sa grâce, son pardon, et sa communion.

La première alliance est celle de la Loi. Nous le rappelons souvent. La seconde alliance, par Jésus-Christ, sera celle de la grâce(Jean 1.17). Stupidement, nous cloisonnons, la Loi d’un côté, la grâce de l’autre. C’est oublier la sagesse infiniment variée de Dieu qui, dans sa pédagogie, donne déjà les prémices de l’Evangile à Israël.

C’est pourquoi Abraham déjà peut être justifié par la foi(Genèse 15.6) en la promesse qui lui est faite. David peut se réjouir de son salut en disant: Heureux l’homme à qui lEternel enlève la transgression, à qui le péché est pardonné(Psaume 32). Les psaumes attestent combien les croyants de l’ancienne alliance se sont pleinement réjouis en espérance, sans avoir un sentiment de frustration. C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises, mais il les ont vues et saluées de loin en confessant qu ‘ils étaient sur terre étrangers et voyageurs… Ils aspirent à une patrie meilleure, c’est-à-dire céleste. C ‘est pourquoi Dieu n ‘a pas honte d’être appelé leur Dieu. car il leur a préparé une cité. (Hébreux 11.13-16)

Dans sa sagesse, Dieu a mis en place une admirable pédagogie qui prépare la venue du Christ.

C’est la fin du troisième tableau.

Le quatrième tableau:
La sagesse de Dieu manifestée en Jésus-Christ.

Enfin, le voici. Il est celui qui incarne parfaitement la sagesse éternelle de Dieu. Il est sacrificateur et va s’offrir lui-même en sacrifice parfait comme l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1.29). Il est roi, fils de David et s’assiéra éternellement sur le trône divin. C’est en lui que s’éclaire le mystère de tout à l’heure. Il est prophète et nous apporte la Parole parfaite de Dieu. Il l’accomplit en sa venue. Il la complète. Il est lui-même la Parole faite chair qui a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité (Jean 1.14).

A douze ans, il monte au temple à Jérusalem pour la première fois. Il s’assied au milieu des docteurs, les écoute et les questionne. Tous ceux qui l’entendaient étaient surpris de son intelligence et de ses réponses (Luc 2.46-47).

A trente ans, il commence son ministère public. Il n’a jamais étudié selon la filière reconnue. Mais dès qu’il parle, il étonne, il surprend, il ravit ou il irrite, Il ne parle pas comme les scribes et les pharisiens, ni comme les théologiens docteurs de la loi. Il parle avec autorité, assurance et surtout, vérité. Il parle de la terre et des hommes et jamais ne se trompe. Il parle du ciel et de son Père qu’il a vu et enseigne les certitudes éternelles qui transcendent le temps et l’espace. Jamais homme n ‘a parlé comme cet homme(Jean 7.46)

On essaie de le faire taire, de l’embarrasser, de le mettre en contradiction avec les autorités romaines, ou juives. On essaie de le discréditer auprès du peuple. C’est en vain. Salomon avait de la sagesse. Il y a maintenant ici plus que Salomon (Matthieu 12.42).
Faut-il payer le tribut à César? Redoutable question. Comment pourra-t-il s’en sortir? S’il dit oui, il sera accusé d’être un collaborateur à la solde des Romains. S’il dit non, il sera accusé d’être un résistant qui soulève le peuple à la révolte. Ses ennemis ont bien calculé leur coup, il ne pourra pas leur échapper. C’est mal connaître l’infinie sagesse de Dieu:
Apportez-moi une pièce avec laquelle vous payez l’impôt à César… De qui sont cette effigie et cette inscription? – De César!
Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu (Matthieu 22.15-22).

Admirable sagesse qui renvoie, dos à dos, les pharisiens sectateurs et les hérodiens collaborateurs.

Mais quand lui-même se met à poser des questions, il embarrasse ses ennemis et les réduit au silence.

A son procès, pour le faire condamner par des témoins, il faudra soudoyer de faux témoins. Et encore, devant celui qui est la vérité, seront-ils lamentablement confondus. Jésus donnera lui-même le motif de sa condamnation en se proclamant Dieu. Ce qu’il est vraiment de toute éternité.

Il aurait encore fallu parler de sa connaissance des hommes, de la manière dont il sonde leurs pensées les plus profondes. Il aurait fallu parler des mystères révélés dans ses entretiens comme avec Nicodème, ou de ses merveilleuses paraboles qui soulèvent le voile de mystères inconnus jusqu’alors.

Il nous faut quitter, bien à regret ce quatrième tableau.

Le cinquième tableau:
La sagesse de Dieu dans la mort expiatoire de Jésus-Christ sur la croix.

Comprenons-nous bien, ce n’est pas la croix qui nous sauve, mais le Christ crucifié. La croix, trop souvent devenue fétiche, ne sauve pas.

Etrange paradoxe: alors que Dieu a mis des millénaires pour préparer son salut, il l’accomplit en six heures par l’agonie de Jésus-Christ sur la croix, en trois jours si l’on inclut la résurrection inséparable de sa mort. Le Christ crucifié et ressuscité est au centre de l’Histoire.

Nous avions appris que sans effusion de sang il n a pas de pardon (Hébreux 9.22). Mais qui offrira enfin un sacrifice suffisant pour ôter, une fois pour toutes, le péché du monde ?

La dette infinie exigeait un sacrifice infini. Qui, parmi les hommes pouvait l’offrir? Personne, sauf Dieu lui-meme. Alors Christ entrant dans le monde dit: Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m ‘as formé un corps. Alors j’ai dit: Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté (Hébreux 10.5-9).

Il est l’agneau de Dieu sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde (1 Pierre 1.19-20).

Il est devenu homme pour s’identifier à nous et prendre notre place. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris (Esaïe 53.5).

A la fois Dieu et homme, il satisfait la justice de Dieu et couvre la dette contractée. Il prend ainsi sur lui non seulement le péché de quelques hommes, mais de tous les hommes. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie éternelle (Jean 3.16).

La voilà, la sagesse insondable de Dieu.

Le cinquième tableau est-il fini?

Pas tout à fait. Pas pour toi si tu n’as pas encore reconnu en Jésus celui qui est mort pour toi et qui t’offre, par son sang, le pardon de tes péchés et la vie éternelle.

Dieu est sage. Mais toi, l’es-tu?

Tu ne peux l’être que si tu soumets ta vie entière au gouvernement du Seigneur. Dis-lui tes fautes et confesse-lui ta foi, aujourd’hui encore, sans attendre. Car il t’attend puisqu’il t’aime.

Dieu est la source de la vie et de la sagesse. L’homme ne peut trouver ailleurs le chemin de la sagesse et de la vie. Aujourd’hui beaucoup, comme les Juifs du temps de l’apôtre Paul, demandent des miracles, d’autres comme les Grecs cherchent la philosophie. L’apôtre Paul répond: nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour tous ceux qui sont appelés.

Tu es appelé. Que réponds-tu?

Jacques Dubois

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)