Esprit, âme et corps

Dieu a créé l’homme et la femme, et la Bible déclare: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance… Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu (Gen 1.26-27).

Si cette répétition existe, c’est que le fait est important, car Dieu voulait pouvoir communiquer et communier avec sa créature, il voulait entretenir des relations avec elle (Gen 3.8). En créant l’homme, Dieu avait un plan établi pour lui: dominer, garder, cultiver (Gen 1.28).

Cette communication entre le créateur et sa créature a été rompue par le péché, et la rupture a eu pour premier effet la fuite et la peur (Gen 3.10): quelle «vie divine», promise par le serpent à l’homme, pour prix de sa dégustation du fruit défendu (Gen 3.5)! Tu seras errant et vagabond sur la terre (Gen 4.12, Seg), dit Dieu à Caïn. Et comment vivre selon la loi du bien et du mal, lorsqu’il devient de plus en plus difficile de distinguer le mal du bien (Es 5.20; Pr 17.15).

Aujourd’hui, les hommes peuvent retrouver la communion avec Dieu, et vivre selon sa sainte et bonne volonté. Comme Jésus l’expliqua au docteur de la loi qu’était Nicodème, ils peuvent renouer le dialogue avec lui, par le sang précieux de la croix de Christ, au moyen de la nouvelle naissance (Jean 3.1-13). C’est alors que l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu (Rom 8.16).

Dès lors, nous sommes invités à vivre et à marcher selon l’Esprit (Rom 8.5; Gal 5.16). Mais en est-il toujours ainsi? Dieu nous a créé corps, âme et esprit et si nous ne sommes pas, ou plus, conduits par l’Esprit, par qui ou par quoi le sommes-nous? Deux maîtres s’offrent à nous:
1. notre âme: notre être psychique, nos sentiments,
2. notre corps, avec ses besoins et ses désirs.

Les sentiments

Affirmons en premier lieu que la vie chrétienne n’est pas dénuée de bons sentiments: c’est grâce aux sentiments que nous pouvons témoigner de nos impressions et réactions intérieures profondes. Ils rendent compte de notre sensibilité et expriment bien souvent ce que nous sommes. Une personne dénuée de sentiments serait comme un morceau de bois sec, incapable de s’émouvoir, d’aimer, de pleurer, de compatir.

Jésus a éprouvé des sentiments, et en particulier il est souvent parlé de sa compassion: voyant la foule, il fut ému de compassion (Mat 9.36, Seg); saisi de compassion, Jésus toucha leurs yeux (Mat 20.34); Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému (Jean 11.33, Seg); Jésus pleura. Ce qui fit dire aux Juifs présents: voyez comme il l’aimait (Jean 11.35-36). N’oublions pas les sentiments de Joseph en présence de son frère Benjamin (Gen 43.30); et ceux de cette mère pour son enfant, au cours du célèbre jugement de Salomon (1 Rois 3.26).

Dieu nous invite à faire preuve de certains sentiments: Revêtez-vous d’ardente compassion (Col 3.12). Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ (Phil 2.5, Seg). Mais attention: Peut-on toujours se fier à ses sentiments?

Définition des sentiments: sensation, sensibilité, conscience plus ou moins claire, connaissance comportant des éléments affectifs, intuitifs.

Or, il n’y a rien de plus fluctuant, de changeant, que nos sentiments. On dit souvent d’une personne dominée par ses sentiments qu’elle est «lunatique»: elle vous témoignera beaucoup d’intérêt un jour et vous évitera le lendemain. Les sentiments varient d’une personne à l’autre, voire d’un moment à l’autre. Ils subissent l’influence de notre éducation, des circonstances, de notre état physique. Il est courant de dire d’une personne qu’elle s’est levée du bon ou du mauvais pied, ou de se demander quelle mouche l’a piquée. Aux dames désirant demander quelque chose à leur mari, un journal conseillait de leur préparer un bon repas avant de formuler leur demande.

Le coeur de l’homme est comme un violon, dit quelqu’un: tout le monde peut en jouer à condition de savoir tenir l’archet. Les sentiments se manipulent facilement: on peut agir sur les sentiments d’autrui. La publicité les exploite en utilisant des enfants ou des images choc; poussée à l’extrême, cette pratique devient de la manipulation.

A l’entrée de Jésus à Jérusalem, la foule criait: Hosanna (sauve, de grâce)! Trois jours plus tard, la même foule criait: Crucifie-le! (Mat 21.9; Marc 15.14). Pourquoi? Parce que les principaux sacrificateurs et les anciens avaient persuadé la foule de demander la libération de Barabbas et la mort de Jésus (Mat 27.20).

La religion des sentiments

De nos jours, beaucoup de sectes prônent les sentiments: pas de contrainte, liberté des impulsions, obéissance aux émotions du moment. Nous savons comment une telle théologie, ou philosophie, s’inscrit dans la pratique: elle est souvent mise en place pour voiler ou justifier les mauvais penchants de notre coeur, afin de satisfaire nos passions sous le couvert de la spiritualité.

Jeune homme, réjouis-toi dans la jeunesse, livre ton coeur à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton coeur et selon les regards tes yeux: mais sache que pour tout cela Dieu t’appellera en jugement (Ecc 12.1, Seg).

– Etes-vous chrétien?
– Oui, répondra quelqu’un.
– Comment le savez-vous?
– Je le sens.

Il est vital de savoir si nous sommes en face d’une certitude ou d’une sensation. Même dans les églises évangéliques, le danger existe d’attribuer une trop grande place aux sentiments.

Il faut l’affirmer clairement: je suis chrétien, non parce que je le sens, mais parce que je le sais; et je le sais d’après la Parole de Dieu.

En tant qu’évangéliste itinérant, en fin de réunion, je suis très attentif à la qualité à la forme de l’appel. A des appels sentimentaux, émotionnels, correspondent des conversions sentimentales, émotionnelles, qui ressemblent plus à des adhésions qu’à d’authentiques nouvelles naissances.

Il faut rester équilibré. Certes, il ne s’agit pas d’éliminer totalement les sentiments; ils ont leur place. Mais tout abus est condamnable.

Le corps

S’il est difficile de rester équilibré dans nos sentiments, c’est peut-être plus difficile encore dans le domaine de notre corps. Il y a à trouver un équilibre entre la débauche et l’ascétisme (le mépris du corps); entre laisser libre cours aux besoins du corps et lutter contre ses exigences en vue du perfectionnement moral. N’oublions pas que nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes (Marc 12.31). Ce n’est pas notre corps qui est méprisable ou condamnable, mais bien le péché qui l’habite. A la fin du sixième jour, Dieu vit que tout ce qu’il avait fait était très bon (Gen 1.31). Notre corps est le temple du St-Esprit (1 Cor 6.19); nous devons l’honorer, le satisfaire, et il est l’objet de promesses (1 Cor 12.22-23; 7.5; 15.53; Rom 8.11, 23).

La Bible est très réaliste sur les besoins du corps. Lors de la création, Dieu donna cet ordre à Adam et Eve: Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre (Gen 1.28). Après la chute, le péché, Dieu dit: J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur et tes désirs se porteront vers ton mari (Gen 3.16, Seg). Mais les relations entre l’homme et la femme ne sont pas pour autant condamnées. L’apôtre Paul donne aux Corinthiens des conseils très précis: Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et de même la femme à son mari. La femme n ‘a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari; et, pareillement, le mari n ‘a pas autorité sur son propre corps, mais c ‘est la femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n ‘est momentanément d’un commun accord, afin d’avoir du temps pour la prière; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence (1 Cor 7.3-5).

Le désir, la sexualité, sont dans le plan de Dieu pour l’homme et la femme dans le couple. C’est un beau et bon cadeau que Dieu nous a fait. Le péché n’est pas dans la sexualité, mais dans ses abus, ses déviations, lorsqu’elle dirige et asservit notre vie. Quand notre seul désir dirige notre vie, nous ne sommes plus dans la volonté de Dieu: quiconque se livre au péché est esclave du péché (Jean 8.34, Seg). Il faut être fort de la force du Seigneur pour résister comme Joseph aux attaques répétées de l’ennemi (Gen 39): à la convoitise de la chair; la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie (Jean 2.16); forts en Christ pour ne pas se laisser asservir par toutes sortes de convoitises (Tite 3.3) qui sont contraires aux désirs de l’Esprit (Gai 5.17).

Le monde dans lequel nous vivons légalise, protège, et par ses actions déculpabilise et encourage certaines pratiques condamnées par la Bible; ces pratiques, malgré le plaisir sensuel qu’elles procurent, sont contraires au bonheur de l’homme: homosexualité (Rom 1.26- 27; Lév 18.22); concubinage (Jean 4.18); divorce (Marc 10.11-12); impudicité (1 Cor 5).

L’homme n’est pas encouragé par le monde à se maîtriser, à dépasser ses passions. Nos législateurs pourraient être traduits devant les juges pour «non assistance à personne en danger», ou «publicité gravement mensongère».

Combien de drames familiaux, de maladies sexuellement transmissibles, de troubles de comportement, d’enfants anormaux, de crimes passionnels ou autres, résultent de la domination du corps et de ses désirs sur la vie d’une grande partie de nos contemporains?

Le monde promet la liberté, alors qu’il est lui-même esclave (2 Pi 2.19). En s’affranchissant de Dieu, l’homme a voulu se libérer, et il s’est retrouvé enchaîné par ses passions. Comment le lui faire réaliser? L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui (1 Cor 2.14) et c’est bien ce que nous constatons autour de nous.

Et pourtant, Jésus-Christ est venu pour nous libérer de ce cercle infernal du péché. Seule une personne libre à l’égard de ces choses pouvait nous en libérer; une personne prisonnière de ses mouvements ne peut pas être sauvée par une autre également prisonnière. Jésus est venu rétablir l’ordre des valeurs dans notre vie et nous inviter à marcher selon l’Esprit (Gal 5.16, Seg), ce qui, de tout temps, depuis la création, fut le désir de Dieu pour les créatures que nous sommes.

Marcher selon l’Esprit, c’est tourner le dos à l’esclavage des sentiments, des désirs du corps, et du monde; c’est être réellement libre (Jean 8.36). Sur la croix du calvaire, Christ a payé le prix de notre libération; pour qui le désire, il a rétabli la relation avec Dieu. Connaissez-vous cette vraie liberté?

Cependant, la conversion à Christ n’est pas la fin de nos luttes (Rom 7.22- 23). Sa volonté doit s’inscrire, prendre corps dans notre vie de chaque jour: c’est ce que la Parole de Dieu appelle la sanctification. C’est le voeu de l’apôtre Paul pour l’Eglise:

Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers; que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ (1 Thes 5.23)!

J. Mouyon,
évangéliste, agent de France-Evangélisation

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)