Noël

Noël – Tu m’as formé un corps

Noël: Quel est le sens profond de cette fête qui, pour beaucoup de gens, représente un stress supplémentaire? Bien sûr, tout le monde sait que l’on fête la naissance du bébé Jésus, avec pour berceau une crèche, que Sa mère est Marie et son père Joseph – et cela s’arrête souvent là.

En fait, Noël, c’est l’anniversaire de la naissance du deuxième ou dernier Adam. Les paroles citées dans le titre sont une prophétie de David (Ps 40.7-9) que Jésus s’applique comme le rapporte l’épître aux Hébreux (10.5-7):
… en entrant dans le monde, le Christ dit.
Tu n ‘as voulu ni sacrifice ni offrande; mais tu m ‘as formé un corps.
Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.
Alors j’ai dit: Voici, je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet -pour faire, ô Dieu, ta volonté.
Tu m’as formé un corps.
Qu’est-ce, sinon une description concise de l’incarnation. Car Noël, c’est la fête de l’incarnation. C’est la naissance la plus importante, la plus significative de l’histoire de l’humanité!

La venue du Fils de Dieu dans le monde a une portée incalculable pour le monde. Pour mieux saisir la portée de l’incarnation, nous allons creuser dans la Bible, ce trésor, cette mine de vérités révélées par Dieu au courant de 15 siècles au travers d’une bonne quarantaine d’hommes consacrés à Dieu dont l’Esprit les a inspirés jusque dans le choix des mots. Pour exploiter une mine, il faut creuser, fouiller, aller en profondeur afin d’en dégager les richesses insoupçonnées qui se cachent rien que dans cette petite phrase: Tu m’as formé un corps.

 Le psaume 8 dit, en parlant de l’homme: Tu l’as fait, allusion aux deux premiers chapitres de la Genèse d’où il ressort que l’homme n’est pas «devenu» par une lente évolution mais par une création instantanée, par une parole prononcée par Dieu le Créateur (Gen 1.27): Dieu créa l’homme à son image (il n’est pas question d’une forme humaine pré-adamique). Plus loin nous lisons (Gen 2.7): Dieu forma l’homme (litt. « l’adam», traduit par «le glébeux» dans la version Chouraqui, «adamah» signifiant «terre» ou «glèbe»).

Dieu prit donc de la matière qu’il avait créée au commencement, en forma» l’homme et lui insuffla ensuite l’esprit qui le distingue de la bête. C’est alors qu’Adam. que Dieu avait créé, formé, fait physiquement (les trois verbes sont utilisés dans le texte), devint une âme vivante (l’homme créé à l’image de Dieu ne «descend » nullement d’un quelconque animal). Aucune autre créature fut créée à l’image de Dieu, de sorte que l’homme est bien le point culminant, «la couronne de la création».

Je disais au début que Noël fête la naissance du deuxième ou dernier Adam. Voici le texte qui en parle:
Le premier homme, Adam, devint un être vivant (une âme vivante).
Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant
(nous y reviendrons).
Le spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est naturel (qui est le premier);
Ce qui est spirituel vient ensuite.
Le premier homme tiré de la terre est terrestre.
Le deuxième homme vient du ciel.

(1 Cor 15.45-47)

Fêter Noël, c’est fêter ce deuxième homme venu du ciel.

Pourquoi Dieu a-t-il recommencé avec un deuxième ou dernier Adam? Le premier Adam, en désobéissant au seul commandement négatif (ne pas manger…) s’est empêtré dans le péché; il est devenu incapable de vivre de sorte à honorer l’image de Dieu, Dieu ayant servi de modèle, car il avait perdu cette ressemblance. Il est dit de Seth, l’aîné de la lignée messianique, qu’il fut engendré par Adam à sa ressemblance, selon son image, à savoir celle d’Adam, premier homme déchu (Gen 5.3). L’homme né dans le péché, transmis par Adam et Eve, est donc à la ressemblance de cet homme pécheur.

Or pécher veut dire précisément «manquer le but», qui était de tout se soumettre sur la terre. Le premier Adam, et après lui tous ses descendants, ont manqué le but que Dieu avait assigné à l’homme. L’homme est donc perdu pour Dieu, produisant des pécheurs, des hommes révoltés contre Dieu et cependant cherchant à tout se soumettre! Même ceux qui voudraient vivre comme Dieu le demande n’y arrivent pas. La situation paraît sans issue.

Alors Dieu recommence. Il recommence à Noël: Dieu met en scène le dernier Adam. A première vue, il semble recommencer comme avec le premier: Tu m’as forrmé un corps. Pourtant le processus est l’inverse du premier.

Non pas: former un corps et le vivifier par l’Esprit.
Mais: former pour le Fils de Dieu, esprit jusqu’alors, un corps, comme il est écrit: Tu m’as formé un corps, à moi qui suis dès toujours ton Fils; tu l’as fait par le Saint-Esprit qui a fertilisé l’ovule de Marie.

 Ainsi: le naturel (Adam) est le premier;
  le spirituel (Christ) vient ensuite.

Le texte cité du Psaume 40 dit deux choses:
1. Dieu n’agréait pas les sacrifices offerts sous l’ancienne alliance; ils ne pouvaient pas le satisfaire, n’étant que temporaires en attendant le sacrifice que Dieu agrée. L’épître aux Hébreux, qui cite le texte du Psaume 40, dit expressément (10.4): Il est impossible que le sang des boucs et des taureaux ôte les péchés. Suit le passage cité plus haut: C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit: … Tu m’as formé un corps… Voici, je viens (Noël)… pour faire, ô Dieu, ta volonté.

Pour Jésus, pas besoin de sacrifice pour le péché, puisqu’il était exempt de tout péché. Voilà pourquoi il a pu offrir en sa personne, lui le parfait, le sacrifice expiatoire pour nous les imparfaits.

2. Les sacrifices de l’ancienne alliance sont remplacés par l’obéissance soumise à la volonté de Dieu. Jésus dit: Je viens faire ta volonté: c’était sa passion suprême! Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, dit encore Jésus (Jean 4.34).

Quelle est notre passion suprême?

Noël, c’est la fête de celui que Dieu a envoyé sur la terre, à qui il a formé un corps; Noël, c’est fêter l’incarnation. – Considérons pour terminer

le triple but du dernier Adam.

Premier but:

Le Psaume 40, mille ans avant l’incarnation, parle de salut en relation avec le Messie. Le premier but de la venue du Fils dans le monde est donc:

Sauver l’homme perdu:

– en donnant sa vie comme sacrifice pour le pardon de beaucoup (à savoir: ceux qui croient en Jésus-Christ);
– en annulant l’acte de condamnation dû à l’état de péché (tout homme est coupable devant Dieu);
– en faisant des graciés des enfants de Dieu par la nouvelle naissance opérée par le Saint-Esprit.

En résumé: pardon = grâce
  justification = libération de la condamnation
  vie éternelle donnée avec le Saint-Esprit = libération de la puissance du péché – = sanctification

Deuxième but:

tout soumettre au dernier Adam.

 Héb 2.8-9 montre que le Christ a atteint ce but, bien que cela ne soit pas encore manifeste:

Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En lui (Christ) soumettant ainsi toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui reste insoumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises. Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons, couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte; ainsi, par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous.

La totale soumission de toutes choses à Jésus-Christ sera manifeste à l’avènement, la deuxième venue du Fils de Dieu.

Troisième but:

l’homme retrouve l’image de Dieu.

Rom 8.29 déclare que les enfants de Dieu sont prédestinés à être semblables à l’image de son Fils. A nous, en tant que fils semblables au fils éternel, il est dit: Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire (Col 3.4), étant appelés à son royaume et à sa gloire (1 Thes 2.12).

Le résultat de l’Evangile reçu dans la foi, c’est posséder la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ (2 Thes 2.14). Pierre va encore plus loin: vous remporterez la couronne incorruptible de la gloire (1 Pi 5.4); nous serons «des têtes couronnées» pour régner avec Christ en autorité. C’est là l’aboutissement de l’incarnation.

Ce plan de salut conçu par Dieu dès avant la création de l’univers fut révélé longtemps à l’avance aux prophètes de Dieu: Dans le rouleau du livre, il est écrit à mon sujet!

Noël avait été prédit:

– Le sacrifice du Messie avait été prédit (Es 53).
– La justification accordée par grâce sur la base de la foi avait été prédite (Gen 15.6; Rom 3.24).
– La nouvelle naissance avait été prédite (Nicodème aurait dû le savoir: Jean 3.8-10).
– La soumission de toutes choses au Messie avait été prédite (Ps 8.5-7).
– La création d’un nouveau peuple de Dieu avait été prédite (Es 62.12).
– L’établissement du royaume éternel avait été prédit (Dan 6.27; 7.18, 27).
– La gloire des élus avait été prédite: Ils resplendiront comme des étoiles à perpétuité (Dan 12.3).

Oui, tout cela a été rendu possible par l’incarnation, par Noël: la fête la plus importante et la plus significative de l’histoire humaine – notre fête!
   

Prédication prononcée par Jean-Pierre Schneider le 18 décembre 1988 à Sainte-Croix

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)