L’inspiration de la Bible

Fondements (1)

Préambule

Que nous apprend la Bible sur des sujets essentiels tels que la création et l’homme? Ces deux sujets ayant déjà été traités dans les numéros 79 et 80, nous continuerons à examiner ce que la Bible nous dit sur elle-même (son inspiration divine), sur le monde, le péché, la chair, la mort, les jugements de Dieu, sur Satan, les démons, l’enfer…

La Bible étant le seul livre à constituer les «Saintes Ecritures», elle est l’unique livre qui soit revêtu de l’autorité divine, l’unique livre qui soit authentiquement «Parole de Dieu», à tel point que d’y ajouter ou d’en retrancher quoi que ce soit est un crime punissable par Dieu lui-même. L’avertissement solennel nous est donné au début de la Bible (Deut 4.2 et 13.1), au beau milieu de la Bible (Pr 30.5-6) et tout à la fin (Apoc 22.18-19), où nous lisons:

Je l’atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute, Dieu ajoutera (à son sort) les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. – Cela vaut donc pour toute la Bible, car dans un sens plus large, toute la Bible est «prophétie», écrite par des hommes qui ont parlé de la part de Dieu (2 Pi 1.20-21).

Justement, dans cette première tranche de fondements, nous voulons examiner un sujet de brûlante actualité:

L’inspiration de la Bible

«Bible» vient du nom pluriel grec «biblia», sans article pour indiquer que les Ecritures réunies en un volume forment un tout qui doit être considéré comme «le livre par excellence» (chrisostome vers 400 apr. J.-C.).

1. Introduction

Jusqu’au 19e siècle, personne se disant chrétien n’imaginait qu’on puisse sérieusement mettre en doute l’inspiration divine, et donc l’autorité incontestable de la Bible. Bien entendu, il y a toujours eu des contestataires dans le camp des incrédules, dont un des plus notoires fut Voltaire, ce blasphémateur du 18C siècle, qui prédisait que dans 100 ans plus personne ne lirait encore la Bible, vu que le monde entier aurait été éclairé par la sagesse du «siècle des lumières», le sien, qui fut au contraire un siècle d’obscurantisme philosophique. Or au 20e siècle, le nôtre, la maison qu’habitait Voltaire se trouve être un dépôt de la Société biblique britannique! Humour de Dieu…

Notre Dieu est un Dieu qui parle, et cela dès la troisième phrase d’un livre de quelque 1300 pages. En cela il se diffère de tous les faux dieux. Dieu parle à l’homme par l’homme, ce dernier étant inspiré divinement par le Saint-Esprit. Non seulement Dieu parle, mais il est lui-même cette Parole.

Jésus-Christ s’y identifie pleinement, lui dont il est dit: Son nom est la Parole de Dieu (Apoc 19.13).

Bien entendu que le problème de l’inspiration des Saintes Ecritures se pose à notre esprit. Notre approche à ce problème devrait être guidée par
4 principes:
1. Considérer le problème dans son ensemble (les détails sont secondaires).
2. Savoir que c’est une question de foi, non de discussion.
3. Savoir que l’autorité de la Bible n’a pas à être défendue, mais affirmée.
4. Accepter que la Bible est la parole de Dieu dans toutes ses déclarations, qu’elles soient d’ordre spirituel, moral, matériel, historique, géographique ou scientifique.

2. Diverses façons de comprendre l’inspiration

Je n’en nomme ici que les trois principales que l’on peut sérieusement prendre en considération:

1. Inspiration morale

Seules les valeurs morales seraient divinement inspirées, ce qui revient à dire que seules les pensées seraient inspirées par Dieu. Les données historiques ou géographiques par exemple seraient souvent fausses.
Objections: Comment des idées pourraient-elles être transmises et conçues autrement que par des mots? Communiquer des pensées sans paroles est une absurdité. Et puis: Comment un enseignement juste pourrait-il découler de faits faux (que la Bible présente comme justes, en surplus)?

2. Inspiration verbale

Dieu aurait dicté chaque mot, l’auteur restant passif.
Objections: Les hommes ne sont pas des dictaphones. Le style de chaque auteur biblique reste personnel.

3. Inspiration pléniaire

Dieu a guidé les auteurs par son Esprit jusque dans le choix des expressions, et ceci sans détruire leur personnalité et donc leur style littéraire. Dieu se révèle véritablement, et il révèle ce qu’est l’homme et ce qu’est le monde, par le moyen de la Bible. Comme Dieu est devenu homme en Christ, mais sans péché, ainsi sa Parole fut écrite par des hommes, mais sans erreur. Elle est donc, dans les manuscrits originaux, infaillible, inerrante et normative.

Voici quelques textes à l’appui:
2 Tim 3.16: Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, convaincre, redresser et éduquer dans la justice.
 2 Pi 1.20-21: Avant tout, sachez qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne peut être l’objet d’interprétation particulière, car ce n’est nullement par une volonté humaine qu’une prophétie a jamais été présentée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Incidemment, cette dernière tournure est aussi une définition de ce qu’est la prophétie: une parole de la part de Dieu; c’est le cas pour la Bible entière.

 Autres références: 1 Pi 1.10-12; 1 Thes 2.13.

3. Les auteurs et les textes

Quelque 45 auteurs, du roi David au simple paysan Amos, de l’intellectuel érudit Paul au pêcheur manuel Pierre, ont écrit les 66 livres de la Bible au courant de 16 siècles. L’unité spirituelle et théologique entre tous ces livres est indéniable et saute aux yeux de qui ne regarde pas de travers. Il y a à cela une seule raison: ils ont tous été inspirés par l’Esprit de Dieu.

Les copies descendues à nous sont absolument dignes de foi; aucune des environ 50 variantes importantes que contient la Bible entière ne touche à un article de foi ou aurait une incidence digne d’être relevée. Les manuscrits de la Mer Morte sont une preuve éclatante de la fidélité quasi totale des textes existants.

Le canon (l’ensemble des livres composant la Bible) est dû à l’action du Saint-Esprit sur Israël et l’Eglise tout au début de l’ère chrétienne. En d’autres termes: Dieu a veillé à ce qu’aucun livre non-inspiré par l’Esprit fasse partie de la Bible, tout comme il a veillé à ce que les copistes travaillent avec une fiabilité sans pareille dans toute la littérature mondiale.

4. Le témoignage de Jésus-Christ

Jésus accepte tout l’AT comme Parole de Dieu. Il dit : L’Ecriture ne peut être abolie (Jean 10.35). Les nombreuses allusions de Jésus à l’AT montrent bien qu’il ne doute jamais de ce que disent les textes: N’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse (Le Pentateuque) ce que Dieu lui a dit près du buisson (Marc 12.26)?

Autres références: Mat 19.4-5; 24.37; Luc 4.26-27; 11.51; 17.29-30; Jean 3.14-15.

Tout l’AT annonce le Christ (le Messie, l’Oint de Dieu, le Roi à venir). Christ est la réalité de ce qui se trouve dans l’AT: Commençant par Moïse et tous les prophètes. il (Jésus) leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait (Luc 24.25-27). – Les Israélites ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Christ (1 Cor 10.4).

Autres réf.: Ps 22; Es 53; Act 8.29-35; Héb 8.1-2; 9.15; 13.20.

5. Le témoignage de la prophétie

Définition: Le propre de la prophétie, c’est que ses prédictions sont assez obscures pour ne pas permettre une interprétation dans le détail, mais assez claires pour que quand cela arrive, on en reconnaisse parfaitement l’accomplissement.

L’AT est plein de prophéties exactes et vérifiables concernant le Christ. On a compté 333 prophéties sur Jésus-Christ qui furent réalisées; cela représente une chance égale à i sur 83 milliards, de sorte que tout hasard est exclu. Voici quelques textes tirés uniquement de Matthieu à l’appui:

l’annonce:     l’accomplissement:
Mich 5.1     Mat 2.5-6
Jér 31.15     2.17-18
Es 53.4     8.16-17
Es 53.7,9,12     26,54-60; 27.38
Zach 11.12-13     26.15; 27.3-10
Zach 9.9     21.4-5
Zach 13.7     26.31,56

Il y a quantités d’autres prophéties qui doivent encore s’accomplir, p.ex. sur Israël ou sur le retour de Christ pour juger les nations et établir son royaume sur la terre. Il n’y a pas de raison pour qu’elles ne se réalisent aussi exactement que toutes celles qui se sont déjà matérialisées.

Jésus nous invite à croire toutes les prophéties de la Bible. Il sait que les prophètes ont parlé de la part de Dieu. Jacques écrivait: Prenez pour modèle de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur (5.10). Rappel: Luc 24.25.

6. «Contradictions» – science – histoire

Toutes les contradictions apparentes sont réductibles et disparaissent à la lumière soit du texte lui-même placé dans son contexte textuel ou historique. Toutes les trouvailles archéologiques n’ont fait que confirmer le texte biblique; pas même une seule ne l’a jamais ébranlé.

La Bible ne contredit jamais ce que la science peut prouver. Quant au siècle passé Darvin élabora la théorie hypothétique de l’évolution des espèces (qui fut d’ailleurs un plagiat, le véritable inventeur étant opportunément décédé avant la publication du livre qui devait porter aussi son nom), on se trouva tout à coup débarrassé de la nécessité de reconnaître qu’il y a un Créateur, ce qui arrangeait pas mal de monde, et on crut devoir discréditer le récit de la création relaté par la Bible. Jusqu’à ce jour, aucune des nombreuses hypothèses évolutionnistes n’a pu être scientifiquement prouvée…

La Bible dit que la terre est suspendue dans le vide: Dieu suspend la terre sur le néant (Job 26.7); et cela à une époque où les païens croyaient la terre fixée à quelque chose. Jésus savait qu’il fait jour et nuit en même temps sur la planète Terre; en parlant du jour de son retour, il dit: En cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée; … de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé (Luc 17.34-36; les uns dorment la nuit, les autres travaillent le jour, en même temps).

Fait étonnant: les prescriptions hygiéniques données à Israël par Moïse s’accordent parfaitement avec la médecine moderne (A. Rendle Short, Dr. méd., «Modem Discovery and the Bible»).

7. La critique de la Bible

Les élucubrations de la théologie dite libérale peuvent se résumer à la question que Satan posa à Eve pour mettre en doute la parole prononcée par Dieu: Dieu a-t-il vraiment dit…? (Gen 3.1). Cette théologie-là prend des libertés avec le texte biblique qu’aucun érudit littéraire n’oserait prendre avec des textes de la littérature profane, ancienne ou moderne.

Les critiques de la Bible dénigrent la position dite «fondamentaliste». Ce terme vient d’une série de publications faites en Amérique sous le titre « Fundamentals» qui avait pour but d’attester l’autorité absolue de la Bible en tout ce qu’elle dit, de sorte qu’elle est effectivement le seul fondement sur lequel nous puissions baser notre foi. Elle est véritablement Parole de Dieu dans son entièreté.

La théologie libérale enseigne, par contre, que la Bible n’est pas la parole de Dieu bien qu’elle la contienne, qu’elle ne serait donc que partiellement parole divine, et que seul Jésus doit être l’objet de notre foi. Il faut avouer que cela laisse quelque peu rêveur, car que sait-on de Jésus sinon par la Bible, et si l’on ne peut se fier au texte biblique, ce qu’on sait de Jésus serait donc aléatoire. Cette position aboutit à la négation de toutes les vérités fondamentales, à la «démythologisation» de la Bible, selon laquelle les miracles seraient des légendes dépourvues de réalité historique, ce qui, nous dit-on, n’enlèverait rien à leur valeur de révélation divine. Ainsi p. ex. Bultmann nie pratiquement tout ce que la Bible révèle, à commencer par le péché originel, et par conséquent tout le plan de salut en Christ. On en arrive à considérer Dieu comme une illusion (l’évêque Robinson et suite).

8. Autres livres sacrés

Parmi les plus anciens figurent le Pali (Tripitaka, canon bouddhique du 5e siècle apr. J.-C.) et le Coran (7e siècle apr. J.-C.). Une seule des erreurs monumentales que ces livres contiennent suffirait pour discréditer la Bible en tant que parole de Dieu si elle en contenait.

La Bible est la révélation finale et définitive jusqu’au retour de Christ. Jude verset 3 évoque, la foi transmise une fois pour toutes aux saints. De prétendues nouvelles révélations ne peuvent être reçues comme venant de Dieu. Pourtant, au sein du christianisme se sont élevés de nombreux «prophètes» qui ont donné lieu à des sectes. Comme elles sont toujours actives aujourd’hui, il vaut la peine d’en caractériser 5 des plus courantes, qui ont chacune son «livre sacré».

1. Les Témoins de Jéhovah sont en fait les témoins de la «Tour de Garde». Cette secte fut fondée par Russell en 1874. Elle nie la divinité de Christ; plusieurs dates illusoires de son retour furent avancées dans le passé. Attention: La Bible éditée par la «Tour de Garde» est falsifiée!

2. La Science chrétienne, ni scientifique ni chrétienne, fut fondée par Mme Baker-Eddy avec la parution de son livre «Science and Health» (Science et santé, 1876). Négation de la matière et du mal; guérison par prières à distance.

3. Les Mormons ou Saints des derniers jours doivent leur existence aux «révélations» de Joseph Smith et Brigham Young trouvées dans le «Livre des Mormons», 183U. Il s’agit de plaques d’or couvertes d’inscriptions trouvées dans la terre (dont l’existence ne fut jamais prouvée…). Comme il est impossible de s’y retrouver dans le fouillis d’inepties théologiques du mormonisme, je vous en offre un petit bouquet: le dieu de notre terre est Dieu-Adam, procréé par le Père avec Eve, une de ses femmes, au jardin d’Eden; sur les autres planètes, il y a d’autres dieux; le Père est un homme en chair et en os devenu divin; le Fils et l’Esprit sont des dieux différents; Jésus est né d’une relation du Père (matériel!) avec Marie… Les Mormons sont donc polythéistes. En même temps, ils ont réinstauré la prêtrise d’Aaron. De chrétien, il ne reste vraiment plus rien.

4. La Rose-Croix date, dans ses origines, de 6 siècles en arrière. Il s’agit d’une confrérie d’illuminés inspirés par la magie et la franc-maçonnerie qui mélange la mythologie païenne avec des éléments du judaïsme, du christianisme et du bouddhisme; pas étonnant qu’elle enseigne la réincarnation.

5. Les Adventistes prirent leur départ avec William Miller vers 1830. Miller .annonça le retour de Christ pour 1943. Le chrétien serait obligé d’observer tout le décalogue y compris l’observance du sabbat à la place du dimanche et ne devrait goûter ni à la viande ni à l’alcool. L’âme dormirait, serait donc inconsciente entre la mort et la résurrection du corps; les tourments éternels sont remplacés par l’annihilation (ce dernier point caractérise aussi les Témoins de Jéhova).

Je remarquerai, avec W. R. Martin dans «The Kingdom of the Cults» qu’il est possible d’être un vrai disciple de Christ tout en adhérant aux conceptions hétérodoxes des Adventistes, mais qu’il est impossible d’être adepte des Témoins de Jéhovah, de la Science chrétienne. des Mormons et de la Rose-Croix, tout en étant disciple de Jésus-Christ Les deux s’excluent.

Une conclusion s’impose: Toute soi-disant révélation extra-biblique ne peut que corrompre. On n’améliore pas ce qui est parfait.

9. L’influence de la Bible

Aucun livre jamais écrit n’a eu une influence globale comparable à celle du livre des livres, aussi bien dans le domaine religieux que profane. Aucun recueil de livres de cette envergure écrit par autant d’auteurs n’a de loin son unité et sa profondeur insondable. C’est que la Bible est le livre de Dieu pour les hommes.

Tous les renouveaux spirituels authentiques, sans exception, ont été produits par un retour à la Bible, à commencer par la Réformation. Non seulement la Parole de Dieu sauve, mais elle agit dans les croyants: Recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver vos âmes. – C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, vous l’avez accueillie non comme la parole des hommes, mais comme ce qu ‘elle est vraiment: la parole de Dieu qui agit en vous qui croyez. (Jac. 1.21; 1 Thes 2.13)

Tout est sanctifié
par la parole de Dieu et par la prière.

1 Tim 4.5
Jean-Pierre Schneider

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)