De l’abus et de l’oubli de la loi de Dieu

La recherche du salut par des voies légales, que ce soit par les oeuvres morales ou par celles de la législation, est un phénomène bien plus courant qu’on ne le croit. La législation de la sociale-démocratie, du socialisme et du communisme, qui préconise une solution législative étatique aux problèmes de la société, est fondée sur la croyance que de telles lois sauveront les hommes. Nous voyons la même prétention salvatrice, la même religion profane, chez les éducateurs, les psychiatres et les assistants sociaux qui s’imaginent guérir l’homme par leur activisme (1). Le pasteur Rushdoony éclaire excellemment l’actualité de l’enseignement biblique sur cette question:

« Les lois fondées sur la Bible ne cherchent pas à sauver l’homme ou à instaurer «le meilleur des mondes», la «grande société», la «paix mondiale» ou un monde «libéré de toute pauvreté» ou une quelconque autre utopie semblable. Le but de la loi biblique est de punir le mal, de le restreindre, de protéger la vie et les biens des hommes et de promouvoir une justice pour tous. Ce n’est pas la fonction de l’Etat et de ses lois de changer les hommes, de les réformer Ceci est une question spirituelle, l’affaire de la religion. L’homme ne peut être changé que par la grâce de Dieu, par le ministère de la Parole. La législation publique est incapable de changer le caractère des hommes.

La loi peut contenir, limiter la volonté mauvaise, le coeur mauvais de l’homme en lui faisant craindre les conséquences de ses actes. Sur une autoroute, nous ralentissons tous un peu quand nous voyons la voiture de police… L’existence de la loi et son application stricte restreignent les tendances pécheresses de l’homme. Bien que l’inclination de l’homme au mal puisse être freinée par l’application stricte de la loi, sa nature n’est jamais changée par cette loi: il ne peut être sauvé par la loi. Seule la grâce de Dieu en Jésus-Christ assure son salut. » (2)

Ainsi les législateurs démocrates et totalitaires qui s’imaginent pouvoir transformer l’homme par des lois sont les frères des légalistes juifs, des légalistes de Galatie. La prétention, par exemple. du communisme de changer l’homme, d’en faire «un homme nouveau» par la législation et par l’action contraignante de l’Etat, n’est qu’une pure utopie légaliste. Le salut par les oeuvres de religieux est devenu laïque, politique. Il n’en est pas moins futile.

Si l’Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. Si Dieu ne garde la ville ceux qui la gardent veillent en vain. (Ps 127.1)

En dehors de Jésus-Christ l’homme est incapable de faire quoi que ce soit d’utile, de solide, de durable (Jean 15.5). La loi de Dieu a comme but de faire connaître la différence absolue entre le bien et le mal afin de diriger l’homme vers le bien et le mener sur le chemin de la vérité. La grâce recrée l’homme à l’image du Christ. La vie nouvelle que Dieu donne à l’homme régénéré s’exprime par l’observation de la loi de Dieu, dans le but de rendre l’homme conforme à Dieu.

Voici alors l’essentiel de ce qu’on appelle le «légalisme»: chercher à obtenir le salut, soit salut social ou politique, soit salut personnel et spirituel, par les oeuvres de la loi. Définissons brièvement quelques aspects de ce légalisme selon la Bible.

Premièrement est légalisme toute prétention de nous réconcilier avec Dieu, de nous sauver par nous-mêmes, par nos propres efforts en cherchant à obéir à la loi de Dieu en dehors de la foi en Jésus-Christ et de son oeuvre parfaite, en dehors de l’imputation gratuite de sa justice au croyant.

Deuxièmement, toute adjonction de traditions humaines, de commandements humains, aux exigences de la loi de Dieu est du légalisme.

Et troisièmement, prétendre maintenir les lois rituelles de l’Ancien Testament explicitement abrogées par le Nouveau Testament (la circoncision, les fêtes juives, le rituel des sacrifices du temple, les ablutions purificatrices, etc.), n’est rien d’autre que du légalisme (3).

Il nous faudrait des études détaillées qui nous permettent de discerner exactement comment le Nouveau Testament comprend l’Ancien. Affirmer que des commandements de Dieu aient été abrogés sans que la Bible elle-même ne l’affirme, est une position antinomienne (4).

Une telle attitude conduit à la destruction de l’individu, de l’Eglise et de toutes les institutions que Dieu a établies pour ordonner la société afin de permettre aux hommes de vivre et de vivre heureux.

La conséquence d’un tel légalisme laïque d’un «salut» profane fait d’oeuvres sociales, économiques, politiques, techniques et scientifiques, sans Dieu et en dehors du cadre de la loi de Dieu, est la constitution d’une providence étatique où la planification de l’homme se substitue à la providence divine. L’antinomisme, marque d’un christianisme apostat, a fait beaucoup pour ouvrir cette voie.

L’Etat providence a grandi du rejet par les chrétiens de l’obéissance qu’ils devaient à la loi de Dieu, obéissance qui aurait dû les conduire à ces innombrables oeuvres sociales et éducatives qu’ils ont abandonnées à l’Etat. Ainsi l’Etat, en assumant toutes sortes de fonctions sociales et économiques qui ne lui sont pas propres, a tout simplement oublié la tâche si essentielle qui est la sienne: exercer la justice. Car la fonction de 1’Etat n’est pas de recréer l’homme socialement ou individuellement, mais de punir les malfaiteurs et ainsi de permettre aux gens de bien de vaquer paisiblement à leurs affaires. Un Etat fidèle à la fonction que Dieu lui assigne ne doit en aucun cas se substituer aux institutions établies par le Créateur, la famille, l’Eglise et toutes les associations que l’homme se donne en conformité avec la loi de Dieu (5). Mais quel a été l’effet de cette antinomisme des chrétiens dans l’élaboration du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui?

«La question de la restauration et du développement dans la société moderne des principes de la loi biblique a, depuis plus d’un siècle, été ignorée dans l’Occident chrétien. Pour de nombreux aspects de cette question cela est vrai depuis au moins trois siècles. Les implications pratiques de la loi biblique ainsi que son application à tous les domaines de la vie de la société – la vie de l’Etat inclu – sont méconnues autant par les chercheurs chrétiens que par ceux qui travaillent dans une perspective purement laïque. La conséquence en est que la faillite des structures légales positivistes (celle de ce qu’on nomme «l’état de droit», réd.) dans le monde entier,… n’a pas provoqué la réaction chrétienne indispensable.

Seul, en effet, le rétablissement de la loi biblique comme fondement du droit a une chance de résoudre durablement cette crise juridique. Pendant plus de trois siècles, les chrétiens ont tout simplement adapté les structures légales de leurs pays aux normes humanistes. La conséquence en est que nous nous trouvons maintenant dans une culture sécularisée en voie de dissolution. Ainsi que le sel qui aurait perdu sa saveur, les chrétiens ont en effet perdu toute capacité de construire des institutions fondées explicitement sur des principes bibliques. L’accent mis par les chrétiens sur leur piété personnelle et une sainteté vécues uniquement dans le cadre étroit de la famille et de l’Eglise, a eu comme résultat d’abandonner l’évolution du monde aux puissances démoniaques. Maintenant que le monde est, apparemment, entre les mains du diable, les chrétiens se rendent compte soudainement que ni leurs églises, ni leurs familles sont à l’abri de l’infection culturelle ambiante, infection qui prend rapidement la forme d’une épidémie» (6).

Le pasteur Rushdoony, de son côté, relève lui aussi que la conséquence de l’oubli et de l’abandon de la loi divine comme norme de toutes les institutions sociales, a pour inévitable conséquence la dislocation de la société.

«Au fur et à mesure que l’humanisme répand son cancer dans le monde entier nous pouvons observer un mépris grandissant pour la loi sous toutes ses formes. Le christianisme évangélique ainsi que la plupart des manifestations de la foi en ce siècle, témoignent de ce mépris de la loi par leur antinomisme et leur humanisme implicite. C’est ainsi qu’ils sont affectés par cette maladie mortelle qu’est l’humanisme.

Ce qui caractérise la religion antinomienne, c’est son impuissance. Cela implique en réalité la mort de la religion, car renoncer à la loi n’est rien d’autre que refuser à Dieu et à la foi toute prétention à une autorité finale, à une souveraineté absolue.

Mais il est impossible aux hommes de vivre sans loi. Le cri des anciens Perses: «Nous sommes des hommes, donnez-nous des lois!» est devenu le besoin vital, la faim grandissante des hommes du vingtième siècle. Et à ce besoin d’une loi, seule la loi biblique peut répondre. Tous les autres systèmes sont en déconfiture complète» (7).

Le monde est parvenu à cet état de confusion et d’arbitraire grâce à ce qu’on peut appeler la démission de la loi à l’intérieur des églises. Cette lumière qu’est la Parole-Loi de Dieu ne brille plus dans les ténèbres de ce monde. L’Eglise a mis sa lampe sous le boisseau. L’on ne voit plus la cité de Dieu sur la montagne. Le monde, en conséquence, n’a plus de boussole et les hommes se livrent à l’anarchie, au nihilisme et à des réactions arbitraires d’autoritarisme.

Comme le dit fort bien Jean Brun, faute de référence vraie absolue, on passe sans autre de la pourriture à la dictature. L’antinomisme chrétien est le levain qui corrompt toute la pâte. Le légalisme arbitraire la fige en masse totalitaire. Soyons de ceux qui demeurent affamés et assoiffés de la justice divine. Nous serons rassasiés et notre soif sera étanchée (Mt 5.6). Dieu fera alors à nouveau de ses enfants la lumière de ce monde et le sel de la terre.

Jean-Marc Berthoud
Secrétaire de l’Association vaudoise de parents chrétiens
Rédacteur de «Résister et construire»

Notes
(1) Pour l’éducation voyez: R. J. Rushdoony: The Messianic Character of American Education. the Craig Press (Nutley) New Jersey, 1976 (1963).
Pour la psychologie: W. K. Kilpatrick: Séduction psychologique, Centre Biblique Européen, Lausanne, 1985.
(2) R. J. Rushdoony: Law and Liberty (Craig Press), 1971, p. 3.
(3) Voyez sur «le changement de loi» (Héb 7.12): «Le sacerdoce étant changé, il doit y avoir nécessairement un changement de loi» (aussi Héb 7.19 et Eph 2.14). Le mur de séparation étant tombé, toute la partie de la loi séparant juifs et païens est abolie. Un nouveau sacrificateur implique la disparition des anciens sacrifices.
(4)
Antinomisme: Doctrine qui enseigne, au nom de la suprématie de la grâce, l’indifférence à la loi. (Larousse)
(5)
Voyez à ce sujet notre importante étude: J-M. Berthoud: «Du Pouvoir» – Documentation chrétienne N0 XVII, septembre 1977, C. P. 468, 1001 Lausanne, Suisse.
(6) Gary North: Editor’s Introduction. The Journal of Christian Reconstruction, Symposium on Biblical Law, Vol. Il, No. 2,1976, p. 1.
(7)R.J. Rushdoony: Biblical Law and Western Civilisation, Ibid. p. 12, PO. Box 158, Vallecito,

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)