Plaidoyer pour une cure d’âme biblique (7)

En vous référant au numéro 84 de PROMESSES (p.26), vous constaterez qu’il y a un 4e point au chapitre 3 entamé au numéro 85: « Peut-on jeter un pont? » Voici son titre:

4. Compromis exclu

Beaucoup de chrétiens pensent que la psychothérapie peut être utile quand elle est employée par des chrétiens dans la cure d’âme. La parole de Dieu nous avertit contre un tel attelage disparate (2 Cor 6.14-16). Comment chrétiens et incrédules pourraient-ils ensemble édifier le temple de Dieu? En fin de compte, c’est ce que fait la relation d’aide. Rappelons-nous l’avertissement de 1 Cor 3.17! Dieu nous met en garde contre toute association avec l’incrédulité, ne fût-ce que par l’emploi d’une méthode qui n’est pas fondée sur la foi.

Dépouiller les Egyptiens?

Dans son ouvrage, « Die Last des andern » (1984 – Le fardeau de l’autre), L.J. Crabb entrevoit quatre relations possibles entre la cure d’âme et la psychothérapie.

Première possibilité

Relation d’aide et psychothérapie seraient séparées mais de valeur égale, vu que la Bible ne traiterait que de questions théologiques, alors que le spécialiste en psychologie serait seul compétent pour les problèmes d’ordre psychique. Crabb rejette cette possibilité, se rendant compte que la Bible a beaucoup à dire sur les relations psychiques.

Deuxième possibilité

Il stigmatise de « pot-au-feu » le mélange inconsidéré de relation d’aide et psychothérapie, qui risque de faire perdre au conseiller la base biblique.

Il y a environ 60 ans, un nouveau mouvement de relation d’aide prit naissance aux Etats Unis par un cours pour jeunes pasteurs sous le nom de « Clinical Pastoral Education ». Il eut un grand retentissement, et en Allemagne il est devenu partie intégrante des cours de théologie, grâce au libéralisme qui pratique la psychothérapie sans restriction.

Troisième possibilité

Elle consiste à strictement séparer cure d’âme et psychothérapie, ce que Crabb rejette aussi, estimant qu’il ne faut pas ignorer l’aide que peut apporter la psychothérapie. Sans elle, pense Crabb, on simplifie trop en se bornant à rechercher le péché et à ordonner un changement.

Quatrième possibilité

C’est celle que Crabb préconise: « Dépouillons les Egyptiens! » Il pense que, comme les Israélites, lors de l’exode, enlevèrent aux Egyptiens des objets de valeur, et ceci sur l’ordre de Dieu, nous pouvons utiliser les théories de la psychologie qui se prêtent aux buts que poursuit la relation d’aide.

Aucun des 4 modèles ne nous satisfaisant, nous préconisons donc une
cinquième possibilité: « Dépouillons les Egyptiens » en ce qui concerne le diagnostic, donc là où il s’agit de comprendre quel est le problème qui trouble l’interlocuteur. Par contre, « pas de compromis » dans la thérapie, donc là où nous intervenons pour soulager.

Raisons contre le compromis

Commençons par examiner certaines des raisons qui sont invoquées en faveur du compromis:

1. La psychothérapie agit au niveau horizontal (relations homme à homme), alors que la cure d’âme agit au niveau vertical (relation homme à Dieu).

Une telle séparation de l’aide apportée par la psychologie et de celle qu’apporte la foi est artificielle et aboutit à un dualisme existentiel. Pour le chrétien, l’aide efficace se fonde sur la foi. Les deux niveaux se complètent, car la relation avec le prochain est imprégnée de la relation avec Dieu. Le secours me vient de l’Eternel (Ps 121.2).

Le fruit de l’Esprit (amour, joie, paix, patience, bonté…) n’est promis qu’à ceux qui restent attachés à Christ comme les sarments au cep. Le conseiller doit donc toujours tendre à rétablir la relation avec Christ de laquelle dépend toute relation humaine. C’est une réalité maintes fois éprouvée.

2. La psychothérapie élimine des barrières qui empêchent le Saint-Esprit d’agir en profondeur.

Mais quelles barrières pourraient bien empêcher le Saint-Esprit d’agir? La Bible n’en connaît qu’une: le péché. Or, comment la psychothérapie saurait-elle enlever le péché?

R. Affemann, dans « Moglichkeiten und Grenzen der Psychotherapie » (Possibilités et limites de la psychothérapie)~ constate que celle-ci est incapable de délivrer du mal et de procurer le salut. Mais, dit-il, il ne faudrait pas pour autant refuser l’aide de la psychothérapie. Car certaines névroses persistent aussi après la conversion, qui ne signifie pas un renouvellement total.

Affemann a raison de dire que le nouveau converti porte en lui des restes de sa vie antérieure: c’est la chair dont il s’agit de se dévêtir. Mais si la psychothérapie pouvait l’en débarrasser, elle prendrait la place du Saint-Esprit qui seul a le pouvoir de sanctifier.

3. A la psychothérapie incombe la tâche d’apporter la guérison du subconscient.

Certains sont persuadés qu’une cure d’âme efficace doit tenir compte des régions du subconscient pour agir en profondeur. Mais avons-nous à remuer ce qui est resté caché? La Bible dit que c’est Dieu qui sonde les coeurs (Ps 17.3). Paul exhorte: … ne jugez rien avant le temps, avant la venue du Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché… (1 Cor 4.5).

Qu’est-ce à dire, sinon qu’une relation authentique avec Dieu ne peut s’établir que quand le subconscient a été dévoilé par la psychanalyse? On peut s’étonner que Dieu n’ait jamais révélé cette sagesse à l’apôtre Paul afin d’en faire profiter les générations avant Freud! Si la Bible n’ignore pas le subconscient, elle ne dit pourtant jamais qu’il faille le faire remonter à la conscience. David priait: Qui connaît ses fautes involontaires? Pardonne-moi ce qui m’est caché (Ps 19.13). Nous pouvons croire, comme David, que Dieu guérit le subconscient sans psychothérapie.

Jésus a dit: Si donc le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres (Jean 8.36). Qui laisse agir Christ dans sa vie fera l’expérience de la libération des comportements instinctifs dus aux antécédents psychiques, des passions désordonnées de la chair, de la faim maladive d’être apprécié, et finalement de l’esclavage du Moi.

Paul écrivait: J’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve… Je puis tout par celui qui me fortifie (Phil 4.11-13). Un homme qui traîne un fardeau maléfique dans son subconscient peut-il parler ainsi?

Il nous semble que le conseiller doit faire preuve de discrétion et respecter la réserve de son interlocuteur, et qu’il n’a pas le droit de s’insinuer dans son intimité par la petite porte des rêves et l’évocation d’associations perturbatrices.

Après avoir démontré que les arguments des psychiatres chrétiens sont bibliquement insoutenables parce que leurs méthodes n’ont rien en commun avec la manière dont Dieu opère la guérison, nous voulons énumérer les raisons de notre refus de tout compromis.

La psychothérapie est contre-indiquée

Toute intervention thérapeutique demande la clarté sur l’opportunité de la méthode employée pour effectuer la guérison. Il se peut que la méthode envisagée fasse effet contraire, ce qui nécessite un avertissement sérieux, comme c’est le cas pour les produits pharmaceutiques.

Or nous sommes persuadés que la psychothérapie est contre-indiquée pour un chrétien. Son emploi ne peut qu’éloigner le chrétien du but poursuivi. Il s’agit maintenant de prouver cette affirmation.

Rappelons-nous le but de toute cure d’âme: il n’est pas primairement la santé psychique (quoi que cela veuille dire), mais la sanctification, à savoir la formation des marques distinctives du Christ dans la vie du croyant. Il va de soi que cela comprend la santé psychique. La question fondamentale est donc celle-ci: La psychothérapie peut-elle contribuer à la sanctification?

Selon la Bible. le coeur est le centre de la personnalité: c’est là que les décisions sont prises. C’est le coeur qui doit être transformé pour que le comportement change. Mais quand une intervention de la psychothérapie a produit une amélioration du comportement, celui-ci doit être rangé parmi les oeuvres mortes dont, justement, notre conscience doit être purifiée (Héb 9.14)!

Les oeuvres bonnes ne sont que celles que Dieu produit en nous par sa parole, que le Saint-Esprit rend opérantes en nous, et par la foi en la vérité (2 Tim 3.16-17; 2 Thes 2.13). Il s’agit des oeuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions (Eph 2.10).

Voici l’exemple d’un chrétien angoissé par la perspective d’examens. On réussit à réduire ses craintes par un entraînement autogène ou une désensibilisation systématique, de sorte qu’il se présente aux examens avec calme. Est-il meilleur chrétien? Est-il plus près de son Seigneur? Au contraire, il est devenu indépendant, car il dispose maintenant d’une technique qui lui permet de se libérer lui-même de l’angoisse le cas échéant. Il est plus autonome, son Moi se trouve fortifié (ce qui est le but de la psychothérapie) et s’érige en rempart contre les impulsions spirituelles. Ce genre d’auto-sanctification est donc nocif parce qu’il immunise le chrétien contre l’action du Saint-Esprit.

Dans un cas pareil, on peut commencer par chercher ce qui produit l’angoisse: un sentiment d’incompétence, une crainte innée de rater, un souci exagéré de perfectionnisme… On peut – mais on ne doit pas – expliquer à l’interlocuteur, sur la base de l’anamnèse, quel événement dans sa vie passée aura provoqué son attitude manquée.

La Parole vivante, par l’action du Saint-Esprit, atteindra l’esprit de l’interlocuteur. S’il réagit alors positivement, le résultat sera une croissance dans la sanctification. Si, par contre, il réagit d’une manière charnelle, le problème restera d’abord sans solution. Le fruit de l’Esprit ne s’obtient pas de force; il est toujours un don de grâce qui doit être accepté.

Roland ANTHOLZER:
Pladoyer fur eine biblische Seelsorge
(traduction partielle adaptée par J.P. Schneider avec la permission de l’auteur et des éditeurs)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)