Un chrétien peut-il perdre son salut ?

Réflexion annexe:

Si la réponse à cette question est oui, tout ce qui précède est remis en cause puisqu’il n’y aurait alors ni réelle sécurité ni assurance véritable pour le chrétien. Le salut éternel dépendrait du comportement du chrétien et non de la surabondance de la grâce: là où le péché s’est amplifié, la grâce a surabondé (Rom 5.20); si cela ne s’applique pas au chrétien, à qui donc?
La Parole apporte trois témoignages irréfutables affirmant que le chrétien ne peut

1. La toute-suffisance du sacrifice de Christ

Car par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés (Héb 10.14). Tous les péchés des croyants ont été effacés par la vertu du sang du Christ mort, ressuscité et monté au ciel, où il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur (Héb 7.25). C’est Christ qui les affermira jusqu’à la fin, irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ (1 Cor 1.8).

Alors que l’ouvre de Christ accomplie dans le passé nous sauve de la condamnation, son ouvre présente nous maintient dans cet état de sauvés. C’est lui qui donne la possibilité de persévérer. Après avoir exhorté les philippiens à mettre leur salut en action, Paul ajoute: C’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire (2.12-13).

2. Le sceau du Saint-Esprit.

Vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit,… le gage de notre héritage en vue de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire (Eph 1.13-14). Un gage est un titre de garantie le scellé appartient à celui qui y a imprimé son sceau. Même s’il attriste le Saint-Esprit de Dieu, le croyant reste sa propriété.

3. La puissance et la fidélité de Dieu

Les dons gratuits et l’appel de Dieu sont irrévocables (Rom 11.29). Le Seigneur est non seulement l’auteur de la foi, mais il la mène à la perfection (Héb 12.2). Il change notre nature si radicalement que si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature (ou création) (2 Cor 5.17). C’est un acte surnaturel que Dieu seul a la puissance d’accomplir; il faudrait un nouvel acte créateur pour annuler cette création.

Le chrétien qui tombe dans le péché, même s’il meurt dans ce péché, ne perd pas son salut. Qui accusera les élus de Dieu ? demande Paul (Rom 8.33). Jean révèle que Satan les accuse devant notre Dieu jour et nuit, mais que si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père. Jésus-Christ le juste (Apoc 12.10; 1Jean 2.1). La grâce de Dieu s’exprime à la croix et au ciel; elle est l’expression sublime de l’amour totalement immérité de Dieu, amour dont la constance dépasse toute compréhension. Qui nous séparera de l’amour de Dieu ? demande encore Paul; et la réponse est: RIEN! Aucune pression extérieure, aucune puissance céleste ou terrestre, aucune créature (Satan y compris) – donc pas non plus notre péché – ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur (Rom 8.35-39). Car notre péché et notre manque de foi sont compris dans ni la mort ni la vie puisqu’ils font partie de notre vie, de même qu’ils sont compris dans l’expression ni le présent ni l’avenir. Après tout, il nous a aimés lorsque nous étions encore pécheurs (Rom 5.8) ; maintenant que nous sommes justifiés, devenus ses enfants, cohéritiers avec Christ, nous sommes à toujours en sécurité en Christ: Votre vie est cachée avec le Christ en Dieu (Col 3.3).

Cet amour inconditionnel de Dieu est déjà exalté dans l’AT. J’en veux pour preuve le seul Ps 37:
l’Eternel n’abandonne pas ses fidèles:
leur héritage dure à toujours;
jamais je n’ai vu le juste (justifié) abandonné;
s’il tombe, il n’est pas terrassé (ou rejeté), car l’Eternel lui soutient la main.

Jésus nous a laissé un texte qui devrait entièrement nous rassurer sur la sécurité éternelle de chaque enfant de Dieu : Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous (Jean 10.27-29). Il est aussi plus grand que nous! Les paroles de Jésus dans Mat 7.21-23 ne peuvent s’appliquer aux brebis, dont le berger dit qu’il les connaît, ce qui exclut qu’il puisse leur dire:
Je ne vous ai jamais connus. Même si une brebis s’éloigne, elle reste une brebis.

Objection

Le croyant qui cesse d’écouter Christ et ne le suit plus (ne lui obéit plus), n’est-il pas en train de se perdre?

Prenons un exemple. Un pécheur devient, par la foi, un enfant de Dieu et suit Christ fidèlement pendant vingt ans. Puis il s’éloigne de Christ et cesse de montrer les caractéristiques d’un vrai croyant (cela arrive malheureu­sement). S’il périssait à cause de cela, la vie qu’il avait eue pendant les vingt ans n’était pas éternelle, et il ne pouvait jamais être sûr d’être sauvé puisqu’il serait perdu à la fin. Où serait alors la valeur réelle des merveilleuses assurances données par Christ ? Ce croyant aurait eu la vie éternelle pendant vingt ans, mais s’il doit périr à la fin, ce n’était pas la vie éternelle… Cela montre l’absurdité d’un tel raisonnement.

Deuxième exemple: le chrétien de l’église de Corinthe qui vivait dans le péché (cas d’inceste) sans que les anciens l’eussent discipliné. Au nom du Seigneur Jésus, Paul décrète: qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus (1Cor 5.5; cas semblable dans 1Tim 1.20). Cet homme s’étant soustrait à la seigneurie de Jésus en persistant dans son péché a été placé, quant à son corps, sous la seigneurie de Satan, le détenant du pouvoir de la mort (Héb 2.14, trad. litt.). Incidemment, si l’homme de 2 Cor 2.6 est le même, il faut croire qu’il est revenu de son péché, vu que Paul demande qu’on lui pardonne et le console, afin de ne pas laisser à Satan l’avantage. – La déduction à tirer de ce cas est claire : Même si cet homme n’était pas revenu de son péché, il n’était pas perdu.

Textes difficiles

Il n’est pas possible ici de tous les examiner. Je m’en tiendrai à deux textes qui font souvent problème. Bien entendu qu’ils peuvent être compris autrement; à vous d’examiner et de rejeter ce que vous estimeriez bibliquement insoutenable.

1. Héb 10.26-31 (à lire)
Ce texte doit être compris dans le contexte de toute l’épître. Ces chrétiens d’origine juive avaient compris que la croix rend tous les autres sacrifices superflus. Etant confrontés à l’hostilité ulcérée et à la persécution virulente des Juifs orthodoxes, ils étaient en danger de retourner aux sacrifices de l’ancienne alliance s’ils en étaient restés à la seule « connaissance » de la vérité sans prendre de décision définitive, Ils avaient été « sanctifiés » sans être sauvés, tout comme le mari incrédule de l’épouse croyante dans 1Cor 7.14.

Il y en a qui disent qu’un chrétien authentique qui pèche « volontairement » ne saurait être pardonné. Or comme aucun enfant de Dieu ne peut dire qu’il n’a jamais péché volontairement, il n’y aurait pas de sauvés. Notre texte parle de ceux qui abandonnent volontairement la foi en Christ en tant que seul sacrifice qui pardonne les péchés, malgré les connaissances qu’ils en ont eues, qui tiennent donc pour profane le sang de l’alliance (le sang de Jésus). Pour eux, il ne reste que le jugement – d’autant plus terrifiant qu’ils agissent en pleine connaissance de cause. Ils n’ont jamais eu la foi qui sauve: ils n’en ont eu que la connaissance.

2. Héb 6.4-6 (à lire)
Il faut considérer le contexte. Dans ce chapitre, les chrétiens sont exhortés à tendre à la maturité en Christ et à cesser de vouloir toujours poser de nouveau le fondement (v.1). Il s’agit de chrétiens authentiques qui sont « tombés », non pas dans l’apostasie, mais dans le péché, car le verbe grec a le sens de « tomber à côté, faire un faux pas ».

De tels chrétiens n’ont pas à se reconvertir, car le fondement (leur nouvelle naissance, à savoir la réception de la vie éternelle de Christ) ne peut être reposé, pas plus que le fondement d’une maison, qui n’est posé qu’une seule fois. Relisez 1Jean 1.8-10 !: Pour le chrétien qui a péché (et aucun n’en est exempt), il suffit de confesser ses péchés pour être pardonné et purifié entièrement. C’est ce que Jésus symbolisait en lavant les pieds de ses disciples (Jean 13.1-11). Pierre demandait un lavage complet, ce que Jésus refusa: Celui qui s’est baigné n’a pas besoin de se laver, mais il est entièrement pur. Spirituellement parlant, Jésus nous lave continuellement les pieds souillés par la marche dans un monde contaminé. Mais il n’y a plus besoin du lavage initial (repentance et baptême suivi du don du Saint-Esprit selon Act 2.38 – un des fondements qu’il n’y a pas à reposer selon Héb 6.1-2).

Tout cela ne doit aucunement minimiser la gravité du péché commis par le chrétien. Le péché, même pardonné, peut avoir des conséquences néfastes, comme ce fut le cas pour David, à qui Dieu avait pourtant pardonné adultère, meurtre, tromperie… Dieu a toujours été le Dieu qui fait grâce. Ce la n’invalide en rien le principe divin: Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi (Gal 6.7).

Distinction

Il y a souvent confusion parce qu’on ne distingue pas entre le salut reçu par la seule grâce de Dieu en Jésus-Christ, salut indépendant de toute ouvre méritoire, et la récompense promise en fonction des ouvres et de la fidélité du chrétien. Le salut en Christ ne peut se perdre la récompense, oui.

Prenez garde à vous-mêmes, afin de ne pas perdre le fruit de votre travail, mais de recevoir une pleine récompense (2 Jean 8). Après avoir rappelé que le seul fondement est Jésus-Christ. Paul ajoute: Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’oeuvre de quelqu’un est consumée, il en subira la perte; pour lui, il sera sauvé, mais comme à travers du feu (1 Cor 3.11-15).

Encouragement

Voici, je viens bientôt (litt. subitement) et j’apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son oeuvre.
Viens, Seigneur Jésus.
(Apoc 22. 12,20)

Jean-Pierre SCHNEIDER

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)