L’argent et nous

      Depuis Adam, nous avons tous à gagner notre pain à la sueur de notre front. Mais les temps nous ont apporté une denrée particulière : l’argent. Nous y avons tous affaire sous une forme ou une autre. Personne de nous ne peut éviter la question de l’épargne et du crédit, ni les problèmes causés par l’économie moderne.

      Je voudrais examiner les deux aspects suivants:
      1. La prospérité est-elle un bien ou un mal?
      2. Quelle est notre responsabilité financière dans l’ouvre de Dieu?
      Avant de poursuivre la lecture, je vous invite à lire les textes que voici Mat 12.14-30 et Mal 3.7-12.

1. LA PROSPERITE

      Nos finances
      Frictions familiales, tensions individuelles, et frustrations diverses sont souvent dues à l’argent et à la manière de l’acquérir.

      Dieu a établi des principes de base selon lesquels le chrétien cherchant la volonté de Dieu doit gérer ses biens. Ils impliquent que le chrétien remette le contrôle total de ce qu’il possède à Dieu, de sorte qu’il n’en est que le gérant. Le chrétien n’est pas le propriétaire de ses biens; le propriétaire, c’est Dieu.

      A la mort de Rockefeller, quelqu’un demanda à son comptable: « Qu’a-t-il laissé ? »- « Tout », répondit le comptable. Toutes les richesses d’un homme se montent à zéro à sa mort. C’est pourquoi Jésus nous dit: Ne vous amassez pas de trésors sur la terre,… mais amassez des trésors dans le ciel… (Mat 6.19-20).

      Dans les temps anciens, on mesurait la richesse d’un homme au nombre de son bétail et à l’étendue de ses terres. Aujourd’hui, la richesse se mesure à l’argent qu’on possède et à la position sociale qu’on occupe. On prêtera plus volontiers à un médecin qu’à un ouvrier.

      Notre richesse peut être utilisée d’une manière créative : diffusion de l’Evangile, construction d’une église, nourriture aux affamés… Mais elle peut aussi servir à des activités frivoles, à des achats de luxe superflu, à la corruption, et j’en passe.

      La foi du chrétien doit s’étendre à tous les domaines. Si nous croyons que Dieu dans son amour nous donnera seulement l’argent que nous saurons gérer, nous serons dans la paix côté finances.

      Erreurs à rectifier
1. « La pauvreté est signe de spiritualité. »
      Non, la pauvreté n’est pas une vertu. Il y a des pauvres malhonnêtes et des riches honnêtes. Quand Dieu enlève les richesses à l’un de ses serviteurs, ce n’est pas pour l’appauvrir. Le cas de Job est clair Dieu éprouvait son serviteur, et après l’épreuve il lui donna deux fois plus qu’avant.

      Ce qui compte, c’est l’emploi que nous faisons de notre argent. Dans la liste des dons énumérés dans Rom 12.6-8, on trouve la générosité. Or, on ne peut donner que lorsqu’on a de quoi donner. Dieu promet de bénir en biens celui qui donne de ses biens (Mal 3.10).

2. « L’argent est source du bonheur. »
      Il n’y a pas plus de relation entre argent et bonheur qu’il n’y en a entre pauvreté et spiritualité. Tous les gens riches sont-ils heureux? Lisez les recommandations de Paul aux riches dans 1Tim 6.17-19!

3. « C’est un péché que d’être riche. »
      Quand Dieu donna des richesses à Abraham et à Salomon (qui n’avait demandé que la sagesse), ce n’était certes pas pour les corrompre.

4. « L’argent est la racine de tout les maux. »
      On croit que cela se trouve dans la Bible. Ce qu’elle dit est pourtant très différent: L’amour de l’argent est la racine de tous les maux (1 Tim 6.10). Paul vise l’avarice. Le jeune homme riche aimait l’argent (Luc 18.18-22); mais la vie d’un homme ne dépend pas de ce qu’il possède (Luc 12.15).

      Faisons le point
      L’argent en soi n’est ni bon ni mauvais. Comme la langue, il peut-être la meilleure et la pire des choses. Tout dépend de la manière dont on l’acquiert et de l’usage qu’on en fait. Il n’est que le symbole de tous les biens matériels que Dieu confie aux hommes.

      Dire que la religion n’a rien à voir avec le porte-monnaie est une piètre excuse pour ceux qui veulent être pieux sans bourse délier.

      Tout comme Jésus observait les gens qui mettaient leur offrande dans le tronc (Marc 12.41-44), il nous observe aujourd’hui. Que voit-il?

2. NOTRE RESPONSABILITE

      Comme tout appartient à Dieu, il est le propriétaire de nos biens. Voici ce qui me semble en découler:

1. Sire Dieu premier servi
      Sous l’ancienne alliance, les prémices revenaient à Dieu. Pourquoi attendre la fin du mois pour voir ce qu’on peut donner à Dieu? Les fins de mois sont difficiles… Ce n’est pas par hasard que Paul recommande aux Corinthiens, qui étaient payés à la semaine, de mettre de côté l’argent destiné au Seigneur le premier jour de la semaine (1 Cor 16.2).

      Mais à qui donner? Où donner? Je pense qu’il y a lieu de confier l’essentiel de l’argent voué au Seigneur à l’église locale, qui est l’instrument de Dieu. Veillons néanmoins que notre église reste dans la vérité.

2. Nos besoin ensuite
      Dieu nous donne du travail pour que nous ne soyons à la charge de personne (2 Thes 3.8). Nous avons à pourvoir aux besoins de notre famille au risque de renier notre foi et d’être pires que les infidèles (1 Tim 5.8). Cependant, prendre soin des siens n’est pas une invitation à satisfaire aussi les besoins superflus. Si donc nous avons la nourriture et les vêtements, cela suffira (1 Tim 6.8). Cela doit nous faire réfléchir.

3. Les besoins du prochain
      Le prochain est d’abord mon frère dans la foi (1 Jean 3.17). L’aider dans son besoin, c’est servir le Seigneur; ne pas le faire entraîne la malédiction (Mat 25.40-45). Il y a des frères autour de nous qui sont privés d’emploi, qui ont des dettes causées par une longue maladie… Il y a aussi ceux au loin, en Ethiopie, au Soudan, au Sahel et ailleurs. Sachons discerner les besoins les plus pressants.

4. Les église-sour
      Les églises se doivent soutien et assistance mutuels. C’est une responsabilité réciproque, les églises dans l’abondance aidant les moins privilégiées. Une église nouvellement fondée doit atteindre son autonomie financière avant d’aider d’autres églises.

5. Le monde
      Bien que trésorier d’une société missionnaire, je ne pense pas que l’évangélisation du monde se situe d’abord dans les pays en voie de développement ou dans les pays islamiques. Le monde commence à notre porte. Chaque chrétien a une charge missionnaire correspondant à ses dons. L’un annonce l’Evangile, d’autres lui prodiguent leur support. Les uns ont besoin des autres. Et n’oublions pas que dans une église le pasteur est le missionnaire.

3. La générosité doit être…

générale.
      L’histoire de la veuve dans Marc 12 illustre un état de fait que j’ai constaté lors de collectes faites pour enfants handicapés: elles étaient plus abondantes dans le quartier pauvre que dans le quartier riche ! Ce phénomène se rencontre aussi bien dans le monde que dans l’église. Les pauvres se savent souvent plus concernés que les riches.

      Dieu considère davantage ce que nous gardons que ce que nous donnons. C’est à lui que nous devrons rendre compte de ce que nous avons fait de nos biens.

régulière.
      Dans la vie courante, nous devons périodiquement faire face à des échéances: impôts, loyer, facture d’électricité, etc. L’église locale n’est pas gérée au petit bonheur. Il y a le salaire du pasteur et les charges accessoires (AVS, deuxième pilier), la location des locaux, les dons que l’église a décidé de verser à une église sour, à telle oeuvre chrétienne…

proportionnelle.
      L’israélite était tenu de rendre à Dieu le dixième de ses revenus plus l’offrande volontaire. Pour le chrétien, c’est une base de départ. En fait, la loi demandait le minimum: ne pas tuer, ne pas commettre adultère, donner la dîme. Jésus demande le maximum: aimer l’ennemi, rejeter toute pensée impure dès sa naissance dans le cour, donner tout ce qu’on peut. Au fur et à mesure que nos revenus augmentent, nous pouvons augmenter nos dons. Les 10 % peuvent croître jusqu’à 90 %, voire 95 %, si 5 % des gains suffisent aux besoins de la famille, comme certains hommes d’affaires en ont témoigné. Le chrétien doit suivre la « règle d’égalité » dont Paul parle dans 2 Cor 8.13-15 (à lire !).

abondante.
      Offririons-nous à Dieu ce qui ne nous coûte rien ? Je n’offrirai pas à l’Eternel, mon Dieu, des holocaustes gratuits !s’écriait David (2 Sam 24.24). Si notre générosité s’arrête là où s’arrêtent les besoins immédiats de notre église, la générosité s’arrête tout court! Ces calculs mesquins ne sont pas dignes de nous qui avons, ne l’oublions jamais, reçu pardon, salut et vie éternelle par la pure grâce, ô combien généreuse, de notre Seigneur!

intelligente et prudente.
      Ne donnons pas n’importe où, sollicités que nous sommes de toutes parts. Ne soyons pas des aventuriers de la générosité. Demandons compte à ceux à qui nous donnons.

libre et joyeuse.
      Aucune autorité ecclésiastique n’a le droit de forcer ou de limiter notre libéralité. Nous sommes entièrement libres de fixer les montants que nous voulons donner ici et là, nous souvenant toutefois de la règle d’égalité mentionnée plus haut. Le principal, c’est de donner joyeusement, d’un cour débordant de reconnaissance envers Dieu, qui nous a tout donné gratuite­ment!

      A retenir
Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir, dit Jésus (Act 20.35). Qui sème en abondance moissonnera en abondance. Que chacun donne comme il l’a résolu en son cour… Car Dieu aime celui qui donne avec joie (2 Cor 9.6-7).

      Donner avec joie: la clé du bonheur !

D. WAROUX
(Adaptation: Jean-Pierre SCHNEIDER)

CONGRES EUROVIE 87

1er Congrès européen des chrétiens protestants et évangéliques pour le respect de la vie, en particulier celle des plus innocents et des plus démunis: les enfants dans le sein de leur mère, les bébés, les vieillards, les malades. Chaque nation fournira pour le congrès ses conférenciers et ses animateurs les plus prestigieux. Lieu: Palais des Congrès, Paris. Date: Pentecôte 1987. Informations et inscription: A.C.P.E.R. VIE, BP 213, F-94301 Vincennes Cedex.


RAPPEL

Nous nous permettons de rappeler à nos abonnés que nous serons obligés d’interrompre l’envoi de PROMESSES à tous ceux qui, ayant reçu PROMESSES depuis un certain temps, n’auraient pas payé leur abonnement au 30 Avril. Merci.


N.D.L.R.
Pour compléter notre série des 78 numéros, il manque à l’éditeur le No 12 d’octobre 1969. Si un lecteur pouvait « dénicher » ce numéro nous en serions très reconnaissants.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)