La création

LA CREATION

Texte-clé : C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la Parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible. Héb 11.3

1. COSMOGONIE BIBLIQUE

      Le compte-rendu que donne Genèse 1 de la création est unique dans toute la littérature mondiale. Aucun texte sumérien, babylonien, etc. ne supporte la comparaison en ce qui concerne la sobriété et la beauté logique du texte biblique il ne fait aucun doute que les autres textes anciens en sont une corruption. Genèse 1 nous révèle que Dieu créa de rien, qu’il existait donc avant l’univers (le cosmos) dont nous sommes une partie. Par contre, tous les systèmes religieux et philosophiques partent de l’idée erronée qu’il y a toujours eu un univers, qui serait donc la réalité ultime, et que Dieu plus souvent des dieux y seraient intervenus pour créer quelque chose. Depuis quelques temps, la théologie chrétienne devenue libérale s’est laissée influencer dans ce sens, ce que reflète la TOB en traduisant Gen 1,1 ainsi : « Lorsque Dieu commença la création du ciel et de la terre, la terre était informe et vide », alors que le texte hébraïque dit: Au commencement Elohîm créa les cieux et la terre et la terre était informe et vide; on ne peut pas séparer ces deux phrases reliées par ET.
Remarque : Tous les versets de Genèse 1 commencent par ET et forment donc un récit continu (seule la traduction Darby en tient compte, par contre plusieurs versions anglaises et allemandes, dont celle de Luther).

Gen 1.1 : Etude du vocabulaire
au commencement: au début du temps (bereshit)
les cieux: « shamayîm » qui se décompose en « sharu » = là, et « mayîm » = les eaux ; cela correspond à espace (mot inexistant dans la bible hébraïque)
la terre : « erets » = sol, terre, pays : matière
Dieu: « Elohîm », pluriel exprimant la Trinité
créa: (au singulier) : « bara » = créer de l’inédit (utilisé pour Dieu uniquement)

      Déduction : Dieu créa le temps, l’espace et la matière, qui forment une trinité dont chaque élément n’existe qu’avec les deux autres deux. Avant cette création, il n’y avait pas d’univers.

Gen 1.2 : Etude du vocabulaire
informe: « tohu » = en confusion, vain ; sens: « sans forme » (matière non encore formée en un globe)
vide: « bohu » = vide dans le sens de « non-habité »
(cp Es 45.18: la terre ne fut pas créée pour être vide, mais pour qu’elle soit habitée.)
il y avait des ténèbres: Es 43.7 dit que Dieu créa aussi les ténèbres (« tehôm » = eaux de l’océan)
(cp 2 Pi 3.5 : la terre surgit du milieu de l’eau par la Parole de Dieu)
l’Esprit de Dieu: « ruach » = vent, souffle

planait: 2 autres fois dans l’AT : Deut 32.11 = voltiger
Jér 23.9 = frémir
sens : vibrer (énergie = vibrations)


      Déduction : la terre est objet particulier du Créateur, dont l’ Esprit va dynamiser ce qui est encore sans forme et sans habitants.

2. LA CREATION ET LES ANGES

      Selon Job 38.4-7, les anges acclamaient les actes de création v.4: matière, v.5 : espace). Dieu les avait donc créés avant.
      Les anges sont nommés « l’armée des cieux » ils ont donc été créés après la création des cieux, espace où ils habitent, cf Ps 104 (v 2 : Dieu crée les cieux = espace; v.4 : Dieu crée les anges [cp Héb 1.7]; v.5 : Dieu établit La terre)

3. LES JOURS DE LA CREATION

      Le mot  »yom » utilisé avec « matin » et « soir » a toujours le sens littéral d’un jour de 24 heures. Moïse, l’auteur du Pentateuque, n’aurait pas pu être plus explicite s’il voulait dire qu’il s’agissait effectivement de jours au sens littéral. Il est exclu d’y voir des « périodes géologiques », qui n’existent d’ailleurs que dans l’imagination des évolutionnistes.
      NB : Quand « yom » exprime une période, il n’est jamais limité par « matin » ou « soir » cf Jér 33.15-16.

4. LES ACTES DE LA CREATION

1er jour: Gen 1.3-5
Dieu parle et crée la lumière
      Il s’agit ici de Jésus-Christ: Tout a été créé par lui et pour lui (Col 1.16) et…la Parole était avec Dieu. la Parole a été faite chair (Jean 1.1,14).
      Quand Dieu le Fils parle, il y a lumière : Moi, je suis la lumière du monde (Jean 8.12). Cette lumière est indépendante de celle du soleil; là où Dieu (Père et Fils) est, il n’y a pas besoin de soleil (cf Apoc 21.23 & 22.5 !).
      Mais les ténèbres restent (elles sont nommées « nuit »). Seule la lumière est déclarée bonne.

Première séparation : lumière et ténèbres

NB : la Trinité apparaît déjà dans les 3 premiers versets de la Bible :

      Gen 1.1 – le Père: source primaire de toutes choses
Gen 1.2 – l’Esprit : source de l’énergie
Gen 1.3 – le Fils: la Parole qui crée et qui révèle tout.

2ème jour: Gen : 1.6-8

Création des eaux
      L’étendue (Chouraqui : le « plafond ») entre les deux eaux ne peut être que l’atmosphère; il ne pleuvait pas sur la terre (Gen 2.5), vu qu’il n’y avait pas de nuages; l’arc-en-ciel n’apparut qu’après le déluge.
      les eaux au-dessus: suspension de vapeur (aquasphère ou hydrosphère) qui s’abattit en eau lors du déluge pendant 40 jours et couvrit toute la terre, ce que des nuages n’auraient jamais pu faire.
Effets de l’aquasphère:
      1. température égale sur tout le globe (effet de serre)
      2. humidité égale sur tout le globe
      3. ni déserts ni calottes glaciaires
      4. filtrage des rayons ultraviolets et radioactifs, et des radiations cosmiques
      5. pression atmosphérique plus élevée
      (4 & 5 sont causes de la longévité avant le déluge)
Ps 148.4-6 : l’aquasphère sera rétablie quand Christ renouvellera la terre.

Deuxième séparation : eaux à la surface du globe et eaux au-dessus de l’atmosphère.

3ème jour: Gen 1.9-13
Création de la terre ferme et des plantes
      Les spécialistes estiment que la surface du globe était beaucoup plus plate avant le déluge (dénivellation maximale de 2000 mètres).
      Il est dit que la terre « produisit » des plantes parce qu’elles sont de la même matière. Elles furent créées pleinement développées, chaque espèce portant déjà sa semence propre et ayant sa structure ADN unique et spécifique. Les espèces sont constantes (codes génétiques) bien qu’existant en variétés multiples.
[ADN acide désoxyribonucléique constituant le noyau cellulaire]

Troisième séparation: mer et terre.
Verdict: BON.

4ème jour: Gen 1.14-19
Création des astres
      1er jour: qu’il y ait DE LA lumière (intrinsèque)
      4ème jour : qu’il y ait DES lumières (génératrices)
Soleil, lune, planètes et étoiles doivent servir de signes pour les années, les saisons et les jours. Le soleil donne de la chaleur en plus de la lumière.
Verdict: BON.
Ceci apporte deux preuves :
      1. Les jours ne peuvent pas être des périodes, même aussi courtes que des semaines, vu que les plantes ne peuvent pas vivre sans soleil.
      2. Ce n’est pas le soleil qui a fait « se former » les molécules ADN comme le veut la fiction créationniste pour éliminer le fait de la création divine.

Quatrième séparation: jour et nuit

1er – 4ème jour: Récapitulation
1er jour: l’univers vivifié par l’énergie (lumière)
2ème jour: atmosphère et aquasphère
3ème jour: lithosphère (terre ferme, rocs) et biosphère (rendant la vie possible)
4ème jour: astrosphère
Selon l’évolutionnisme :

      Le texte est sans importance, tout se serait formé spontanément: d’abord les poussières cosmiques (nébuleuses) aboutissant à des étoiles, entre autres le soleil et les planètes, dont la terre, insignifiante.

Selon la Bible :

      La terre est le centre de l’univers; elle a été créée avant les astres, avant même le soleil et la lune. Le Fils de Dieu (unique) vient sur la terre pour se sacrifier afin de sauver l’homme créé à l’image de Dieu (unique). Sur la terre se joue le destin de l’univers entier.

5ème jour: Gen 1.20-23
Création des animaux dans l’eau et dans l’air
      Deuxième emploi du mot « bara », car quelque chose de tout nouveau est créé : des âmes vivantes, des êtres qui respirent, vertébrés, invertébrés et oiseaux. Dieu crée des êtres conscients. Il n’y a pas de prototype.
      Fait presque inconnu: les premiers animaux conscients que Dieu créa furent « les grands monstres marins ». Le mot hébreu « tannîn » utilisé ici signifie « dragon », qui continue à vivre dans la mémoire des peuples. Job spécifie : il s’agit du béhémoth dont la description correspond au tyrannosaure. Le texte spécifie que chaque animal est créé selon son espèce.
      Nouveau : Dieu les bénit, pour dire qu’il en prend soin (cp Mat 6.26 ; 10.29).
Cinquième séparation: chaque espèce séparée l’une de I’autre.
Verdict: BON.

6ème jour: Gen 1.24- 31
Création des animaux terrestres et de l’homme
1. Les animaux terrestres
      Ils furent sans doute créés simultanément, mais nommés dans l’ordre suivant: bétail, reptiles (y compris Les grands sauriens), insectes, animaux sauvages. Il est spécifié 5 fois chacun selon son espèce, dès le début de leur existence.

Sixième séparation: chaque espèce séparée l’une de l’autre.
Verdict: BON.

2. L’homme
      Création spéciale d’un être inédit (trois fois le mot « bara » !). Il n’y a pas de prototype. Dieu n’a pas « essayé » avant de créer l’homme, lui-même étant le modèle.
      Faisons l’homme à notre image : le pluriel indique la Trinité. L’homme, porteur de l’image du Créateur, est aussi une trinité (esprit, âme et corps: 1 Thes 5.23).
      Mâle et femelle il les créa : les détails sont donnés dans Genèse 2.

Septième séparation: l’homme séparé de tous les animaux, dont il ne fait pas partie.
Verdict: TRES BON. Litt : « extrêmement bon » !

      Cela revient à dire : pas de maladie
pas de lutte pour l’existence
pas de pollution
pas de calamités naturelles (tremblements de terre, etc)
pas de mort (elle n’entrera dans le monde qu’au moment de la chute Rom 5.12)
Remarque : 1er – 5ème jour: le matin et le soir furent UN…ème jour.
6ème jour : le matin et le soir furent LE sixième jour. (indique que l’oeuvre de création est termimée)

(à suivre)
Jean-Pierre SCHNEIDER

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)