Le mariage : institution surannée ?

COMME LE CHRIST A AIME L’EGLISE


L’institution du mariage subit aujourd’hui des attaques violentes, dues principalement à la philosophie humaniste de l’hédonisme, qui place la recherche du plaisir au-dessus de toute considération morale. Les romans, les films, les productions de la télévision, et même les élucubrations de certains meneurs religieux, contribuent à corrompre nos conceptions morales et celles de nos enfants aguichés par ce miroitement de faux plaisirs auquel ils sont exposés. Puisque tout ce qui donne de la satisfaction a nos sens est bon par définition, les journaux et les études sociologiques traitent l’amour libre, le divorce, l’adultère et même les perversions sexuelles comme de simples « préférences », donc comme des comportements parfaitement normaux.

Que notre culture subisse le contrecoup de cet assaut sans précédent sur la pudeur et la moralité sexuelle est déjà plus qu’alarmant. Mais que les chrétiens commencent à suivre cette orientation vers l’immoralité est absolument terrifiant. Des chrétiens tout à fait sincères vous diront qu’il est salutaire de vivre en couple avant le mariage, pourvu qu’on s’aime. En plus, disent-ils, on saura s’il y a compatibilité ou non – comme si le mariage pouvait se comparer à l’achat d’une voiture d’occasion. Il faut, disent-ils, se libérer du légalisme et de coutumes surannées.

En répétant ces slogans, on oublie qu’on ne fait que les rabâcher car, en y réfléchissant vraiment, on serait horrifié de découvrir de quelle source ils proviennent.

Tôt ou tard, chacun doit affronter un choix qui déterminera si sa vie sera comblée ou vide, s’il sera libre ou enchaîné, et qui aura autorité sur lui. En fait, il n’y a que deux possibilités : la vérité telle que la Bible nous la révèle, et l’opinion des hommes la première procure la liberté, la deuxième l’enlève.

Un des mensonges les plus astucieux du diable, c’est de faire croire que Dieu rend l’homme malheureux, et que pour être vraiment libre, il doit se débarrasser de toute religion. Rien ne saurait être plus faux ! Ils sont nombreux, ceux qui ont fait l’expérience, ô combien amère, de la misère psychique et sociale pour avoir méprisé la Parole de Dieu et s’être placés sous la tyrannie d’hommes dont les instincts sont l’autorité suprême.

Jésus a prononcé cette parole qui fait autorité: Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. Soumettre sa volonté à l’autorité de Dieu, voilà qui libère du double esclavage de l’opinion des hommes et de la passion. Cherchons donc dans les Ecritures Saintes nos directives pour le mariage, la plus intime des relations humaines. Le texte qui nous servira de base se trouve dans Eph 5.22-33, texte que je vous invite à lire avant de continuer la lecture.

Ce qui frappe d’emblée, c’est que le mariage entre un homme et une femme est une illustration parlante de la relation spirituelle entre le Christ et son Eglise.

L’Evangile se trouve reflété dans l’amour vécu par un homme et une femme chrétiens dans le cadre du mariage. Comment cela?

D’abord, le mariage est un engagement qui est basé sur l’amour de l’époux pour son épouse -tout comme l’engagement entre le Christ et son Eglise. Ensuite, le mariage fait de deux personnalités une seule – tout comme le nouveau converti est uni par la foi avec Christ, dont il partage la vie. Enfin, le mariage est une union organique dans laquelle le mari (représentant le Christ) est le chef plein d’égards, et la femme (représentant l’Eglise) se soumet de bonne grâce à l’autorité de son mari.

Cette image est une illustration si parlante des valeurs chrétiennes que les puissances sataniques cherchent à la détruire par tous les moyens. Et beaucoup de chrétiens qui fréquentent les cultes, prient et chantent des cantiques le dimanche matin, y contribuent, car leur vie de fa- mille est une flagrante contradiction de ce qu’ils professent àl’église. C’est à eux que s’adresse la question de Jésus : Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, si vous ne faites pas ce que je dis?
Considérons donc les trois aspects du mariage que le texte proposé relève : amour, union et entendement.

Eph 5.25 dit que l’union maritale est inaugurée et soutenue par l’amour du mari, amour sans lequel le mariage ne serait qu’une relation légale dégradante produisant tensions, frustrations et haine. Malheureusement, bien des gens s’imaginent que s’ils entraient en relation avec Dieu, il exigerait d’eux une soumission servile qui tuerait leur joie et les rendrait misérables. Quel mensonge Car c’est Dieu qui, par amour, prit l’initiative en donnant son Fils pour qu’il nous rachète. Christ nous a aimés le premier, et nous avons répondu à ses avances en le recevant et en lui obéissant, tout comme une femme répond à l’amour de son mari en se soumettant joyeusement àson autorité.

L’amour est plus qu’une émotion. « Je t’aime » ne devrait pas être synonyme de « Je te désire pour mon propre plaisir ». L’amour authentique donne. Le mari chrétien prie pour sa femme, prend soin d’elle spirituellement et matériellement, et il la protège de ses ennemis et des critiques. Il se confie à elle et l’écoute. Il est son conseiller et son conducteur spirituel. Avec lui, elle se sent en sécurité.

Quand le mari apporte des cadeaux à sa femme, elle apprécie son intention bien au-delà du prix qu’il aura payé. Peut-être qu’il lui donnera des fleurs sans raison particulière, ou qu’il l’emmènera à un endroit qu’elle aime bien. Seulement, si votre femme n’a pas l’habitude d’être traitée de cette façon, commencez doucement. On m’a raconté l’histoire d’un Américain qui se rappela tout à coup que c’était l’anniversaire de sa femme. Ne lui ayant pas fait de cadeau depuis des années, il se sentit coupable et s’adressa à son ami, qui lui conseilla de lui acheter des fleurs et des bonbons. Il sonna donc à la porte chargé de roses et d’une boite de pralinés. Mais quand il lança d’une voix retentissante « Heureux anniversaire, ma chérie ! » – sa femme éclata en sanglots. « O Jean, dit-elle, j’ai passé une journée affreuse Les enfants n’ont pas voulu obéir, la machine à laver est tombée en panne, j’ai brûlé le rôti, et à présent tu rentres complètement rond ! »

L’amour authentique ne pose pas de conditions. Le mari aime sa femme comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré pour elle. Ne faites pas « mériter » votre amour à votre femme. N’exigez pas qu’elle soit parfaite vous serez déçu. Elle ne suivra pas forcément tous vos conseils. Elle dépensera ou nettoiera peut-être trop – ou pas assez Les repas ne seront pas toujours prêts à l’heure ou même alléchants. Aimez-la telle qu’elle est, non pas telle que vous voudriez qu’elle soit. – C’est ainsi que le Christ vous aime !

L’amour pardonne c’est le coeur de l’Evangile. Le Christ s’est donné afin de nous pardonner. Vous lui ressemblez le plus quand vous pardonnez. Si vous ne savez pas pardonner -en particulier à votre conjoint -, alors Jésus dit que vous êtes un mauvais chrétien, que vous n’avez pas vraiment compris l’Evangile. Si vous ne commencez pas à pardonner à la maison, où les occasions se présentent nombreuses, vous risquez de ne pas pouvoir le faire ailleurs.

L’amour marital est exclusif. Il implique une fidélité à vie. Tout adultère est destructif pour le couple et pour son témoignage chrétien. Jim Petersen illustre ce point dans son livre « Evangelism as a Life-style » (Une Vie qui parle, Navpresse, Strasbourg). Lors d’un voyage en avion, il se trouva à côté d’une femme fort attrayante qui était manifestement en quête d’une aventure. Il se mit alors à lui expliquer pourquoi il ne trompait jamais sa femme, même qu’elle ne se douterait de rien en raison de sa totale confiance en lui. Car ce ne sont ni les plaisirs clandestins, ni la position sociale, ni les passe-temps qui donnent à la vie son vrai sens, mais les relations humaines. Or, Petersen ne veut pas détruire la relation la plus précieuse dont il jouit. Même si sa femme ne s apercevait de rien, lui-même saurait qu’il a trahi sa confiance, ce qui créerait une distance entre eux. Ils deviendraient des étrangers sous le même toit, et ce serait les enfants qui pâtiraient le plus de son infidélité, ce qui serait le comble de l’égoïsme. – Sa voisine, qui avait 24 ans, fut touchée à vif par ce propos. Elle lui confia que c’était précisément à cause des liaisons qu’entretenaient tous ses amis mariés qu’elle ne voulait pas se marier. Quel ne fut pas son étonnement quand Petersen lui apprit que ses idées lui venaient de la Bible! Leur entretien fut interrompu à l’atterrissage… Une année plus tard, Petersen rencontra cette femme dans une église. Sa vie avait été transformée par le Christ. Telle est la force du témoignage d’un mariage vécu selon la Bible !

La conception de la fidélité dans le mariage nous fait saisir un autre aspect de la nature de Dieu. Jésus-Christ s’engage a une fidélité éternelle quand nous recevons son amour. Mais il demande la réciprocité. Même si vous commettez un adultère spirituel, par exemple en adhérant aux philosophies de l’humanisme, il reste fidèle (il ne peut se renier lui-même), bien qu’il soit profondément attristé. Il n’abandonne jamais son épouse, l’Eglise, tel un mari inconstant, mais cherche patiemment à rétablir sa santé spirituelle.

Par le mariage, un homme et une femme contractent une union permanente. Jésus et les apôtres ne laissent aucun doute sur la permanence du mariage. Cette vue sublime du mariage exclut toute « accommodation culturelle ». L’union du couple, loin d’être seulement d’ordre physique, embrasse leurs personnalités qui, d’une manière mystérieuse, deviennent une seule personne, de sorte qu’aucun des deux conjoints n’est complet sans l’autre. – L’apôtre Paul écrivait aux Corinthiens que le chrétien est une nouvelle créature en Christ. Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi, dit-il aux Galates. Personne n’est plus jamais seul quand il est devenu un avec le Christ.

C’est parce que le mariage est une union permanente que la Bible considère le divorce comme un acte anormal, mutilant, que les chrétiens doivent éviter. C’est sur ce point que l’humanisme hédoniste se heurte à la Bible. Un chrétien authentique qui a choisi comme autorité suprême la Parole de Dieu ne peut pas envisager les passades, les liaisons au fil du hasard, comme cela est malheureusement pratiqué par pas mal de chrétiens jeunes et moins jeunes, séduits par des considérations extra-bibliques.

Finalement, notre texte de base nous montre que le mariage reflète l’ordre établi par Dieu dans ses relations avec les hommes. Christ est le chef de l’Eglise, qui se soumet spontanément à son autorité de même, une épouse chrétienne accepte et encourage l’autorité de son mari dans la famille. Si elle se mettait à agir indépendamment de lui, elle renierait sa vraie nature et risquerait de perdre son bonheur. En se soumettant, elle connaît la vraie liberté.

Pourtant, cette relation serait pire qu’un esclavage si elle n’était pas motivée par l’amour. Personne ne parle d’esclavage quand une mère se lève a trois heures du matin pour soigner un enfant malade. La femme soumise n’est pas inférieure pour autant, pas plus que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est une personne inférieure de la divinité parce qu’il se soumet au Père. La tête n’est pas supérieure au coeur. Les deux agissent ensemble. Mais c’est la tête qui prend les décisions parce que c’est ainsi que le corps fonctionne. La encore, il faut choisir entre les insinuations des humanistes et la voix de Dieu. Dieu ne nous force jamais ,car aucune menace ne saurait produire en nous ce travail de notre amour (1 Thes 1.3) qu’il désire nous voir accomplir.

Le mari qui cherche à remplir son rôle de chef de la femme seIon l’Ecriture doit être conscient que, s’il est le conducteur, il doit aussi être un serviteur, jamais un dictateur. Jésus, le chef de l’Eglise, disait : Je suis au milieu de vous comme celui qui sert,– et il lava les pieds de ses disciples. Une autre fois, Jésus dit Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Le mari-conducteur chrétien devrait donc aider sa femme à exercer ses dons, àdevenir cet être unique que Dieu veut qu’elle soit, et à mettre en action le maximum de ses capacités d’enfant de Dieu. Le foyer mené par un chef de cette qualité connaîtra une harmonie divine. La femme qui a la chance d’avoir un mari exerçant cette autorité parée de service dévoué ne trouvera pas difficile de le suivre.

Mais, tout comme le mari, la femme aussi ne doit pas faire dépendre son amour et sa soumission de certaines conditions. Si son mari n’assume que difficilement ses fonctions de chef de famille, elle doit l’y aider en lui donnant confiance en ses capacités au lieu de le démolir. Qu’elle remercie le Seigneur pour les bons côtés de son mari, et qu’elle prie pour ses faiblesses. Qu’elle l’aide à bien faire son travail professionnel, car son amour-propre en dépend, et qu’elle ne le contredise pas en public et ne sape pas la confiance que les enfants témoignent àleur père. « Mais que faire si mon mari a mauvais caractère, s’il est inconséquent, exigeant et impassible? Dois-je quand-même me soumettre ? » Eh bien, oui. Ce sera plus difficile, mais cela vous obligera à vous appuyer sur Dieu afin de vous soumettre à son autorité de bon coeur. Dieu nous demande de suivre les instructions de sa Parole sans tenir compte de l’attitude des autres. Selon ce principe, une épouse ne doit pas faire dépendre la soumission à son mari de l’obéissance de ce dernier àla Parole de Dieu. Une telle obéissance impressionnera le mari incrédule à tel point qu’il y a toutes les chances qu’il se convertisse.

Vous pensez peut-être que jamais vous ne sauriez suffire à des exigences si élevées. Soit. Mais nous avons besoin d’un idéal vers lequel tendre. Tout échec peut être confessé au Seigneur, qui pardonne et purifie. Son amour est sans faille. Il est touché par nos faiblesses et ne nous fera jamais défaut.

En fait, tout comportement chrétien est surnaturel. Il nous est impossible de vivre selon les exigences chrétiennes sans l’aide de Dieu. Le premier pas vers la piété, que ce soit dans le mariage ou dans toute autre relation humaine, est la soumission au Seigneur. Peut-être ne vous êtes-vous jamais vraiment soumis au Seigneur ? Il faut que vous vous consacriez à Jésus-Christ avant de vous attendre à un progrès quelconque. Ensuite, marchez par la foi, conscient de votre union avec lui et de son amour éternel pour vous. Rappelez-vous que Dieu ne donne ni ne retient son amour en fonction de ce que vous faites ou ne faites pas. Faites confiance au Saint-Esprit, qui vous donnera la puissance dont vous avez besoin pour surmonter les tendances égoïstes de votre nature pécheresse, pour vous mener dans les verts pâturages de sa bénédiction, près des eaux paisibles.

Dieu désire que vous soyez parfaitement heureux dans votre mariage. C’est lui qui l’a inventé, lui le Dieu de toute joie. Non seulement il a inventé les plaisirs qui découlent de la communion dans le mariage, mais il nous a aussi donné, dans les Saintes Ecritures, les instructions garantissant un mariage heureux.

Que sa vérité vous libère et vous comble dans la mesure où la droiture régnera entre vous et où vous vous consacrerez au Seigneur en recherchant sa volonté par la lecture de sa Parole et dans la prière en commun. Que votre foyer répande le parfum de la grâce de Dieu.

Sermon prêché lors d’un
mariage en février 1984 par
M. George CRIPE, pasteur

Traduit et adapté par
J.P. SCHNEIDER

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)